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3,69

sur 734 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aurais changé le titre du livre en « Manuel d'athéologie ». A mon sens il ne n'agit ni d'une somme, ni d'un traité, mais plutôt d'un réquisitoire bien fourni contre le phénomène religieux. En ce sens il se fonde sur des références historiques classiques et pas forcément très récentes. J'ai particulièrement apprécié les nombreux conseils bibliographiques de Michel ONFRAY qui sont évidemment une invitation à l'étude en renvoyant vers des références historiques ou philosophiques incontournables. En ce sens c'est une véritable démarche pédagogique derrière laquelle on reconnaît bien l'enseignant et le créateur des universités populaires de Caen.
Son style, si agréable, est une invitation à la lecture même si on peut lui reprocher de trop nombreuses énumérations ou accumulations au détriment du développement.

Je recommande vivement cet ouvrage pour son invitation à sonder nos désirs de mythes. Il renvoie puissamment vers l'actualité et analyse les ressorts mobilisateurs de la religion invitant ainsi à relire Hannah Arendt (Le système totalitaire).

J'attends avec impatience ce livre qui traitera des sources et de la généalogie des croyances...
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Ce traité fait réfléchir mais n'est-ce pas le but premier de la philosophie ?
Michel Onfray, ici, tranche, percute, et abat même la religion et particulièrement le catholicisme. Ces arguments sont très pertinents. Sa pensée pourrait être qualifiée d'athéisme extrême, sans concession. On sent l'auteur proche de la doctrine matérialiste marxiste. Je n'adhère ni à l'un ni à l'autre, d'ailleurs je n'adhère pas à grand chose si ce n'est la recherche de la vérité historique chère également au coeur de l'auteur. J'ai trouvé ce traité très intéressant et profond notamment sur son analyse de notre société, par contre j'ai trouvé l'auteur inégal sur son traitement des religions (catholicisme bien en haut du bûcher comparativement à l'islam et au judaïsme mais oubli complet du reste du christianisme et du bouddhisme).
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Certains vins doivent décanter pour, à nouveau, être apte à la dégustation. Cette mise à l'épreuve permet au vin de retrouver sa quintessence, la raison pour laquelle il a été produit. Encore faut-il avoir été, un minimum, initié à l'oenologie pour apprécier ce monde aromatique et goûter ses variations. Au fur et à mesure de l'initiation, ce sont presque les cinq sens qui sont exploités pour différencier les subtilités et les cépages. On passe ainsi d'une simple histoire de goût à la reconnaissance d'une technique viticole plurimillénaire.

Le traité d'athéologie de Michel Onfray, sorti en 2005, est, selon moi, un livre qui s'inscrit dans ce même processus initiatique. Quelques références sont nécessaires pour suivre le philosophe dans ses pérégrinations d'athée – ou, du moins, faut-il avoir à portée de mains les 3 ouvrages que sont la bible, la torah ou encore le coran, pour pouvoir vérifier les dires de Onfray. Ensuite, le fait de laisser couler les années, avant de relire certains de ses écrits, permet une prise de recul temporelle, une décantation de ses paroles. Alors que reste-il de ce traité d'athéologie qui fit sensation à l'époque? Était-ce de la piquette ou un millésime? Analyse.

En se donnant l'objectif de déconstruire les trois grands monothéismes, Michel Onfray retrace L Histoire, telle une ligne du temps, à la lueur de moyens contemporains. Bibliographie, biographies, références aux sciences. Libre à chacun, ensuite, d'aller vérifier si les exemples, que prend le philosophe, sont pertinents ou tirés par les cheveux. D'où l'intérêt d'avoir les trois « grands » livres sacrés à portée de main quand on lit ce genre d'essai.

Tout d'abord, dire que Jésus n'a jamais existé peut paraître un lieu commun pour beaucoup d'entre-nous mais Michel Onfray recompose les pièces du puzzle historique et démonte cette fable, point par point, à coup de mises en perspective chronologiques. Nous apprenons ainsi que cette histoire de Jésus représente un style rhétorique et littéraire classique dans les mythes créés par les philosophes antiques:

"Marie, mère de Jésus, conçoit dans la virginité, par l'opération du Saint-Esprit; banal: Platon également procède d'une mère dans la fleur de l'âge, mais disposant d'un hymen préservé. […] le fils de Joseph est surtout fils de Dieu? Pas de problème : Pythagore également que ses disciples prennent pour Apollon venu directement de chez les Hyperboréens. Jésus effectue des miracles, rend la vue à des aveugles, la vie à des morts? Comme Empédocle qui, lui aussi, ramène à la vie un trépassé…"

Onfray articule aussi son raisonnement, parmi tant d'autres exemples, autour d'un certain Constantin – l'empereur romain – qui jouera le rôle de rampe de lancement pour le christianisme, au IVème siècle. On y apprend que cet empereur, conscient du pouvoir de soumission de la religion chrétienne imposera, par la force, cette dernière à tout l'Empire romain. Ainsi quiconque ne se convertit pas au christianisme à partir de Constantin s'expose à de graves problèmes. En d'autres termes: l'Inquisition avant l'heure.

Le traité d'athéologie est un livre de dissection du christianisme mais aussi du judaïsme ou de l'islam. le philosophe va prélever des sourates qui prêchent, noir sur blanc, des appels à la violence contre quiconque ferait partie du camp d'en face. Ceci est d'ailleurs un point commun aux trois monothéismes: Prôner la paix, oui mais seulement pour les membres d'une même religion. L'autre étant toujours un ennemi potentiel voir un infidèle, mécréant, impie, une brebis égarée, … j'en passe des vertes et des pas mûres.

De plus, Michel Onfray vise juste en avançant que la lecture de la bible, torah ou du coran peut se faire à coup de prélèvements puisque ces trois livres sont pétris de contradictions, on peut dire une chose et son contraire puisque les deux sont écrits: guerre et paix, pardon et détestation de l'autre, fable et réalité. Schizophrénie tout simplement. En revanche ces mêmes écrits sacrés savent être limpides quand il est question de soumission de la femme ou du rejet du corps sexué. Bref n'en jetez plus.

Michel Onfray est un historien de la philosophie. Avec ce traité d'athéologie on peut saluer son travail de déconstruction mais l'on a bien du mal, en refermant ce traité, à comprendre pourquoi il ne va pas plus loin pour construire une pensée positive, indépendante du discours religieux. Les plus au fait me diront que le philosophe français a formulé ce souhait dans des ouvrages tels que Cosmos ou La puissance d'exister. Mais en appelant ce livre « traité d'athéologie », n'était-on pas en droit de s'attendre à plus qu'une déconstruction?

Certes, le philosophe de Caen, fait une petit incursion sur le terrain du post-humain et explique pourquoi les religions arrivent si facilement à enrôler de nouveaux membres encore aujourd'hui dans notre société nihiliste. Mais peut-être aurait-il fallu ajouter un chapitre entier sur une pensée libre qui trace seule son sillon. Qui ne se pense pas contre quelque-chose mais indépendamment.

Ce livre offre donc des pistes de réflexion à la lumière de l'Histoire des religions. Il reste au lecteur à se faire un avis quant à l'athéisme, en espérant qu'il ne déplace pas le problème en troquant son chapelet pour un autre objet de dévotion du style … smartphone.
Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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Une piqûre de rappel ne fait jamais de mal!
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Première découverte me concernant chez Onfray me poussant ensuite a continuer plus tard avec décadence .
Pas toujours dans la dentelle et tolérant mais toujours bien argumenté
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Un ouvrage rapide, proche du roman, documenté et accessible, un traité comme son nom l'indique donnant envie de plonger plus profondément dans cet athéisme, certes offensif de l'auteur mais néanmoins débarrassé de questionnement réellement métaphysique. Une ode à prendre les choses simplement
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Quand j'étais petit, de la maternelle à la 7ème (on disait pas CM2 dans les seventies), c'était des bonnes sœurs qui me faisaient la classe.
Chaque journée commençait par un "Notre Père" et un "Je vous salue Marie" mais pas de Marseillaise.
Chaque jeudi matin, nous avions droit à une mini messe dans la chapelle de cette école catholique, et on se tenait à carreau car une lumière rouge dans un tout petit fanal témoignait, selon l'officiant, de la présence de Jésus dans le lieu même de la cérémonie... On flippait un peu, faut bien l'admettre, tout maigre avec ses clous... Beurk ...
Comme j'ai grandi en Moselle, qui comme les deux départements alsaciens est restée sous régime concordataire depuis 1905, ne bénéficiant pas de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat car étant territoire teuton jusqu'en 1918, nous avions droit à quelques heures de catéchisme obligatoire chaque semaine (même dans les établissements publics, notez bien).
Un jour, j'ai demandé à mon instit' : sœur Simone, une brave boule de gras gentille comme un sucre d'orge mais un peu tarte avec le recul, comment Dieu me punirait si je lui disais un gros mot (j'avais pas 10 ans hein! Et je croyais que le Pape était le patron du Président de la République, Pompidou à l'époque).
Bon, pour toute réponse j'ai écopé d'un verbe, genre "Je ne dois pas blasphémer le Nom du Créateur" à tous les temps de tous les modes...
Mais à la récré je me suis vengé: Au beau milieu de la cour de l'école, j'ai levé les yeux au ciel et j'ai dit, à haute et intelligible voix : "Dieu! T'es rien qu'un gros sale con! " puis, j'ai immédiatement mis ma capuche, rentré la tête dans les épaules et, en fermant les yeux, j'ai attendu que la foudre divine s'abattît sur moi ...
Tout s'est bien passé finalement, et 4 décennies et 6 présidents sous-fifres de Sa Sainteté plus tard, je suis là pour écrire ceci.
Et grâce en soit rendue à son Éminence Michel Onfray, j'avais raison de tenter cet ignoble et infâme sacrilège, car au fond, il n'y avait personne pour s'en offusquer !
Autre bénéfice dont je suis redevable à ces religieuses naïves, je suis incollable sur l'usage du subjonctif imparfait !
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J'étais réticent à la lecture de cet essai, au succès retentissant à sa parution. Finalement il est intéressant, et même réjouissant, mais parfois tellement excessif dans les arguments "contre" qu'il perd de sa force. On ne peut pas décemment mettre toutes les vicissitudes de la vie et du passé sur le dos des déistes de tout poil, aussi têtes-à-claques soient ils...
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En rédigeant son « Traité d'athéologie », Michel Onfray clame haut et fort son athéisme et se fait le porte-étendard de cette non-croyance au divin. Outre la promotion de cette doctrine, son traité sert avant tout à démonter cette fiction qu'est la religion. A travers une enquête minutieuse, le philosophe place sur le banc des accusés les trois grandes religions monothéistes pour les placer devant leurs contradictions. Quoi de plus efficace pour démontrer la pertinence de l'athéisme que de que de prouver par la réflexion et la raison l'absence de ce Dieu aux multiples facettes ?


Certes, son « Traité d'athéologie » fait parfois figure de défouloir face aux religieux et aux croyants qu' Onfray a tendance à mépriser. Ses propos sont souvent virulents et manquent de temps de temps de nuances avec une tendance à la généralisation et aux raccourcis. Mais bon …. on connaît l'homme et son caractère. Son ton incisif et ses quelques emballements n'entament pas la qualité de ce livre dont on peut admirer le travail en amont avec de nombreuses références et une culture solide qui vient renforcer son argumentaire. de plus, son traité se lit plutôt facilement grâce à une écriture limpide et un découpage pertinent.


En sortant de ce « Traité d'athéologie », le lecteur en ressortira grandit tant intellectuellement que philosophiquement. Il y a de quoi conforter (si besoin était) l'athée que je suis ou faire basculer l'agnostique dans le « camp de l'athéisme ». Quant aux croyants, il y a sûrement de quoi ébranler leurs convictions pour ceux capables de raisonner et de remettre en question leur foi. Est-il possible qu'un essai comme celui-ci puisse y arriver ?
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Si vous avez besoin d'arguments contre la religion
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