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3,57

sur 400 notes
"J'ai tellement saoulé les gens avec mon étymologie. Je n'y peux rien. J'aime les mots, leur sens ancien, les passerelles que ça crée. L'impression d'un ordre, d'une cohérence, d'un enracinement, le seul qui tienne dans ce monde de folie. Où les mots ne veulent plus rien dire. Où la vérité ne compte plus. Où la nuance est morte."

Une phrase qui résume très bien ce livre.
Les passerelles entre ce que fut une vie, ce qu'elle est et ce qu'elle sera.
La force des mots pour se fortifier, leur puissance comme une aide, la force d'un ordre pour se reconstruire. Un roman comme un miroir en ce qui me concerne, qui résonne encore moi, et résonnera encore longtemps.

Ce passage arrive à un moment où si l'on inverse justement l'ordre des paragraphes, change complètement de sens.
Car voici le passage qui précède :
" Je m'assois dans la cuisine. Je contemple la dizaine de gélules alignées sur la table comme les balles d'un sniper maniaque. J'en ai déjà absorbé trois et les effets myorelaxants se font enfin sentir. Myorelaxant : musculairement relaxant. Myo c'est le muscle, en grec, et c'est aussi, étrangement, la souris, comme dans "myosotis" , "oreille de souris" . On retrouve cette confusion dans l'expression "souris d'agneau" que connaissent tous les bouchers. On s'en fout ? Sans doute. "

Croire au Merveilleux....
Jouons au jeu de l'étymologie, comme César le héros de ce roman solaire, mythologique, mystérieux, MERVEILLEUX....
En 1694 : Admirable, surprenant, estonnant, qui est digne d'admiration, qui cause de l'admiration (ex : Un esprit merveilleux. je ne vis jamais rien de plus merveilleux. c'est une piece merveilleuse, cela a eu un effet merveilleux, un succez merveilleux). On le dit aussi des choses excellentes en leur espèce (Les muscats ont esté merveilleux cette année. voilà du vin merveilleux. les draps d'une telle fabrique sont merveilleux).
On dit dans le stile familier (Vous estes un merveilleux homme), pour dire, Estrange, extraordinaire en vos sentiments. On appelle subst. en Poësie, le merveilleux, Cette partie de la fable qui cause de l'admiration (Le merveilleux doit estre joint au vray semblable).
Je vous rassure aucune faute d'orthographe, c'est la définition de l'époque
En 2022 :
1. Qui cause une grande admiration, mêlée d'une sorte de surpris (Un homme merveilleux, à l'esprit merveilleux. On ne vit jamais rien de plus merveilleux. Un ouvrage merveilleux d'invention). Fig. (Vous êtes merveilleux,) extraordinaire par vos sentiments, par vos manières.
▪ Subst. Avec la majuscule. Nom donné, sous le Directoire, à certains jeunes gens qui faisaient montre, dans leur costume, leur langage, leur conduite, d'une excentricité provocante. Un Merveilleux. Les Incroyables et les Merveilleuses.
2. Par hyperbole. Qui est excellent en son genre (Les muscats ont été merveilleux cette année. Ce fut une merveilleuse soirée, un merveilleux séjour) . C'est merveilleux ! ou, elliptiquement, Merveilleux ! exclamation par laquelle on exprime son enthousiasme.
3. Qui tient du prodige, de la magie (Le pouvoir merveilleux des fées. Les métamorphoses merveilleuses de Jupiter. le conte d'Aladin et de la lampe merveilleuse).
▪ Subst. Se dit de ce qui s'éloigne de l'ordre naturel, du cours ordinaire des choses. Voilà le merveilleux de l'aventure, de l'histoire. Spécialement. En littérature et dans les autres arts, intervention d'êtres ou d'éléments surnaturels ; par métonymie, type de récit, de sujet où interviennent des êtres ou des éléments surnaturels (Le merveilleux des légendes, des contes de fées. le merveilleux païen et le merveilleux chrétien. le merveilleux et le fantastique).

Et bien quelle que soit l'étymologie elle convient parfaitement à cet ouvrage. Alors oui que ce soit César, le protagoniste central de ce livre, perdu tel Ulysse quoique : "J'ai dit Ulysse, mais non, je suis Socrate prenant la ciguë au milieu de ses compagnons. Sauf que je n'ai pas de compagnons. C'est un peu ma faute."

Il est seul mais pas tant que cela : "Non, pas d'amis, hormis les créatures de papier qui vivent entre les pages de ma grande bibliothèque. Seuls les livres arrivent à me calmer, le jour, la nuit, quand le fantôme revient. Seuls les personnages anciens savent parler à mon coeur, là où les vivants échouent."

Comment l'art, la littérature antique, le merveilleux des mythes et récits de la mythologie, la puissance des livres, seuls capables de reconstituer les âmes brisées, de les ramener du plus profond d'elles-mêmes. En aparté je suis bien placé pour vous le confirmer...
L'auteur nous embarque vers l'émerveillement : on sent, on ressent cette passion des mots, dans cette histoire ou se mêle chagrin, bonheur, deuil, espoir, soleil, ombre...
Des allers et retours incessants entre passion(s) et érudition(s)
Une chose est certaine avec une telle écriture on peut croire au merveilleux !

"Il me reste six gélules à ingérer mais je sais déjà que ce n'est plus le moment propice, le kaïros, comme disaient les Grecs de l'Antiquité pour qualifier cet espace entre le trop tôt et le trop tard. Pourquoi ai-je ouvert cette foutue porte ?"
Il n'est jamais trop tôt ni trop tard pour plonger (allusion volontaire) dans ce livre ;
Il n'est jamais trop tôt ni trop tard pour croire au merveilleux.....
Il n'est jamais trop tôt ni trop tard pour remercier qui vous a conseillé une lecture.... Alors MERCI
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Un beau roman sur la tentative de se remettre après un deuil mais aussi sur la relation père-fils sur ce moment compliqué.
L'auteur choisit bien ses mots et part parfois dans son imagination (ce qui m'a parfois un peu perdue je l'avoue).
On ressent la peine du personnage et la difficulté pour lui d'avancer dans la vie.
C'est un roman qui ne laisse pas indifférent.
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Cesar a perdu sa femme Paz et il n'arrive pas à retrouver goût à la vie. Il aime son petit garçon mais envisage de se tuer. Il vient d'avaler des médicaments quand sa nouvelle très jeune voisine vient sonner à sa porte. Va s'ensuivre une relation platonique et intellectuelle. Elle est grecque, exigeante et son érudition force le narrateur à sortir de sa torpeur.
C'est bien écrit malgré de petites longueurs.
Agréable à lire sans plus.
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Ce n'est pas trop mal écrit, ce n'est pas totalement inintéressant.
Mais voilà, pour moi, c'est l'archétype des romans bobos, de ces gens qui se plaisent à faire leur dépression au soleil ou au Japon, parce que ça a plus d'histoire, de panache, de que sais-je.
Bref, un roman comme je n'aime pas vraiment je dois dire, car malgré les grandes phrases qui se veulent bien tournées... je n'ai rien ressenti. Aucune émotion pour ce veuf brisé et cet enfant coincé avec ce fichu père. Je préfère les romans qui ont peut-être moins de prétention mais qui vous retournent complètement et vous marquent pendant des jours.
Lien : https://le-jardin-litteraire..
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ce livre au sujet grave donne un second souffle à son personnage principal. Il donne espoir en l'avenir en dépit de la perte d'un être cher. Son titre invite au rêve et est plein de promesses, comme peut l'être la vie si on accepte de l'écouter un peu...
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Comment faire une critique quand on n'a pas tout compris?
C'est pourtant mon cas.
Sans dévoiler des points clefs de l'histoire, je dois dire qu'il y a des zones d'ombres qui m'échappent, et qui du coup remettent tout en question.
Cependant les thèmes abordés, et la façon dont ils le sont ma beaucoup plu.
Un joli livre, mais pas niais, très intelligent, sans être pompeux .
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Croire au merveilleux, le dernier roman de Christophe Ono-Dit-Biot, est une Odyssée. César y effectue un long voyage intérieur et géographique entre l'Italie et la Grèce sur les traces de Paz. On y parcourt leurs amours désormais déchus sur une carte du tendre sublime. Tout y est dégradés de bleus, profonds et tranchants, mouvants au grès des vagues d'une méditerranée rêvée… Les lieux sont une succession d'images frappantes qui nous entraînent vers l'ailleurs ; l'art et la beauté sont encore une fois un chemin réconfortant que César emprunte pour tenter de trouver les réponses laissées en suspens après la mort de Paz : Pourquoi les avait-elle abandonnés, alors que leur fils était encore si petit ? Etait-ce un accident ou une volonté préméditée de sa part…
Entre réalités géographiques et mythologies, César s'engage au monde comme on prend la mer : désespérément. Ce voyage est son dernier recours. Il est rendu possible par l'intervention subtile et quasi-divine d'une sorte de déesse moderne, une voisine à la blondeur solaire et éclatante de jeunesse tandis que César, lui, se fait vieux… Son corps et son fardeau sont trop lourds à porter. Il ne peut qu'observer, impuissant, les allées et venues tenaces de la première femme qui, après Paz, entre chez lui et semble déterminée à lui redonner vie en arpentant tous les rayons grecs de sa bibliothèque. Sa culture incroyable est une insolence. Elle l'intrigue autant qu'elle le ramène à l'essentiel : les textes sont porteurs de sagesse. Or il lui faut cette force et ce souffle pour transmettre. Son fils l'attend, mini-Télémaque latent…
Cette suite m'a enchantée autant que le premier volume m'avait intriguée et touchée. Un souffle ancien au charme fou brave notre monde moderne pour y explorer avec brio les profondeurs : celles des personnages auxquels nous nous étions précédemment attachés dans Plonger et celles que chacun porte un jour en lui-même, après un deuil ou une épreuve… Aussi, la plume d'Ono-Dit-biot est-elle salvatrice à son héros mais également à quiconque sait encore rêver à ce qui n'existe plus ou à ce qui n'existe qu'ailleurs.

Lien : http://unlivrepour.blogspot...
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La suite de Plonger qui m'avait interpellée. Suite que l'on peut je pense lire en se passant du premier opus, mais cela gomme certaines subtilités du passé de notre héros.

Malheureusement, ou cela ne m'a pas sauté aux yeux lors du premier tome ou j'avais été plus indulgente, mais j'ai trouvé cette lecture assez pédante, dans le verbiage plutôt que dans le sentiment sincère. A trop vouloir faire dans la tragédie grecque, César m'a un peu gonflé. Et puis tout est trop parfait dans son milieu bobo.

Enfin et surtout c'était un connard avant (qui a par exemple tout fait pour que sa compagne tombe enceinte dans l'espoir de la garder) et la fin que nous sert l'auteur ici rompt avec son premier opus. Paz la femme libre s'était libéré de son carcan pour aller nager avec les requins et ici il nous donne un fin "alternative" et nianian. Vraiment dommage de ne pas assumer son travail.

Bref, ma critique sonne assez dure, le livre se lit mais je ressens une certaine déception.
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César n'arrive pas à se relever de la mort de Paz, cette jeune femme solaire et artiste qui était l'amour de sa vie, et décide de mettre fin à ses jours. Au moment décisif, une voisine fait irruption dans son appartement et dans sa vie avec fracas, Nana, une jeune étudiante grecque étrangement clairvoyante et qu'il lui semble avoir déjà croisée.

C'est l'histoire d'un retour à la vie grâce à la beauté du monde. Et si la solution à notre peine se trouvait dans les mythes ?
César est rongé par les questions entourant la disparition de Paz : était-ce vraiment un accident ? avait-elle l'intention de revenir auprès de lui et de leur fils Hector ? Tous les ingrédients d'une tragédie grecques sont posés, et pour revenir du côté de la vie, il va devoir convoquer les mythes et se lancer dans une sorte de pélerinage, voyage sensoriel et sensuel où la mer, les parfums, la nature sont omniprésents – une part de surnaturel aussi. L'histoire peut se lire indépendamment de « Plonger » dont c'est la suite, même si c'est la quatrième fois que César apparait dans un roman de l'auteur.
Comme dans le précédent, on trouvera beaucoup de références culturelles (et toujours cette même passion pour l'étymologie) qui poussent à plonger avec bonheur dans la toile pour complèter les quelques illustrations déjà présentes dans le livre. A un Paris endeuillé par le terrorisme, l'auteur oppose le paradis bleu des îles grecques ou des côtes italiennes, où un homme fracassé, fragilisé, incapable selon lui d'assurer le bonheur de son enfant, d'être un père simplement, va ressusciter par la seule force de la beauté, du pouvoir de l'enfance et de cette faculté préservée à toujours croire dans le merveilleux. Un très beau projet.
Lien : https://cestquoicebazar.word..
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Croire au merveilleux est la suite du précédent roman de Christophe Ono-Dit-Biot Plonger. Mais qu'on se le dise, on peut lire l'un sans avoir lu l'autre (et inversement, surtout inversement). Parce que Christophe Ono-Dit-Biot aime ses personnages, il ne voulait pas que César s'embourbe dans son désespoir. Il voulait qu'il aille mieux, qu'il puisse de nouveau aimer. Alors il s'est donné une mission : sauver César et par la même occasion, son fiston. Et il y croit !

César a décidé de mourir. Mais une jeune femme sonne à sa porte et contrarie ses plans. Étudiante en architecture, grecque, elle se prétend sa voisine, alors qu'il ne l'a jamais vue. En est-il si sûr ? Pourquoi se montre-t-elle si prévenante envers lui, quadragénaire en deuil de Paz, la femme aimée, persuadé qu'il n'arrivera pas à rendre heureux l'enfant qu'ils ont eu ensemble, et qui lui ressemble tant ? Pourquoi est-elle si intéressée par sa bibliothèque d'auteurs antiques ?
D'un Paris meurtri aux rivages solaires de l'Italie en passant par quelques îles proches et lointaines, Croire au merveilleux, en dialogue intime avec Plonger, est l'histoire d'un homme sauvé par son enfance et le pouvoir des mythes. Un homme qui va comprendre qu'il est peut-être temps, enfin, de devenir un père. Et de transmettre ce qu'il a de plus cher.

Bien que la mythologie soit omniprésente tout au long du roman, ne vous méprenez pas, Croire au merveilleux est un roman résolument moderne et riche. Christophe Ono-Dit-Biot traite de nombreux sujets intemporels tels que le deuil, la nécessaire reconstruction, les relations père-fils, sans oublier l'amour et nous propose, en écho, un jeu de piste mythologique. Monde ancien et monde moderne se mêlent et se répondent à merveille, tout comme le monde réel et celui de l'imaginaire ou encore celui de l'enfance et de l'adulte.

Croire au merveilleux est une invitation au voyage. Voyage dans le temps bien sûr, mais également voyage à travers le monde mais surtout la Méditerranée. Entre passé et futur, Christophe Ono-Dit-Biot nous embarque en Italie sur la côte amalfitaine, en Grèce sur les îles de la mer Égée, en passant par Majorque ou Paris pour finalement atterrir au Japon. Soleil et chaleur sont omniprésents, tout comme le sont les plaisirs gastronomiques, l'art, le design, les beaux livres.

Croire au merveilleux n'est pas qu'un simple roman, c'est plus que cela. C'est un conte. Un conte d'une richesse incroyable où un père endeuillé rencontre une Nana. Une Nana venue d'un autre temps qui nous rappelle étrangement Athéna. Aucun doute, si comme il le déclare à la fin de son roman, les professeurs de Christophe Ono-Dit-Biot ont su lui ouvrir les portes du monde antique et lui transmettre l'amour de la transmission, il a bien retenu la leçon. Il transmet à merveille. Pour l'avoir rencontré il y a quelques jours, il est absolument passionné et passionnant, tout en étant accessible. Un régal !

Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard de m'avoir permis de découvrir et de rencontrer Christophe Ono-Dit-Biot, ce fut un merveilleux moment !


Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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