... satinette, tartalane, vichy, voile, zéphyr
Un rapport entre tous ces substantifs ? Oui ! le gossypium ! Ou le coton, si l'on préfère, objet du dernier livre d'
Erik Orsenna. de l'Afrique à l'Asie, en passant par les Amériques et la vieille Europe, notre académicien s'est intéressé par le truchement de cette fibre, à l'un des aspects de la mondialisation. Car cette frêle fleur vaporeuse (ou devrais-je dire cotonneuse…) constitue un objet de convoitise et de spéculation. Qu'il s'agisse du paysan malien ou du généticien brésilien, beaucoup fondent dans le coton de mirobolants espoirs. Espoir de survie pour le premier, espoir d'améliorer le quotidien pour le second. Mais, à des lieux de ces rêveurs, se trouvent des pragmatiques. Les Chinois, douze heures par jour, sept jours sur sept au service du coton et ils bâtissent un empire de la chaussette ! Toutefois, il ne faudrait pas croire que ce livre d'
Orsenna fût seulement composé d'anecdotes, c'est aussi une réflexion sur les échanges de marchandises et, finalement, surtout sur les hommes qui se les échangent. Une sorte d' « essai de voyage » comme je l'ai lu quelque part, de « manuel d'économie politique », comme j'ai pu le lire ailleurs. le talent de cet Immortel réside dans sa pédagogie. Doué d'un don de conteur, en même temps que d'enseignant,
Erik Orsenna sait comme personne rendre limpides les imbroglios économiques d'aujourd'hui. de rebutants (pour moi), ils deviennent compréhensibles et, mieux, intéressants. Un tour de force ! D'aucuns lui reprocheront de faire l'apologie de la mondialisation, d'autres de condamner le libéralisme. Qu'importent ces critiques,
Erik Orsenna donne à comprendre. de plus, il a pris des risques ; car sachez que, non content d'avoir été chassé de la capitale de la chaussette, il a failli être envoûté par une femme tarare au Kazakhstan. Parbleu ! Un Immortel ensorcelé, on n'ose imaginer ce qu'il eût pu advenir !
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