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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

C'est le commentaire (comme toujours) formidable, affuté, de mon ami babeliote Isidoreinthedark qui m'a fait découvrir ce livre du génial Éric Blair, alias George Orwell.
Et donc, si vous voulez lire une critique qui rende compte du contenu de ce livre et de l'intérêt de le lire, je vous conseille celle-là ( ou encore celles de mes ami.e.s Baldrico et enje77)
Je vais simplement ajouter ma petite contribution, qui conforte ces analyses.

D'abord pour dire que ce texte, écrit à chaud après les événements a toute la valeur d'un reportage sur ce que George Orwell a vécu lors de sa participation à la Guerre d'Espagne en 1937. C'est d'un incroyable réalisme, et surtout d'une honnêteté, d'un souci de la vérité, qui force l'admiration. Et c'est là que j'ai compris que ce ne pouvait être qu'un homme comme cela qui pouvait écrire 1984 et La ferme des animaux.

Et puis, à côté de ce récit en direct, il y a l'analyse plus politique des événements, qu'Orwell a choisi de mettre dans deux appendices, là encore d'une formidable honnêteté et d'une grande lucidité. Car, j'y ai vraiment appris, ce que j'avais un peu perçu dans le «Pas pleurer » de Lydie Salvayre, les affrontements terribles entre les communistes et les « anarchistes-trotskystes », comment les premiers ont délibérément sapé la volonté de faire la révolution des seconds. Et aussi la déformation des faits par les journaux français et anglais, l'absence voire le refus d'aide des gouvernements français et britanniques.

Le livre n'est pas au niveau des chefs-d'oeuvre d'Orwell, mais on ne peut pas les comparer. Ici, le lecteur aura un témoignage incomparable d'un homme engagé dans les événements de la Guerre civile espagnole, et une analyse d'une grande lucidité des objectifs politiques et du rôle souvent néfaste des différentes composantes de ce que l'on a amalgamé, à tort, en antifascistes.
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En 1937, à son arrivée en Espagne, Orwell, grâce à sa connaissance des armes acquises durant les cinq années passées dans la police impériale birmane, est nommé instructeur au sein des milices du POUM - Parti ouvrier d'unification marxiste -.
Il participe, ensuite, aux combats qui font rage en Aragon et assiste, stupéfait, durant le mois de mai, à la liquidation du POUM par le PSUC , parti communiste espagnol formé par la fédération de différents partis d'obédience stalinienne.
Le POUM, parti clairement anarchiste, calomnié, est officiellement déclaré illégal en juin.
Ce sera pour Orwell un traumatisme qu'il n'oubliera jamais et qui lui inspirera une haine farouche pour tous les régimes totalitaires.
Il retourne se battre mais il est rapidement blessé à la gorge. Il rentre alors en Angleterre, après être passé en France où sa femme l'attendait.
Ce livre, très puissant, est pour Orwell l'occasion d'expliquer les motivations de son engagement et son horreur des méandres d'une politique qui est prête à tous les coups bas afin de réaliser son but.
Orwell nous livre le récit poignant d'un de ses combats pour la liberté, il ressemble à un de ses cris espagnols qui retentirent durant cette guerre tragique.
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Irremplaçable!
Quelle est la meilleure façon d'approcher la réalité d'une guerre? Lire ce qu'en dit un écrivain qui y a participé. C'est la chance que nous avons avec Hommage à la Catalogne de George Orwell à propos de la guerre civile espagnole. Bien sûr, le regard est subjectif, mais c'est précisément ce qui est irremplaçable. le plus intéressant selon moi est le récit de l'expérience concrète de la guerre, ainsi que des émotions et des sentiments qu'elle suscite.
C'est évocateur, touchant, révélateur.
L'autre aspect est l'expérience des luttes internes entre les différentes tendances républicaines, en gros: communistes pro-soviétiques, communistes anti-soviétiques et anarchistes, les deux dernières étant progressivement éliminées par la première. Cela contribua certainement à la victoire du fascisme. Orwell considère d'ailleurs que le communisme pro-soviétique est une forme de fascisme.
Avec cela, un pouvoir d'évocation des lieux et des personnes hors du commun.
Un aperçu qui donne aussi quelques clés pour comprendre la situation politique actuelle, mais qui décrit surtout une Catalogne qui tranche radicalement avec l'actuel nationalisme étroit.
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George Orwell se rend à Barcelone durant la guerre civile espagnole pour tâter le pouls et écrire quelques articles. Fortement inspiré par l'ambiance qui règne, il s'enrôle carrément dans l'une des factions qui combattent la montée du fascisme de Franco. Ce livre est le témoignage fidèle de son expérience et des pensées qui ont traversé son esprit à cette occasion. Et quelle expérience ! Le récit est véritablement prenant et se lit tout-à-fait comme un roman à la première personne. En annexe, il nous livre son analyse des aspects politiques et des motivations des divers acteurs de cette guerre hautement idéologique. Vraiment très instructif pour les profanes comme moi, désireux d'en apprendre sur ce noir épisode de l'histoire d'Espagne.
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Après avoir lu et apprécié « Dans la dèche à Paris et à Londres », j'attendais avec intérêt de découvrir celui-ci ; non pas tant pour le sujet lui-même que pour l'auteur qui est tout simplement étonnant.
Après une première partie de carrière passée outre-mer dans l'armée britannique, il revient en Europe, miséreux, en tire le livre précité et y développe ses idées socialistes. Avec « Hommage à la Catalogne », on découvre qu'il les met en quelque sorte en pratique. Comment ? Tout « simplement » en s'engageant dans la guerre d'Espagne au sein des brigades internationales. Pourquoi ? Parce qu'avant tout ce pays était le seul alors à se lever en Europe contre le fascisme.
Ainsi, pour le courage de l'auteur puis l'illustration de ses choix, lisez ce livre ; malheureusement, vous conforterez peut-être alors, comme ce fut le cas pour moi, votre conscience d'une évolution du monde et de votre propre comportement vers toujours plus d'individualisme.
Mais sans entrer dans des considérations politiques ou sociologiques de comptoir, le récit est également intéressant parcequ'il montre ce que fut la guerre d'Espagne ou tout du moins la guerre dans cette partie du pays ; et, le moins que je puisse dire, est qu'il m'a fait penser au « Désert des Tartares » et parfois à la « 7ème compagnie » tant l'absurdité semble avoir été le fil rouge des épisodes dans lesquels l'auteur a été engagé. Une drôle de guerre dans laquelle les principaux ennemis n'étaient finalement pas forcément ceux qui, eux aussi, attendaient dans les tranchées d'en face.
Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce livre, le style fluide, léger et son thème ne peuvent que me pousser à vous en recommander la lecture.
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Décembre 1936, cinq mois après le soulèvement franquiste qui déclencha la guerre civile d'Espagne, Georve Orwell arrive à Barcelone. Il est subjugué par la ferveur et l'esprit collectiviste qui y règne.
Par le biais du parti travailliste anglais il rejoint le Poum; le Parti ouvrier d'unification marxiste. Il se rend vite compte que dans les troupes de ce parti personne ne sait tenir un fusil et qu'il n'y a pas assez d'armes pour l'apprentissage des miliciens. Quand il arrive sur le front d'Aragon leur matériel est archaïque et mal entretenu, les poux, le froid, la faim, les rats et les combats sporadiques rythment l'inexorable délitement de la flamme habitant ces hommes courageux.

George Orwell reste trois mois dans cet enfer étrange où, malgré des incidents règne encore un esprit de camaraderie. Dès avril 1937, l'heure n'est plus à la révolution. le marché noir est apparu, les castes sociales sont rétablies. Les partis «alliés» du camp républicain se livrent alors une lutte féroce et s'accusent mutuellement de favoriser le camp fasciste. L'idéal est alors assassiné...

Ce livre s'inscrit dans le combat de George Orwell contre les fascismes, qu'il soit brun, rouge, ou capitalistique. L'on découvre la complexité d'une guerre civile où l'ennemi peut aussi bien être à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il s'agit d'un témoignage sur la lutte d'êtres humains pour un monde plus juste. Mais l'homme est économe de ses expériences, il préfère reproduire ses erreurs.
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George Orwell témoigne, dans son Hommage à la Catalogne, avec beaucoup de sincérité sur son engagement aux côtés des Républicains pendant la guerre civile espagnole : au plus proche des combats, mais sans jamais vraiment y prendre part, tranchées obligent (il finira tout de même par être blessé, mais pas vraiment de manière héroïque) ; matériel usé et peu utilisable, le plus souvent inexistant ; soldats très jeunes, totalement inexpérimentés, et dont la formation est plus qu'absurde ; conflit qui éclate à Barcelone, pendant sa période de permission, entre diverses factions armées républicaines, dont l'une, le P.O.U.M. – Orwell en fait partie – (Parti Ouvrier d'Unification Marxiste), se verra répudiée, et dont les membres seront emprisonnés, voire exécutés… La fin semble pour lui plus que courue d'avance, ce qui ne l'empêche de s'engager profondément contre le fascisme franquiste tant qu'il le peut.
 Au fil de ces descriptions précises des évènements, qui montre que cette guerre civile est particulièrement complexe, puisqu'au sein même des Républicains les tensions sont omniprésentes,  les réflexions de l'auteur se font de plus en plus régulières, de plus en plus désabusées également, surtout lorsqu'il se rend compte, à Barcelone, que le totalitarisme n'est malheureusement pas forcément d'un seul côté…
Hommage à la Catalogne est un témoignage que j'ai trouvé vraiment intéressant : il est à lire car il permet de comprendre les raisons pour lesquelles Orwell a pu tout autant écrire, avec une telle lucidité, La ferme des animaux et 1984 par la suite. Par sa propre expérience, il a pu prendre conscience très vite de ce qui était en jeu dans le monde précédant la Seconde Guerre Mondiale.
Lien : http://lartetletreblog.wordp..
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Le journal de guerre est un sous-genre littéraire que je n'affectionne pas particulièrement. Pourtant, j'ai beaucoup apprécié "hommage à la Catalogne, et ce pour de nombreuses raisons.
Tout d'abord, car l'auteur nous raconte la petite histoire dans la grande, à savoir celle de la Guerre civile espagnole (1936 à 1939), une période de l'histoire dont j'ignorai tout.
Par ailleurs, l'auteur arrive à mettre des mots sur les maux des soldats. Il arrive à retranscrire l'ennui, l'absurdité des combats, la ferveur militante qui s'efface au profit de la désillusion, le manque d'organisation, de moyens et de professionnalisme des soldats envoyés au front...
Enfin, comme pour le reste des livres d'Orwell, j'adhère totalement au style : simple mais efficace, capable de retransmettre aussi bien la douleur d'un impact de ball que de résumer avec pédagogie le fatras des organisations politiques espagnoles de l'époque, un humour noir avec une pointe de cynisme bien pesé et, ce que j'ai particulièrement apprécié, l'humilité de l'écriture qui rappelle à de nombreuses reprises que sa vision des choses n'est pas la vérité absolue des événements car, comme tout récit, ce journal de guerre est empreint d'une vision partisane et partiale des faits.
De la préparation rocambolesque des troupes républicaines aux tranchées nauséabondes face aux troupes franquistes, des batailles de rues barcelonaises aux conflits politiques entre le PSUC, le POUM ou encore la CNT : j'ai vraiment beaucoup aimé ce récit.
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En 1936, Georges Orwell s'engage dans la guerre civile Espagnole. Homme de gauche, il participe aux combats dans les rangs du P.O.U.M. (parti ouvrier marxiste). Il participe à la « libération » de Barcelone, toutes les barrières de classes sont abolies, les grades supprimés, il croit à un monde nouveau. Il part en 1re ligne et comprend vite que la guerre n'est pas joyeuse : la boue, le froid, la faim et enfin une grave blessure au cou.
Il est soigné…comme on peut….et est rapatrié sur Barcelone au moment ou les partis de gauche s'étripent. le parti communiste veut garder la main et élimine brutalement tous ses concurrents. Orwell et son épouse réussiront à s'échapper et rejoindront la France.
Il nous raconte un an de combat et de désillusion.
Dans deux appendices, il explique en historien, la politique suivie par les belligérants et on comprend vite que cette guerre civile non seulement opposait les troupes de Franco à la République mais surtout les mouvements composant l'armée républicaine entre eux.
un bien intéressant document.
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Petit rappel historique avant de commencer :
Nous sommes en Espagne. Un gouvernement républicain est au pouvoir légalement quand les troupes fascistes tentent un coup d'Etat pour établir une dictature. En un premier temps, elles sont vaincues et font appel à leurs Alliés, Hitler et Mussolini qui leur envoient un soutien logistique. Les Républicains, font également appel aux gouvernements démocratiques qui les ignorent. Pourtant, dans ces pays, des hommes vont se lever pour rejoindre les forces républicaines et combattre le fascisme. Orwell est de ceux-là…
George Orwell s'est engagé spontanément dans ce combat, dans cette guerre d'Espagne aux côtés et des Républicains et du POUM (parti ouvrier d'unification marxiste) jusqu'à ce que celui-ci soit déclaré illégal et ses militants pourchassés. Il risque sa vie par pur idéalisme.
Dans ce roman, il relate avec une grande sincérité toute la vérité possible qu'il a pu voir. Il n'hésite pas à parler de l'inorganisation de son propre clan, ni même des blessés fort mal soignés. Il mentionne aussi la guerre interne aux Républicains entre les Communistes et les Anarchistes, des épisodes peu connus et peu reluisants. Il précise même à la fin que malgré tout, un récit n'est jamais totalement objectif. Quelle honnêteté intellectuelle !
Lorsqu'il écrit ce témoignage, après un combat de sept mois d'où il est revenu grièvement blessé, Orwell croit encore que « tout n'est pas perdu ».
Arrivé rempli de convictions, prêt à donner sa vie pour un idéal de liberté, il doit s'enfuir, grièvement blessé, poursuivi par ses propres compagnons communistes qui se sont mis à exterminer les Anarchistes pour s'assurer plus fermement un pouvoir qu'ils ne garderont pas. L'auteur perd peu à peu toutes ses illusions à Barcelone. Il découvre tout simplement que la liberté individuelle et l'honnêteté de la presse ne sont pas compatibles avec le rendement et l'efficacité des militaires…
Le récit d'Orwell est très détaillé. Il confronte ses idéaux communistes à la réalité. Il nous décrit une guerre vue de l'intérieur, une guerre faite d'attentes, de douleur, de froid et de faim où l'ennemi n'est pas la priorité quotidienne et est même relégué au dernier plan.
Orwell nous livre ici une critique du pouvoir franquiste et des agissements des Staliniens du parti communiste d'Espagne. On commence à trouver ici les thèmes de l'étau totalitaire de « 1984 ». Ce reportage, écrit à la 1ère personne, est un hymne à la liberté et augure d'ailleurs la naissance de « 1984 ».
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