Fresque congolaise

Les femmes sont les plus exposées quand un pays connaît des troubles liés aux guerres civiles et affrontements des milices armées appartement aux groupes politiques, tribaux, religieux. La femme africaine, qu’elle soit berbère, kabyle, peule, bambara, mandingue, bantoue, zoulou, reste victime de sa culture. Cette culture simplificatrice ne la prend pas suffisamment en compte dans son épanouissement personnel. Cette culture méconnaît le rôle moteur des femmes dans le développement des sociétés contemporaines africaines.

Antoinette Sassou Nguesso ne se contente pas de regarder du haut d'estrade les femmes subir des violences. Surtout, en ces temps des luttes pour la conquête des libertés, de l'émergence économique et la consolidation de la démocratie en Afrique et au Congo-Brazzaville.

L'ancienne première dame refuse de se transformer en dernier serpent libre de la jungle prêt à darder face aux fragilités du pouvoir, aux intrigues et mystères du palais, à l’activisme des rois de la nuit en faveur des courtisans. Sa part de vérité susceptible de faire trembler la République. Antoinette ménage ses lourds secrets du palais. Pendant combien de temps ? Nul ne le sait.

Ce sont des moments les plus sombres de sa vie de première dame. Antoinette ressent un dégoût, réalise la violence de la politique quand pantellent les alternances et les changements sur le pays. Quand le sort s’acharne lentement sur le pouvoir et l’atmosphère de fin de règne couvre le palais. Comme les dix plaies d’Égypte endurées par l’impitoyable et incrédule pharaon, Ramsès. C’est la panique à bord. Un traumatisme effarant pour une femme dont le fer identitaire au bout de la langue s’acère à l’humanitaire. Pour soulager les souffrances des Congolais des plus désavantagés. Des paysans, des femmes, d’enfants. Antoinette mesure combien la politique rime avec trahison et renoncement ; hypocrisie et transgression. Malgré des bonnes actions entreprises au bénéfice du plus grand nombre.

Malédiction des dieux subie par hubris qui croyait tout emporté aux simples jets de son empathie envers les gens.

Ne souffrant pas d’un quelconque mal être, condamnée à l’ennui au sein de la cour, une femme à la quête du sens de sa vie, Antoinette rêve plutôt de s’élever. L’épouse du chef de l’État s’évertue à accomplir ce projet fabuleux de vie dans lequel elle s’est inscrite. À écrire son récit magnifique de première dame du Congo-Brazzaville.
Il lui reste donc à conserver sa liberté de parole en réagissant aux différentes problématiques émergeant sur la scène nationale. Transgresser : distiller des messages en complément des plans gouvernementaux visant à répondre aux problèmes de paix, d'émergence économique et sociale marquant le pays.