AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,08

sur 72 notes
Incipit: "Pour dire les choses vite, quand je suis rentré chez moi ce soir de juillet, il y avait un homme mort dans le salon". Cet homme, vraisemblablement tombé de la mezzanine en brisant la balustrade, git sur le sol du rez-de-chaussée de la maison de Simon et Diane.
Simon s'en agace, d'autant qu'il a eu une mauvaise journée, et Diane prend son bain refusant de lui parler, "pas maintenant". Diane ne parlera pas plus après son bain, elle fait son sac et s'en va.

Simon se retrouve avec un mort sur les bras; après avoir cherché des pains de glaces à IKEA pour le conserver dans son coffre, il juge plus raisonnable de l'enterrer sous les pieds de tomates du jardin potager et d'essayer de remettre de l'ordre dans sa vie.

Après plusieurs jour, il signale la disparition de Diane à la gendarmerie: il s'inquiète, elle ne répond pas au téléphone, et si… et si… Il y rencontre Henri qui l'informe que les adultes sont libres de disparaitre.
Henri se trouve être un voisin de Simon et tente de se lier d'amitié avec lui. le fuir éveillerait les soupçons, le côtoyer pourrait s'avérer un véritable jeu de dupes. Dilemme…

Un polar qui ne mise ni sur l'action ni sur la peur, mais plutôt sur les nerfs du lecteur: à quoi jouent-ils? pourquoi ces apparences si lisses? ces propositions incongrues?

Le style est littéraire, les scènes insolites, l'humour noir et décalé… un vrai régal!

Une chose est sûre, je relirai Christian Oster et les Éditions de l'Olivier avant longtemps.
Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          40
Qu'aurai-je fait si comme Simon, le narrateur du "Coeur du problème", j'avais découvert en rentrant chez moi, le corps d'un homme inconnu, mort au milieu de mon salon ? J'aurai eu peur sans doute, me serait affolé, peut être aurai-je directement appelé la police... mais il est évident que j'aurai aussi parcouru les pièces de la maison pour vérifier s'il n'y avait pas un autre cadavre, voire un membre de ma famille en danger. Et si comme le Simon du roman, j'avais découvert mon épouse dans son bain, vivante mais mutique... je me serai surement inquiété, peut être même énervé pour la faire parler et demander des explications. Et si elle m'avait dit en sortant du bain, qu'elle faisait sa valise et se barrait sans autre explication, j'aurai été perplexe et sans doute furax de me retrouver avec un mort sur les bras... sans doute un amant,... enfin ex...
Simon, lui, accuse le coup, puis se débarrasse du corps en le fourrant dans le coffre de sa voiture, pour finir par l'enterrer dans son potager, sous un grand carré de tomates qu'il prend soin de replanter par-dessus... Et la vie suit son cours... Enfin pas tout à fait, car ce genre d'incident laisse des traces, s'insinue dans le cerveau. Entre questionnements sur la suite à donner à ces faits, sur son couple défait, sur le temps qui passe, sur la vieillesse qui approche et l'apparition un peu inquiétante d'un gendarme à la retraite qui va s'immiscer dans la vie de Simon, sa nouvelle vie de célibataire n'est pas vraiment un long fleuve tranquille.
Je l'avoue le nouveau roman de Christian m'a happé dès le début car en plus de cette intrigue paradoxale, il y a une écriture qui folâtre dans les méandres du cerveau du narrateur, mêlant angoisse et humour. On marche avec lui, on creuse une fosse avec lui, on se demande si on va prendre un café dans la chambre ou dans la cuisine, on réfléchit avec lui. L'intrigue est aussi angoissante qu'au bon vieux temps de Patricia Highsmith, prenant à la romancière cette façon si british de supporter avec flegme certains événements sordides jusqu'à les rendre bien tordus. Mais là où Oster met son empreinte, c'est par cette façon très particulière de raconter le quotidien avec un certain détachement, véritable miroir de nos errances et nos doutes intérieurs.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          30
Malgré un sujet sordide, le livre est plein d'humour tant le héros est détaché de la situation absurde dans laquelle il se retrouve. Il a certes des inquiétudes, il est très stressé, mais l'analyse permanente de son propre comportement prête à rire. J'ai bien aimé retrouver la plume de Christian Oster, ce style unique et très précis aux dialogues déconstruits.
Commenter  J’apprécie          20
Tiens, pour une fois, ce n'est pas le personnage principal qui s'en va. Lui, il reste, avec son problème. le roman est un peu plus sombre que les autres dans ses thèmes et sa réalisation, mais conserve son côté détaché qui rend humoristique des situations qui ne le sont pas du tout... le personnage est, comme toujours, complètement à côté de ses pompes... mais ici, c'est plus tendu... L'impression d'une nouvelle narration de ce fait, une sorte de modalité d'écriture différente des autres romans plus légers.
Commenter  J’apprécie          20
Simon rentre chez lui comme tous les soirs, mais là il trouve le cadavre d'un homme dans son salon et sa compagne prenant un bain, aucune explication, Diane part en lui disant simplement : "il s'est montré violent ."
Que feriez-vous si vous vous trouviez dans ce cas de figure ? Vous appelleriez la police bien sûr. Mais Simon se tait et enterre le corps !!!!
Se met en place pour Simon toute une stratégie d'évitement et de solution : prévenir la gendarmerie de la disparition de Diane, appelez sa belle-soeur, recontactez Diane etc etc jusqu'à ce que Henri, le gendarme contacté et venant de prendre sa retraite, s'occupe de Simon comme d'un ami. S'ensuit un jeu de dupes entre les deux hommes.
Un livre étrange, absurde par les réactions des protagonistes mais qui nous tient en halène jusqu'à la fin aussi déroutante. Les dialogues sont minimalistes et inattendus. Étonnant.
Commenter  J’apprécie          20
Le roman démarre fort. L'auteur ne perd pas son temps et cela semble annoncer le ton du roman. Lorsque Simon rentre chez lui, qu'il trouve un homme mort dans son salon et sa compagne tranquillement dan son bain, comment réagir ? Moi personnellement je n'aurais pas eu la sienne. Lui, fait preuve d'un étrange sang-froid et la situation vire à l'absurde. Tout s'annonce bien pour le moment, la tournure est intéressante.
On entre dans les pensées de cet homme, quia sur les bras un corps à s'occuper, et Christian Oster opte pour une écriture minutieuse, pour des dialogues aux discours indirects qui s'intègre très bien au récits. J'ai aussi était sensible à son écriture hachurée de virgule qui participe selon moi au sentiment de confusion qui envahit le narrateur.
Là, je vous parle de l'écriture, mais la trame dans tout cela ? Et bien j'ai été déçue de la tournure qu'a pris le roman, laissant de côté les raisons du meurtre, pour se concentrer sur Simon, son amitié avec Henri, un policier. Bref, j'ai eu l'impression que le récit s'étirait. Ce n'est jamais bon signe… et je n'ai pas poursuivre très longtemps ma lecture, cela me frustre un peu.
Commenter  J’apprécie          20
« Se perdre sur le sentier de l'échec »
Simon, conférencier, rentre chez lui, découvre le cadavre d'un homme habillé dans son salon, homme tombé de la mezzanine où la balustrade est cassée ; Diane, médecin, compagne de Simon, amante du cadavre, nue dans son bain, peu loquace s'éclipse rapidement. Simon enchaîne les décisions absurdes que seul Christian Oster tisse aussi merveilleusement. Seul Christian Oster sait manier la langue de cette façon pour nous placer au coeur du problème de Simon, « Ce que je pourrais dire à partir de maintenant, c'est que je suis resté seul avec lui [le cadavre]. J'ai pensé fugitivement à ces soirées où, après vous avoir présenté quelqu'un dont on ne vous a livré que le nom, on vous laisse en sa présence avec dans le meilleur des cas un verre de champagne à la main et dans la tête un lot de questions et de remarques convenues où vous vous apprêtez à puiser. » (page 17).
« J'aurais tout donné pour n'être pas moi. Mais je n'avais pas d'autre idée. » (page 74), n'importe quel autre écrivain aurait écrit au lieu d'idée, choix, seul Christian Oster, qui fait trébucher Simon dès les premières pages, Simon qui ne retrouvera pas son équilibre, en avait-il un d'ailleurs ?, peut ainsi suggérer qu'être autre que soi ne résulte pas de l'impossibilité de choisir, mais d'un manque flagrant d'idée.
Et puis il y a ces paysages traversés avec « toujours énormément de ciel » (page 124), Christian Oster ne nous parle pas de la couleur du ciel, des nuages, il note simplement l'énormité du ciel, c'est suffisant.
Une lecture jubilatoire, comme avec tous les autres livres de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          10
Décidément j'aime le style Christian Oster qui tient de l'équilibriste : hésitant entre humour et tristesse, naviguant à première vue sans but, se perdant dans de longues phrases et racontant le quotidien comme si chaque geste revêtait une grande importance. du souffle, de l'audace pour raconter cette histoire qui débute par la découverte d'un cadavre. Après, notre personnage se débat dans des situations de plus en plus compliquées, fait des rencontres improbables qui en quelques lignes dépeignent l'humanité de chaque être.
Vous l'aurez compris : un roman hautement recommandable !
Commenter  J’apprécie          10
En rentrant chez lui un soir, Simon découvre un homme mort dans son salon. Il a manifestement chuté de la mezzanine, dont la rambarde en bois est brisée. Simon ne le connait pas et Diane, sa femme, qui est en train de prendre un bain à l'étage, refuse d'expliquer ce qui s'est passé. Elle s'habille, fourre quelques affaires dans un sac de voyage et s'en va, demandant simplement à Simon s'il pense pouvoir de débrouiller de tout cela. Simon, abasourdi, enterre le corps dans le jardin, puis au bout de quelques jours, signale la disparition de Diane à la gendarmerie. Il y fait la connaissance d'Henri, un gendarme à la retraite. Une relation particulière s'installe entre les deux hommes, amicale certes, mais également ambigüe car Simon ne sait pas ce qu'Henri cherche réellement.

C'est une histoire bizarre, que l'on découvre en même temps que Simon, le narrateur, dont on partage les hésitations et les interrogations. Au fur et à mesure que s'enchaînent les évènements, on s'interroge : Aurais-je fait comme lui, qu'est-ce qui se serait passé s'il avait plutôt fait ceci ou cela ? On s'inquiète de la présence d'Henri, de son insistance à installer une relation. Très vite, on se sent pris, comme dans une toile d'araignée dont on ne pourrait pas se dépêtrer. Simon ne maitrise plus rien, et le lecteur non plus, qui assiste impuissant à un délitement inéluctable, comme dans un rêve, comme une fuite en avant.

J'ai bien aimé ce livre, par la proximité que le style très libre installe avec le héros. Mais la fin, qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe m'a laissée perplexe et un peu déçue. Simon est tellement attachant que j'aurais aimé un happy end clair et net, alors que les dernières lignes du roman laissent planer un doute sur l'issue de l'histoire.
Lien : http://ruedesiam.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          10
Le narrateur se prénomme Simon, et nous découvrons avec lui un cadavre dans son salon. La description psychologique de Simon dans cette scène d'ouverture est digne des précédents romans de l'auteur , dont on retrouve les circonvolutions mentales et la justesse d'analyse que provoque cette situation.
Alors que Simon se perd dans la situation dans laquelle il est plongé, le roman tourne au polar. Henri, inspecteur partant en retraite peut faire songer parfois à un Columbo version rase campagne. Mais, ce personnage reste énigmatique.
Un peu trop de zone d'ombres dans ce roman où pourtant le narrateur décortique sa pensée pour notre plus grand plaisir.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (141) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20336 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}