Au vu de toutes les critiques déjà publiées, je serai brève.
L'entrée en matière se passe à merveille, je me retrouve happée dans ce tourbillon de voix immémoriales. Nombreux sont ceux à qui l'utilisation de la première personne déplaît, sous prétexte de dénaturer, de creuser un fossé profond entre le lecteur et l'ensemble des femmes considérées ici. Mais dans notre cas, n'est-ce pas des années, des modes de vie si opposés, des préoccupations tant divergentes qui nous séparent des héroïnes de ce court roman ? Selon moi, ce style impersonnel est amplement justifié, d'autant plus que c'est la destinée de milliers d'inconnus, d'oubliés de l'Histoire dont il est question.
Les phrases sont courtes, le lexique concis : une écriture témoin de la brièveté de ces fragiles existences. Et de temps à autre, une phrase, par-ci, par-là, en italique, et on entendrait presque ces femmes prendre elles-mêmes la parole, conter de leur propre gré leur destin.
Cet épisode de l'histoire japonaise m'étant jusque là totalement inconnu, j'ai apprécié la bibliographie en fin d'ouvrage : c'est toujours plus utiles, pour les plus curieux, de disposer d'une liste d'oeuvres précises à consulter à l'envie.
Bien que dans son ensemble le roman a mérité mon estime, il est vrai que les énumérations deviennent relativement difficiles à supporter sur la fin. Peut-être vaut-il mieux se ménager un petit temps de pause entre les chapitres, au lieu de lire le livre d'une traite comme je l'ai personnellement fait.
En somme, je ne classerai pas
Certaines n'avaient jamais vu la mer au rang des livres de l'année. Il reste néanmoins plaisant à découvrir, à condition d'imposer un certain rythme de lecture.
Mary Doe~