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3,76

sur 183 notes
Adrien, jeune homme quelconque, sérieux, davantage "spectateur qu'acteur de sa vie", devient un feu d'artifice au contact de Louise la jeune femme fantasque qu'il rencontre dans le cadre de sa profession, et dont il partage rapidement la vie et la fantaisie débridée.
Bonheur.
Sauf que la vie en semble jalouse et le saccage.
Simultanément, Adrien perd son travail et se trouve remisé dans une "cage" de l'entreprise qui l'emploie et un cancer des poumons est diagnostiqué chez Louise. Louise, la merveilleuse, la tant aimée.
Dès la première page on sait qu'elle n'est plus, elle est "là haut". "En filant, Louise a emporté les pigments clairs de l'oxygène, elle s'est barrée avec le blanc."
Comment va-t-il survivre maintenant qu'il perd ce "sentiment d'abondance amarré en lui, anatomiquement, qui ne lui venait qu'au contact de sa femme" ?

Le roman est bien construit : alternance de l'évolution de la maladie qui renforce encore leur parfaite fusion amoureuse, et les séances actuelles au tribunal pour salaire indûment perçu.
L'écriture est belle, fluide, aisée, agrémentée de nombreuses comparaisons, d'images bien trouvées qui retiennent l'attention.
Les tumeurs sont des talibans et la chimio "de grands soldats blancs". Et c'est bien d'une guerre qu'il s'agit.
Le mari, en fin d'espoir, "était sous perfusion de sa femme". Quant au coeur d'Ulman, l'assistante de la DRH, il "bat comme un syndicalisme sur le pavé"
Un livre, donc, d'une grande valeur dont j'ai aussi aimé la délicatesse du final.
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Je voudrais octroyer une note de 50/20, douze étoiles, cent Like. .. Je voudrais savoir exprimer le coup de coeur ressenti pour ce roman. Comment trouver les mots justes ? Comment parvenir à traduire tous les sentiments qui m'ont habitée à la lecture de ces 220 pages. Seulement 220 pages, mais j'en aurais voulu davantage, plus, beaucoup plus.  Ne pas quitter Adrien, garder Louise. Toute cette folie douce, cette fantaisie, la fusion de la bienséance et de l'extravagance au travers d'un amour transcendé.

La vie s'écoule en dehors du cadre. Louise est un rayon de soleil. Elle irradie. Elle invente, compose, crée pour détourner l'habitude, refuser les gris, y adjoindre des couleurs. Adrien s'épanouit. C'est poétique. Les phrases se relisent encore et encore, leurs mélodies résonnent. C'est un voyage, un bouleversement.

« Louise n'était pas une enfant qui inventait une histoire à sa poupée, elle était une ouvrière qualifiée de l'imaginaire. Elle avait des mains dans son cerveau, de l'esprit dans ses mains, elle travaillait à plusieurs, on aurait dit un orchestre-labeur, quelque chose comme un quatuor artistique. Lorsqu'elle s'adressait à ses boîtes de pilules, il ne s'agissait pas de brasser le vent stérile d'une excentricité ponctuelle ou empruntée, mais de créer les prémices d'une oeuvre inédite. »

L'histoire aurait pu être ordinaire – un couple, l'amour, elle tombe malade, ils souffrent, on pleure. Mais rien n'est ordinaire. Les mots ne le sont pas, pas plus que les personnages. Ce roman se cramponne, se respire, se vit, se dévore. Il ne s'explique pas [.....]
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C'est l'histoire de la rencontre d'Adrien et de Louise, lui retranché en lui même, calé dans une vie conforme et rassurante et elle inventant chaque journée comme un poème , une peinture, bousculant les normes et injectant des couleurs dans les moments les plus banal de l'existence.
Ce couple improbable est lié tel le yin et le yang ,chacun apportant à l'autre ce qui lui fait défaut et leur amour n'en est que renforcé.
Mais des Honey Pops vont venir ébranler la vie de ce merveilleux couple.
Je me suis attachée à ces personnages de papier hauts en couleur. Leur force vive, la pleine possession de leur vie m'a touchée .
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Ce roman est mon vrai coup de coeur de la sélection du Prix des lecteurs Club 2018 dont j'étais jurée cette année. Une très belle surprise qui souffle un vent frais sur la littérature d'aujourd'hui ! C'est d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un premier roman. Il est pourtant parfaitement abouti et on découvre avec ravissement la plume maîtrisée et poétique d'une auteure déjà assurée. Malgré le sujet lourd du cancer et celui du désoeuvrement professionnel, elle parvient à nous offrir un roman lumineux qui évite parfaitement le piège du pathos et nous fait même sourire à de nombreuses reprises avec des touches de dérisions et d'humour toujours bien amenées.

Pourtant, a priori, le résumé du roman ne m'attirait pas plus que cela et je me demandais ce que j'allais y trouver. Au travers d'une construction travaillée, l'auteure alterne entre les premières années du couple, leur combat actuel contre le cancer de Louise et les scènes du procès qui confronte Adrien et son employeur. Cette idée d'un salarié mis au rebut qui ne se présente plus à son bureau et dont l'employeur se rend compte de son absence en voulant lui offrir une récompense pour ses 10 ans de service est génialement cynique ! Cela dénonce aussi le fait de n'être plus qu'un numéro au travail.

Les deux personnages hauts en couleur, Adrien et Louise, font certainement le sel de ce roman. Malgré des caractères très différents, ils forment un couple touchant. Lui est discret et respectueux tandis qu'elle est loufoque et imprévisible. Son imagination débordante nous surprend à chaque fois et ses jeux du quotidien avec Adrien ou ses réactions déroutantes nous entraînent dans une folie douce présente tout au long du roman qui oscille entre la dure réalité et un imaginaire enchanteur. le tout est d'une justesse incroyable et plein de tendresse. Malgré mon côté terre-à-terre, je n'ai pas été lassée par la fantaisie de Louise et je me suis laissée simplement transporter dans un torrent d'émotions. J'ai été littéralement embarquée et même les chapitres sur le procès nous proposent un voyage en Absurdie grâce au personnage du président qui est tout aussi réussi avec ses répliques savoureuses. On en sort le sourire aux lèvres. Un vrai bonheur de lecture tant dans la forme que dans le fond !
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Quel agréable moment de lecture. La fantaisie que l'auteure dans cette histoire d'amour qui finit par la mort de l'un des conjoints apporte une légèreté. Elle atténue la lourdeur de ce combat sans toutefois ignorait la peine et le chagrin.
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Au milieu d'un paysage littéraire peuplé d'auto-fictions toutes plus dramatiques les unes que les autres, je vous présente mon coup de coeur littéraire belge de l'année 2018 :
Un vrai roman d'amour intensément lumineux, où les personnages, confrontés l'un à la déshumanisation du monde du travail et l'autre à l'inéluctabilité de la mort, choisissent sciemment de prendre un chemin de traverse : Celui de la résilience et de la joie de vivre.

Ce roman m'a bouleversé, comme l'avait fait deux ans, le roman d'Olivier Bourdeaut : « En attendant Bojangles ». Normal : ils sont de la même veine. de celle qui nous apprend à transcender notre humanité pour vivre avec panache en transformant chaque journée en ode au bonheur, quitte à choisir « les déraisons » par rapport aux normes que la société nous impose, dans le but ultime de devenir artiste de sa propre vie.

Dès la première page, on sait que la fin de cette histoire sera tragique et pourtant, par la grâce d'une écriture à la fois poétique, inventive, drôle et lucide, ce roman donne une furieuse envie de tourner la page suivante. Chaque mot sonne juste, chaque dialogue fait mouche, chaque chapitre m'a donné envie d'aimer la vie et j'ai refermé ce livre, bouleversée mais avec le sourire aux lèvres.
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Adrien rencontre Louise loirs d'une prospection commerciale pour sa société Aquaplus, jeune loufoque qui vit dans son monde très original et imaginaire. Un coup de foudre va se produire entre elle et Adrien, jeune homme carré, droit, à l'opposé de cette personne fantasque..Leur vie, un peu décalée va s'écouler pendant quelque années tranquillement et loufoquement jusqu'au jour où 2 evenements vont se produire: 1 mise au placard par sa société pour Adrien et l'annonce d'un cancer pour Louise. Louise est certaine que la chimio va éradiquer ses tumeurs, affectueusement nommées " honey pops"..
Très vite, Adrien s'aperçoit que du fond de son placard, il est comme transparent pour ses patrons de décide, sans prévenir quiconque, ne plus aller travailler afin de se consacrer à Louise... Jusqu'au jour où la vérité va être dévoilée et la maladie va s'amplifier

Ce roman alterne les récits de vie de nos 2 compagnons et le procès pour remboursement d'1 an de salaires indument perçus par Adrien. Ce roman est surprenant, loufoque, déraisonnable et tels les tableaux peints par Louise, coloré d'une palette d'émotions et de sentiments (amour, gravité, légèreté, humour, détresse, douleur...)
Il nous montre une façon d'appréhender le cancer ou la maladie en général sous un coté hyper optimiste,fantaisiste (certains diraient un refus de voir la réalité en face, mais changer de point de vue est si salvateur parfois!). Mais, l'auteur veut aussi nous faire voir que nos conceptions du monde du travail peuvent être antinomiques avec la vie réelle, étriquées: pourquoi ne pourrait on pas mettre 1 peu de souplesse dans notre code du travail pour permettre à un proche de s'absenter de son emploi pour soutenir 1 proche très malade et pas seulement sur le dernier mois avant son décès??
L'écriture est juste, bien dosée: on ne tombe jamais dans le pathos, l'horrible à voir. Ce roman offre une conception de la maladie, de la vie un peu plus optimiste que d'habitude et cela fait du bien.
Une belle découverte.
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Très beau livre émouvant,on avale les pages sans s'en rendre compte tant l'écriture est fluide et agréable . La 1ère moitié est magnifique, j'ai ressenti une légère longueur pour la 2ème mais cela n'enlève rien à cette belle lecture. Une belle histoire où l'amour véritable donne tout son sens au verbe Aimer jusqu'à l'oublie de soi .Un drame vient noircir ce tableau , ils décident de l'affronter de façon fantasque en puisant leur force dans l'humour, la dérision , les déraisons .Merci Masse critique pour cette superbe découverte .
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Les deux thèmes abordés dans ce roman n'incitent pas vraiment à la franche rigolade , il y est question de la placardisation d'un employé , Adrien , et de la perte inéluctable de sa compagne , Louise , rongée par un cancer .
Et pourtant , que de poésie , que d'inventivité , que de déraison , que de tendresse , que d'humour dans ce texte et que d'amour entre ces deux êtres , qui ne pouvaient que se rencontrer , ils étaient faits l'un pour l'autre .
Louise est une artiste peintre , fantasque au possible , elle appelle son chien le Chat , elle n'est pas dans le conformisme béat , "ça lui prenait comme ça , sans explication , elle attribuait une voyelle à une journée , A , E , I , O ou U avec laquelle toutes les fins de phrases devaient impérativement rimer".
Quant à Adrien , l'entreprise où il travaille décide un jour de sa mise au placard , sans connexion internet , sans téléphone , et sans relation aucune avec les autres employés , une ombre .
L'employé mis au placard va laisser tomber son entreprise -personne ne se rend compte de son absence- pour se consacrer à l'amour de sa vie , dans l'espoir de sauver Louise de la maladie . Hélas , en dépit de ses efforts , la maladie finit par prendre le dessus .
Cette histoire , en dépit des thèmes abordés , est un trésor d'inventivité , de folie douce et d'excentricité . Et puis quelle poésie !
Pour un premier roman , c'est une franche réussite , j'ai vraiment adoré !
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Un fonctionnaire de la compagnie des eaux de la ville passe chez les usagers pour leur annoncer la nouvelle : pas d'eau pendant trois jours ! Adrien a l'habitude des réactions des clients, agacement manifeste, ton indigné, outragé, insultes parfois.
Mais cette fois, la femme qui lui ouvre l'écoute placidement et ne trouve rien d'autre à lui dire que de soigner son français : deux fois « malheureusement » en deux phrases, c'est d'un négligé... !
Et la magie opère : ces deux-là se tombent dans les bras et partagent une vie pour le moins folklorique. Car Louise est une excentrique, foutraque, créative qui met du colorant dans son dentifrice et arbore un sourire vert, jaune, rouge, selon le jour ; elle opte chaque jour pour journée « en A », ou en « O », chacune de leurs phrases devant se terminer par la voyelle choisie. Elle peint les plats qu'elle ne sait pas cuisiner mais qu'elle aime bien. Un peu dingue, je vous dis !

Et quand elle fait la connaissance de la mère d'Adrien, Marielle-l'instit à la retraite- qui adore son grand fils et voudrait bien le pouponner encore - c'est le drame, la perturbation, l'ébranlement sur des bases pédagogiques bien ancrées dans le bon sens. Car, comme disait Devos, ça n'a pas de sens !

Mais ça, on va le voir avec le temps. Car pour le moment, au tout début de l'histoire, nous sommes au tribunal : Adrien, fonctionnaire terne et sans histoires, comparaît devant le juge pour avoir « escroqué » 28400 euros à la société AquapPlus qui l'emploie. C'est-à-dire le montant de onze mois de traitement (on est mal payé, dans la fonction publique, c'est connu). Car depuis tout ce temps ; il n'a pas mis un orteil dans son nouveau bureau, en fait un cagibi sans fenêtre, ni téléphone, ni rien à faire : une mise au placard absolue ! Et comme personne n'a remarqué ses premiers mois d'absence, il a continué à rester chez lui. Immoral peut-être, un peu lâche peut-être. D'aucuns seraient allés râler chez le DRH, auraient saisi le syndicat, lui non.

Il faut dire qu'il a une bonne raison : Louise est malade, elle tente de mater un cancer du poumon qui voudrait lui pourrir la vie. Quand la chimio arrive, Louise « déplace le centre de gravité des événements, leur [ôte] leur foutu côté obscur. » Elle enchante la vie d'Adrien, elle qui a tellement souffert de sa relation à sa mère, restée en état de choc des mois après la mort de son père. Elle n'avait que sept ans.

Devant le juge, Adrien se défend : « Il valait mieux, pensait-il, être utile à une personne qu'on aime plutôt qu'inutile à des centaines qu'on ne connaît pas. »

Ce livre est un vrai plaisir de lecture. D'un ton léger en apparence, il aborde avec subtilité des thèmes graves : le cancer, ces « méduses turpides de Louise », la perte du père et cette mort qu'on cache à l'enfant, une mère dévastée par la mort de son mari ; les relations dans le monde de l'entreprise avec leur absurdité, leur dureté.

Et Louise illumine, solaire, l'ensemble de ces thématiques difficiles.

Un premier roman réussi. Lu dans le cadre des 68 1ères fois.
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