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Système D enregistrement des conversations de l'équipage à bord d'un avion, la boîte noire est constituée ici par une correspondance, lettres et télégrammes entre individus d'une famille recomposée.
On distingue dans ce livre tout le malaise de la société israélienne et la difficulté de vivre ensemble. Les valeurs fondamentales sont mises à rude épreuve. Texte éminemment politique qui a fait chavirer pas mal de juifs israéliens, il renferme tous les ingrédients explosifs d'une société en guerre depuis sa naissance. le principal acteur de ces échanges après avoir combattu comme officier d'infanterie dans Tsahal lors de la guerre du kippour oppose sa vision philosophique à son rival, nouveau conjoint de son ancienne femme. Ce dernier se protège derrière la Thora et applique les lois à la lettre pour acheter sa citoyenneté israélienne car il est originaire d'Afrique du nord. L'ouvrage fait ressortir cette discrimination à l'encontre de ces juifs du Maghreb, un peu arabes après tout.
Amos Oz, doté d'armes poétiques atténue la violence des propos déchaînés dans ces courriers. Il vient ronger par ce biais les angles vifs d'une problématique existentielle dont personne ne voit la fin, mon père disait dans les années soixante que les arabes et les juifs s'extermineraient jusqu'au dernier. Nous y sommes encore et personne n'imagine de conclusion au problème israélo-palestinien.
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La boîte noire d'Amos Oz est dans l'Israël des années 75 un échange épistolaire entre plusieurs personnages. Essentiellement entre deux ex-époux Alex et Ilana et le nouveau mari Michel et avec accessoirement des courriers du fils Boaz né du premier mariage et ceux d'un chargé d'affaire et administrateur de biens  d'Alex; ancien ami d'enfance de celui-ci qui lui sert de boîte aux lettres et de détective privé

Cette boîte noire, image, sert entre les deux divorcés d'échanges qui restituent leur vie passée. Ils font la part belle aux déchirements anciens ravivés et revisités
réactualisent ces sentiments ou l'amour et l'affection ont toujours leur place. En ce qui concerne Ilana avec beaucoup d'états d'âme et crises de nerfs, des demandes d'argent réitérées elle tente de regagner Alex avec déclarations d'amour et de soumission intégrale. Pour lui c'est un mea culpa global reconnaissant l'échec de la relation causé sa conduite intellectuelle froide et sans amour et une lâcheté affective maladive.


Autour deux gravitent le nouvel époux Sommo intégriste juif séfarade, sioniste qui s'immisce dans l'ancien couple et se permet de juger à grands coups de versets bibliques et aphorismes nationalistes, le fils ayant mal vécu la situation de ses parents qui cherche sa voie par des sentiers obscurs épicuriens et parfois violents et l'administrateur qui fait affaires avec tout le monde.

Ce livre met en scène des rapports humains et conflictuels qui lient et opposent, surtout, les uns et les autres. Lettres qui ont forme de monologues où chacun se justifie, culpabilise ou /et raisonne l'autre, demande pardon et qui éclairent d'un point de vue original le lecteur sur des relations emberlificotées Portrait détourés mais incisifs : celui d'Alec assez alarmant celui d'Ilana assez stérile et navrant.

Les deux thèmes principaux tournent autour des sentiments et de l'argent le tout pris dans une logique de poker menteur. Joué à cinq c'est le raffinement. On a du mal a évaluer la sincérité des uns et des autres. Toutefois tous semblent être pas « trop mauvais » insupportables certainement mais pas exécrables.
Les liaisons ici sont plutôt pleurnichardes. On est loin de Merteuil et De Valmont.

Au delà de l'intrigue Oz et de ce dédale de sentiments paradoxaux et humains, dresse un état d'Israël des années 75

Quelle la réalité pour ce nouveau pays ?
Les rapports entre l'état et les religieux y sont abordés et mettent en évidence une corruption des fanatiques nationalistes , un mépris, voire haine, évident de ceux-ci pour les arabes.
une vie, pour ceux qui se sont fait une joie de faire leur alya, pas aussi heureuse qu'escomptée mais plutôt étriquée on vit chichement, à l'étroit.
Cette image de la société israélienne donne surtout l'impression que , bien que les juifs vivent ensemble , tous leurs problèmes sont loin d'être résolus car ils sont aussi bien d'ordre sociétale qu'étatiques.

Ce roman épistolaire n' a pas très bien vieilli. l''empathie pour les personnages implique un sentiment de compassion auquel il est difficile d'adhérer. le style un peu larmoyant et lyrique des deux divorcés laisse plutôt indifférent «  je t'aime moi non plus » Bon et après . Curieusement ce sont les charges religieuses de Sommo qui donnent de l'attrait au livre Excessif et de très mauvaise foi, apanage du fanatique, quémandant de l'argent mais pas pour lui pour le pays, maudissant cet argent mais en faisant usage sans retenu, pleurnichant, moralisant, insultant, médisant, manipulateur, menaçant et plus … ce personnage est le plus intéressant de l'ouvrage car il est savoureux malgré ses défauts. L'analyse critique en filigrane de l'état hébreux ,bien sentie, redonne à ce livre un certain intérêt.

Ce qui est étonnant, par contre, c'est cette fin laissée à Sommo, personnage plutôt négatif mais aussi bouffon suffisant, qui conclu par un extrait de la bible. Qu'est- ce que cela signifie pour Amos Oz ? Mystère!


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En Analyse Transactionnelle, il existe une approche qui s'appelle le triangle dramatique où nous pouvons être tour à tour persécuteur, sauveteur et victime. Il en est de même dans ce livre où les trois héros clé (Alex, Ilana et Michel) sont dans ce triangle.
Un livre écrit sous forme d'échanges épistolaire (ou télégrammes) entre les protagonistes. Au début, cela amuse et plaît, mais au fil des page, j'ai trouvé cela ennuyeux, surtout lorsqu'ils se lancent dans de longues digressions.
Une intrigue assez subtile mais dont le fil apprit peu à peu ce qui enlève du suspens.
en bref, un livre plaisant au départ, mais qui ennuie progressivement.
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j'ai bien du mal à persévérer dans la lecture de ce roman épistolaire... des personnages qui semblent assez... comment dire? tortueux? torturés?
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C'est bon.
Je croyais, vu le nom de l'auteure de la première lettre, que l'auteur du roman était une femme.
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