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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est difficile de parler de ce roman autobiographique, tant il est dense. Disons dans un premier temps que c'est un beau livre qui n'est pas si facile à aborder, c'est sans doute la raison pour laquelle j'ai mis 3 semaines à le lire. Amos Oz, parle de sa famille, de ses ancêtres, de leur vie en Pologne et Russie, puis de leur arrivée dans un eldorado, sous mandat britannique, qui n'était pas encore l'Etat d'Israël. Les conditions de vie sont difficiles et l'intégration n'est pas évidente dans un pays si différents de ceux qu'ont connu les protagonistes en Europe de l'Est. Naturellement l'auteur évoque le nazisme, la shoa, et aussi la disparition de sa mère lorsqu'il était tout jeune adolescent. le climat est lourd. Amos Oz évolue dans un milieu bourgeois surtout composé d'intellectuels et de savants, de gens bardés de diplômes. Les références littéraires sont fréquentes, ainsi que des remarques sur l'étymologie, science chère à son père. Ce roman est très intéressant et riche en informations, mais la narration n'est pas linéaire et chronologique, Amos Oz effectue souvent des retours en arrière. de même, volontairement ou non, il y a énormément de redites. Ce qui alourdit le texte. Ce sont les seuls reproches que je m'autoriserai vis à vis de ce livre. Cette lecture est à déconseiller aux personnes qui apprécient les textes amusants et légers. Il n'y a rien de tout cela dans le texte d'Amos Oz, c'est une histoire où il y a beaucoup de ténèbres, et finalement peu d'amour... Beaucoup d'erreurs d'aiguillages, des non-dits, des silences. Un très beau livre. L'illustration de couverture, Amos enfant avec ses deux parents, est splendide.
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J'ai beau être une lectrice passionnée, je dois avouer être toujours assez peu enthousiaste face aux bibliographies obligatoires de mes professeurs de littérature : de mauvais souvenirs datant du collège m'ont rendues plutôt réticente aux lectures scolaires. C'est donc assez peu motivée que je me suis lancée dans ce roman, le seul de la liste qui me semblait un minimum intéressant. Et finalement, je suis véritablement ravie d'avoir dépassé mon appréhension première : ce fut une très belle lecture, même si ce n'est pas du tout le genre de livre que je lis d'ordinaire ! Pas évident à chroniquer car j'ai toutes les grilles de lecture données par ma prof en tête, mais je vais essayer de faire abstraction de ces considérations littéraires pour vous expliquer simplement ce qui m'a plu dans ce roman autobiographique.

Nous suivons donc l'enfance du petit Amos, qui vit avec ses parents dans un quartier modeste de Jérusalem. Chapitre après chapitre, pièce après pièce, il reconstitue le puzzle de son enfance, qui a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Pour cela, il nous conte l'histoire complexe de sa famille, il remonte toujours plus loin dans le passé pour mieux saisir le fabuleux hasard qui lui a donné naissance. Pour cela, il nous conte l'histoire tumultueuse de son pays, il explique avec son regard et ses mots d'enfants les événements qui ont précédés et suivis la reconnaissance de l'Etat d'Israël par l'ONU. Et ces deux histoires s'entremêlent pour n'en former plus qu'une, celle du petit Amos qui grandit au milieu de tous ces événements nationaux et familiaux …

A mes yeux, la force de ce récit, c'est sa narration : elle mêle avec brio l'innocence de l'enfance et la pleine conscience de l'âge adulte. Tout tourne sans cesse entre ces deux perceptions, ces deux visions du monde, qui n'en forment finalement qu'une puisqu'il s'agit simplement de la même personne à deux moments différents de sa vie. Il y a des choses que l'enfant ne comprend pas encore, ou pas parfaitement, et qui restent donc floues jusqu'à ce que l'adulte narrateur intervienne pour clarifier tel ou tel événement. le lecteur se retrouve donc au coeur de cette rencontre, au milieu de cette confrontation entre les souvenirs d'enfance et la compréhension à posteriori de cette mémoire. Et finalement, il est aussi question de la construction d'une identité : comment les événements extérieurs, les rencontres, la vision que les autres ont sur nous, permettent-ils de faire qu'un enfant devienne un adulte unique et différent de tout autre ? Quelle est la force du passé sur le présent ? Tout ceci, cette histoire le montre bien.

Je dois avouer ne pas vraiment savoir quoi ajouter : comme précise au début, ce n'est pas du tout mon genre de prédilection, aussi ne sais-je pas trop comment approfondir cette chronique. Je me contente donc de dire que ce fut une belle lecture, une histoire qui nous fait voir l'histoire plus concrètement, un récit de vie qui se lit très facilement. Il y a finalement plusieurs histoires dans cette histoire : celle d'Amos, celle de l'état d'Israël, mais aussi celle de la maman d'Amos, celle de sa maitresse, celle de son grand-père ... et j'en passe ! Bien loin de me décourager ou de me perdre, cette multiplication d'histoires m'a passionnée : finalement, ne serions-nous pas aussi les héritiers inconscients du vécu de nos parents, de nos grands-parents, et ainsi de suite ? Ne serions-nous pas la somme de toutes ces rencontres, de tous ces événements qui conduisirent à notre naissance ? Je conseille donc ce livre aux passionnés d'histoire ainsi qu'à ceux qui aiment les autobiographies.

Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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C'est un roman autobiographique, mais je comprends mal l'association, sauf si une artie du livre est en effet romancée, ce qui est quasiment imossible à savoir pour le lecteur. J'ai moyennement aimé la première partie, quand il évoque sa famille (sauf les parents). Par contre, l'évocation de ses relations avec son père et surtout sa mère est passionnante, et j'ai aimé par dessus tout la partie liée à la création d'Israël. Cette période pour le moins troublée est passionnante, et j'ai beaucoup appris sur un sujet que je connais mal. C'est un texte très dense, très riche,
très bien écrit, par un des plus grands écrivains israeliens.
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J'ai mis beaucoup de temps à achever la lecture du roman autobiographique d'Amos Oz, Une histoire d'amour et de ténèbres, publié en 2003 en Israël, traduit en 2004 par Sylvie Cohen pour Gallimard et sorti en Folio (n° 4265) en 2005.

Je voulais vraiment lire cet auteur, après ses déclarations au dernier salon du livre de Paris et un de membres fondateurs, en 1978, du mouvement La paix maintenant. Dès le milieu du livre, vers la page 250, il annonce le suicide de sa mère à l'âge de 38 ans, alors qu'il en avait 12 et demi. Enfin, il le suggère déjà avant, mais le dit clairement plus tard. Évidemment, cet épisode a fait écho à ma propre histoire. Surtout qu'à partir de ce point, il alterne les chapitres sur les relations avec son père et sa mère, sa famille, y compris les ancêtres qui vivaient en Europe centrale, les écrivains qu'ils fréquentaient, et la lente dégradation de l'état de santé psychique de sa mère, de plus en plus dépressive après la guerre d'indépendance d'Israël, sa rémission provisoire juste une semaine avant qu'elle ne passe à l'acte... dans le dernier chapitre.
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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Chronique douce amère de l'auteur dans l'épopée moderne et difficile des Juifs d'Europe en Palestine, le pays qui leur est, finalement, pour partie accordé en fonction de tractations politiques multiples et variées.
Des familles se retrouvent, se souviennent, réinstallent une vie tant bien que mal, dans un pays déchiré par leur arrivée.
Sentiments mêlés d'espoir, ils vont pouvoir vivre tranquillement hors des persécutions, de crainte, les affrontements avec les Arabes sont fréquents et, somme toute, logiques, de regrets pour des vies anciennes plus confortables et intellectuellement satisfaisantes.
Et puis, souvent, de l'humour, de la dérision, le rire, au moins le sourire ne sont jamais bien loin même dans les pires moments.
C'est un récit très intéressant, agréable.
Lecture achevée le 28 Août 2019
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La mort d'Amos OZ (nom de plume d'Amos KLAUSNER), en 2018, a été l'occasion de rappeler l'excellence de cet auteur, que l'on présente souvent comme "poète", mais qui était aussi romancier. Ici, ce n'est pas un roman, mais tout simplement l'histoire de sa famille, et la sienne, du moins celle de son enfance et de son adolescence. Famille juive de l'Europe de l'Est, elle pût en partie échapper aux poursuites nazies en rejoignant Jérusalem en 1933. Certains, toutefois, périront dans les camps. le récit d'Amos Oz est par conséquent un témoignage de cette époque, et de la façon dont les juifs ont vécu ces événements: leur arrivée en Palestine arabe, le vote de l'ONU, fin 1947 qui déclare l'Etat d'Israël, la guerre immédiatement déclenchée contre cette décision par le pays arabes, la victoire l'Israël en mai 1948. Et une multitude d'anecdotes empruntées à la vie quotidienne.
D'un point de vue historique, ce récit est tout à fait intéressant. Il est de plus écrit dans une belle langue, avec au fil des pages de superbes envolées poétiques.
"Amour", car cette famille d'intellectuels est aimante et bienveillante. "Ténèbres", car A.Oz a connu un drame: le suicide de sa mère alors qu'il avait 12 ans. Ce souvenir pèse tout au long du livre.
850 pages: ici, cela ne paraît pas long. Ceux qui s'intéressent à ce pan de l'Histoire trouveront dans cette lecture énormément de sujets de satisfaction et feront beaucoup de découvertes.
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Magnifique autobiographie. Des pages bouleversantes. Beaucoup de noms cités, trop à mon goût. Des redites. Peut-être pas assez "édité", manque un coup de ciseaux ici ou là. C'est l'avis de VG. A la réflexion c le mien aussi. Néanmoins un monument. Je l'achète après lecture et le garde.
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Dans Une histoire d'amour et de ténèbres, l'auteur convoque tous les personnages de son enfance, parents et grands-parents, famille, voisins et amis, en re-créant un monde disparu. Il mêle son présent au souvenir des siens, européens convaincus ayant fui l'antisémitisme pour s'installer à Jérusalem, où l'émigration ne ressemble pas au paradis annoncé (intellectuels polyglottes condamnés à parler un hébreu hésitant, à exercer des tâches ingrates, à vivre dans un certain dénuement...).
Ce texte inclassable, à la structure complexe, composé de récits enchâssés, d'épisodes drôlatiques et de scènes émouvantes ou pathétiques, mêle la chronique intime et l'Histoire. le suicide précoce de la mère d'Amos, souvent évoqué au cours du roman, clôt ce récit magistral d'une enfance aux premiers jours de l'Etat hébreu.
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