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sur 1121 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une vieille dame s'en va en enfer !

De son vivant d'abord, car malgré des apparences paisibles, sa vie est un cauchemar à chaque versement de sa pension de veuve de colonel. Elle est tyrannisée par son neveu et deux de ses compagnons qui ne manquent jamais de venir exiger leur part. Jusqu'au jour où sentant sa vie elle-même en danger, elle préfère se concocter un poison à s'administrer avant de subir de nouvelles humiliations.

Mais la vie en décide autrement et lorsqu'elle trépasse finalement, ce sera pour rejoindre à son tour l'enfer, le vrai, l'éternel. Elle n'en restera pas moins une Dame !

C'est avec ce petit roman que je découvre Arto Paasilinna. J'apprends qu'il a écrit plus de 35 romans, même si l'écriture ne fut pas son premier métier. Mais à lire celui-ci, cela ne m'étonne qu'à moitié, tant la narration semble aller de soi. le style est souple et porte agréablement le lecteur d'un chapitre à l'autre, d'une péripétie à la suivante.
J'ai eu du plaisir à le lire.
Lien : http://meslecturesintantanee..
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Suloinen myrkynkeittäjä
Traduction : Anne Colin du Terrail.

Tout écrivain a sa façon bien à lui de raconter une histoire horrible. Prenez James Ellroy par exemple. Avec lui, c'est du costaud, de l'ignoble, voire du carrément intolérable. Rien n'est épargné au lecteur mais le génie de l'homme est si grand que jamais il ne tombe dans la facilité, encore moins dans la complaisance.
Avec "La Douce Empoisonneuse", Arto Paasilinna, l'un des auteurs finlandais les plus connus, nous raconte aussi tout plein de choses horribles telles les violences exercées par un trio de jeunes délinquants à l'encontre de plus faibles qu'eux (en l'occurrence la tante de l'un des membres dudit trio, le chat de cette dame et deux ou trois autres personnes ...). Mais il le fait d'un ton si raisonnable, si calme, en prenant si soigneusement du recul que le lecteur, indigné puis aussi avide de vengeance que la malheureuse héroïne, la colonelle Linnea Ravaska, n'ambitionne plus qu'une chose : achever ce parcours du combattant pour voir le Mal enfin humilié et mis à mort.
Arto Paasilinna a d'ailleurs des raffinements de sadique pour exécuter un à un les membres du trio infernal. Car c'est bien lui, l'auteur, qui s'en charge puisque le poison préparé à l'origine par la colonelle pour mettre fin à ses jours n'est dispensé aux trois monstres que par le plus pur hasard. Dans les trois meurtres, la veuve du colonel Ravaska ne fait figure que de catalyseur. Un catalyseur d'une innocence et d'une vulnérabilité rares puisqu'elle la première étonnée du tour pris par les événements.
Bref - à peine un peu plus de 250 pages chez Folio - et jubilatoire, volontiers pince-sans-rire mais jamais loufoque, ce petit roman se lit vite et avec plaisir. L'humour qui le sous-tend a un parfum doux-amer et j'y ai noté quelques trouvailles tout à fait sidérantes. Ainsi, le neveu-délinquant de la colonelle, qui lui pique régulièrement le montant de sa modeste pension, vote à droite et se veut partisan de la peine de mort. Pour les peines de prison, son raisonnement est très particulier :
(...) Il aurait été plus équitable, selon Kake, d'indexer la durée des peines pour crimes de sang sur le nombre d'années de vie qu'il restait au défunt. Autrement dit, si l'on mettait fin aux jours d'un bébé qui aurait pu vivre encore soixante-dix ans, une condamnation à dix ans de taule, si ce n'est plus, paraissait raisonnable. Si on zigouillait un vieux birbe par contre, une amende aurait dû suffire car le dommage n'était pas bien grand.
Kauko Nyyssönen développa son idée. L'assassinat d'un malade incurable au seuil de la mort devait être considéré comme un délit mineur, alors que trucider une personne en parfaite santé devait bien sûr valoir la prison. Hélas ! pour l'instant, le Code pénal ne considérait pas l'âge ou le délabrement de l'état de santé de la victime, si avancés soient-ils, comme une circonstance atténuante. Il y avait là en soi, et surtout dans le cas de Linnea Ravaska [sa tante], une regrettable anomalie, une injustice criante. de ce point de vue aussi, il se sentait laissé pour compte ... (...)
Evidemment - on l'apprend un peu plus tard - la mère de Kake, qui n'était autre que la soeur du colonel Ravaska, souffrait de troubles de la personnalité. N'empêche que, lorsque son fils finit par rencontrer sa Némésis, le lecteur (comme la colonelle, sa tante, qui l'avait pourtant élevé) se sent comme qui dirait l'âme plus légère. Wink
Maintenant, "La Douce Empoisonneuse" n'est sans doute pas le chef-d'oeuvre de son auteur. Mais il donne en tous cas le désir d'en connaître un peu plus sur la bibliographie d'Arto Paasilinna.
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C'est l'histoire de Linnea, une femme dans la fleur de l'âge á qui la vie semble avoir tout dit, mais qui n'a pas tout dit á la vie et s'invente une existence fortuite d'empoisonneuse. Une fois de plus, Arto Paasilinna nous régale de rebondissements improbables et d'anecdotes rocambolesques. C'est un joli livre qui se lit avec gourmandise.
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Où les tribulations d'une mamie bien sous tout rapport voulant échapper aux menées malfaisantes de trois pieds nickelés, plus bêtes que méchants, abrutis par l'alcool et l'abus de stupéfiants.
J'ai beaucoup ri tout au long de cette lecture facile, agréable mais un peu prévisible.
Idéal pour se reposer les méninges entre deux lectures ardues !
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Un thriller oui, mais pas n'importe lequel. Quand on pense à petite vielle dame et maisonnette rouge, on s'attend à tout sauf à ça! Ce livre est plein d'humour grinçant, et m'a fait sourire plus d'une fois. On s'attache à cette petite vieille mais on l'imagine bien aussi en sorcière de la rue Mouffetard!
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Un petit roman bien troussé de ce diaaaaable de Paasilinna le Finlandais.
Un ptit roman bien troussé, petit oui, engouffré en deux-trois jours. J'ai lu tant de pavés à l'écriture tassée, que là on est au bord de la nouvelle.
A priori, c'est du cocasse, avec l'humour finlandais (finnois ?) du cher Arto. Sur le même schéma que "Tueur de dames" film anglais de Mackendrick (1955), revu récemment, une suave dame âgée est aux prises avec une bande de vauriens, et tente d'y survivre avec toute son innocence et sa malice.
A priori.
Au fil des pages, j'ai quand même esquissé une grimace, un peu. La description des trois abrutis totaux au centre du roman, qui détruisent tout ce qu'ils savent, est un cauchemar intégral. Il a la plume burlesque pour les décrire, mais ça sonne trop juste pour qu'on puisse garder de la distance. Avec ces cinglés imbibés, tout y passe : hommes et surtout femmes, animaux domestiqués ou à l'état sauvage, le "principe Attila" sur le végétal, et les biens matériels, ils bousillent, salissent, dévorent tout… y compris eux-mêmes, tellement ils sont cons. Heureusement, Paasilinna ne pousse pas sa férocité jusqu'à y sacrifier des enfants, ouf on reste entre adultes pour se faire du mal.
Ajoutons à ça leur discours victimaire pour se donner bonne conscience, tout est atrocement bien vu. Il est fort Arto, pour décrire la crasse qui remplit ces cerveaux, tellement fort que j'ai trouvé que ça racontait un peu trop notre époque. Les cerveaux puants s'exprimant sur les réseaux sociaux - complotistes, trolls, indignés de tout, dont on pourrait rire, si seulement…. La victimisation comme aiguisage de sabre - désigner des coupables à punir comme cause de tous nos malheurs sans jamais d'autocritique, dont on pourrait rire, si seulement... Et la violence à tous les niveaux - tuer un peuple pour réécrire l'histoire, tuer des gens au nom d'un dieu, tuer pour une cigarette refusée - la violence pour tout régler d'un claquement de doigt, ce qui compte c'est MON plaisir immédiat, c'est MA vengeance. Dont on pourrait rire, comme le fait Paasilinna, si seulement…

Il leur met dans la gueule, Arto. Comme dans le Potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison, d'ailleurs. Je ne sais pas où ni comment il a rencontré ces destructeurs à la bêtise insondable, pour les décrire si bien, mais quand il en tient un, dans ses pages, il sort la machine à baffes, et on jubile de ses tours de passe-passe, mais…
ce ne sont que des romans. Autant on peut croiser des Ritta, des Anastase, des Lydia dans la vraie vie, ces personnages secondaires que Paasilinna conte avec bonheur, en gardant la dent dure malgré une certaine tendresse pour les damnés de la terre - qui eux/elles, ne se plaignent pas, tiens,
autant on manque un peu de Supermen-women. Dans la vraie vie.
Un ptit roman paasilinnien donc, délicatement poudré, et secoué de férocité.

NB : j'ai enfin compris que pour la langue parlée en Finlande, on disait le finnois, tandis que les habitants de Finlande sont des Finlandais. Pourquoi cette différence, bizarre.

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Ce livre est extraordinairement bien fait, nous racontant l'histoire d'une sympathique petite mamie gâteau, bien gentil et proprette, qui se fait voler chaque mois sa pension par son petit fils, voyou de bas étage et incapable de faire quelque chose de ses dix doigts. Désespérée, la vieille se voit contrainte de subir sans cesse, jusqu'au jour où les voyous vont trop loin, et qu'elle décide de se suicider. Sauf que faire du poison est sympathique, mais quand un de ses bourreaux l'avale par erreur, c'est encore plus drôle !

Ce livre est génialement mis en scène, ente le début qui sonne comme un critique sociale de ces vieux démunis faisant face à une jeunesse violente et inactive, qui préfère se sucrer sur la pension des vieux, mais tout tourne rapidement à l'humour sombre et hilarant de Paasilinna, qui reste toujours dans son registre habituel. C'est une sorte de traque mais dans le mauvais sens, où les jeunes ne comprennent pas comment faire pour retrouver cette petite vieille qui tue sans trop s'en rendre compte. le ton léger et drôle fait mouche à chaque coup, et bien vite on se retrouve à s'attacher à la petite vieille qui tue. C'est également une belle satyre sur la vieillesse de Finlande, et j'ai bien aimé les quelques piques dissimulés de ça de là dans le récit.

Un petit livre toujours sympathique et agréable, comme sait si bien nous le faire Arto Paasilina. C'est le genre frais et léger qu'on déguste tranquillement quand on ne veut plus se faire de livres complexe. Une petite détente agréable entre autres livres, et toujours avec un beau sourire aux lèvres et une petite pensée pour ces injustices sociales caricaturées dans les romans de l'auteur finlandais le plus lu. Recommandé !
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Histoire surprenante, cocasse et ironique.
Mais c'est parfois ce que je recherche la différence.
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Linnea est une veuve âgée qui ne demande qu'à vivre paisiblement dans sa maisonnette. Chaque mois, son neveu accompagné de deux copains viennent lui voler sa pension. Un jour, cette somme n'étant plus suffisante, les trois garnements exige qu'elle signe un testament et pense à un moyen de la tuer. Lassée de cette situation, Linnea décide d'en finir et concocte un poison qui lui donnera la mort lorsqu'elle sera en danger. Par une succession d'aventures et de hasard, ce poison servira à d'autres fins.

J'ai passé un bien agréable moment avec cette histoire rocambolesque! Les péripéties sont nombreuses et les personnages haut en couleurs. Arto Paasilinna a tout un humour : cynique, ironique, parfois loufoque. J'avoue qu'à la fin, je me suis un peu lassée, mais ça demeure un bon divertissement. L'auteur intègre également à son récit des éléments sur la Finlande, la guerre, un contexte que j'ai bien aimé!
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Linnéa est une grand-mère sans histoires, menant une petite vie paisible dans sa métairie finlandaise. Seule ombre au tableau, son neveu alcoolique et sans morale qui vient chaque mois racketter la vieille femme. Comment se défendre quand on est frêle et âgée? Hum hum, il existe peut-être un moyen...
Un roman savoureux plein d'humour et de finesse.
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