AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,36

sur 638 notes
5
66 avis
4
44 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Le livre alterne 3 récits : l'exil de Trotski jusqu'au Mexique, l'histoire de Mercader (celui qui a assassiné Trotski de coups de piolet) et la vie à Cuba du narrateur, un écrivain raté car victime de la censure qui se retrouve indirectement lié à cette histoire quand il rencontre par hasard Mercader sur une plage.
A travers l'histoire de Mercader qui est « dressé » pour devenir un stalinien parfait qui obéit aux ordres, le livre nous fait nous interroger sur l'engrenage de l'endoctrinement et les folies de l'esprit grégaire.
J'ai également beaucoup appris la vie de Trotski pourchassé, devenu l'ennemi numéro un déclaré de la Révolution. On entrevoit avec son sort ce qui va causer la chute du communisme : l'enfermement dans l'arbitraire et le totalitarisme.
Un roman historique comme on les aime : documenté, rythmé et subtil.
J'ignore quelles libertés Padura a pris avec la réalité (il rappelle dans ses mots de remerciement qu'il s'agit d'un roman ) mais je recommande vivement pour retraverser l'Histoire pendant plus de 70 ans (sur 800 pages !).
Commenter  J’apprécie          10
Apres un début un peu lent et ardu je me suis retrouvée plongée dans L Histoire grâce à ce magnifique roman. L'écriture est très dense et m'a demandé un petit temps d'ajustement mais une fois l'histoire lancée j'ai eu du mal à le poser.
J'ai beaucoup apprécié la découverte en détails de la vie de Trotski, de la révolution espagnole et de l'ambiance cubaine dont je n'avais que de vagues connaissances. Les émotions y sont fortes et le lecteur est plongé au coeur de l'action et de la vie de tous ces personnages.
Un livre que je recommande vivement à tous ceux qui aiment découvrir des pans de l'Histoire à travers des romans de qualité.
Commenter  J’apprécie          11
Là, j'aborde un de mes romans favoris. Sur le podium, je le situe juste une marche derrière le nom de la rose, mais peut-être parce que j'ai un faible pour le Moyen-âge et que j'ai découvert le bouquin de Umberto Eco à la sortie de l'adolescence, un âge qui facilite l'exacerbation des passions. Bref, le hasard aurait interverti temporellement ces deux lectures (en permettant à Padura de commettre son chef-d'oeuvre vingt ans plus tôt), l'ordre de mes préférences aurait certainement été inversé… Une preuve de plus que le destin se joue de nous. Comme il s'amuse à torturer les personnages de ce livre pour composer une des tragédies les plus poignantes de notre histoire contemporaine.

Padura nous offre les vies croisées de Ivan, un vétérinaire cubain écrivain à ses heures, Léon Trotski le célèbre et Ramon Mercader, son assassin. D'accord, là vous allez me dire que je pousse un peu, que cette histoire est trop rebattue pour faire un bon roman noir et qu'on peut repasser pour le suspens vu que tout le monde sait comment elle s'achève, avec un piolet dans le crâne à défaut d'un marteau ou d'une faucille.

Oui, peut-être, sauf qu'elle n'est pas soldée par cet évènement, enfin pas tout à fait… Et puis, soyez francs, avez-vous vraiment une idée claire de la manière dont tout cela s'est goupillé ?

D'accord, Trotski n'a pas réussi à convaincre Staline de la nécessité de lancer l'URSS dans sa révolution permanente et comme ce dernier n'était pas du genre à souffrir la contradiction, il a bien fallu que le Vieux se carapate pour échapper à ses griffes. Oui, mais il n'a pas atterri tout de suite à Mexico, dans le quartier Coyoacan (une belle maison d'ailleurs, que j'ai eu la chance de visiter : encore merci Luc !).

Il en a fallu, du temps, de la réflexion, des rencontres, des débats, du vagabondage avec sa femme et ses chiens (oui, l'homme qui aimait les chiens, c'est lui, à moins que ce soit l'autre ???), partant d'Alma-Ata pour se poser un moment en Turquie, puis passant par la France et la Norvège, entre autres, toujours militant, passionné, curieux de l'évolution du monde et tentant d'organiser ses soutiens dans une nouvelle Internationale, parce que la révolution doit continuer et qu'elle ne peut se réduire à sa caricature russe.

Certes, un roman aurait suffi à raconter cet homme, et d'ailleurs la littérature ne manque pas à ce sujet, mais l'idée de glisser la vie de son assassin dans le même récit, en alternant les chapitres, touche tout simplement au génie.

Car si la mort de Trostski parachève sa légende dans le sang, elle plonge également son assassin en enfer. Par cet acte, moment paroxystique du roman, ce sont deux personnes qui décèdent, la victime en même temps que son meurtrier qui, depuis de nombreuses années déjà, arpentait lui aussi le monde, mais dans une existence diminuée à force de renoncements. Alors oui, j'avoue, Ramon Mercader mérite le détour, peut-être même plus que celui qu'il traque tellement son destin illustre la malédiction de l'humanité, dépeint le tableau de ses faiblesses. Lui aussi se confronte rapidement à l'histoire dans une autre guerre civile, celle d'Espagne. Idéaliste, il embrasse la cause communiste à la suite de Caridad, sa mère toxique qui offre en partie les clés de son parcours, mais aussi d'Africa, la belle militante dont il souhaite conquérir le coeur sans réaliser qu'il se consume déjà pour un amour unique et exclusif, celui de la révolution. Alors Ramon devient un bon soldat à force de trop vouloir plaire. Il est recruté par les services secrets soviétiques, ne se posant pas trop de questions quand on lui demande d'exécuter les basses oeuvres, d'abord en faisant le ménage dans les rangs républicains, n'hésitant pas déjà à s'attaquer aux troupes du POUM et des anarchistes lorsqu'il s'agit d'asseoir la domination des communistes. Une fois la messe dite de l'autre côté des Pyrénées, on le suit à la trace en France, gravissant les échelons de la répression, certainement persuadé que la fin justifie les moyens, avant de se voir confier la mission de sa vie.

Je ne vous en dis pas plus et espère d'ailleurs ne pas vous en avoir trop révélé. Ce roman rassemble les qualités du chef d'oeuvre. Narration impeccable, souci du détail sans jamais devenir rébarbatif, capacité à embrasser les enjeux des époques traversées, à peindre avec justesse les figures qui peuplent ses lignes et surtout un sens de la dramaturgie qui tient en haleine jusqu'au dernier mot. Compassion.

Encore merci, Leonardo Padura !

Stéphane Furlan
Lien : https://noiraucarre.com/2021..
Commenter  J’apprécie          10
Il s'agit, contrairement à ce pourrait laisser penser le titre, d'un roman historique traitant de l'assassinat de Léon TROTSKI par Ramon MERCADER, par un auteur cubain. le livre est intéressant, car il semble très bien documenté, quoique sans doute romancé et nous donne des détails tant sur l'exil de TROTSKI que sur la vie de MERCADER , raconté par un écrivain cubain que MERCADER aurait rencontré à LA HAVANE. Cela incite à lire d'éventuelles biographies de MERCADER ou de TROTSKI, auxquels j'avoue ne pas m'être trop intéressé pour le moment . le livre a cependant le défaut d'être très long ( presque 700 pages) et aurait pu éviter de nombreuses digressions.
Commenter  J’apprécie          10
l'implacable destin de Trotski
Commenter  J’apprécie          10
C'est un des plus beau roman que j'ai lu depuis pas mal de temps.
A lire et relire absolument.
Commenter  J’apprécie          10
C'est un des plus beau roman que j'ai lu depuis pas mal de temps.
A lire et relire absolument.
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre est un mariage admirable, passionnant, entre la grande Histoire avec une majuscule et la petite, si décisive, à l'échelle des individus. Les deux personnages centraux étant Trotski et son assassin, Ramón Mercader dont on découvre et suit la vie, depuis son enfance jusqu'à sa mort. La découverte de ce que fut la vie de Trotski persécuté par le KGB fait réfléchir. Tout le passage sur la guerre d'Espagne et le rôle terrible de l'Union soviétique qui concourt à liquider la République au nom de la doctrine du « socialisme dans un seul pays » est passionnant et glaçant. le livre montre bien comment et on devient un assassin, et comment le criminel vit ensuite les conséquences de son acte. Un grand ouvrage, vivement recommandé.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (1621) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3184 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}