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Il était une fois …
Clara, Elisa, Bernardo, Irving, Dario, Horacio … ceux dont on peut dire :
« Et ils rêvaient, ils rêvaient, ils rêvaient… parce qu'ils y croyaient ».
Et le temps a passé et se posa alors la question :
« Croire sans douter ou douter pour ensuite perdre la foi, ou garder la foi et continuer à croire malgré les doutes? ».
Une histoire d'émigré (1), d'exilé (2) ou d'expatrié (3) … difficile de choisir le bon terme.
Que peut on … que doit on … que veut on … faire quand on traverse la crise de 1991, la crise dans la crise de 1994.
Un roman à lire en écoutant en boucle « Dust in the Wind ».
Deux ans d'écriture pour accoucher de ce roman, ce gros pavé qui évoque la patrie rêvée, la patrie aimée et parfois détestée mais toujours celle qui colle aux pieds.
Pour nous ce sera quelques heures passées dans l'intimité de cette bande de copains.
C'est un essai magistral sur la douleur ressentie par le peuple cubain qui a cru aux jours meilleurs.
Ma seule réserve sera sur le côté polar évoqué brièvement mais tout au long du livre et qui à mon humble avis n'apporte pas grand chose.

(1)
Emigré
Personne qui a quitté son pays pour des raisons économiques, politiques, etc., et qui est allée s'installer dans un autre.

(2)
Exilé
Se dit de quelqu'un qui est condamné à l'exil ou qui vit en exil ; banni

(3)
Expatrié
Qui a quitté sa patrie volontairement ou qui en a été chassé.
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L'histoire de Cuba m'était lointaine, inconnue. Ce livre raconte l'histoire d'une bande d'amis ( es ), dont la plupart vont: avoir peur, migrer, mourir.....Certains cachent un lourd secret.... 630 pages quand même car chacun membre du clan raconte sa vie, ses peurs, sa migration..... et comme ils sont assez nombreux.... Quelques longueurs peut-être du coup, avec quelques répétitions, mais on en apprend vraiment plus sur la vie à Cuba dans les années 90. de quoi comprendre ce que c'est que devoir fuir son pays, sa culture, sa religion.... A jamais parfois.... déracinés à vie. Tellement d'actualité en ce moment.....
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Première rencontre avec Leonardo Padura et certainement pas la dernière!

Le journaliste, scénariste et romancier cubain Leonardo Padura (1955) est l'auteur d'une série de romans policiers et de plusieurs romans indépendants dont Poussière dans le vent (2021) est le dernier en date. Dans ce roman poignant sur l'exil, le déracinement et la quête identitaire, l'auteur entremêle sur un quart de siècle le destin de huit trentenaires très soudés jusqu'à ce qu'une tragédie et l'Histoire ne les séparent.

Lorsqu'en 2014 la jeune new yorkaise d'origine cubano-argentine Adela Fitzberg découvre sur les réseaux sociaux une photo de groupe prise à Cuba un soir de janvier 1990, toutes ses certitudes s'effondrent. Elle y reconnaît en effet sa mère que Marcos, un exilé cubain fraîchement arrivé aux Etats-Unis avec lequel elle vit depuis peu, dit avoir connu sous un tout autre nom pendant son enfance à La Havane. Adela met dès lors un point d'honneur à découvrir ce que sont devenues ces personnes que sa mère n'a jamais évoquées.

A partir de là, et en alternant passé et présent, Leonardo Padura nous plonge dans le passé cubain de Loretta Fitzberg et de ses amis du « Clan ». Cette époque révolue, qui se dévoile progressivement de façon non linéaire et à travers différents points de vue, se révèle douloureuse, fortement marquée par la disparition aussi soudaine que tragique de deux membres du Clan et par la très grande crise économique qui frappe Cuba suite à l'effondrement de l'URSS.

A la fois enquête visant à résoudre le mystère de la disparition de deux membres du Clan, analyse sociologique et réflexion identitaire, Poussière dans le vent est une plongée très immersive dans le Cuba des années 1990, dans la période dite spéciale ayant suivi la dislocation de l'URSS. Privée de l'aide du « grand frère soviétique », l'île se retrouve du jour au lendemain sans alliés politiques et économiques et totalement isolée sur la scène internationale. le quotidien de la population devient très difficile en raison de la pénurie des biens de première nécessité et les nombreuses coupures d'électricité auxquelles s'ajoute l'absence quasi totale de liberté résultant d'une intense surveillance étatique.

Face au deuil et à la perte brutale de leurs illusions, l'équilibre du Clan se fragilise et les six amis restants, tous au bénéfice d'une très bonne formation, remettent sérieusement en cause leur avenir. La question qui revient de façon lancinante dans le roman –Qu'est-ce qui nous est arrivé?– débouche sur la prise de conscience qu'ils ne sont qu'une poussière dans le vent, des êtres fragiles ballotés par l'Histoire. Forts de cette prise de conscience, certains membres du groupe se décident alors -comme des milliers de leurs compatriotes- à tenter leur chance à l'étranger en s'engageant dans la difficile voie migratoire. Bien qu'il s'agisse dans leur cas davantage d'une migration économique que politique, ils sont dès lors considérés comme des traitres à la patrie et condamnés à devenir apatrides.

Leonardo Padura explore de façon sensible les questions douloureuses de l'exil, du déracinement et de la quête identitaire. En se penchant successivement sur le vécu individuel des différents membres du Clan désormais éparpillés à travers le monde, il dit leurs nombreuses difficultés, leurs questionnements, leurs doutes et leurs peurs.
(...)
Parallèlement à leur parcours migratoire, Leonardo Padura dévoile les supercheries, les mensonges et les trahisons des uns et des autres et explore les thématiques de l'amitié, de l'amour et, à travers la quête d'Adela qui a été « élevée comme une plante sans racines », de l'héritage et la transmission familiale.

Un roman d'une grande richesse et une très belle découverte.

Lien : https://livrescapades.com/20..
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Epoustouflant! Aussi bien sur le tableau dressé de cuba sur plusieurs décennies que sur la profondeur des personnages, quels qu'ils soient. On sent l'énorme travail pour tracer cette histoire à voix multiples si cohérente et qui nous fait avancer fébrilement vers le dénouement des dernières pages.
Adela Fitzberg est une jeune femme New-Yorkaise de père argentin et de mère cubaine, cette mère qui a totalement rejeté ses racines cubaines justement et qui, lorsqu'elle apprend que sa fille, en plus d'étudier l'histoire de ce pays honni, s'installe avec un exilé cubain, Marcos Martinez Chaple, c'est le déclencheur d'un raz de marée émotionnel et dramatique pour des raisons que je ne dévoile rai pas évidemment.
On entre alors dans l'histoire du Clan, un groupe d'amis cubains, qui avaient leur base de regroupement à Fontanar, chez Clara, le pilier de ce Clan et la mère de Marcos, lieu magnétique soi-disant et qui a le pouvoir de toujours rassembler les membres de ce Clan en son sein.
Les personnages de ce Clan sont si attachants, quels qu'ils soient, pour diverses raisons, de par leur histoire familiale, de par leurs agissements. Ce lien est si puissant entre eux et en même temps parfois si nuisible...
C'est une histoire forte, puissante sur l'amitié, sur l'amour et ce que cela peut engendrer de trahisons, de culpabilités, de pertes. La mort plane, le tragique plane, la misère et la débrouille sont omniprésentes. C'est un roman d'émotions dans lequel on est quasi en permanence chamboulé par les décisions prises, par les comportements de chacun.
C'est un Cuba comme on s'en doute mais à l'échelle d'un roman et on découvre, pour ma part en tout cas, ce que comporte l'exil, contraint ou voulu comme cicatrices qui ne se referment jamais et rongent forcément la personne.
Mais c'est une magnifique réflexion sur tout ça justement, sur l'amitié, l'exil et ses conséquences pour chacun, à court, moyen et long terme et sur le choix de chacun de le vivre ou pas, de vivre avec ou pas. On entre dans la tête de chacun et c'est franchement époustouflant.
J'ai adoré lire ce roman qui nous retrace 26 ans de vie, de questions, d'évènements plus ou moins marquants, avec toujours en filigrane la réalité historique de Cuba, de "qu'est-ce qui nous est arrivé?" et dont le titre poussière dans le vent, Dust un the wind, est un mantra puissant tout au long de cette lecture.
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Je suis partagée. D'un côté une littérature et un pays méconnus, une grande fresque, de beaux personnages, des infos sur ce qu'était/est le régime de Cuba... de l'autre un récit un peu foutraque, qui nous donne la réponse du petit mystère en milieu de parcours, curieusement écrit/traduit avec des phrases biscornues et à rallonge.sss... Finalement, je crois que c'est la deuxième impression qui l'emporte. Un peu indigeste.
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Un pavé de plus de 600 pages qui retrace la vie d'un groupe d'amis cubains sur 30 ans. Certains ont émigré, certains sont restés, l'auteur explique leurs motivations et décrit leur changement de vie. Chacun des amis pourrait faire l'objet d'un roman à lui tout seul !
Les points faibles selon moi : le dénouement de l'intrigue sur un des personnages qui disparait est un peu mince... Et l'écriture est difficile à lire (est-ce dû à l'auteur ou au traducteur ?) avec des phrases à tiroir que j'ai parfois été obligée de relire plusieurs fois (mais peut-être est-ce moi qui suis dure à la comprenette ;).
Les points forts, toujours selon moi : une / des histoire(s) foisonnante(s) avec des personnages forts et divers, un éclairage très intéressant sur la vie à Cuba dans les années 1990 (et après), ses difficultés, la douleur et le bonheur de l'exil.
Une lecture à recommander !
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Pour moi, l'intérêt de ce roman réside dans l'action qui se déroule à Cuba, pays où j'ai fréquemment séjourné et que j'aime.

L'auteur détient un secret et tourne inlassablement autour du pot avant de nous le livrer. Je dois admettre que j'ai sauté 200 pages afin d'en avoir le coeur net car, je ne supportais plus ce remplissage destiné à faire patienter le lecteur plus de 600 pages. J'ai décroché au bouddhisme et au karma.

À mon avis, l'auteur devrait consacrer plus de temps à peaufiner son écriture qu'à noircir des pages.
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J'ai passé un joli moment de lecture avec ce roman d'une grande sensibilité, très émouvant, et qui évoque des thématiques d'une grande puissance comme l'exil ou la famille.

La grande force de ce roman réside indéniablement dans ses personnages. L'auteur propose un roman chorale, qui donne la parole à chaque personnage. A travers le parcours de chacun, ce sont des réflexions et des émotions autour de la famille, de l'exil et de la liberté que nous propose Leonardo Padura. Après, des personnages, il y en a beaucoup… Chacun apporte sa petite brique à l'édifice, mais je dois avouer qu'il m'a fallu pas mal de temps pour m'y retrouver entre tous. J'étais également parfois un peu perdue dans les époques, le roman prenant place sur une trentaine d'années et n'étant pas linéaire dans sa narration.

La plume de Leonardo Padura est une véritable découverte pour moi. C'est la première fois que je lisais un roman cubain, et j'ai retrouvé dans ce roman toute la contradiction du peuple de cette île, qui à la fois aime et ne supporte pas sa terre. L'auteur instaure une incroyable poésie à son texte, certaines phrases sont sublimes. Et il réussit, à travers cette intrigue qui n'est pas sans épargner le lecteur à travers un certain suspens, à évoquer énormément de thèmes puissants tout en distillant un flot d'émotions continu. Leonardo Padura parle à nos sens; il nous fait ressentir la chaleur, la faim, la peur, l'amour, le désir, comme peu d'auteurs réussissent à le faire.

Poussière dans le vent fut une lecture d'une certaine exigence, mais que j'ai énormément apprécié. Je ne suis pas près d'oublier ces personnages si charismatiques, à l'histoire si émouvante. Et surtout, ce ne sera sûrement pas mon dernier roman de Leonardo Padura, une véritable découverte !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Poussière dans le vent (Como polvo en el viento, 2020) est un roman fleuve de 627 pages qui m'a laissé KO après lecture. J'écris KO parce que il y a des choses beaucoup trop fortes dans cette fiction. Et quand le propre écrivain dit qu'il s'est inspiré de cas réels pour écrire ce roman…je mesure l'ampleur des souffrances et des complications dans la vie de cubains exilés ou non.

C'est encore un hymne à l'amitié de la part de Padura, cette amitié consolidée dans les années tendres, avec cette flexibilité des personnalités encore en devenir, mais qui est un ciment indéfectible pour les personnages fictionnels de Padura, et probablement pour lui même.

Plusieurs fois dans le livre est citée la phrase Poussière dans le vent parce que l'un des personnages principaux du livre, Bernardo, l'avait fait sienne. C'est un segment de phrase de la chanson Dust in the wind chantée en 1970 par le groupe Kansas. Bernardo la citait souvent, à tout propos voulant signifier à ses amis, leur manque de transcendance durant la traversée de cette vallée de larmes…

Le livre narre dans le détail la vie d'un groupe très soudé depuis le lycée, appelé par eux mêmes « le Clan » et organisé autour de la personnalité de Clara Martinez et son accueillante maison de Fontanar. C'est là que le groupe se réunit pour discuter et célébrer avec les très réduits moyens de bord.

Chaque personnage du groupe est psychologiquement disséqué et acquiert ainsi une profondeur humaine notable. Chacun est détenteur d'une histoire terrible, nul n'a eu la vie facile et leurs parents non plus. Ils vont souffrir de carences inimaginables dans l'alimentaire mais aussi de tous les produits de consommation courante, pendant des années, alors qu'en même temps on les anesthésie avec des discours dogmatiques. Dans un tel climat les gens survivent grâce au système D, au troc, aux trafics en tout genre, et la corruption s'installe à tous les niveaux.

Le creux de la vague pour Cuba ce fût vers 1990 quand le pays se trouva sans alliés politiques (la chute de l'URSS), sans nourriture, sans pétrole, sans transport, sans électricité, sans médicaments, sans papier, sans cigarettes ni rhum. Etc.

À tout cela il faut ajouter l'attitude d'un état totalitaire qui espionne les gens et facilite la délation. Cela donne un peuple apeuré, et des gens méfiants. C'est ce climat délétère qui va gangréner le Clan parce que les uns et les autres vont commencer à fuir Cuba, et ceux qui vont rester vivront dans la peur des accusations. Malgré tout ceci et malgré les soupçons forts qui pèsent sur certains, le groupe d'amis, de plus en plus clairsemé, reste toujours ancré autour de Clara.

La permanente comparaison entre les gens qui restent sur l'île de Cuba et ceux qui partent en exil, est très bien étudiée, riche en détails terriblement émouvants. Beaucoup d'entre eux auront le courage de revalider des diplômes ou de faire des études, mais même pour ceux qui réussiront (en Espagne, aux USA, à Porto Rico, en France), la nostalgie de l'île les corrode de l'intérieur et les rend dépressifs et malheureux. Très peu d'entre eux tournent la page en coupant avec Cuba (…tous les exils ont une part traumatique. Pour beaucoup de gens, quitter sa terre pour arriver sur une autre, c'est abandonner une vie et en trouver une différente, déjà commencée, qu'ils doivent apprendre à construire depuis le début et cela peut être la source de nombreux conflits mentaux).

Le Clan au complet a été composé par Clara et son mari Dario, neurochirurgien; ils auront deux enfants fort débrouillards et très attachés à leur mère. Au bout de 15 ans, le mariage de Clara et Dario est sur sa fin et Dario va s'exiler en Espagne. Il y a Irving, l'homosexuel du groupe qui amènera Joel, son compagnon de route; Irving est très attaché à Clara, ils échangent beaucoup et Irving est au courant d'absolument tout sur chacun, mais il est d'une discrétion à toute épreuve. Il y a le physicien Horacio qui va s'exiler d'abord à Miami puis à Porto Rico et qui est au centre d'un drame à l'intérieur du groupe. Il y a Walter, le maléfique, architecte, opportuniste et drogué, à l'origine d'un drame. Il y a Bernardo en couple avec Elisa Correa; Bernardo va glisser dans l'alcoolisme quand sa vie deviendra un chaos et sa compagne Elisa est un personnage que j'ai détesté dès son apparition. J'ai trouvé qu'elle était manipulatrice, menteuse née. En tout cas, elle a marqué tous les membres du groupe et ne leur a fait aucun bien, au contraire; je lui ai trouvé un relent de perversité narcissique.

Au sein du groupe, vont s'instaurer des secrets et le récit tardera toute la durée du livre pour en révéler une version. Je ne suis pas sûre du tout que la version du livre donnée par Elisa en soit la vraie et j'en imagine une autre. On sent trop la manipulation jusqu'au bout.

Un grand roman bouleversant et charnel parce qu'il transpire une réalité terrible avec des personnages intenses.

Malgré l'excellence de la teneur du récit, j'ai été gênée par les sauts temporels dans la narration car ils ont provoqué un peu de confusion dans ma lecture. On avance et on recule dans les histoires très fouillées des personnages et le lecteur doit faire un petit travail de patch work pour les recoller.

Merci Babelio pour cette bonne lecture dans le cadre de Masse Critique.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Padura, c'est un grand frère. Celui que l'on ne connait pas, mais qui à chaque rencontre, éveille en vous quelque chose de l'ordre de l'intime et de la distance. Si "Poussière dans le vent", n'a sans doute pas la puissance de "L'homme qui aimait les chiens" ou des "Hérétiques", il n'en reste pas moins que cela fait un bien fou d'avoir des nouvelles de sa famille.
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