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3,74

sur 271 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hugues Pagan, auteur et scénariste français, est le père d'un personnage récurrent dans ses romans noirs, celui de l'inspecteur principal, Claude Schneider. Dans son dernier livre, « le carré des indigents », celui-ci revient dans un polar bien noir qui se déroule courant des années 70.

Schneider doit enquêter sur la mort, somme toute banale, d'une anonyme, une jeune fille de 15 ans dont son père est venu déclarer la disparition peu de temps avant. Dans une cité sombre et miteuse quittée plusieurs années auparavant, il reprend du service au sein du Bunker, la criminelle, entouré d'une équipe aux personnalités bien trempées.

Les amateurs de polars noirs traditionnels seront ravis avec ce livre dont les codes du genre sont bien présents. Pour ma part, j'ai apprécié les deux tiers du roman avec notamment l'enquête policière entourant la mort de Betty, l'adolescente de 15 ans. Après, je me suis un peu ennuyée par les autres enquêtes s'ajoutant à la principale.

J'aurais préféré que le livre ne compte que 300 pages et s'arrête à cela. Hélas pour moi, d'autres faits se produisent et prolongent le récit, ce que j'ai trouvé en quelque sorte comme secondaire et accessoire.

Malgré tout, j'ai aimé l'ambiance seventies, que je ne trouve pas forcément dans mes lectures habituelles.

Par contre, concernant mon écoute, la voix de Cyril Romoli se joint très bien au personnage de Schneider, telle que je l'aurais imaginée par rapport au descriptif que l'auteur en donne. Malgré les tons de voix différents selon les personnages, cela ne m'a pas permis d'accrocher plus que cela à l'histoire.

Ces constatations ne sont que mon humble avis personnel. Je vous invite à vous forger le vôtre et suis certaine que d'autres lecteurs seront plus enthousiasmés que moi.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Assez bizarrement je n'avais jamais entendu parler d'Hugues Pagan et c'est au fil d'une liste Babelio sur les polars et la guerre d'Algérie que ce roman a retenu mon attention. Je l'ai emprunté en bibliothèque, pensant lire un roman policier ambiance seventies... J'ai basculé dans une autre réalité.
Le carré des indigents n'est effectivement pas à mes yeux un roman policier. Certes il s'agit d'un roman centré sur un policier, héros déjà mis en scène dans d'autres titres. Roman écrit par un ancien policier. Mais c'est bien plus. Une oeuvre littéraire qui dérange et fait bouger son lecteur.

Alors bien sûr il est question d'enquête, de crime et de braquage, du quotidien d'un commissariat, des collusions de pouvoirs dans une petite ville de province. D'un policier inébranlable, mais torturé par son passé, qui met sa rage dans son opiniâtreté à résoudre ses enquêtes. de victimes innocentes, de la banalité du mal, de la lâcheté.
Mais l'auteur utilise des procédés littéraires qui emmènent son lecteur bien au delà du genre policier.

La construction du roman d'abord, n'est pas fondée sur la résolution d'une enquête mais bien sur le nouveau départ du héros, Schneider, qui revient dans sa ville d'origine. Nouveau départ qui est donc un retour en arrière. le roman se clôt douloureusement sur une nouvelle impasse, occasion manquée de saisir un bonheur utopique.
Le véritable sujet du livre, à mes yeux, n'est donc pas l'intrigue policière (il y en a même plusieurs de diverses intensités), mais la solitude existentielle, incarnée par Schneider et à divers degrés par tous les personnages.

Dans cette zone grise de solitude, les personnages regardent passer une vie dont ils sont dépossédés, amputés par la violence, la guerre, l'irréparable. Les vivants sont sans cesse ramenés vers leurs morts dont ils ne peuvent se détacher. Peuvent ils encore vivre ? Ou même seulement survivre ?
L'ambiance du roman est marquée par ce somnambulisme existentiel, lyrique et esthétique, autour duquel gravite un décor volontairement flou. L'action se déroule dans les années 70 mais cela pourrait être n'importe quand. Nous sommes dans une ville indéterminée, normande peut être ? Peu importe. L'essentiel est ailleurs.

Revenu seul à sa case départ, Schneider restera seul. Revenu hanté par son passé, encombré de nouveaux fantômes au fil des pages jusqu'au cruel point final. Seul face au trou noir de la guerre, de l'abus, de la violence, de la haine, face au mystère du Mal.
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Un roman noir exigeant, il faut s'accrocher, s'armer de patience pour en saisir toute la substance. Je me suis souvent ennuyé, j'ai parfois jubilé sur des passages très forts, imagés poétiques, sombres. Mais le résultat global est quand même moyen, ça manque de rebondissements, et ce culte de la personalité de Shneider m'a un peu agaçé.
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Le carré des indigents répond parfaitement au standard des romans noirs américains.
La sombritude est partout. Dans cette petite ville posée au milieu de nulle part, entre forêt et lac, où le vent s'engouffre ne laissant derrière lui que tristesse et désolation. Les personnages y traînent leur mal de vivre sans beaucoup d'espoir d'en sortir. Hugues Pagan dessine avec une grande perfection ce petit monde à l'écart de tout où les classes sociales ne se mélangent pas. Il y a ceux qui tiennent le haut du pavé avec leur certitude et leur incompétence, et puis il y a ceux qui n'ont rien ou très peu. Il y a Schneider, le personnage principal, qui navigue entre les deux. C'est un homme étrange, un écorché vif hanté par ses fantômes et avide de vérité.
Le carré des indigents est un blues douloureux dont chaque note vous imprègne.

Hugues Pagan s'inscrit dans la lignée des James Ellroy. Une écriture ciselée dans le détail.
Une très belle découverte.
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C'est le premier livre que je lis de Pagan, c'est un roman noir de noir, dans le style des grands auteurs nord-américains, non tant par les histoires policières que par le descriptif de cette société française des laissés pour compte, les vrais prolétaires. Je dois avouer que j'ai eu du mal au début, mais peu à peu le style de Pagan m'a séduit et embarqué; à la fin, cette lecture m'a laissé finalement une chape de plomb sur les épaules, un relent de désespoir si fort, que 24 heures après je suis encore KO.

Je reste admirative par le descriptif de Pagan, que ce soit sur les humains ou sur les lieux. Quelque part j'ai lu que ce sont de véritables tableaux qu'il nous fournit, à lire et à évaluer avec tous les petits détails offrant des atmosphères incroyables de réalisme. A noter aussi, des touches d'un humour assez triste, quelque peu désespéré.

On sent aussi chez l'écrivain une grande mansuétude pour ses personnages de classe modeste; il les décrit sans concession mais toujours sur leur version la plus humaine. Pour les classes plus aisées, il est plus mordant, nettement moins bienveillant.

L'intrigue a lieu en France dans les années 1973, la fin des années de G. Pompidou dans un endroit qui n'est pas bien précisé. Claude Schneider, la trentaine est un ancien de la Guerre d'Algérie. Il est nommé patron du Groupe Criminel. C'est un beau spécimen de mâle, mais taciturne, taiseux, intègre. Il protège bien ses hommes, il ne s'épargne aucun risque et il est très apprécié par les équipes. Il ne gêne que ses supérieurs car eux ils sont là pour faire carrière, scier des planchers, et se maintenir au pouvoir, qu'ils exercent en pure subjectivité.

Claude Schneider et son équipe doivent résoudre l'assassinat d'une jeune fille plutôt sage de 15 ans, Betty Hoffmann, la fille d'un modeste cheminot. D'autres cas suivront, toujours menés à bien par l'équipe de Schneider, lequel se bat contre des attaques internes. La vie privée du policier Schneider est vide. Il rumine encore une histoire d'amour en Algérie avec une jeune fille autochtone égorgée par son propre frère qui ne tolérait pas qu'elle se mélange avec un roumi. Même si le policier reste impassible en gestes et paroles, il sera présent et imperturbable devant chaque cas.

Je ne comprenais pas toujours le vocabulaire du roman, parfois argotique, parfois celui de la pègre. Et cela me sidère de constater à quel point les gens fumaient à cette époque, c'est le même effet quand je regarde un film de Claude Sautet, on éteignait une cigarette pour en allumer la suivante.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Un roman policier actuel et dans l'air du temps, même si l'action se déroule dans les années 70. Ce que j'ai apprécié, c'est la description des personnages dans ce « bunker » d'une ville de province, l'ambiance délirante du milieu policier avec ses jalouseries et mesquineries et la traque des coupables.
Ce que j'ai moins aimé, le côté un peu caricatural de certains personnages et un contexte pas très riche en situations et évènements.
Au final, j'ai quand même passé un bon moment (un peu dur au départ et après cela va).
J'ai cru comprendre que l'auteur s'est inspiré d'un auteur US Ed McBain, qui a fait une série autour du 87ème district. Je vais aller voir cela.
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Hugues Pagan Empty Re: Hugues Pagan

Message par topocl Aujourd'hui à 11:25
Le carré des indigents

Dans une ville provinciale non nommée, le Commissaire Schneider mène l'enquête sur le meurtre sauvage d'une jeune fille de 15 ans.

Classique flic de polar (un double de l'auteur ex-flic): taciturne, lucide, ; intègre, pas un mot de trop. Et triste, d‘une tristesse infinie : traînant un traumatisme de de jeunesse (l'Algérie et un amour de jeunesse mal fini) et ne lâchant rien. (trop?)

Classique ambiance de polar : la ville la nuit, les lumières, la pluie (on voit le beau film bien léché genre Melville).

Classique ambiance de brigade : les uns et les autres, les connards (un peu trop connards) de chefs ; ça clope et ça picole sec (on est en 1976).

Tout cela plutôt plaisant, d'un style haut de gamme pour un polar (trop?).
Mais... nettement trop et une fin un peu trop aussi, qui en rajoute et il n'y en avait pas forcément besoin.

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Une enquête de police dans les années 70, un roman d'ambiance avec lequel j'ai passé un bon moment.

Betty a été assassinée, et l'inspecteur Schneider compte bien élucider ce meurtre, un policier empathique particulièrement intéressé par les gens "inconnus" dont tout le monde se fout. le père de Betty veut connaître la vérité, et est complètement déboussolé.

Comme je le disais, on ressent une vraie ambiance dans ce roman, c'est sombre, c'est lourd, je dirais même que c'est nostalgique, morose... presque malheureux. Chaque personnage est savamment présenté, on s'y attache - ou pas.

J'ai passé un bon moment, et apprécié ma lecture, même si certains passages étaient lourds à lire pour moi, soit à cause des mots et termes employés soit à cause de la noirceur/le pessimisme qui en ressortait.

Malgré tout, notre inspecteur est le bon point de cette histoire, je l'ai beaucoup apprécié, son passé à la guerre, sa volonté d'aider, il est la vraie lumière de ce récit.
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