"Dans un nuage de poussière,de craquements et de malédictions, le camion s'envola dans le passé. "
Pour moi, qui savais extraire de mon nez, avec l’ongle de mon index, les matériaux sifflants qui gênaient ma respiration, l’usage du mouchoir me semblait être une superstition parentale. Il m’arrivait parfois de m’en servir, pour faire briller mes souliers, ou pour essuyer mon banc d’écolier ; mais l’idée de souffler du mucus dans cette étoffe délicate, et de renfermer le tout dans ma poche, me paraissait absurde et dégoûtante. Cependant, comme les enfants viennent trop tard pour faire l’éducation des parents, il faut respecter leurs incurables manies, et ne jamais les chagriner.
C'était un mercredi, le plus beau jour de la semaine, car nos jours ne sont beaux que par leurs lendemains.
Le lecteur, je veux dire le vrai lecteur, est presque toujours un ami.
Il est allé chercher le livre, il l'a emporté sous son bras, il l'a invité chez lui.
Il va le lire en silence, installé dans le coin qu'il aime, entouré de son décor familier.
Il va le lire seul, et ne supportera pas qu'une autre personne vienne lire par-dessus son épaule. Il est sans doute en robe de chambre ou en pyjama, sa pipe à la main : sa bonne foi est entière.
Mon cher Papa,
Ma chère Maman,
Mes chers Parents,
Surtout ne vous faites pas de mauvais sang. Ca ne sert à rien. Maintenant j'ai trouvé ma vocation. C'est hermitte.
J'ai pris tout ce qu'il faut .
[...]
Si ça ne réussit pas je reviendrai à la maison. Moi mon bonheur c'est l'Avanture. il n'y a pas de danger. j'ai emporté deux cachets d'Aspirine des Usines du Rhône. Ne vous affollez Pas.
Je m'assis à califourchon sur une grosse branche, craignant l'apparition subite d'un sanglier blessé, celui-là même qui avait dévidé sur dix mètres les entrailles du braconnier manchot.
Comme rien ne paraissait, je craignis alors qu'il ne fût en train d'éventrer mon père, et je priai Dieu - s'il existait - de le diriger plutôt sur mon oncle, qui croyait au Paradis et mourrait, par conséquent, plus volontiers.
tous les manuels d'histoire du monde n'ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements.
Le thym, l'aspic, le romarin verdissant l'odeur dorée de la résine, dont les longues larmes immobiles brillaient dans l'ombre claire sur les écorces noires.
" Un arrière grand-oncle, jaillit un jour de sa boutique à travers une fenêtre fermée, dans une apothéose d'étincelles, entouré de soleils tournoyants, sur une gerbe de chandelles romaines."
Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu'à justifier nos croyances.