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Palahniuk ne prend pas de gants quand il décrit les maux de notre société actuelle. C'est cru, vulgaire parfois, à la limite de l'écoeurant, mais il touche juste. En plein dedans à chaque fois.

Dans ce roman, il se livre à un petit huit-clos qui met en scène treize paumés, venus là soi-disant pour écrire un chef-d'oeuvre, mais qui ne cherchent finalement qu'à se cacher de leur passé. Une fois à l'intérieur, plutôt que de se lancer et de tenter la moindre ligne, ils préfèrent tout bonnement endosser le costume de la victime et vont donc se laisser mourir de faim, s'entretuer, s'entredévorer afin d'offrir le meilleur récit possible de leur supposé captivité lorsqu'ils seront enfin libérés. Mais ils ne sont bien sûr captifs que de leurs propres peurs, leurs propres limites.

(lire la suite ...)
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Au départ, il y avait cette annonce : « Retraite pour écrivains, quittez votre vie pendant trois mois », ensuite se fût l'horreur. Un piège, voilà vraiment ce qu'était cette putain d'annonce. Se retrouver enfermé avec tous ces malades, enfin malades… on était tous là pour échapper à quelque chose, se détacher de cette prison quotidienne d'une existence pourrie qui nous rongeait. Mais je dois avouer que pour la plupart d'entre nous c'est plutôt à la justice que nous voulions échapper. Devenu des fantômes aux yeux de tous, nous ne manquerions à personnes, d'ailleurs, nous ne nous appelions pas par nos prénoms, car ce qui se nomme existe, nous étions simplement des pseudonymes, Camarade Maussade, Duc des Vandales, Dame Clocharde, Agent Cafteur, le Chaînon Manquant, bref toujours en rapport avec notre passé douteux.

Cette retraite, c'était pour écrire LE scénario, LE poème, ou LA nouvelle qui nous rendrait célèbres, quelque chose écrit avec nos tripes. Alors certes, des histoires nous allions en écrire, nos propres histoires, des histoires sordides, malsaines et glauques, mais qui donnent tout de même matière à réfléchir.
Quand la lourde porte du théâtre s'est refermée derrière nous, nous nous sommes vite rendu compte du traquenard. Un environnement puant, humide et crasseux, laissé à l'abandon depuis des années. Les tapisseries se décollaient, la poussière volait et l'air était sans doute remplit de spores dégueulasses se collant à nos poumons à chaque inspiration à cause de la moisissure, c'est Miss Éternueuse qui était contente... Mais le piège ultime était d'être enfermé avec les dignes représentants d'une espèce violente prête à tout pour un peu de reconnaissance, une espèce prête à tout, même (surtout) aux pires atrocités. 

Nous transformions notre propre réalité en une fiction pour un peu plus de gloire à la sortie (si un jour nous sortions), pourquoi ? Pour dénoncer les sévices infligés par nos ravisseurs avec un film trash qui relaterait notre aventure. Les pires abominations nous attendaient, mutilations, cannibalisme, meurtres… mais nous étions toujours consentants, car cette torture était notre moteur, nous avons tous besoin de haïr quelqu'un, toujours besoin d'un diable pour avancer, ainsi fonctionne le monde. Enfermés dans ce vieux théâtre aux multiples pièces, de toutes les couleurs, aux thèmes différents, aux murs suintants d'humidité et aux tapis maculés de taches de sang séché, beaucoup auraient pensé que nous perdions la boule, mais au fond, tout le monde aurait réagi pareil que nous. Et dans le cas contraire ? Cette personne serait sans doute morte depuis déjà bien longtemps. Chacun d'entre nous y est passé, une poésie, puis une histoire, racontée alors que nous étions debout face aux autres, debout sur la scène.

Il fallait s'attendre au pire, après tout, nous sortons tout droit de l'imagination de Palahniuck, ce type déjanté, avec sa vision négative de la société. Il nous fait raconter nos histoires, dans ce théâtre, mais chacun de ses récits n'est pas formidable, d'autant plus qu'il fait commencer le roman par Sainte Descente de Boyaux, qui avec un nom comme ça, ne peut balancer qu'une histoire immonde, du coup, certaines histoires paraissent bien fades à côté de celle-ci. Puis, il y a toute cette exagération, cette outrance, en veux-tu en voilà pour choquer le lecteur, d'ailleurs je dois bien avouer que parfois, j'ai failli gerber. Malgré ça, tout est réfléchi, les textes sont pertinents et dans des styles différents, parfois faits de phrases courtes, tranchantes, comme des rasoirs, parfois philosophiques, mais surtout cruels. 

Je ne vais pas m'étendre pendant des heures, les lumières du théâtre viennent de s'éteindre, c'est l'heure d'essayer de rester en vie, des fois, la nuit, on entend des bruits, des hurlements, alors on reste là, enfermés dans les loges qui nous servent de chambre, crades et gelées avec pour seule compagnie, l'espoir que le lendemain sera une journée encore plus macabre que la précédentes, car il faut qu'il se passe des choses, il faut que ce soit encore plus morbide, il faut que l'on se mutile encore plus pour faire pitié quand on viendra nous ouvrir, comme ça, quand les gros studios Hollywoodien mettront notre aventure dans la boîte, le public m'aimera moi, mon personnage, encore plus que les autres parce que MOI j'aurais souffert le martyre, et ENFIN on m'aimera.

Zoskia


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Qu'est ce qu'il m'a fait mal ce bouquin... à l'estomac. Il m'a retourné...mis mal... j'étais pas bien accroché...du coup ben rideau assez vite... j'ai préféré l'arrêter rapidement plutôt que de continuer à prendre des suées...
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A l'estomac (Haunted) a pas mal fait parler de lui, notamment en raison des lectures publiques d'un des passages du livre, Tripes (Guts), qui provoquait à chaque fois des évanouissements dans l'assistance : Chuck semblait avoir atteint de nouveaux sommets en matière de macabre et de choquant. Certains critiques ne se sont pas privés d'écrire que les romans de Palahniuk suivait une sorte d'escalade, et que l'auteur n'était ingénieux que dans les moyens de choquer son lectorat.


17 écrivaillons en puissance, sous l'influence d'un vieux mentor rencontré à la suite d'une annonce anonyme, s'isolent pour trois mois. Cette retraite d'écrivains doit leur apporter l'isolement nécessaire à la production d'un chef d'oeuvre. Mais les 17 protagonistes, désignés par des pseudonymes en lien avec leur histoire (Compte de la Calomnie, Saint Descente-de-Boyaux, Soeur Autodéfense, etc.), se persuadent bien vite qu'ils sont tombés dans un piège et commencent à s'infliger d'horribles supplices en prévision de la célébrité qui les attend, quand ils seront miraculeusement sauvés. Cette histoire est entrecoupée des 23 nouvelles, où les personnages et les deux organisateurs racontent leur vie. Ces nouvelles sont introduites par des poèmes faits de vers libres autour du personnage.


Si la structure est curieuse, le contenu l'est encore plus. La trame générale atteint très vite des sommets d'horreur absurde. Comme chez Bret Easton Ellis, les personnages sont des icônes désincarnées dont les sentiments et les motivations sont soigneusement mises de côté – en attendant la nouvelle qui les mettra en scène. Chacun, à tour de rôle, un peu comme dans un groupe de parole, s'avance et raconte un épisode significatif de sa vie. Chaque nouvelle est une sorte de feu d'artifice horrifique permettant à Palahniuk d'explorer et de critiquer un aspect de la société américaine. Celle-ci est comme un cadavre maquillé et parfumé, dont l'auteur nous montre la réalité : les fluides qui suintent, les tissus qui pourrissent, les vers qui grouillent. le corps est profané de toutes les façons possibles et imaginables : sexe sordide, mutilation, corruption, torture, cannibalisme : rien n'est épargné, et la crudité des détails, associés à leur précision maniaque (Palahniuk ferait un grand contributeur à Wikipedia), rend les scènes quasiment insoutenables.


Au-delà du macabre et de l'alternance des effets comiques / horrifiques, les nouvelles du livre brillent par leur inventivité et leur pertinence. L'art de la formule, associé aux dons d'observateur de l'auteur, font de ces nouvelles des petits chefs-d'oeuvre d'invention et d'originalité. Une nouvelle de Palahniuk, c'est un peu une superbe bavette baignant dans une sauce de merde, de vomi et de sang : si on supporte l'assaisonnement, on se régale. En fait, on est pas loin du conte dans ces pages, un conte moral où les personnages essaient de rester sexy en se mutilant, dans l'espoir que leur rôle sera tenu par une vedette cotée de Hollywood. le prétexte originel – la retraite d'écrivains est vite oublié, tant il est évident qu'aucun de ces personnages n'a le plus petit rapport avec l'écriture. Je suis moins enthousiaste sur les chapitres liant ensemble les nouvelles : certes, il s'agit d'une critique de la célébrité, de la société du spectacle, des reality shows, d'Hollywood, des écrivains qui vendent les droits de leurs livres avant de les avoir écrits, et de tout ce qui a un rapport avec la prostitution artistique et la souffrance, mais le trait est un peu fort et parfois, le chapitre se lit un peu comme un passe-plat entre deux nouvelles.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Palahniuk, c'est toujours indigeste - à la base, écoeurant, collant, gore parfois. Mais c'est tellement vrai!! Il nous confronte à la folie humaine, aux peurs, et aux limites. Si on arrive à se détacher de ce côté 'sale' qui se dégage de chacun de ses romans, ils deviennent de grands moments!
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Âmes sensibles, passez votre chemin. A l'estomac (Haunted en anglais...Mais que font les traducteurs ?) est gore, glauque, écoeurant - et je suis pourtant une habituée du genre. Mais Chuck Palahniuk, dans ce roman, fait ce qu'il sait si bien faire : rendre cette horreur signifiante et la magnifier par une poésie faite de chair et de mots. Belle réflexion sur les histrions et pseudo-artistes, Haunted est également un tour de force stylistique, puisque le roman se divise en récit, poèmes et nouvelles, avec un narrateur inidentifiable. On pourrait croire, au bout de quelques chapitres, que le livre s'apprête à tourner au survivor ridicule type film d'horreur à gros budget, mais ce serait sous-estimer l'auteur qui repousse les limites du machiavélique et nous offre le tableau d'une humanité en quête de fausses sensations fortes. A lire, à relire, comme toutes les oeuvres de Palahniuk.
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la légende veut que lorsque l'auteur lisait à voix haute des extraits du premier chapitre lors de sa tournée américaine, certains auditeurs s'évanousissaient dans la salle.
bon étalon pour évaluer le niveau de l'horreur.
évidemment je l'ai dévoré (lu en anglais)
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C'est du Palahniuk - s'attendre donc à toute sorte d'horreur réaliste de notre bas monde et sa société la moins présentable. C'est plein d'idées, de petites surprises... On a envie de connaître le passé de chacun car il est toujours saisissant. Mais à mon goût, il y a trop de monde dans cette maison ou des rebondissements trop prévisibles pour un livre de cette longueur. Au final, un très bon livre mais parfois étouffant.
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Si j'aime beaucoup cet auteur, je suis un peu resté sur ma faim avec cet ouvrage. Entre le roman et le recueil de nouvelles, l'auteur semble parfois se perdre et en fait trop dans son propre style. L'intrigue principale m'a beaucoup moins intéressé que les nouvelles, pour certaines très bonnes.
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Je reconnais le talent mais trop de gore et de vulgarités auront eu raison de mon plaisir à lire ce livre.
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