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Jusqu'alors, je m'intéressais peu à la culture américaine. A part Bukowski, la beat génération et quelques autres en littérature, les peintres de l'expressionnisme abstrait,et les incontournables du cinéma. Je me suis toujours méfié de ce pays se voulant le « gendarme » du monde, nous inondant par la force, de ses produits et de son mode de vie. Je découvre donc peu à peu cette culture. C'est après avoir récemment approché l'oeuvre de Kérouac dans le musée qui lui est consacré à San Francisco, suivi les traces de Henry Miller sur Big Sur, traversé LA avec Bukowski… J'ai toujours besoin d'asseoir mes lectures dans un contexte, une réalité « transversale » qui ne réduise pas le livre à un simple objet de consommation que j'oublierais aussitôt lu. Il faut que je fasse des associations, au besoin par des voyages.
Chuck Palahniuk est donc une grande révélation. A travers ce « Journal intime », il nous brosse le portrait d'une petite communauté bourgeoise vivant depuis plusieurs générations sur une île encore préservée du tourisme, il y avait encore quelques années. le tourisme de masse va complètement échapper à tout contrôle, dénaturant l'harmonie de cette île et remettant en question la toute puissance de cette oligarchie familiale. L'intrigue peut se résumer à un complot, une conspiration contre une jeune femme à peine sortie de la fac d'arts plastiques qui va se retrouvée mariée à un rejeton de cette bourgeoisie déclinante. Plus on avance dans le roman, plus on découvre un aspect fantastique assez déroutant. le point de vue est le journal intime de cette femme.
C'est la vision d'une Amérique torturée, doutant de ses valeurs, se questionnant sur son avenir.
un livre qui nous tient en haleine jusqu'au bout.
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Un style narratif un peu déroutant, légèrement déjanté.
On suit Misty tout au long de cette histoire, quelqu'un de banal, une femme dont l'avenir ne s'annonçait pas rose du fait de ses origines modestes, qui pensait pourtant pouvoir s'élever au dessus de sa condition et puis...
J'ai été accroché par la façon dont l'auteur nous fait entrer dans l'intimité de Misty, par cette progression savamment dosée et ce suspense qui va crescendo jusqu'à une fin crédible.
Je me suis demandé si cette histoire allait basculer dans le fantastique, finalement non, du moins je ne crois pas (je vous laisse juge).
J'ai aimé ce côté quasi documentaire sur la peinture (ou plutôt sur ce qui tourne autour de la technique du peintre), et sur la psychologie des artistes en général, et sur une certaine théorie développée dans ce livre sur le thème de l'inspiration.
Je reste volontairement avare en détails sur l'intrigue car je pense que cela nuirait à l'intérêt de la lecture.
En conclusion j'ai apprécié ce livre qui m'aura captivé jusqu'à la dernière ligne.
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Après le décevant le festival de la couille, j'avais le goût pour un Palahniuk plus inspiré. C'est le cas avec ce Journal intime qui met en scène Misty Wilmot, une serveuse usée dans un hôtel paumé sur une île décatie. Il faut dire que Misty a pas mal foiré sa vie. Elle a mis de côté ses aspirations artistiques en se mariant trop tôt à un étudiant qui l'a emmené vivre sur cette étrange île. Très vite enceinte, Misty s'est laissée piéger par une vie de famille qui l'a tenu éloignée de ses aspirations. le clou, c'est quand son mari s'est suicidé et s'est raté. Depuis, elle reçoit des appels téléphoniques étranges d'estivants qui ont perdu une pièce de leur maison de vacances. Si, si, je vous assure, j'avais une cuisine, elle a disparu.

Tout ce qui fait l'écriture de Chuck est là : vitriol, données bizarres, style non conventionnel, personnages décalés. Ça fonctionne selon une recette bien établie. On est en territoire connu, et Chuck déroule sa pelote de laine. C'est pas nouveau, mais c'est ce qu'on attend de lui quand on prend un de ses romans. le tout prend la forme d'un roman presque lovecraftien dans ses thèmes. Une île à mystère, une famille à secrets, des habitants qui semblent cacher quelque chose... Ça sent le Maine de 1920 malgré le récit rigoureusement contemporain.

Je vais toutefois m'éloigner de Palahniuk pendant un moment car je sens comme une indigestion. Il ne me surprend plus ni dans ses obsessions ni dans son style. J'ai l'impression de relire toujours le même livre. J'en viens à reprocher à Chuck d'écrire comme Chuck, c'est le signe qu'il me faut faire une pause. Non, Chuck, ce n'est pas de ta faute, c'est moi qui ai changé. Je ne reproche rien. Restons bons amis, je t'en prie.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Suite à une tentative de suicide, son mari se retrouve dans le coma. Qu'est-ce qui a bien pu le pousser à les quitter ? Dans le journal qu'elle lui écrit, Mitsy Wilmot se dédouble pour jeter sa rancoeur et mêler sa vie passée à son présent.
Ça commence par le chemin de ses rides. Elle donne à ces plis, ses peines, ses pleurs, ses peurs. Elle esquisse des sourires, s'essaye à des grimaces. Elle incrimine le lâche et l'accuse d'être le fauteur de trouble qui a vieilli prématurément sa fille et a lesté un peu plus sa femme et sa mère de crevasses. Mitsy donne aux trois femmes de sa vie, l'image des trois épidermes qu'il a marqués. Et la poudre de riz camoufle difficilement les scions.
Perter Wilmot... il l'avait embarquée alors qu'elle était jeune étudiante dans une école d'arts plastiques, pleine de fougue pour les tableaux qu'elle voulait peindre. Artiste. Il lui avait répondu qu'elle le serait sur son île, et qu'elle deviendrait la plus célèbre de leur génération...
Mitsy est devenue femme de chambre à l'hôtel Waytansea. Elle vit avec sa fille Tabby, sa belle-mère Grace, et reçoit depuis le suicide manqué des tas d'appels téléphoniques bizarres. Les clients de son mari, architecte qui rénovait les vieilles maisons de l'île, se plaignent de voir "disparaître" des pièces de leur maison. Il y a celui qui n'a plus de salle-de-bains, celle qui a perdu un placard à linge, celui qui ne trouve plus sa cuisine... et un autre qui découvre des graffitis bien personnels sur les cloisons. Pourquoi Peter a jeté sur les murs, sa haine pour les nouveaux venus ? Pourquoi les accuse-t-il de ses misères, de son ambition avortée et de la déchéance de son mariage ? Ces dernières harangues font mal. Elles conduisent Mitsy à boire et à vouloir tout quitter pour partir ailleurs.
C'est sa belle-mère qui va l'inciter à reprendre ses crayons et ses peintures. Mitsy est douée, elle doit exprimer son art.

Entre ses visites à Peter, corps décharné, recroquevillé, végétal, ses écrits-confessions dans son journal, son travail à l'hôtel, ses premières esquisses encouragées par tout le monde, Mitsy cherche à comprendre certains mystères d'une île qui se dégénère... jusqu'à se perdre dans des fantasmes ou dans une conspiration machiavélique.

Quel étrange livre ! angoissant, violent et déroutant. On peut penser que Misty va continuer à s'épancher dans son journal et ainsi se soulager de sa colère, mais au fil des pages, l'histoire se pare d'une détresse bien différente. le huis clos devient inquiétant et les personnages prennent petit à petit leurs véritables dimensions diaboliques.
Ce thriller distille son épouvante au compte goutte en délivrant son horreur seulement dans les dernières pages. le lecteur se perd souvent dans cette ébullition, surpris par le style, les mots crus, intenses, agressifs, ne sachant à qui accorder son empathie et quoi imaginer. le suspens est garanti ! le malaise aussi... il ne nous lâche pas.
C'est la première fois que je lis Palahniuk et je ne sais quoi penser. Je salue son écriture particulière, l'impact des mots choisis, sa folie, mais je continue à me demander si j'ai vraiment apprécié ma lecture. Une immersion dans un camp de psychopathes n'est pas une balade facile !
Recommanderai-je ce roman ? Oui... bien sûr !
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Le pire des romans de Palahniuk. Encore des personnages en marge de la société américaine comme dans "monstre invisible", "Fight Club" ou "Survivant", mais on n'arrive pas cette fois à croire à cette vision du monde.
De plus le rythme est lent, la plume poussive et bâclée.
Une commande éditoriale? Qu'il prenne le temps d'écrire ses livres au lieu de signer des contrats mirobolants exigeant des délais trop courts!!!
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C'est, à mon sens, loin d'être le meilleur Palahniuk : l'intrigue est moyennement intéressante, et les tics d'écriture de son auteur (phrases très courtes, répétitions...) y sont très présents. Nettement inférieur à Choke, Lullaby ou Invisible Monsters.
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Je ne sais pas quoi penser de ce roman. C'est la première fois que je lis un livre de Palhaniuk.
La violence du ton m'a d'abord rebutée, puis l'histoire et son côté fantastique m'ont happée, le style m'a séduite mais les grandes tirades sur la transcendance par la douleur et la folie m'ont laissée de marbre, et la fin - emberlificotée à souhait - m'a déçue.
Donc je reste avec un sentiment mitigé, et je mets 3 étoiles.
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Journal intime de Chuck Palahniuk avait tout de la bonne idée. Une île intrigante, des personnages étranges, une histoire surprenante. J'ai apprécié ce roman. Cependant, je trouve que l'auteur peine à se renouveler. Ce roman est, pour ma part, l'un des moins aboutis.
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Pas de bol , Misty Marie Wilmot ! Elle vit dans une île bouzillée par les touristes , a un boulot peu gratifiant, et son mari est dans le coma ; et tant de choses deviennent mystérieuses. Pour essayer d'y voir clair elle raconte au comateux sa vie pas drôle…et aussi sa manière d'être une artiste qui a de drôles d'effets sur les spectateurs … C'est du Palahniuk , assez dingue et caustique mais je l'ai moins aimé que d'autres
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Il n'est pas facile d'entrer dans le roman de Chuck Palahniuk. L'écriture est tellement déroutante qu'il faut abandonner ses lunettes de lecture habituelles et en chausser de nouvelles, celles qui vous permettent de flotter entre réalité et fantastique, sinon c'est la tasse assurée.
Tout d'abord, il faut s'habituer au personnage de Misty Marie Wilmot dont nous lisons le journal intime rédigé le temps d'un été. Aigrie, désabusée, grossière, elle vitupère contre son mari qui gît sur un lit d'hôpital après un suicide raté qui l'a plongé dans un coma profond. Misty est exaspérée par la situation dans laquelle il l'a laissée : elle est contrainte de travailler comme serveuse au Waytansea Hotel pour subvenir aux besoins de sa fille et de sa belle-mère, de supporter de longs trajets pour rendre visite à son époux et d'essuyer les récriminations et les menaces des anciens clients de celui-ci. En effet, Peter Wilmot avait la fâcheuse habitude de murer certaines pièces des riches résidences secondaires où il effectuait des travaux, pièces qu'il recouvrait d'inscriptions ordurières et délirantes. Misty est une femme épuisée, aux abois et, pour tenir le coup, elle avale alternativement cachets d'aspirine et verres d'alcool. Elle n'aspire qu'à quitter l'île de Waytansea où son mariage l'a conduite, en emmenant sa fille adolescente, Tabitha.
Le lieu paradisiaque qu'avait cru découvrir Misty n'est qu'un repaire de vieilles familles décaties et ruinées, impuissantes à endiguer le flot des touristes et son cortège de désagréments : vulgarité, publicité, pollution. le rêve d'un mariage d'amour, d'une vie confortable et paisible se délite devant la réalité sordide de sa condition : à quarante ans, elle est laide, bouffie, désespérément seule. Sa belle-mère, Grace Wilmot, la pousse à revenir à la peinture qu'elle avait abandonnée après son mariage et la naissance de Tabbi. Mais il ne reste rien de l'enfant solitaire élevée par une mère hippie dans un parc de caravanes et qui projetait son univers merveilleux dans ses dessins. Comme a disparu l'étudiante passionnée par ses études d'arts plastiques. Misty ne croit pas à son talent.
Le contenu de son journal devient de plus en plus délirant et inquiétant. Qui est cet Angel Delaporte qui l'accompagne dans sa tournée des dégâts immobiliers de Peter et photographie les phrases énigmatiques dont il a parsemé ses cachettes ? Qui se dissimule derrière l'AOPL, l'Alliance océanique pour la liberté, qui incendie les maisons des clients mécontents et que poursuit l'inspecteur Stilton ? Pourquoi le docteur Touchet ne quitte-t-il plus le chevet d'une Misty de plus en plus squelettique et qui peint avec acharnement des toiles qu'elle ne voit pas ? Peu à peu le récit bascule dans l'horreur et le fantastique. Bien sûr, Chuck Palahniuk nous livre des explications, mais elles sont tellement folles qu'elles obscurcissent un peu plus le tableau final.
Ce livre est une énigme, un labyrinthe où l'auteur s'ingénie à nous perdre dans un emballement quasi grotesque des situations. le brouillard où se débat la bien nommée Misty, aveuglée par la déraison d'une armée grotesque de morts-vivants, finit par nous glacer le sang. Nous devons attendre pour voir (Waytansea) comment l'île maléfique va se refermer sur elle-même pour préserver la folie de ses habitants dégénérés.
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