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« Tu vas grandir et tu vas oublier. »
Cette phrase, mise en exergue sur le bandeau du livre, est une de celles que ces jeunes de la PJJ entendent, une de celles prononcées par les adultes qui préfèrent y croire pour pouvoir excuser leur impossibilité ou, tout au moins, leur impuissance à les sortir de leurs difficultés.
Dans ce roman, Mathieu Palain raconte le quotidien des éducateurs pris entre les contraintes administratives et les besoins des jeunes dont ils s'occupent. Ce métier, assez méconnu, est une vocation : il faut y croire, avoir le feu sacré et être passionné pour déployer l'énergie qui permettra à quelques uns de ces jeunes de s'en sortir, en dépit de leur mauvais départ dans la vie, en dépit de leur violence entretenue par leurs difficultés, en dépit du mépris banalisé dont ils font l'objet par la société des « gens bien »…et souvent en luttant contre ces jeunes eux-mêmes, démotivés, volontiers provocateurs, écorchés vifs, sans plus aucune illusion sur la vie…
Au cœur de ce livre, c'est le destin de Wilfried que l'on croise : né d'une mère elle-même trop jeune, droguée, défaillante, engluée dans ses problèmes, il dépend déjà de l'institution qui va tout décider pour lui ! C'est une famille d'accueil qui l'attend, aimante et attentive ! ça commence plutôt pas mal : il grandit, se passionne pour le foot, intègre un centre de formation : un avenir plein de promesses. Mais, un coup de colère comme un orage dans un ciel d'été va tout faire basculer : il frappe un autre joueur et se fait renvoyer de centre de l'AJ d'Auxerre, avec une suspension de 8 mois sans match : autant dire la fin de tout espoir de passer pro ! Retour dans la cité, amertume des espoirs déçus, plus de perspective…le fragile équilibre vacille et tout s'effondre quand sa mère biologique refait surface : fugue, violence, délits… Il faudra tout le professionnalisme et le dynamisme de Nina son éducatrice pour l'apaiser, l'aider à se reconstruire et le guider jusqu'à l'âge adulte.


Ce récit m’a touchée en me montrant un univers que je ne connais pas, ou très peu : c’est, je pense, très réaliste et proche de la réalité, voir sûrement un peu « édulcoré » sur les conditions d’exercice des éducateurs. Tous les personnages sont attachants : les jeunes comme les éducateurs, l’auteur n’adoptant pas un seul point de vue mais plaçant alternativement le lecteur de chaque côté de la barrière. Le style d’écriture reste d’ailleurs très journalistique, accentuant cet « hyper-réalisme » assumé. L’auteur est en effet journaliste et s’est inspiré de son père, éducateur, pour écrire ce roman.
Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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"Tu vas grandir et tu vas oublier", c'est écrit en grosses lettres sur le bandeau qui enserre le premier roman de Mathieu Palain "Sale Gosse". Si j'ai du mal à penser que cette prédiction puisse s'avérer, il est une chose dont je suis certaine : moi, je n‘oublierai pas ce récit de sitôt tant il est bouleversant.

L'auteur nous raconte l'histoire de Wilfried, placé dans une famille d'accueil à l'âge de huit mois, sa mère toxicomane étant dans l'incapacité de s'en occuper, et de son éducatrice Nina. Il parle aussi de Marc devenu directeur du foyer dans lequel Wilfried échoue à dix-sept ans pour avoir "abimé" un jeune, joueur de foot comme lui. Il y a aussi tous les autres, ces enfants nés du mauvais côté de la vie et ceux qui les accompagne. Aux confins du roman et du documentaire, de l'article de presse et d'une réflexion profonde sur une société qui souvent côtoie le caniveau, Mathieu Palain dresse un portrait plein d'empathie de ces oubliés.

Oubliés souvent sont ces jeunes dont il dépeint le quotidien chamboulé par le manque d'amour, la capacité à s'autodétruire, la propension à user de leurs poings, la rage qui les habite de ce qu'on ne leur a pas donné. Oubliés tout autant ces acteurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (P.J.J) qui affrontent le pire, la détresse, servent de parents sans en être, de régulateurs de violence, et s'escriment à transformer en fleurs ces branches sèches, torturées par l'absence de repères.

Alors, bien sûr, je pourrais reprocher à Mathieu Palain d'utiliser une écriture tellement différente de celle que j'aime, travaillée, élégante, joliment ciselée. La sienne est abrupte, sèche, sans beaucoup de recherche. On sent derrière elle la patte du journaliste qu'il est. Elle est directe, parfois difficile à suivre pour la vieille que je suis, totalement imperméable au verlan. Pourtant, c'est elle qui rend le récit crédible, c'est elle qui m'a embarquée aux côtés de ces gamins peu éloignés parfois de certains élèves auxquels j'ai tenté d'inculquer des règles vite oubliées derrière la porte de la classe. C'est cette écriture qui donne toute la force au texte, son réalisme, et l'émotion qui s'en dégage.

Ce roman m'a émue, profondément touchée. L'auteur sait de quoi il parle et à sa manière en parle formidablement bien. Un premier roman impressionnant.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Wilfried n'est pas un enfant désiré. Sa mère Louise est une paumée un peu trop addicte au mauvaises choses.
Pour son bien, Wilfried est placé.

15 ans plus tard, Wilfried fout en l'air sa chance de devenir footballeur professionnel en se faisant virer de l'AJ Auxerre. Il retourne au quartier chez sa famille d'accueil.
Mais après des années de silence, sa mère réapparaît dans sa vie car elle refuse l'adoption de son fils par sa famille d'accueil. Arrive alors une bataille dont Wilfried est le point central. Il ne connaît pas sa mère et se retrouve à vivre chez elle. Les galères commencent là et les délinquances aussi.

En parallèle, on suit les parcours d'éducateurs spécialisés qui s'acharnent pour le bien être de ces enfants. Pas facile quand les moyens sont ultra limités et quand la société ne les considère pas.

C'est un roman poignant. le rythme est soutenu, les histoires des éducateurs et de Wilfried nous tiennent en haleine. On a envie de crier que c'est injuste, ça met en colère.

Et puis on sait bien que ce qui est décrit est vraisemblable, que des gens se battent face au vent pour sauver des enfants. Alors on se sent impuissants. Et encore plus énervé !

J'ai beaucoup aimé le récit de la vie de ce gamin, même si je n'aime pas le foot ! Et je me dis que des Wilfried, il y en a la pelle.
Des gamins jetés dans la vie avec des parents défaillants, je connais trop bien ce sujet.

Ça m'a beaucoup plus. C'est belle découverte.
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J'ai aimé. J'ai adoré.

J'ai surtout d'abord été circonspecte quand j'ai lu les premiers dialogues en mode racaille de banlieue....mais la narration, le style et l'histoire de Wilfried ont eu vite raison de mes appréhensions.
Voila un premier roman touchant, sincère, qui émeut.
L'auteur sait restituer les situations difficiles, le travail des "agents" de la PJJ (Protection judiciaire de la Jeunesse), leur rapport compliqué à la conjugaison des problématiques familiales et sociétales, les enfances fracassées par les drames...
Wilfried est un "sale gosse", de ceux qu'on rejette, de ceux qui ne rentrent pas dans le moule d'une société modélisée, mais il est aussi de ces gamins qu'on voudrait sortir de la dèche, de la banlieue, de la spirale du pire.
Juste un gamin, un petit bout de l'humanité, à sauver du néant, de l'abandon.
Alors, simplement pour ça, pour l'espoir, pour tous les Wilfried en galère (et en colère ?!), en désamour, en abandon, ce roman (presque un témoignage) vaut la peine, parce qu'il ouvre les yeux sur les gamins de rien, sur ceux qui ne savent pas quelle est leur place dans notre drôle de monde !
Un vrai chouette premier roman, sensible et intelligent ! (et ça fonctionne sauf si vous êtes devenu insensible à la misère humaine)
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Wilfried dont la mère est toxicomane est placé à l'âge de huit mois sur décision du tribunal. Après un passage en pouponnière l'enfant est pris en charge par une famille d'accueil. Après quelques visites à son fils dans cette famille la mère disparaît de la circulation.

On le retrouve quatorze ans plus tard renvoyé du centre de formation de foot d'Auxerre. Alors que sa famille d'accueil engage une procédure pour l'adopter, sa mère biologique réapparaît et veut récupérer sa garde. le jeune homme fuit, agresse une femme pour lui voler son argent, commet différents méfaits qui le mènent devant la justice, il se retrouve dans un foyer dirigé par Marc. Au milieu de jeunes aux histoires familiales lourdes il est pris en charge par Nina la seule éducatrice qui le comprenne.

Ce roman nous mène dans le monde de la PJJ, Protection Judiciaire de la Jeunesse. Il retrace le quotidien des jeunes et des éducateurs dans un foyer et restitue de façon réaliste l'ambiance tendue toujours à la limite de l'altercation où tout peut exploser à n'importe quel moment. Wilfried et tous ces jeunes à la dérive qui souffrent d'insécurité affective et de peur de l'abandon sont touchants. le langage est bien adapté à ces jeunes en perdition mais j'ai trouvé les dialogues désagréables à lire à la longue. Ce texte au style assez journalistique est plus un reportage qu'un roman, il n'est pas déplaisant mais il aurait gagné à être mieux romancé.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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C'est sans pouvoir le poser une minute que j'ai lu ce livre, le premier roman de Mathieu Palain, journaliste. Je l'avais choisi pour son résumé, et pour la maison d'édition L'Iconoclaste, qui m'avait offert, nous avait offert l'an dernier le fabuleux "La vraie vie" d'Adeline Dieudonné. Pourquoi pas deux rentrées littéraires de suite ?

On ouvre le roman en 2001, sur Marc, quarante-trois ans, éducateur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), et lui et son équipe (éducateurs, éducateurs sportifs, assistantes sociales, éducatrices aussi) doivent gérer des enfants, les protéger, en milieu ouvert. C'est à dire qu'ils ne sont pas dans un foyer, quoique Marc ait déjà été directeur de foyer, ou même éducateur sportif dans un Centre d'Éducation Surveillé (un genre de pré-prison pour mineurs). Là, il se retrouve avec des dossiers, et son équipe et lui en sont, à chaque réunion, à déplorer qu'en MO, (milieu ouvert) on ne puisse pas suivre l'enfant. On trouve une solution, deux mois après l'enfant et le dossier sont partis, mais où ? Est-ce que ça se passe bien ? Est-ce que le juge qui décidera de la suite de la vie de l'enfant suivra les demandes ou recommandation de l'Équipe?

Ce jour-là, c'est une réunion de synthèse autour du petit Wilfried, 8 mois. Les voisins se plaignent que l'enfant pleure tout le temps, que ses parents se battent constamment, Les éducateurs ont le dossier de la mère, du père, la mère a 21 ans, elle est toxico, elle a commencé à 16 ans, et il y a des suspicions de viols dans l'enfance de cette fille. Les éducateurs vont, déjà, appeler le Conseil Général pour savoir s'il y a une place en pouponnière, vont recevoir la mère, qui trouve que tout va bien chez elle, mais.. tout est évalué, trois semaines plus tard la Juge placera Wilfried en famille d'accueil.

2015. On retrouve Wilfried, renvoyé du centre de formation de football d'Auxerre, il était pourtant promis à un grand avenir, c'est un athlète surentrainé. Mais il se bat, et dernièrement a presque tué un adversaire lors qu'un match, un jeune qui lui aurait "mal parlé". Wilfried a tué son rêve de footballeur. Dès 10 ans il savait qu'il voulait jouer Pro. Et c'est à 11 ans qu'il a été repéré par les recruteurs d'Auxerre... et on craint pour lui : revenu dans sa famille d'accueil à Ris Orangis, après 4 ans de pensionnat à Auxerre, il ne trouve plus ses repères.

C'est là que l'on verra tous les acteurs sociaux autour de cet ado, l'éducateur sportif depuis son enfance, Tomo, réfugié croate qui joue le "grand frère" (on ne parle pas de ce que fait le Pascal, à la télé..).....sa mère biologique, son beau-père, ses parents d'accueil chez lesquels il vit depuis ses 8 mois, qu'il aime, et tout cet entourage qui se battra de toutes ses forces avec lui, souvent contre lui et son auto destruction, Tout ce que fait une équipe pédagogique et judiciaire, pour aider un ado de cette trempe.

Mathieu Palain est journaliste. À la fin du roman il raconte ce que son propre père disait de ses soucis, dans ce métier d'éducateur en milieu ouvert. Et l'auteur fera une demande à la PJJ et passera 6 mois en insertion dans une équipe d'éducateurs de ce genre, dans cette ville de Ris Orangis où il a toujours vécu.

J'ai vraiment adoré ce livre. Peut-être parce que je suis éduc, moi-même. Peut-être parce que ce côté inconnu de ces équipes qui savent encore tenir tête à des ados d'1m 90 me passionne. Peut-être parce que l'auteur n'a pas hésité à écrire les dialogues entre jeunes en "parler caillera". Ou en "parler ados" tout simplement. L'histoire de Wilfried est un exemple de tous ces gamins qui se mettent à décrocher, qui son mal partis, et de tous ceux qui sont là pour les aider à trouver comment choisir leur vie... et ce n'est pas choses facile, pour tous ceux qui ne voient que la prison devant eux.

J'ai lu hier sur Babelio des critiques qui disaient "déjà vu" ou "On a vu Polisse au ciné, ça suffit". Ceux-là ont dû lire en diagonale et sûrement pas jusqu'à la fin. Ça n'a rien à voir avec une Brigade des Mineurs à Paris. C'est une fameuse claque, ici, qui m'a prise aux tripes. Ce livre ne juge pas. C'est pudique et à la fois ouvert sur l'autre, les autres, ces jeunes qui font parfois un peu peur. Certes, le style est san fioritures. Il pourrait s'agir d'un documentaire. Certes. Mais comment faire des envolées lyriques avec ce sujet ? Impossible. C' est touchant, très touchant, et ce style simple et fluide laisse passer les sentiments et la réflexion, et c'est extraordinaire.

Lisez-le. C'est une plongée vers des gens qu'on n'a pas l'habitude de voir, encore moins de connaître.

Sale gosse - Mathieu Palain, ed L'Iconoclaste, 21 Août 2019, 350 pages, 18€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Wilfried naît du mauvais côté de la vie. Sa mère, trop jeune et trop perdue, l'abandonne. Il est placé dans une famille d'accueil aimante. À quinze ans, son monde, c'est le foot. Il grandit balle au pied dans un centre de formation. Mais une colère gronde en lui. Wilfried ne sait pas d'où il vient, ni qui il est. Un jour sa rage explose; il frappe un joueur. Exclusion définitive. Retour à la case départ. Il retrouve les tours de sa cité, et sombre dans la délinquance. C'est là qu'il rencontre Nina, éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse. Pour elle, chaque jour est une course contre la montre ; il faut sortir ces ados de l'engrenage. Avec Wilfried, un lien particulier se noue.

D'une plume hyper-réaliste, Mathieu Palain signe un roman percutant. Il nous plonge dans le quotidien de ces héros anonymes et raconte avec empathie une histoire d'aujourd'hui, vraie, urbaine, bouleversante d'humanité.
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Mathieu Palain nous livre ici un premier roman intéressant. Bien que portant le nom de "roman", l'écriture et le ton sont tout de même très "journalistiques" et on a parfois l'impression d'être au coeur d'un reportage, mais après tout, Mathieu Palain est journaliste et comme on dit "chassez le naturel, il revient au galop" !

Ce style d'écriture ne m'a cependant pas empêché de rentrer dans le récit et de suivre ces gamins, souvent pas gâtés par la vie c'est le moins que l'on puisse dire, mais aussi les agents de la PJJ luttant au quotidien pour leur faire sortir la tête de l'eau, parfois avec succès et parfois sans. le tout en travaillant le relationnel et en évitant de trop s'impliquer émotionnellement (plus facile à dire qu'à faire) afin d'éviter d'y perdre des plumes.

Bien que le thème abordé soit déjà lu, relu, vu à la télé, au cinéma, bref pas nouveau quoi, l'auteur sait pourtant trouver les mots justes et les situations pour que le lecteur puisse à tour de rôle rire (quelques passages très savoureux par exemple lors de l'atelier de cuisine et de préparation du poisson), s'interroger (sur le rôle des parents, sur notre société...), ou bien ressentir diverses émotions comme la tristesse, la colère, la joie...

Un livre qui n'est pas parfait mais qui mérite d'être ouvert car traitant de sujets importants et graves tout en restant les deux pieds bien ancrés dans la réalité !
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J'ai beaucoup aimé. L'écriture est simple mais juste et efficace . Souvent l'impression de lire un reportage. Tant les situations sont vraies. Nous vouons comment les jeunes mais aussi les éducateurs subissent parfois les décisions de justice. ( pas toujours juste) . On voit des aberrations qui favorisent des parents défaillants. On voit aussi les limites de la prise en charge éducative. L'affection et les liens qui se tissent entre les éducateurs et les jeunes. Tout cela contribue à rendre ce livre émouvant. Ce livre permet de comprendre les métiers du social et les jeunes qui en bénéficient. La forme roman amène de l'empathie et les dialogue nous approchent de la réalité du terrain et des doutent que ressentent les professionnels. Un seul regret : l'absence de lexique de langage "jeun's"
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Sale gosse, c'est celui né de l'accident, balloté de familles d'accueil en foyers. Ce sont les gamins de l'ASE, qui se retrouvent parfois suivis par la PJJ, à qui on colle de fausses étiquettes au lieu de redoubler d'efforts envers eux.

Dans ce roman, ce gamin, c'est Wilfried, placé à ses huit mois car sa mère Louise, s'est vue retirer la garde. Elle commence à aller le voir puis quand elle constate le fossé entre elle et la famille d'accueil, elle arrête de venir, pendant 15 ans. 15 ans pendant lesquelles Wilfried cherche tant bien que mal place, stabilité et identité.

Des histoires comme celle de Wilfried, c'est le quotidien des éducateurs de la PJJ. Les éducateurs, ce sont ces héros de l'ombre, ceux qui trouvent la faille de lumière dans des débuts de vie mal engagée.

Entre réalité et fiction, impossible de dire si Wilfried existe et finalement peu importe. Ils sont des milliers comme lui, peu ou prou. Néanmoins, je regrette un peu que les histoires sociales que l'on rencontre, tant au cinéma que dans les livres, se ressemblent toujours. Impossible de ne pas penser à La tête haute, Placés, etc. Évidemment, c'est si beau de rencontrer des gamins qui s'en sortent, qui finissent par voir à quel point leur éducateur est bienveillant, mais je finis par trouver que cela dessert une autre réalité : après la PJJ, le manque de moyens, la réalité de la vie et du marché de l'emploi, le lien aux pairs et au quartier, etc.

Également, il y a parfois des ellipses qui causent une absence d'émotion du lecteur. La relation avec son éducatrice ne se déploie pas progressivement comme on pourrait s'y attendre, par exemple. On reste alors sur un goût d'inachevé.

Tout de même, cela reste un premier roman bien documenté, qui sonne très juste et qui met en valeur le quotidien de ces gamins et des agents de la PJJ « Quand je suis arrivé à la PJJ, je voulais changer le monde. Aujourd'hui, j'essaie de ne pas l'abimer ». Un quotidien souvent tordu par les médias et travesti par les politiques. A ceux-là, répondons par feu l'ordonnance de 1945, un mineur délinquant est avant tout un enfant en danger…
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