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Citations sur Mon nom est Rouge (102)

Ainsi, juste avant de mourir, j'ai désiré mourir. Et j'ai trouvé à ce moment la réponse à cette question sur laquelle, toute ma vie, je m'étais cassé" la tête sans en trouver la solution dans aucun livre ; pourquoi tous les hommes, sans exception, finissent un ou ou l'autre par mourir ; c'était donc simplement qu'ils en arrivaient tous à le désirer. La mort, ainsi, me rendait sage, parce que résigné.
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Il faut être un vieux peintre aveugle comme moi pour savoir que Dieu a créé ce monde tel que souhaiterait le voir un enfant éveillé de pas plus de sept ans. Dieu a créé ce monde en sorte qu'il puisse être vu ; ensuite, il nous a donné la parole afin que nous puissions échanger entre nous, parler de ce que nous voyons ; mais avec tous ces mots, nous avons fabriqué des histoires, et nous avons fini par croire que la peinture servait à illustrer celles-ci. Alors que, en fait, la peinture n'est que la recherche des souvenirs de Dieu, dans le but de voir l'univers tel qu'Il le voit.
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En baisant la main de Maître Osman pour prendre congé, je ressentais en mon âme, à coté d'un grand respect, un trouble d'un autre ordre, une sorte de pitié mêlée d'enthousiasme que vous éprouve dace à la sainteté ; un sentiment étrange de culpabilité.
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La peinture est silence pour l'esprit et musique pour l'oeil.
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... je m'étais rendu compte que j'avais, insensiblement, oublié le visage de cette petite fille que j'y avais aimée. Cela m'a inquiété d'abord, et je faisais de grands efforts pour me rappeler ce visage, avant de comprendre enfin que l'homme, quel que soit son amour, finira toujours par oublier un visage qu'il n'a plus l'habitude de voir.
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Un roman qui a achevé ma patience par deux fois, arrêt de plusieurs mois, repris lors d'un voyage à Istanbul, la lecture de quelques pages pour s’imprégner de la dimension ottomane de la ville aux deux continents, une manière de devenir plus stanbouliote entre deux stations de métro sous la Marmara...
Le roman est un kaléidoscope qui donne le vertige, ce dernier fait des haltes et laisse savourer la félicité d'entre le vacillement et la lucidité notamment au chapitre où "le rouge" prend la parole, ou encore le dernier chapitre où Shekuré consent qu'elle ne saurait être "vue" belle si ce n'est sous les traits d'une chinoise...où finalement le regard de Pamuk lui-même ne consent-il pas qu'il voit par l’œil d'un peintre "italien"?
Sans conteste ma plus longue et plus fastidieuse lecture.
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Les grands maîtres de jadis, plutôt que de se voir forcés à reprendre le style, à imiter la peinture dictée par le vainqueur, préféraient sauver leur honneur en devançant l'inexorable cécité de l'âge, et en se crevant les deux yeux avec une aiguille ; et ils consacraient les dernières heures - parfois quelques journées - avant que les ténèbres immaculées de Dieu, tel un suprême bienfait, ne descende sur leurs pupilles, à contempler fixement quelque chef-d'oeuvre de peinture.
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Un beau jour, expliquait-il, Dieu avait vu le monde dans sa perfection, et, confiant en la beauté de ce qu'il voyait, avait décidé de le léguer, sous cette forme, à ses serviteurs. Le devoir nous était échu, à nous peintres et amateurs, de rappeler, de nous rappeler ce paysage vu par Dieu dont se transmettait l'héritage. Les grands peintres, à chaque génération, se rendaient aveugles par le travail, faisaient le sacrifice de toute leur force, de toute leur vie à la représentation de cette vision sublime, de ce qui avait été vu et rêvé par Lui. Leur oeuvre ressemblait donc au travail de la mémoire, à l'exhumation laborieuse des souvenirs enfouis ; le malheur étant que chacun, même les plus grands d'entre eux, ne percevaient plus, ne se rappelaient qu'une partie infime et isolée de l'héritage, comme des vieillards qui perdent autant la mémoire que la vue.
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Etre heureux et dessiner. Je voudrais que les aimables lecteurs qui s'intéresseront à mon histoire et à mes peines retiennent ces deux choses comme premiers principes de ma vision du monde. Car il y a une époque de ma vie où j'ai connu un vrai bonheur dans cette maison, au milieu des calames, des livres et des miniatures. Puis je suis tombé amoureux, et j'ai été chassé de ce paradis. Pendant mes années d'exil, j'ai souvent pensé que j'étais redevable à mon amour malheureux pour Shékuré de m'avoir forcé à être optimiste, à espérer toujours en ce monde, en la vie. Avec la naïveté d'un enfant, je ne doutais pas que ma passion fût partagée, et, plein d'assurance, je regardais le monde comme un lieu enviable. D'ailleurs, ma passion pour les livres vient de là, puisque je m'y suis intéressé afin de complaire à mon Oncle, qui m'y incitait, à côté de mes heures comme maître d'école, ou consacrées au dessin et à la peinture. Je dois donc la partie ensoleillée, joyeuse, créatrice de ma formation à cet amour pour Shékuré, tandis que la partie sombre m'est venue ensuite, une fois rejeté : mon désir infatigable, toujours renaissant, comme les flammes des braseros au milieu des nuits glaciales passées dans des auberges ; mes noires songeries, après l'amour, à côté d'une femme avec qui je venais de me rouler dans l'abîme, et ma déréliction. Tout cela, je le devais à Shékuré.
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