Le monde m'est apparu soudain comme un immense palais dont les pièces communiquent entre elles par mille portes grandes ouvertes : et nous étions sûrement capables de passer d'une pièce à l'autre par la grâce de la mémoire et de notre imagination. Mais la plupart des gens sont trop paresseux pour faire usage de ce don, et préfèrent rester cloîtrés dans une seule et même pièce.
L'art du peintre doit prendre en compte chaque aspect de la beauté du moment présent, analyser chaque détail, mais aussi mettre, entre lui et ce monde considéré si gravement, la distance que donne le talent, un détachement ironique, du jeu : comme on recule de quelques pas pour regarder dans un miroir.
(...) la beauté du monde est l'apanage de Dieu.
Ma peinture fait voir ce que notre âme, et non notre oeil, doit s'attacher à contempler. Mais la peinture, aussi, est un festin pour l'oeil, comme il est bien connu. Si vous conciliez les deux, c'est un monde qui se révèle.
J'entends d'ici votre question : qu'est-ce donc qu'être une couleur ?
C'est le toucher de la pupille, la musique du sourd-muet, la parole dans les ténèbres.
La poésie et le dessin sont frère et soeur, comme tu le sais, de même que les mots et les couleurs
La peinture est silence pour l'esprit et musique pour l' oeil
En rappelant sa délicatesse à l'égard des chats, plutôt qu'avec nous les chiens, on veut accréditer son hostilité envers nous. Tout cela à cause de la haine séculaire qui nous oppose à ces créatures dont l'ingratitude est au demeurant connue du dernier des imbéciles.
Car Orhan ne recule, pour enjoliver ses histoires, et les rendre plus convaincantes, devant aucun mensonge.
Quand je peins un beau cheval, je deviens ce beau cheval.