Même si mon cœur crie le contraire, crie que je voulais tout de suite. Que je voulais vivre avec lui, beurrer mes tartines avec lui, regarder le soleil se coucher avec lui, voyager avec lui, refaire le monde avec lui.
On n'apprend jamais. On refait chaque fois le même parcours, les mêmes erreurs. C'est plus fort que nous... On se doit d'emprunter le même labyrinthe chaque fois qu'on aime !
Ce n’était pas le désir habituel qui me rend insouciante, légère, reine du monde. C’était un désir lourd, ralenti, épais, menaçant. Je pressentais une rencontre qui dépasserait la simple étreinte de deux corps : celle de deux âmes qui se reconnaissent, se soudent comme deux jumelles arrachées l’une à l’autre à la naissance, s’incarnent dans deux peaux, deux bouches, vingt doigts, fusent, s’embrassent, crépitent en gerbes d’étincelles, se lâchent, se reprennent, montent telles deux hirondelles signalant l’orage dansant un ballet qui donne le vertige.
J’avais peur. Peur de tout lâcher et de m’abandonner. De retomber dans l’ornière de blessures anciennes.
Tu ne comprends pas... Tu ne comprends pas que ce que tu aimes en moi, c est ce que je te refuse...
Vous savez ou vous ne le savez pas, parce que vous êtes très jeune encore, mais il n y a que la recherche de la vérité qui forme, qui donne le courage d être et de créer, qui donne un sens à la vie...
C'est le souvenir d'un corps qui soulevait en moi des tempêtes...
"Il faut prendre le temps, sinon c'est le temps qui vous prend", disait ma grand-mère bohémienne.
Mais tu ne demandais rien. Jamais. C’eût été trop dangereux. Je risquais de tout te donner. Et tu n’aurais pas su quoi faire de cette offrande. Recevoir, c’est prendre un risque, s’engager. Il faut rendre la monnaie. Tu préférais rester insaisissable et flou.
"Et je le suppliais de revenir,le suppliais de recommencer,lui offrais ma bouche meurtrie pour qu'il la meurtrisse encore"
Les pires blessures sont celles qui touchent le coeur.