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4,01

sur 239 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sibylle a quinze ans. Elle est bègue.
C'est une élève brillante et elle a un don pour le dessin.
Cette différence ne l'empêchait pas réellement d'avancer dans la vie, elle se mettait en retrait mais maintenait un semblant d'équilibre... jusqu'à son entrée en troisième.
Là tout bascule, Sibylle se révolte, quelque chose la ronge tout au fond d'elle, elle a envie de tout casser. Et les mots qui restent coincés alors qu'ils ont tant besoin de sortir.
C'est le début d'une longue quête pour Sibylle, d'un cheminement intérieur tortueux et douloureux, le temps de faire tomber les barrières et de lever le voiles sur des secrets enfouis.

POUR MOI, UNE LECTURE PARFAITE.

J'ai tout aimé dans ce roman!
Dès le départ, Sibylle m'a embarquée dans son mal-être, dans sa rébellion, son besoin de réponses.
J'ai aimé ses failles, son caractère à part, son histoire singulière.
J'ai aimé le déroulé du roman dont le rythme ne faiblit pas, dont la tension monte peu à peu.
J'ai aimé les différents sujets abordés dont le bégaiement n'est que la partie immergée de l'iceberg.
C'est un roman brillant, une claque, parce qu'il kidnappe votre coeur et ne le lâche plus. J'ai été émue à chaque étape, et j'étais si fière de l'évolution de cette ado comme si je la connaissais. Elle apprend à se connaître, à s'affirmer, à prendre sa vie en main. C'est une battante qui va peu à peu s'ouvrir aux autres et découvrir que de ne plus être seule peut se révéler une force. Elle va aussi apprendre à s'aimer même si c'est douloureux parce que son bégaiement n'est pas ce qui la définit. Elle va affronter ses peurs et les non-dits, chercher les réponses qui lui échappent malgré la douleur qui pourrait en découler.
J'ai trouvé ce roman si bien écrit, parfaitement dosé. Il n'y a rien de trop, oui, c'était parfait!
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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Je remercie Netgalley ainsi que Ragot Roman pour ce service presse qui m'a permis de faire cette belle découverte !

Sybille est bègue depuis sa plus tendre enfance, sa particularité lui pèse sur les épaules, elle ne supporte pas les regards braqués sur elle, impatients lorsqu'elle doit prendre la parole, si bien qu'elle reste souvent silencieuse, même avec sa plus amie. Il n'y a qu'avec sa grand-mère Lise, dont la jeune fille est très proche, qu'elle se sent en droit d'être elle-même, à l'aise grâce à leur relation fusionnelle. C'est d'ailleurs par les mots de sa mamie que Sibylle va réaliser ce qu'elle désire poursuivre comme études. Passionnée par les arts et le dessin, c'est tout naturellement qu'elle se dirige dans une branche artistique et manuelle : elle deviendra tailleuse de pierre ! Au grand dam de ses parents qui rêvaient de plus grand pour elle.

D'abord intéressé par le sujet qu'il aborde : le bégaiement, je me suis lancée dans cette lecture en m'attendant à une lecture un poil dramatique avec pour dénouement une fin heureuse. J'ai tout de suite été séduite par le style de l'auteure, épuré, un brin familier tout en étant emprunt d'une certaine poésie. Touchée par la plume délicate d'Isabelle Pandazopoulos, qui exprime avec émotions les sentiments de Sibylle, profonds et tumultueux.

On ressent pleinement le mal-être de la jeune ado, emprisonnée dans son propre corps, rêvant de plus, mais qui se contraint à rester en retrait à cause de son bégaiement qui l'oppresse, l'empêche de vivre librement sa vie. La révolte et la rage qui vont l'a poussée à se surpasser, lui insuffler l'énergie suffisante pour affronter le monde et ses difficultés pour atteindre ses buts.

J'ai été profondément touchée par sa fragilité au début du roman, puis stupéfaite par la fille qu'elle devient, au fur et à mesure de l'intrigue, Sibylle évolue, grandit, ne se laisse plus faire, prend en assurance tout en gardant au fond d'elle cette part de doute et d'incertitude qui l'a ronge en dedans. Elle va tout faire pour réussir à repousser ses limites, contrôler son bégaiement et dévoiler les parts d'ombres qu'elle sent planer au-dessus d'elle, ses secrets bien gardés. Levant le voile sur certaines vérités pour parvenir à la guérison.

Gros point que j'ai particulièrement apprécié : la mise en avant des métiers manuels, ça change des cursus type que l'on retrouve souvent lorsqu'il s'agit de roman autour d'un adolescent et de ses études.

Le choix de narration opte pour l'énonciation à la première personne, principalement du point de vue de Sibylle, notre héroïne, mais il arrive que le point de vue varie au cours du récit pour devenir omniscient, mettant alors en avant les situations des personnages secondaires. C'était bien pensé, ça permet de donner plus de profondeur à l'histoire, ainsi, on découvre comment son entourage perçoit la vie aux côtés de Sibylle.

C'était pas loin de devenir mon premier coup de coeur de cette nouvelle année à peine entamée, seulement, j'ai trouvé que le rythme du récit était parfois saccadé.

CETTE LECTURE ÉTAIT UNE AGRÉABLE DÉCOUVERTE QUE JE RECOMMANDE CHALEUREUSEMENT, NE SERAIT-CE QUE POUR SON SUJET ET L'ÉTONNANT ET PEU CONNU MÉTIER DE TAILLEUR DE PIERRES.
Lien : https://mrsbookahontas.wordp..
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Sibylle est en fuite. Pas à cause de sa famille : ses parents sont d'ailleurs un peu collants à trop l'aimer, et sa grand-mère l'adore sans jamais oublier de lui mettre un coup de pied de fesse chaque fois qu'elle s'apitoie trop sur son sort. Ou peut-être que si, après tout. Elle sent planer un secret entre eux, un silence, comme un mensonge qui s'acharne à les séparer, à l'isoler, elle qui encaisse coup après coup au lycée. Car Sibylle bégaie depuis son entrée au CP et à partir de là, soit on l'évite purement et simplement, soit on ronge son frein quand elle s'avance pour s'exprimer, une seule phrase pouvant prendre des proportions inédites en termes de longueur et d'efforts. de plus en plus, Sibylle choisit de se taire quand bien même les mots se bousculent dans sa tête. Elle a pourtant tout fait pour se défaire de son handicap ; elle est passée par la case de tous les spécialistes, et pas qu'une fois. Aujourd'hui, elle s'est résignée à vivre avec ses syllabes trébuchantes. Alors pourquoi sent-elle la colère monter inexorablement en elle ? À l'âge où il lui faut commencer à décider de son avenir, comment s'opposer au chemin tout tracé que parents et professeurs lui indiquent ? Comment exprimer ses envies et ses besoins, elle qui se mure dans le mutisme ou au contraire dans la révolte ? Comment ramifier, étendre ses racines, alors qu'elle s'entête à les remonter pour découvrir l'origine de son mal-être ?

Dans ce roman, Isabelle Pandazopoulos aborde avec sensibilité tous les enjeux de l'adolescence. Ce besoin de s'affirmer face aux adultes, celui d'être reconnu·e par ses pairs, la peur de ne pas trouver sa vocation, les cours, les ami·es, les amours… Entre les mains de Sibylle, sa plume se fait directe, incisive. On sent toute l'énergie dégagée par son héroïne atypique et volontaire, car si Sibylle hésite longuement, une fois l'étincelle allumée, il semble presque impossible de l'étouffer. Je me suis pas mal retrouvée en elle lorsque je partageais le même âge : ce côté introverti, créatif, cette peur de se confronter aux autres, de prendre la parole. Bonne élève, j'ai été dirigée vers la filière scientifique alors que j'étais depuis toujours une littéraire dans l'âme, à la seule différence que je n'ai pas eu son courage. Je n'ai pas su taper du pied, alors forcément, je n'en admire que davantage sa détermination à se trouver, indépendamment des pressions exercées, des préjugés et des idées reçues. Et là où ses pérégrinations l'emmènent, il n'en manque pas : tailleur de pierre, c'est un métier d'homme, selon son père et beaucoup d'autres. Et les métiers de main, c'est indigne d'elle.

Les phrases sont parfois hachées sans perdre de leur poésie, de leur rythme ou de leur précision. Cette construction nous montre toute l'intensité du caractère de Sibylle, toute la vivacité de ses pensées. Comme si elle cherchait à en dire un maximum en un minimum de mots, ce que l'on ne peut que comprendre en se mettant à sa place. Quelques chapitres virent de bord, elle laisse sans crier gare la parole à ses parents pour nous livrer un regard extérieur sur son comportement, ses décisions, son côté impulsif, imprévisible, passionné et passionnel. Chacun de ces changements de narrateur amenant son lot de surprises. Chose rare : l'autrice a réussi à me prendre au dépourvu sans que son intrigue n'en soit dénaturée. Bien au contraire. le récit est riche, inattendu ; c'est pourquoi cette lecture s'est révélée si addictive. Je voulais savoir comment Sibylle allait tirer son épingle du jeu, si elle allait parvenir à trouver des réponses à ses questions, à s'épanouir. J'ai tremblé pour elle. Derrière sa personnalité à fleur de peau, on ne peut que l'apprécier et la soutenir dans sa quête d'elle-même.

À travers sa galerie de personnages secondaires, Isabelle Pandazopoulos explore d'autres thèmes tout aussi pertinents comme l'homosexualité, l'ouverture d'esprit, la communication. Elle développe grâce à eux la notion de famille pour ne pas se cantonner au portrait traditionnel dressé par Sibylle et les siens. En plus d'apprendre à manier le burin et à apprivoiser leur nouvelle camarade, les pierreux ne sont pas en reste côté challenges de la vie. Bien qu'ils occupent une place moindre dans le récit, ils n'en sont pas moins touchants et intéressants.

Pour toutes ces raisons, je ne peux qu'en recommander la lecture. du young-adult comme je l'aime, dans l'air du temps, une héroïne campée avec force et fierté, loin des clichés de la demoiselle en détresse. Un roman qui aborde le handicap avec intelligence et compassion sans jamais sombrer dans la pitié, qui nous invite à nous questionner sur nos propres choix et notre relation à l'autre.
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Un livre d'Isabelle Pandazopoulos, on ne peut pas en parler, il faut le lire, c'est une merveille, un petit miracle chaque fois.

Vous raconter l'histoire ne donnera aucune idée sur la beauté de cette écriture, l'empathie et l'émotion que dégage ce roman.

Sibylle, bégaie, et ça lui pourrit à la vie à un point inimaginable. Car comment vivre avec les autres, et non à côté des autres, quand on ne peut jamais exprimer ce qu'on a envie et même besoin de dire.
Sibylle, on l'appelle Sissi, car c'est tout ce qu'elle arrive à dire de son prénom.
Elle a 15 ans, des parents aimants, protecteurs, qu'on lui envie. Un peu trop protecteurs pour une ado ?
Peu à peu, elle se doute qu'un grand secret se cache derrière leur attitude. Mais ira-t-elle mieux, ou pire, si elle parvient enfin à connaître la vérité ?
Sissi est fille unique, et si son souhait profond ne correspond pas à l'orientation que ses parents souhaitent pour elle, comment pourrait-elle envisager de suivre ses désirs, et de leur faire de la peine. Ils sont là pour la protéger, mais savent-ils mieux qu'elle ce qui lui convient ?

On va découvrir avec elle le rude apprentissage des tailleurs de pierre, et les doux émois d'une très jeune adolescente. Avec elle, on va s'apercevoir que quels que soient nos problèmes, les autres en ont aussi, et la vie n'est pas forcement plus facile pour eux, même si c'est moins visible.

Je crois que ce qui rend ce texte si émouvant, c'est en partie parce qu'elle va croiser, même si elle a du mal à s'en rendre compte, beaucoup d'amitié et de gentillesse, des gens qui l'apprécient, alors qu'elle pense que c'est impossible.

J'ai aimé qu'on découvre avec elle la technique et les instruments utilisés pour travailler la pierre, de façon précise mais sans que ce soit jamais complexe ou ennuyeux quand on n'y connait rien.
J'ai tout aimé en fait dans ce roman. Sauf qu'il se termine !
J'aimerais tant faire encore un bout de chemin avec Sibylle, même si je sais que c'est absurde. Isabelle Pandazopoulos n'écrit que sur les moments les plus forts de l'existence, les moments où tout bascule.

Quand j'ai eu la possibilité de lire ce roman (Merci Netgalley, merci Rageot) j'avoue que j'ai un peu hésité, j'ai tant besoin de douceur et de lectures faciles et drôles en ce moment, je savais que celle-ci me remuerait. Mais impossible de passer à côté d'un roman de cette autrice, qui écrit toujours merveilleusement. Et je ne regrette vraiment pas, il est si beau d'un bout à l'autre.
Il n'y a ici absolument rien qui fasse écho à ma propre vie, contrairement à Trois filles en colère, et pourtant, j'ai été totalement happée par ces personnages, j'ai fini en larmes d'émotion.

J'ai l'impression que cette autrice est assez peu connue, et ça me surprend, tant chacun de ses romans (j'ai lu aussi La Décision) aborde des sujets importants avec une écriture extraordinaire.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Parfois, j'aimerai pouvoir rédiger des avis courts. J'ai aimé ce roman donc je vous recommande sa lecture. Simple, net, efficace. Seulement, il faut un peu développer son avis. Ce n'est pas que cela se gâte, c'est simplement que je n'ai pas envie de trop en dire.
Sibylle bégaie. Je ne sais pas ce qui est le plus rare, le fait de bégayer, ou le fait de consacrer un roman à un personnage qui bégaie. Rien n'a pu venir à bout de son bégaiement, ni les nombreux spécialistes rencontrés, qui ont tous un avis sur la question, ni l'affection de ses parents, ni l'affection de sa meilleure amie, qui la soutient depuis le CP. Or, l'oral est devenu extrêmement important dans l'enseignement – voir le développement des épreuves orales – et la rapidité aussi. Qui prend réellement le temps d'écouter Sibylle, de lui laisser le temps de parler ? Pas grand monde. Une personne émerge cependant : Mamie Lise, sa grand-mère. Seulement, Sibylle la voit de moins en moins. Pourquoi ?
S'il est un mot d'ordre, pour moi, dans ce livre, c'est le mot « étouffement ». Sibylle étouffe sous l'affection de ses parents, sous la prévenance de sa meilleure amie. Sibylle voit des personnages – Salma, Emma – comme des êtres positifs. Pour ma part, cela n'a pas toujours été le cas, ce qui tient à ma personnalité, à mon propre vécu d'adolescente, et au fait que je suis aussi, en lisant, du côté des adultes. Sibylle étouffe aussi sous les liens communs, les clichés, les désirs de ses parents, désirs de sécurité qui ne sont pas les siens. Sibylle veut simplement exercer le métier qu'elle a envie d'exercer.
Le second sujet important est là aussi : même de nos jours, on peut expliquer à une jeune fille qu'il existe des métiers d'homme, et des métiers de femme. Je pense que le constat est valable aussi pour les garçons qui ont envie de débuter des études pour être sage-femme, puériculteur, danseur, et autres métiers « de femmes ». Il est bon d'élargir les horizons aussi, de montrer que c'est possible, que c'est faisable, même si les obstacles à surmonter sont plus nombreux que pour une filière classique. J'ajoute aussi, et c'est valable pour les filles comme pour les garçons, que le nombre d'établissements qui proposent des formations pour des métiers rares est faible.
Il sera question aussi d'homophobie. J'ai toujours la faiblesse de croire que les choses ont changé. Pas toujours, malheureusement. J'ai partagé l'étonnement de Sibylle à ce sujet.
Il est d'autres sujets, encore, dont j'aurai aimé parler, mais là, j'aurai vraiment l'impression, à raison de spoiler. Je terminerai donc en disant qu'il serait dommage de passer à côté de cette oeuvre sensible et bien documentée.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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