Ce tome fait suite à Cage (épisodes 144 à 147) ; il contient les épisodes 148 à 151, plus un court (8 pages) historique de cette série (intitulé "Thunderbolts saga"). C'est le deuxième tome de leurs aventures scénarisé par
Jeff Parker.
Épisodes 148 & 149 (illustrations de
Declan Shalvey) - L'équipe des Thunderbolts se trouve également aspirée par les événements provoqués par Daredevil dans Shadowland. Luke Cage profite d'une promenade nocturne dans New York et ses pas l'amènent devant Lacy Kimbro, un mendiant aveugle de sa connaissance. Ce dernier lui explique que Hell's Kitchen (un quartier populaire de New York) est infesté de ninjas qui ont capturé plusieurs civils et son fils, policier ayant essayé de venir en aide aux captifs. Luke Cage n'hésite pas un seul instant : il convoque les Thunderbolts (Juggernaut, Ghost, Mach-V, Crossbones, Moonstone, Songbird et Fixer) pour l'aider à débiter du super-ninja.
Épisodes 150 (numéro double) et 151 (illustrations de Kev Walker) - Luke Cage s'est forgé sa conviction : les criminels qu'il encadre ne changeront jamais, il perd son temps. Toutefois pour ne pas plomber le programme de Thunderbolts, il accepte de mener l'équipe lors du test d'évaluation effectué par Thor, Iron Man et Super Solider (Steve Rogers). Ça tombe bien, Ghost a trouvé comment profiter de ce test pour s'évader avec Juggernaut et Crossbones. Dans le dernier épisode, Karla Sofen (Moonstone) provoque Ghost qui lui raconte comment il est devenu ce qu'il est.
Les épisodes se suivent et
Jeff Parker semble capable de tourner toutes les contraintes à son avantage, même un événement éditorial encombrant comme "Shadowland". Alors qu'il doit se taper une armée de ninjas sans personnalité qui ne servent que de chair à canon, il les utilise pour que les Thunderbolts puissent se lâcher sur un ennemi déjà mort. L'indigence de ces ennemis anonymes permet de les utiliser comme vermine juste bonne à être éradiquée. Juggernaut fonce dans le tas, Moonstone se tape un dragon et Crossbones abuse du lance-flamme. Pas de pitié pour cette main d'oeuvre de pacotille. Juste avant la mission, Crossbones rappelle aux autres prisonniers que personne ne peut se moquer de lui impunément, avec l'aide originale de Juggernaut.
Après ce gros défouloir sans pitié,
Jeff Parker fait encore plus fort lors de la visite d'inspection des Avengers originels. Il envoie son équipe dans un monde déconcertant et Luke Cage fait preuve de politesse face à une grenouille singulière. Gunna a droit à un petit moment sauvage face à Thor. Ghost retrouve une forme de légitimité face à Iron Man. Loin d'être un simple épisode anniversaire prétexte à un combat étiré, ce numéro 150 permet de développer les personnalités des uns et des autres (pendant une série de combats bien brutaux quand même, le lecteur a le beurre et l'argent du beurre). Pour le dernier épisode,
Jeff Parker ose évoquer les origines de Ghost (sujet tabou jusque là) avec une histoire un peu convenue qui pourtant donne une personnalité et des motivations originales et crédibles à ce personnage insaisissable.
Les 2 premiers épisodes sont illustrés par
Declan Shalvey dans un style s'approchant de celui de Grabriel Hardman, réaliste avec un encrage appuyé, et l'utilisation de quelques trames sans en abuser. Cela donne un résultat sombre et rugueux qui s'adapte bien à l'intrigue, même s'il manque de finesse.
Pour les 2 autres épisodes, le lecteur retrouve l'artiste attitré de la série pour ces personnages un peu caricaturaux qui en imposent par leur présence. Gunna (la troll) fait peur par sa sauvagerie, Marko impressionne par ses traits burinés, Thor est majestueux et puissant comme il se doit. Seule l'armure d'Iron Man n'apparaît pas complètement raccord avec sa version dans propre série. La petite touche cartoon sur les visages permet d'accentuer les émotions exprimées ce qui renforce d'autant la description des épreuves de Ghost avant sa transformation.
La synthèse des 150 épisodes précédents dans "Thunderbolts saga" a bien du mal à retranscrire ne serait-ce que les principaux événements. Elle se lit plus comme une liste de faits divers, malgré l'astuce de les faire présenter des 2 points de vue de Moonstone et Songbird.
Encore une fois, l'équipe artistique des Thunderbolts produit une excellente série B qui se lit avec plaisir, à la fois pour les personnalités tordues des supercriminels, et pour leurs coups dans le dos.
Jeff Parker continue d'encadrer ces repris de justice dans Violent Rejection (épisodes 152 à 157).