Ça ne me passera pas. Il n´y a rien à faire, ça ne passe pas… Ça ne me passera jamais. Il n´y a plus que les anges qui passent. Et ils grimacent comme de ridicules démons. Ils tirent la langue, les diablotins, ils s'agrippent aux cheveux, déchirent le visage de leurs jolies petites mains blanches, de leurs ongles si fins ; ils crachent promptement à la figure ; ils persécutent, ils martyrisent, jouent à cache-cache entre eux, font des culbutes célestes, miment les pirouettes du destin et rigolent en me montrant du doigt. Ils n'arrêtent pas de rigoler et de chuchoter perversement mon nom. […] Ça ne me passe pas. Mais je ne sais même plus de quoi il s´agit. Je sais que je n'arrête pas de vomir de la bile, du sang, de l'eau, des liquides, toutes sortes de liquides. Je me vide. Mais de quoi ? J’expulse.
Je voudrais te raconter tes funérailles. Ne faisons-nous pas tous le rêve, enfant, d´assister à nos propres funérailles ? Et n´étais-tu pas enfant jusqu´à la fin ? Ris ! oh, toi avec qui on a si souvent ri en planifiant notre mort respective…