Je jette un œil dans la chambre de ma fille pour vérifier que tout va bien. Toutes les mères font ça , même les bourrées. La petite Kimi qui a passé cinq heures toute seule dans le noir , est en pleurs. Foutue gamine , toujours à pleurnicher.
Je m'énerve. J'attrape un oreiller et je l'écrase sur son visage. Je ne veux pas la tuer . Juste qu'elle la ferme. Et j'y parviens. La fillette ne pleure plus.
P139
C'est quasiment mot pour mot ce que nous a dit le maire < Bordel , qu'Est-ce qu'ils foutent ces deux plantons depuis quatre mois ? > Si vous avez quelque chose à redire à sa décision , je vous invitent à le faire savoir auprès de la direction des service de police.
P78
Je ne sais pas si tu me raconte des salades , lui ai-je lancé , ou si tu fais de la rétention d'informations. En tout cas , tes excuses me font le même effet qu'un type qui retrouverait sa femme un bouquet de fleurs à main après s'être envoyé en l'air avec sa secrétaire tout l'après -midi.
Les flics m'ont retrouvée inconsciente , étendue sur le sol dans une marre de vomi. Ivre morte. Je ne feignais pas. Mon taux d'alcoolémie était trois fois supérieur à la limite légale. Ils m'ont emmenée à l'hôpital. Quand j'ai repris mes esprits , on m'a annoncé la mort de Cynthia et j'ai fondu en larmes.
Les yeux vitreux et le visage bouffi , son sac bourré de Percocet à ses pieds. Puis il m'a dit qu'il était désolé. Qu'en effet il avait un peu augmenté les doses mais qu'il gérait. Qu'une fois ses pieds rétablis il se remettrait a l'Advil. Bref , il est dans le déni le plus total. A vrai dire , je suis carrément désemparée.
P 68
Il a pris la photo des jeunes mariés et contemplé longuement celle qui avait été son épouse durant cinquante années moins neufs jours.
j'ai grandi dans un milieu où l'homosexualité est perçue comme diabolique. Sachant que je n'aurais jamais été acceptée telle que je suis , j'ai choisi de dissimuler ma vraie nature et je me suis mariée.
- Alors inspecteur, vous aviez une question ?
- ouaip. J’aime beaucoup sa petite robe de soirée blanche. Qui en est le créateur ?
- Il s’agit d’une combinaison de protection en Tyvek, a répondu Dryden sans l’esquisse d’un sourire. Frabriquée par la firme DuPont.
- Parle-moi de la combinaison, ai-je demandé.
Dryden m’a lorgné par-dessus ses lunettes, ce qui revenait chez lui à me tancer en silence pour avoir osé l’interrompre avant la fin de son exposé. Il s’est raclé la gorge et a continué :
- L’intérieur de la bouche est lacéré, la langue et le palais contusionnés, les lèvres présentent des entailles récentes, plusieurs dents ont été cassées ou fendues récemment, et la mâchoire est disloquée. Tout porte à croire que la victime a été torturée pendant plusieurs jours avant de mourir. D’autres indices me laissent également penser que son décès est intervenu ailleurs, et que le corps a été transporté ici post mortem.
Pause.
- La victime est apparemment morte par asphyxie. Heure du décès : entre 1 et 3 heures du matin, nous a indiqué Dryden sans l’ombre d’un préambule. On l’a préalablement bâillonnée avec du ruban adhésif, et les ecchymoses aux poignets indiquent qu’elle a été attachée – par des menottes ou autres.