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3,55

sur 293 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je suis tombé sur 1983, il était dans ma pal. Et puis je me suis aperçu qu'il faisait partie d'une saga de quatre tomes. J'ai donc commencé par le premier 1974, pour me plonger dans l'atmosphère.

Et bien, disons que pour une plongée, c'est une plongée en eau profonde, froide et déstabilisante.
Je suis à la fois admirative et outrée. Ce n'est plus un métier d'être journaliste, c'est un combat… Contre le pouvoir, l'argent et la monstruosité… Mon Dieu quelle horreur !

Je suis impatiente de lire la suite et à la fois effrayée d'en savoir plus…

Extrait :

Le public britannique a la vérité qu'il mérite.
Et j'avais eu la mienne. 

Bonne lecture !
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Le choix de Jérôme pour Collectif Polar
L'un des grands du roman noir actuel. David a entamé son oeuvre part un quartet coup de poing, The red riding quartet. Une série autour de l'étrangleur du Yorkshire qui, d'entrée, a tout bousculé.
La forme, le style, le fond, fracasse tout. le lecteur est bousculé, étouffé, essoufflé, comme les personnages. Pas le temps de respirer, la narration emprunte différentes voies, utilise différentes formes, le style ne cherche pas à nous épargner, à nous mettre à l'aise. Peace ose tout et c'est pour moi, l'un des auteurs les plus marquants de ma vie de lecteur. Il a renouvelé un genre, l'a explosé, pour le remodeler, l'amener à lui. Un auteur inclassable, d'une grande noirceur incontestablement, d'un talent fou.
A ne pas mettre entre toute les mains mais qu'il faut lire (quoi, je me contredis ?) !
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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La vérité sous forme de mensonge, le mensonge sous la forme de la vérité, voilà ce que j'ai écrit.
Ça faisait longtemps que j'entendais parler de la quadrilogie le quatuor du Yorkshire de David Peace. Un ami m'a dit « c'est très dur et ça te fais te poser des questions ». Après quelques années de lectures de polars, il était évident que je devais découvrir cet auteur. J'ai tenu entre mes mains un polar époustouflant, ultra violent, dur, impitoyable, avec un personnage central unique, narrateur de cette histoire, et qui nous fait plonger parmi les autres protagonistes.
Pourquoi ce polar est différent ? parce que tous ses aspects sont tous aussi travaillés et efficaces les uns que les autres et surtout parce que cette histoire est intemporelle.
Parlons du décor. Nous sommes en décembre 1974. le climat politique britannique est très sombre. L'IRA terrorise l'Angleterre, les prix flambent, la misère s'installe définitivement parmi la population des mineurs. Il fait froid, humide, sombre. le roman se termine le 24 décembre 1974, je l'ai terminé exactement 44 ans plus tard alors que les prix flambent, que le peuple tente de se soulever contre une misère grandissante parmi les moins riches.
Parlons de la trame de l'histoire. Une petite fille de 10 ans est enlevée, torturée, violée et assassinée. Un journaliste, Edward Dunford, remonte la piste de deux autres fillettes assassinées dans la même région. Petit à petit, les médias effacent ces petites victimes au profit du sport et des articles économiques. Edward, lui, ne renoncera à aucun prix.
Dans quel monde nous vivons.
On massacrait des enfants et tout le monde s'en foutait.
Mais, par-dessus tout ça, Peace dénonce aussi la vénalité, la corruption, la cupidité et, dans une scène fantastique, l'extorsion d'aveux lors d'un interrogatoire totalement illégal par des policiers. Alors, oui, tout cela reste de la fiction officiellement, mais cela nous amène à nous interroger sur les présumés coupables qu'on nous sert à longueur d'année dans les médias, quand on voit les agissements de certains représentants des forces de l'ordre et, parfois, leurs mises en examen.
Pour la première fois, mes prières ne furent pas pour moi, mais pour tous les autres, et je priais pour que toutes les choses qui étaient dans tous mes carnets, sur toutes ces bandes, dans toutes les enveloppes et les sacs qui se trouvaient dans ma chambre, pour que rien de tout ça ne soit vrai, pour que les morts soient vivants et les disparus retrouvés, et pour que toutes ces vies puissent être revécues.
En lisant Peace, nous perdons peut-être nos dernières illusions.
Ce qui est certain c'est qu'après l'avoir lu, on se dira qu'on n'avait jamais vraiment lu de polar et que tous les autres perdent de leur saveur.
Je ne lirai pas les trois autres en suivant, voulant savourer cette plume précise, brutale aussi, sans fards, je l'étalerai sur l'an prochain, me refaisant un petit shoot de Peace de temps en temps, histoire de me rappeler pourquoi le Noir est ma couleur littéraire de prédilection.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Eddie Dunford, « correspondant pour les affaires criminelles dans le Nord » à l'Evening Post, se voit chargé par son rédac' chef d'assister Jack Whitehead, « reporter criminel de l'année », pour couvrir l'assassinat d'une fillette retrouvée violée et torturée. Mais lui, jeune et naïf, cherche la vérité, alors que « les gens n'ont que la vérité qu'ils méritent ». Et il ne tardera pas à s'en apercevoir, au fil d'une descente aux enfers qui lui arrachera des larmes de rage, d'impuissance et de chagrin devant l'impensable putain de corruption et de pourriture qui gangrène l'Angleterre des 70's jusqu'à l'os : police qui incendie des camps de gitans, torture et tabasse de pauvres hères pour pouvoir désigner des coupables à une presse servile dont les plus prestigieux éléments, au courant des secrets, continuent d'écrire les mensonges officiels. Pour les autres, les rares qui, comme Eddie, s'accrocheraient un peu trop à la vérité, c'est la mort - accidentelle, bien sûr - qui les attend si jamais les menaces, les coups, les passages à tabac ne suffisent pas. Une police qui fait ce qu'elle veut (« C'est le Nord. On fait ce qu'on veut ! »), tant qu'elle couvre les crimes et délires d'entrepreneurs et d'élus véreux qui n'ont qu'une motivation : « cet argent. Toujours ce putain d'argent. »
En suivant Eddie Dunford, hanté par les images de fillettes disparues, retrouvées violées, torturées et étranglées, auxquelles s'ajouteront bientôt tous les morts qui finiront par jalonner son chemin de croix, le lecteur s'enfonce dans une atmosphère de plus en plus sombre et poisseuse et découvre l'envers du décor, porté par l'écriture radicale et quasi hypnotique de Peace. Les USA ont Ellroy, la Grande-Bretagne a eu Ted Lewis, Robin Cook et David Peace. Qui écrit comme pour décaper l'histoire de son pays de toute cette crasse de mensonges et d'horreurs, de pourriture et de corruption. On en ressort sonné, lessivé, comme passé sous un rouleau compresseur.
Quant à la France, il n'y a aucune raison pour que le système ne soit pas le même. Et pourtant, on attend toujours. Mais un tel auteur serait-il ne serait-ce qu'édité, de nos jours ? Aurait-il au moins l'occasion de percer la chape de plomb du système politico-médiatique ? Poser la question, c'est certainement y répondre. Après tout, « les gens ont la vérité qu'ils méritent ».
En attendant, choisissez la pilule rouge, lisez Peace.
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Il y a une façon d'écrire que je trouve séduisante. Une langue libérée, en accord avec la noirceur de l'intrigue, des lieux aussi. Elle donne un rythme à la lecture, les 330 pages sont vite lues.
1974 : on comprend que l'Angleterre est en plein bouleversement et ce n'est pas forcément dans le bon sens. L'auteur dépeint un nord pauvre en retard de développement, dominé par un sud riche et conquérant.
Le problème du roman est que la fin s'embrouille comme si l'auteur n'avait su conclure.
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Chef d'oeuvre radical 1 : de quoi le meurtre de fillettes est-il le nom ?

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/08/27/note-de-lecture-1974-1977-1980-1983-le-quatuor-du-yorkshire-david-peace/
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Yorkshire, 1974. Remarquable plongée dans un univers où l'on fume et boit sans complexe, où les machines à écrire crépitent, les téléphones sont assourdissants, où la misogynie est naturelle et la corruption évidente.
Description noire et sans concession d'une société qui a bien difficile à distinguer le bien du mal.
Le narrateur, Eddie, n'est pas vraiment un héros: journaliste surnommé Scoop (et l'ironie n'est pas loin), avec une addiction au sexe, aux pintes et aux injures, est ballotté d'un fait divers à l'autre, incapable d'additionner 1 et 1. Il aimerait "être" et n'a pas la testostérone nécessaire pour "devenir" quelqu'un.
Les faits divers, sombres, glauques, s'enchaînent, allant de disparitions d'enfants aux magouilles immobilières en passant par le rugby et le foot. Cet univers m'a rappelé la série Life on Mars de la BBC, 2006; d'ailleurs David Bowie est très présent dans les nombreuses références musicales du roman.
Bref, 1974 est le premier volume d'une fresque fascinante qui ne me laisse qu'une option: lire la suite (1977, 1980, 1983).
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Un thriller envoutant, un écriture hachée qui retraduit une atmosphère de tension et de malaise. Un livre que l'on "avale".
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Un léger vague à l'âme ? Une petite dépression ? Alors passez votre chemin car 1974 de David Peace n'est pas pour vous ! Un roman qui donne enfin un peu de sens au slogan débile « plus noir que noir ».

David Peace c'est un peu le James Ellroy britannique avec la mythologie du rêve américain en moins et la déliquescence d'un pays ravagé par une crise sociale et économique sans précédent, en plus. Avec 1974, l'écrivain entame une tétralogie qu'il bâtit sur les terres du Yorkshire, dans les régions de Leeds, Sheffield et Manchester, terreau ouvrier au nord de la Grande Bretagne.

En décembre 1974, c'est la disparition d'une jeune fillette, qui va permettre au jeune journaliste Edward Dunford de se propulser sur les devants de la scène médiatique. Une affaire en or ! Mais la concurrence est sérieuse et c'est en fouinant dans les entrailles des archives journalistiques que le jeune Eddie va mettre à jour toute une série de disparitions non élucidées. Une enquête éprouvante, pour ce jeune homme torturé qui va s'impliquer au delà de l'imaginable pour mettre à jour les carences d'une police complètement gangrénée par la corruption qui se soucie d'avantage de ses intérêts que de protéger ses concitoyens.

Au volant la vieille Viva de son père récemment décédé, Eddie Dunford sillonnera la région pour dénicher les indices qui le conduiront vers cette terrible vérité qui ne pourra que le détruire. Sur sa route il croisera des petites frappes, des mères désespérées et des promoteurs véreux, acoquinées aux forces de l'ordre, plus occupées à brûler des camps de gitans, tabasser des membres de communautés pakistanaises ou jamaïcaines que d'identifier le terrible pédophile qui sévit dans le Yokshire.

Il faudra dompter l'écriture de David Peace pour arriver au bout de l'ouvrage. Phrases courtes, hachées, répétitives qui donnent un rythme sauvage, presque hallucinatoire au récit. Il faudra également surmonter l'horreur des différents tableaux que dépeints l'auteur pour se rendre compte qu'il s'agit d'un plaidoyer pour les laisser pour compte d'une société qui subit déjà les prémices d'un libéralisme effréné que Margaret Tatcher s'apprête à mettre en place. C'est dans ce monde où la valeur humaine n'a plus de prix et où le mot d'ordre est « délocalisation » que des monstres pédophiles et des violeurs prendront leurs aises au coeur d'une région où les valeurs sociales n'ont désormais plus leur place.

A préciser que dans une partie de sa tétralogie, l'auteur qui est natif du Yorkshire, se base sur des faits réels comme l'odyssée sanglante de Peter Sutcliffe, surnommé l'éventreur du Yorkshire.

Un roman foisonnant luxuriant qui vous prendra aux trippes si vous parvenez à la maîtriser ce qui est loin d'être aisé. Un ouvrage qui se mérite, tout comme les derniers grands chefs-d'oeuvre de la littérature policière ! Car il ne faut pas se leurrer, David Peace est un génie de l'écriture. Allez vous perdre dans les contrées du Yorkshire. En reviendrez-vous sans en être ébranlé ? J'ai déjà une idée de la réponse.
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MAELSTROM INTENABLE
Je te propose une clef : s'imprégner de la biographie de l'auteur avant d'ouvrir ce bouquin.

En effet, l'oeuvre de David Peace est marquée au fer rouge par son vécu (article en anglais : ici). 1974 est le premier roman du quartet « The Red Riding » (avec 1977, 1980 et 1983).

Edward Dunford est « Correspondant pour les affaires criminelles dans le Nord » dans un canard local du Yorkshire avec son collègue et meilleur ennemi Jack Whitehead. Une jeune fille est assassinée dans des conditions horribles et Edward ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec deux précédentes affaires. Tout va s'accélérer quand Gannon, son confrère, va lui remettre des documents compromettants avant de clampser. Son enquête va le mener jusqu'au tréfonds de la corruption dans un déchainement de violence.

Lecteur attentif n'attend surtout pas une description détaillée des personnages, des lieux, des situations.
... la suite sur http://bobpolarexpress.over-blog.com/2014/01/je-vous-propose-une-clef-s%E2%80%99impr%C3%A9gner-de-la-biographie-de-l%E2%80%99auteur-avant-d%E2%80%99ouvrir-ce-bouquin.-en-effet-l%E2%80%99%C5%93uvre-de-david-pea
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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