Si on devait coller une chanson sur ce roman, ce ne serait sûrement pas "Love is in the air" de
Paul Young ou "All you need is love" des Beatles, mais bien "Paint it black" et "Sympathy for the devil" des Rolling Stones parce qu'on ne nage pas vraiment dans l'allégresse et les Bisounours !
Oui, qui dit roman noir anglais dit aussi chanteurs anglais. Of course. Restons dans le ton.
Edward Dunford est un jeune journaliste et pour être plus précise, c'est LE nouveau reporter criminel à l'Evening Post, dans la région de Leeds.
Débutant, pas encore au fait de tout ce qui s'est passé dans cette région, pas toujours très futé, un peu borné, mal poli, bref, le genre de personnage pour qui je n'ai eu aucune sympathie.
Quand je vous disait qu'on était dans du sombre, je ne plaisantais pas. d'entrée de jeu, on commence fort : la jeune Clare Kemplay vient de disparaître sur le chemin de l'école. Son cadavre sera retrouvé dans une tranchée sur un chantier. Avant elle, il y a eu Jeanette Garland et Susan Ridyard en 1969 et en 1972.
Ceci est un roman noir, le premier de la quadrilogie "Red Riding Quartet".
Pendant ses petites investigations, Edward va déterrer des choses qui auraient mieux fait de rester enterrées car certaines personnes n'aiment pas que l'on vienne fourrer son nez de journaleux dans leurs petites magouilles en tout genre.
Ceci devait être un grand moment de lecture et le résultat est que je suis mitigée.
J'ai aimé le portrait au vitriol de cette Angleterre raciste au possible, de ces flics corrompus jusqu'à la moelle et qui utilisent des méthodes ressemblant plus à de la torture qu'à des interrogatoires en présence de votre avocat.
La scène de l'attaque du camp des gitans par des flics est horrible à souhait et on en tremble de dégoût devant cette injustice et cette violence gratuite dont font preuve les flics véreux. À ce niveau là, on est gâté.
Ce qui m'a déplu dans ce roman, c'est le style littéraire constitué de phrases très courtes qui donne l'impression d'un texte décousu dû à cette brièveté, sans parler des dialogues qui sont dépouillé de tout.
Aucun détail dans ce que font les personnages durant leur conversation, c'est nu, c'est chiant, on perd le fil de « qui parle » et j'ai détesté le fait qu'Edward, narrateur, nous balance des multitudes de "je dis :" avant sa réponse.
De plus, Edward est un couillon, il n'a rien dans les tripes, il se fait tabasser sans rendre un seul coup (enfin, presque) et il est d'une vulgarité et d'une violence dans ses paroles… Je l'ai détesté.
Entre nous, si j'avais eu 5 cents à chaque fois qu'il a prononcé le mot de Cambronne, je serais en train de vous écrire d'une villa aux Maldives !
Tout ça mis ensemble durant presque 400 pages, et bien, c'est usant et épuisant. L'auteur aurait dû les utiliser à bon escient. Et je ne vous parle même pas des incessants rappel de son père, décédé en début de roman, avec les 36.000 "la montre de mon père".
Quant au final, il est "trop"… trop de sang, trop de gore, trop de tabassages, trop d'horreur, le cortège est tellement "trop" que je l'ai lu comme dans un état second, la tête déjà ailleurs. C'est violent ad nauseam.
Un roman noir à la fois répulsif et attractif puisque je n'ai pas stoppé ma lecture.
Malgré cet avis en demi-teinte (ou demi-pinte), je poursuivrai ma tétralogie parce que, hormis ce style d'écriture merdique, le reste était sombre à souhait. Un vrai noir de chez noir.
Edward Dunford… J'espère ne plus suivre ce personnage étrange, mal dans sa peau, qui est devenu une créature fort sombre sur la fin, comme s'il avait tout peint en noir…
♫ I wanna see it painted black, painted black
♪ Black as night, black as coal ♪
♪ I wanna see the sun, blotted out from the sky ♫
♫ I wanna see it painted, painted, painted, painted black ♪
♪ Pleased to meet you hope you guess my name. Oh yeah ♪
♪ Ah what's puzzling you is the nature of my game. Oh yeah ♫
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