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4,09

sur 203 notes
J'ai toujours adoré les livres à l'ambiance gothique, mystérieuse et étrange. Cette trilogie m'a donc tout de suite attirée, même si elle est restée plus de deux ans dans ma PAL! Comme quoi il faut parfois attendre le bon moment...

Et c'est une très belle découverte que j'ai faite! le style est original, clair, facile à lire tout en ayant ce je-ne-sais-quoi qui sort de l'ordinaire. Nous découvrons tout un univers peuplé de personnages tous plus étranges les uns que les autres, avec leurs codes, leurs règles, leurs fonctionnement propres. Chaque chapitre est consacré à un personnage, j'aime ce style de narration. Certains personnages raisonnent plus dans mon esprit, me donnent vraiment envie de les connaitre. Ce premier volume m'a vraiment fait penser à la BD "Monsieur Noir", cela m'a aidé à accrocher directement à l'univers proposé par l'auteur.

Vite vite la suite!
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Titus d'Enfer.. Ou le bouquin super difficile à commenter.. parce que oui et en même temps non, mais oui quand même pour plein de trucs...

Je vais commencer par le pitch, et je réfléchi deux secondes, évitons le spoile.. et tu te rends compte que ça va être facile, parce que au final il ne se passe pas grand chose, deux trois trucs en fait.. même si des gros trucs... bon.

Donc là en fait dans ce livre on est au château de Gormenghast, dans ce château vit une famille et ses serviteurs, tous complètement secoués ( et le mot est faible ) et emprisonnés dans des rituels sans âges, si vieux qu'on a oublié à quoi ça servait, voir même si ça a servit un jour à un truc... L'histoire commence le jour de la naissance de Titus, l'héritier mâle du comte de Gormenghast Lord Tombal. Ce même jour, Finelame un marmiton/commis de cuisine se sauve voulant prendre l'air, il va tomber sur Craclosse le major d'homme personnel de monsieur le comte... Et ça va mettre des trucs en route dans cet immobilisme confit de tradition et de folie...

Et en fait ce bouquin m'a fait penser à plein de trucs.. plein de choses et m'a amené autant de manque que d'overdose, de lassitude que de plaisir. Un plaisir parfois jubilatoire, cette virée aux cuisines en ce jour de naissance, est juste jubilatoire..Tout autan que le sacre de Titus... ^^

Déjà il faut prendre en compte que le personnage principal c'est le château.. Un château de dingue, gothique en ruine, accumulation de tout, se fondant dans les rêves les plus abstrait, sans limites.. labyrinthe merveilleux plein de coin de recoin de pièces, toutes aussi inutiles qu'aberrantes ( dans le bon sens de terme.. sais pas si ça existe ^^)
Comme les bouquins illustrés pour gosses présentant en coupe, un château, un manoir de sorcière ou un galion espagnol.. vous savez avec les dessins plein de détails parfois humoristiques et les flèches avec les annotations.. là c'est ça sauf que c'est à l'écrit.. mais c'est tout à fait ça. C'est très chouette... Ce château est juste merveilleux, j'ai adoré le découvrir, j'adorerais m'y perdre, l'adulte redevant explorateur à la recherche de trésor..

Ce gothique sombre, noir, absurde, iconoclaste de bêtise, de folie, oscillant toujours, et je me demande pourquoi Burton n'a jamais fait de film de ce livre, alors qu'il y a puisé (pour pas dire autre chose) tant d'inspiration, et cela est certain.... le même univers, la même folie, la même esthétique vraiment...

Seulement je me suis demandé pourquoi j'ai fait l'erreur de ne pas attendre et m'offrir la version illustrée par l'auteur .. Peake est un très bon illustrateur, il n'y a qu'à voir pour s'en rendre compte son "Lettre d'un oncle perdu " (le seul livre que j'avais lu de lui)..
Peut-être parce que le bouquin était en Vo et ça m'a fait un peu peur...
Et en même temps, ce ne sont que des dessins de note, de travail.

Et là où d'habitude il lui aurait fallu un dessin ( dans les lettres), il sombre dans une énumération de dingue ( pour plein de trucs.. d'où parfois mon indigestion voir mon overdose ).. Ce livre se prête tellement à l'illustration que s'en est presque fou... Comme il se prête aussi bien à l'écriture, car si à bien des moments les choses sont terriblement concrètes et que l'image arrive mais en même temps terriblement nébuleuses sur les bords qu'elles enflamment l'imagination.. je dois reconnaître que la mienne aime bien qu'on lui lâche la bride, et avec ce château, mon imagination a couru plongé et s'en est pris une sacrée tranche...

Seulement même si le décor est merveilleux fastueux, vivant et magique, les ombres qui le peuple c'est autre choses.. les personnage de la piece qui se joue en ces murs... et je me les repasse tous dans ma tête pour voir si quelqu'un ou quelqu'une surgissent.. et en fait non, on les regarde et de nouveau le mot illustration vient me marquer l'esprit. Oui on les regarde comme une illustration amusante, des personnages enfermés dans leur conte, leur désir, dans leur rituel, leur folie et leur absurdité.. Il ne sont au final rien que des pantins, oubliés de tous et d'eux même... errant dans les dédale d'un château prison et régit à ses loi.. marionnette que l'auteur fait évoluer dans ce décor grandiose...
Et les marionnettes ne m'ont jamais amené rien d'autre que des sourires, des: "forcements", des: "of course, faut bien faire avancer la trame narrative" (même si c'est d'un micron), ou des: "y sont quand même bien tous tapé du casque..."
On a un peu pitié d'eux, ou pour eux...Pauvre Fuschia.

Je pense continuer cette trilogie, peut-être pas en français, je me suis posée sincèrement la question parfois de "comment il avait écrit ça à la base"... et je suis très curieuse quand aux dessins préparatoire de Peake... donc oui, mais y va y avoir des frais à faire.. et je soupire.

P.S: Éditeurs, arrêtez de nous foutre des intro qui raconte de long en large le livre, mettez les à la fin, au cas où le lecteur ai envie d'approfondir sa lecture.. C'est une chose que je supporte de moins en moins et qui me donne envie de lancer des grenades. Je ne les lis jamais au début d'ailleurs ( même si je les lis.. après) et à chaque fois je me dis heureusement.. où comment gâcher un bouquin, un plaisir de lecture et de découverte...
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C'est une plume sensationnelle que je viens de découvrir. Je remercie Babelio et les éditions Christian Bourgois pour m'avoir permis de découvrir le premier tome du cycle de Gormenghast, de Mervyn Peake.

L'auteur fut un artiste, illustrateur, notamment, et cela saute aux yeux dans son écriture imagée où chaque détail est écrit comme un dessin.
Dès les premières pages, l'ambiance est posée : gothique, surréaliste, enivrante.

Les personnages du château de Gormenghast apparaissent chacun à leur tour, affichant leur personnalité, leurs sentiments, dans un décor fait de multiples pièces imprégnées d'une atmosphère propre.
La scène nous faisant entrer dans la cuisine est hallucinante, avec en chef d'orchestre l'exubérant Lenflure, le chef cuisinier. Vu des yeux de l'austère majordome Craclosse, le spectacle est dément, grossier.
Puis le lecteur se laisse emmener dans les dédales du château, jusqu'à l'arrivée du soixante-dix-septième comte d'Enfer : Titus.

Le nouveau-né enflamme les passions, suscite toutes sortes d'attentes ou de craintes. Ainsi, sa soeur, la jeune Fuschia, est bouleversée. Son caractère solitaire et contemplatif est mis à mal par l'excitation ressentie dans chaque pierre entourant son monde froid et sécurisé.
Les parents de Titus, eux, témoignent une indifférence distante avec le successeur. le comte ne pensant qu'à la bonne tenue des rites ancestraux et la comtesse préférant dialoguer avec ses oiseaux ou se promener dans la marée immaculée de ses innombrables chats blancs.

Finelame, lui, profite de l'occasion pour manipuler son monde. Vif d'esprit et opportuniste, il est celui qui attisera les flammes afin d'obtenir une place de choix dans la maisonnée d'Enfer.


Le récit est imprégné d'une forte couleur terne, présente quasiment dans chaque mot. La tristesse et la mélancolie se ruent à chaque lever de lune ou de coucher de soleil. Non seulement les pierres du château, mais aussi les arbres et les humains se dessinent sous des silhouettes blafardes et détachées de la réalité. Seules quelques exceptions amènent du loufoque dans ce paysage morne.
Et pourtant la tension monte au fil des pages jusqu'à atteindre un paroxysme aux répercussions désastreuses. La santé mentale des habitants du château étant déjà à la lisière de la folie dans la première moitié du roman, la suite va encore exacerber les troubles de chacun.

Je regrette une certaine redondance dans les descriptions, bien que celles-ci ne soient rarement répétitives. Mais l'ennui pointe de temps à autre, alors que l'auteur se perd une énième fois dans la contemplation du paysage. L'ambiance est en grande partie magnifiquement mis en image à travers les mots, mais le récit est trop souvent alourdi et certains passages sont très longs voire ennuyeux.
Le pire étant la manie de certains personnages à répéter les mêmes tics tous plus irritants les uns que les autres (la plaintive Nannie Glu, le docteur Salprune avec ses rires intempestifs et sa soeur répétant chaque question, ou encore les jumelles Cora et Clarice, uniquement tournées vers elles-mêmes).

Cependant, la fascination l'emporte devant ce théâtre bizarre occupé par des individus assez incroyables évoluant dans ce château hors de l'espace-temps.
Bien que les nombreuses divagations ne nous permettent pas d'appréhender suffisamment chaque recoin, les éléments fournis permettent d'imaginer d'autres possibles dans cet univers confiné (le dehors, pratiquement inconnu, a lui aussi son importance).
Les descriptions sont marquantes et riches d'une palette de toute beauté. J'ai rarement lu un tableau si vivant, pourtant coloré de nuances pâles.

Une oeuvre particulière que j'ai beaucoup aimé lire par de nombreux aspects et dont je ne manquerai sûrement pas la suite.
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Il y a du nouveau dans le château de Gormenghast et les couloirs ainsi que les offices bruissent de la nouvelle du grand événement : un enfant mâle, dernier rejeton de l'antique et noble lignée des Comtes d'Enfer, en tant que soixante-dix-septième du nom, est né,il a pour nom Titus et, oh surprise, possède les yeux du plus éclatant violet.

Dans un univers fantasmagorique, intemporel, grotesque, les seigneurs d'Enfer sont réduits à observer des us et coutumes qui brillent par leur absurdité. le comte est un rat de bibliothèque handicapé par une mélancolie débilitante. La comtesse, affligée d'une corpulence titanesque est entourée d'une cour digne de l'arche de Noé : à ses pieds grouillent un vivant tapis d'innombrables chats blancs et, par ses trilles, elle attire un essaim fourmillant de toutes ce que la gent ailée possède en sa diversité. La domesticité, quant à elle, prenant l'aspect d'une animalité grotesque à la DIckens est affublée des noms les plus drolatiques, jugez plutôt : Craclosse, fidèle serviteur du comte, a les jointures qui craquent comme bois vert en cheminée, le chef de cuisine bouffi de graisse se prénomme Lenflure, le cacochyme gardien du rituel répond au nom de Grisamer, alors que le jeune et maléfique arriviste de l'histoire s'appelle Finelame, et le reste à l'avenant. Chaque section est occupée par la narration des menus faits concernant un personnage, marionnette dans un théâtre de grotesques, et explicite à rebours, les actions et les apparitions du chapitre qui le précède.

Le présent roman semble avoir eu une affluence déterminante sur la fantasy anglo-saxone. L'auteur a indéniablement su créer un univers original, agrémenté par certaines ingénieuses et peu communes descriptions, et narré dans une prose délicatement humoristique. Pour ma part, je dois confesser que j'ai eu du mal à pénétrer ce monde onirique, et j'attendrais la lecture de la suite, intitulée Gormenghast, pour avoir un avis définitif.
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C'est un univers unique que nous offre ici Mervyn Peake : une impression d'étrangeté vous gagne dès les premières pages pour ne plus vous quitter. On jurerait se trouver dans une dimension close, uniquement constituée de Gormenghast, ce gigantesque amas de pierres et d'hommes. Détail frappant : le château paraît presque plus vivant que ses habitants, voués à appliquer des traditions vides de sens ou le cas échéant à combler tant bien que mal le vide de leurs existences… On a ici à faire à l'un des plus beaux bijoux de la littérature de l'imaginaire, surtout, ne vous en privez pas ! Elisa
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J'ai bien aimé ce récit énorme, à la narration éclatée ( souvent des chapitres qui se suivent dans le récit se précèdent dans l'histoire, c'est aussi tordu que l'architecture du château), aux personnages farfelus ( J'aime beaucoup Fuschia et le docteur, dandy presque trop élégant pour ce lieu décrépi, j'ai plus de mal avec Nanny, qui synthétise 3 traits que je déteste dans la réalité: la vieille dame qui parle et n'écoute jamais + la vielle dame qui se plaint sans cesse" ha mon pauvre coeur, mes pauvres os..."+ a vieille dame qui donne des surnoms idiots à tout le monde ( mon roi, mon coeur, ma furie, ma folie, ma fourbue...)
Par contre j'ai moins aimé les incursions dans le monde du dehors, finalement trop peu différent dans sa hiérarchie que celui de l'intérieur.

Mais didious, que c'est épuisant à lire, il faut une attention de tous les instants. J'ai essayé de penser à une adaptation ciné. Ca serait quasiment impossible, il y a des moments que je verrai bien en dessin animé, d'autres en jeu de marionnettes. Mais vu que le décor et son immensité jouent un rôle central dans l'histoire, ça serait quand même une tâche ardue.
La préface parlent de l'erreur qu'il y aurait à le comparer à du Kafka, et en effet, je n'ai pas eu cette sensation à la lecture, pour moi ça serait plutôt l'équivalent écrit des prisons de Piranese ( architectures démentes et personnages minuscules qui s'y perdent), parfois de Brughel ( la cuisine)
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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La préface de l'éditeur nous apprend beaucoup sur l'auteur, sa vie d'artiste réalisée avec peine, ses déboires, le traumatisme de la guerre. Il sera marqué par la pauvreté de l'Allemagne et la munificence des châteaux de Bavière. Peut-être ne faudrait-il pas se renseigner sur l'auteur avant de lire un livre, mais bon, c'est chose faite.
Titus d'Enfer est l'histoire de l'héritier du comte d'Enfer, maître de ce château immense qu'est Gormenghast, accroché à sa montagne. Quand je parle d'histoire, Titus n'est en fait que le véhicule de la narration : on le suit de sa naissance jusqu'à ses 1 an, à la disparition de son père autrement dit il n'est pas très acteur. Par contre, nous voyons dans le détail dans quel milieu il évolue, et c'est quelque chose. Ils sont tous psychotiques.
La comtesse Gertrude commande aux oiseaux, n'a aucun intérêt pour sa fille et attend de pouvoir modeler Titus comme elle l'entend. Nannie glu, la gouvernante de Titus, est aussi gâteuse que l'on puisse l'être et peu épanouie dans un monde décrépit. Que dire de la soeur de Titus, Fuschia, jeune fille qui essaye de respirer dans cette atmosphère étouffante ?
Le comte, lui, est emprisonné par les rituels et l'étiquette, le tout continuellement sous la surveillance du Bibliothécaire Grisamer chargé du rigoureux respect de la tradition. Quand ce dernier mourra dans l'incendie criminel de la bibliothèque, le comte deviendra fou mais que l'on ne s'inquiète pas, le propre fils infirme mais acariâtre de Grisamer, Brigantin, continuera de rythmer la vie du château.
Criminel ? Oui, car dans cette évocation étouffante de ce que l'on peut appeler une transposition des moeurs de la bourgeoisie et/ou de la noblesse anglaise, il y a quand même de l'action. Craclosse, l'immense et squelettique premier valet du comte, nourrit une farouche rivalité avec Abatha Lenflure, ogresque cuisiner du château. Leur duel final est un moment d'anthologie.
Mais pendant que la vieille garde de la valetaille s'oppose, un jeune marmiton échappé des cuisines, Finelame, va manipuler tout le monde pour arriver à ses fins : c'est l'incarnation de l'ambitieux. L'auteur semble fasciné par ce personnage, d'un cynisme glaçant (à votre avis, qui brûlera la bibliothèque pour devenir un héros en sauvant les gens ?). Il réussit à peu près tout, ce qui est effrayant parce que c'est le seul personnage sensé du château. Certes, le docteur Prune est assez stable psychologiquement, mais quand on voit sa soeur (Irma) ou les propres soeurs de la comtesse (Cora et Clarice,) jumelles idiotes que Finelame manipule à sa guise… Extérieurement, seule Keda, la nourrice qui viendra allaiter le petit, à l'air saine, mais elle est prise dans une terrible rivalité amoureuse entre deux hommes, qui connaîtra un dénouement sanglant quand elle retournera dans son village, incursion du romantisme dans un livre qui en est apparemment dénué. C'est impressionnant.
Les descriptions du château ne sont pas lassantes, et ne demandent pas d'être architecte pour les apprécier. On ne lit pas d'une traite car l'atmosphère est d'une limpide noirceur : on voit toute la folie de ce monde, et les éclats de poésie qui le parsèment. Mervin nous offre de superbes scènes, notamment l'incendie de la bibliothèque : excellent. de plus, quelques croquis des personnages, par l'auteur, parsèment le récit. Symboliquement, le livre s'ouvre et se referme sur le personnage de Rottcodd, le conservateur de la galerie des Brillantes Sculptures (ça, il faut lire pour comprendre), enfermant la vie des habitants de Gormenghast dans ce château, musée des psychoses humaines. Inclassable.
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Gormenghast 1-3 de Mervyn Peake est fantasy et fantastique d'un niveau unique.
L'oeuvre est trop grande pour le caractériser en quelque lignes. Mais je dirais que Gormenghast compte parmi les grandes oeuvres de fantasy.

Une caractérisation compacte de Gormenghast se trouve malheureusement seulement dans de.wikipedia sous Meryn Peake, passage Ghormenghast (une dizaine de lignes, en allemand).

Mervin Peake était Anglais, né en Chine. Pour les spécialistes de fantasy M. Peake est un auteur culte.
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Mais quelle plume !
J'achève cette lecture avec une question : comment ai-je pu passer à côté de cet auteur le pendant tant de temps alors que je m'intéresse à la fantasy depuis quelques années quand même ?
3-2-1 prêts ? Bienvenue au château de Gormenghast, ou un nouvel héritier longtemps espéré vient de naître. Il a pour nom Titus et de grands yeux violets. Quel sera son destin ? Quel peut bien être le destin d'un petit garçon dans un château si grand qu'on peut passer une vie sans s'y croiser ?
Non non, je ne dirais rien, vous le découvrirez dans ces pages. Ou peut-être pas.
Les personnages sont incroyables : Finelame, le terrible Lenflure, la comtesse aux 100 chats persans, Fushia l'adolescente délaissée.... Chacun d'entre eux nous ouvre tout un univers de conte qui aurait un peu déraillé. Voire beaucoup. Certains événements arrivent on ne sait pas, on ne saura jamais comment. Il faut l'accepter. Mais si vous êtes partant pour une course échevelée dans les couloirs du château, ce roman vous touchera droit au coeur.

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L'univers dans lequel nous plonge Mervyn Peake tient à la fois du grandiose et du sordide, à l'instar de ses personnages qui se révèlent tour à tour magnifiques et pouilleux, extraordinaires et pitoyables. Souvent laids, bizarres, ils évoluent dans une atmosphère lourde et obscure, comme si la masse du vaste domaine de Gormenghast pesait à la fois sur les héros et l'ambiance.

Qu'est-ce au juste que Gormenghast, d'ailleurs ? Plus qu'un château, c'est un monde, immense, labyrinthique, délabré, un territoire qui se suffit à lui-même, et dont les habitants n'imaginent pas qu'il existe autre chose ailleurs. La vie y est rythmée, depuis des siècles et des siècles, par les mêmes rituels, consignés dans d'innombrables ouvrages, et auxquels personne n'imagine même pouvoir déroger.
On comprend aisément dès lors le caractère morose et taciturne de la plupart des protagonistes : le respect de ces rituels, qui concernent notamment le maître des lieux : le Comte d'Enfer -Lord Tombal pour les intimes- ne laisse que peu de place à la spontanéité ou à la détente... en effet, bien que la plupart des habitants du château aient des comportements que l'on pourrait qualifier de fantaisistes, ils ne dégagent paradoxalement aucune joie de vivre, cette fantaisie étant davantage synonyme d'excentricité que de joie. Ainsi la Comtesse d'Enfer (Lady Gertrude), femme laconique au physique magistral, qui communique plus avec les oiseaux et ses centaines de chats blancs qu'avec ses propres enfants, envers lesquels elle ne semble éprouver aucune affection. Ou encore sa fille Fuschia, qui se comporte comme une sauvageonne malpropre et qui, entre autres lubies, collectionne les souches d'arbres... Et il ne s'agit là que de deux exemples parmi la galerie de personnages haut en couleur, parfois très truculents, qui peuplent ce récit.

C'est dans ce contexte que naît le fils du couple d'Enfer, le soixante-dix-septième Comte de Gormenghast : Titus. Titus est vilain, doté d'étranges yeux violets, et contrairement aux autres petits enfants, ne sourit jamais, au grand dam de sa nourrice...

"Titus d'Enfer", premier tome de cette trilogie, couvre les sept premières années de l'existence de cet illustre héritier. Il immerge le lecteur dans une ambiance baroque et ténébreuse, le familiarise avec des personnages merveilleusement décrits (physiquement comme psychologiquement). En évoquant de sombres prémonitions, l'auteur y insuffle également un avant-goût de malheur à venir, qui accentue encore davantage l'aspect maléfique et délétère de l'atmosphère qui règne sur Gormenghast.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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