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4,1

sur 199 notes
"Títus d'Enfer" de Mervyn Peake offre un huis-clos captivant dans un château gothique, peuplé de personnages hauts en couleur, et rempli de manipulations pour le pouvoir. Une véritable immersion dans un univers fantastique où la folie douce et la mélancolie des personnages ajoutent une profondeur mystérieuse. Malgré quelques longueurs vers la fin, l'expérience de lecture reste envoûtante. le château de Gormenghast, avec ses salles labyrinthiques et ses couloirs infinis, est un personnage à part entière du livre, j'ai aussi beaucoup aimé certains personnages comme Fuchia ou Finelame et j'ai hâte de lire le tome deux pour retourner dans cet univers particulier.
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Gormenghast est un incontournable de la littérature gothique : un château lointain, isolé de toute civilisation extérieure, une ambiance lugubre, des personnages tour à tour sombres, loufoques et parfois monstrueux...
Ce récit suit à la fois l'ascension de Steerpike, un jeune garçon de cuisine qui au fil des années s'élève dans la hiérarchie de Gormenghast, en manipulant et utilisant les autres habitants du château à ses fins personnelles, et l'évolution de Titus, comte de Groan, seul à ne pas être dupé par Steerpike.
L'intrigue est prenante, le suspense constamment présent, teinté parfois d'une pointe d'humour, et les personnages tous plus uniques les uns que les autres, dans leur personnalité et leur comportement.
À tous les fans de littérature gothique et à tous ceux qui aiment le fantastique et l'absurde.
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Si je connais depuis longtemps Mervyn Peake pour son travail d'illustrateur sur Alice au Pays des merveilles, ses romans restaient pour moi inconnus. Je connaissais déjà la trilogie Gormenghast par le biais d'une adaptation cinématographique (je n'en ai vu que des extraits) et parce que ma soeur aime beaucoup. Elle m'a prêté les livres il y a déjà quelques années et, ça y est, je me suis enfin lancée. Et je vous le dis d'emblée : ce premier tome est long !
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Mervyn Peake ; il ne fait aucun doute qu'il savait se servir de sa plume. En revanche, pour ce qui est de sa narration, c'est autre chose. En effet, si les descriptions sont bonnes, si les personnages sont bien décrits et très distincts les uns des autres (sauf les jumelles), Peake tourne toutefois beaucoup trop autour du pot et, du coup, le texte est très long. Titus naît au début du bouquin ; à la fin des 600 pages, tout juste un an s'est déroulé. Moi qui m'attendais à suivre Titus, à le voir grandir, c'est raté ! Cela dit, j'ai beaucoup apprécié suivre certains personnages comme Cracloss, l'intendant si maigre que, lorsqu'il marche, ses os craquent, Lady Fuschia, fille du comte et grande soeur de Titus, Leurs Excellences Cora et Clarisse, etc. Étonnamment, j'ai bien aimé Finelame alors que ce protagoniste se révèle bien vite horrible : il est charmeur, manipulateur, profondément mauvais. Toutefois, j'ai détesté le chef cuisinier que j'ai trouvé très malsain. Il y a de tout, dans les personnages imaginés par Mervyn Peake, et aucun ne peut laisser quiconque indifférent.e. Sur ce point, c'est une grande réussite d'autant plus qu'ils sont tellement bizarres que c'en est presque étrange de réussir à les apprécier.
Voilà, heureusement que les personnages sont là sinon je me serais ennuyée tout du long. Cela n'empêche pas certains passages d'être interminables mais, quand on retrouve nos héros et héroïnes préféré.es, c'est déjà un peu plus palpitant. Aussi, iels évoluent dans un univers fantasmagorique, surprenant et, pour moi, cela a ajouté une part de mystère aux personnages eux-mêmes, comme s'ils faisaient partie du château de Gormenghast.

Un premier tome en demi-teinte mais je compte bien lire la suite pour me faire un avis plus construit sur cette oeuvre.
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Le personnage principal de ce roman est le château-monde de Gormenghast, on l'explore et le parcourt sans arriver à le délimiter. On part à la rencontre de ses habitants, avec leurs émotions et leurs désirs. Tour à tour émouvant et cruel, terrifiant et poétique, tragique et pantagruélique. Très visuel et onirique.
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C'est un univers unique que nous offre ici Mervyn Peake : une impression d'étrangeté vous gagne dès les premières pages pour ne plus vous quitter. On jurerait se trouver dans une dimension close, uniquement constituée de Gormenghast, ce gigantesque amas de pierres et d'hommes. Détail frappant : le château paraît presque plus vivant que ses habitants, voués à appliquer des traditions vides de sens ou le cas échéant à combler tant bien que mal le vide de leurs existences… On a ici à faire à l'un des plus beaux bijoux de la littérature de l'imaginaire, surtout, ne vous en privez pas ! Elisa
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C'est dans le cadre d'une lecture commune avec A-Girl-From-Earth que j'ai lu ce premier tome de la trilogie de Gormenghast et je m'en félicite car, seule, sans cet engagement qui me fixait une date, je n'aurais pas été jusqu'au bout de ma lecture et j'aurais eu tort. Je me serais arrêtée après les premiers chapitres, incapable de me situer dans cet immense château, à travers cette impressionnante cuisine infernale avec ces personnages si caricaturaux que je ne cessais de confondre.

Quelques mois après, je viens de me plonger à nouveau dans ce récit très spécial et je l'ai dévoré d'un trait, sans plus m'arrêter. Désormais lire la suite devient une ptiorité . J'ai besoin de connaître le sort du bébé d'Enfer, Titus, de Fuchsia, sa soeur, de Finelame au coeur de pierre, de la Comtesse et de tous les autres personnages, bons ou mauvais, tous très étranges!
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Au pied de la montagne, au bord de la rivière, se dresse le château de Gormenghast, immense et labyrinthique, majestueux et en partie en ruine. C'est le domaine des comtes d'Enfer. Aujourd'hui est un grand jour : Titus est né, soixante-dix-septième comte d'Enfer. Gormenghast a un héritier, « l'héritier de milliers d'hectares de pierres croulantes et de vieux ciment, l'héritier de la tour des Silex et des douves stagnantes, des monts déchiquetés et du fleuve glauque […] ». L'héritier également d'une loi et de rites absurdes, dont l'origine remonte à des temps immémoriaux et la signification s'est perdue, mais qui n'en rythment pas moins la vie des habitants du château.
Dans les dédales sombres se croisent quantité de personnages : Lord Tombal, le mélancolique comte ; sa femme, Lady Gertrude, rousse, énorme, toujours entourée d'une nuée d'oiseaux ou d'un tapis de chats blancs ; Fuschia, leur fille, sombre et rêveuse, avide d'affection ; Craclosse, l'arachnéen serviteur, dévoué à son maître et à la tradition de Gormenghast ; le jovial docteur Salprune, qui doute et le cache sous ses airs mielleux ; Grisamer, le vieux docteur de la loi des comtes d'Enfer ; et aussi Lenflure, Nannie Glu, Brigantin, Irma Salprune, les jumelles Cora et Clarice… Sans oublier Finelame, personnage clé, hautes épaules et front bombé, jeune marmiton évadé des sombres cuisines du château et qui aspire à une destinée plus haute.
Se nouent entre eux des intrigues, des colères et des tendresses, des haines et des attirances, des suspicions et des alliances, qui font du château un théâtre des passions humaines. La quête de l'amour, la jalousie, la recherche de l'identité, la soif du pouvoir, le crime animent leur coeur et inspirent leurs actes culminant dans des scènes d'anthologie grandioses.
L'humour et un sens certain de la dérision enrichissent un récit qui sinon tournerait à la tragédie pure. La condition humaine a aussi ses côtés comiques. Conte, roman gothique, fantasmagorie, « Titus d'Enfer » est tout cela à la fois, et surtout autre chose : un univers singulier. Gormenghast est de pur imaginaire, il existe dans un temps et un lieu indéterminés, mais ce qui se trame dans le château est de tout temps et de tout lieu : des humains, trop humains, se débattant pour s'affirmer et exister. C'est pourquoi les personnages et l'histoire nous fascinent tant.
C'est aussi grâce à la qualité de l'écriture, flot lyrique et sensuel, dense et précis, charriant dans la tête du lecteur une litanie d'images. le style flamboyant du dessinateur anglais Mervyn Peake (1911-1968), concepteur de livres pour enfants, caricaturiste et illustrateur, ayant laissé quatre ou cinq livres, en particulier La Trilogie de Gormenghast, dont Titus d'Enfer est le premier épisode. Elle comprend également Gormenghast et Titus errant. Une oeuvre épique et poétique, ayant inspiré nombre de commentaires et d'études tant elle est riche d'interprétations. En France ses livres sont plus ou moins tombés dans l'oubli pendant vingt-cinq ans. Erreur (faute ?) réparée grâce aux éditions Phébus (encore elles), qui nous permettent découvrir un écrivain unique et un livre inoubliable.



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Titus D'Enfer est le premier tome de la trilogie de Gormenghast par l'auteur britannique Mervyn Peake (1911-1968). Ce n'est pas le genre de livre vers lequel j'ai tendance à me diriger spontanément, mais l'idée d'un peu de changement dans mes habitudes littéraires me séduit toujours. Sur le présent ouvrage, j'avais lu tout et son contraire avant d'avoir l'opportunité de l'aborder par moi-même : qu'il s'agissait de fantasy puis, finalement, qu'il n'en s'agissait pas ; que le livre était un chef d'oeuvre ou un pavé de profonde lassitude. Je me réjouissais donc de pouvoir m'en faire mon propre avis.

J'avoue avoir eu du mal avec les 150 à 200 premières pages, soit le premier quart du livre, celles-ci étant exclusivement destinées à plonger le lecteur dans l'univers de Gormenghast et de ses habitants, à l'habituer à l'existence en ce lieu étrange dont le suivi strict des traditions égraine les jours. Ce qui est, en soi, fort louable, car Dieu sait qu'il est important d'être capable de créer une véritable ambiance ; mais ici, en l'occurrence, je dirais que l'on a un peu trop tendance à tomber dans le « too much ». Tout d'abord, il y a beaucoup de descriptions, mais alors beaucoup ! A la fois poétiques et extrêmement détaillées (trop, même, à mon goût), elles ne s'émaillent çà et là que de quelques lignes de dialogue répétitifs déclamés par les personnages qui nous sont petit à petit présentés. « Répétitif », c'est le mot sur lequel je vais insister ici : car, en effet, les choses nous sont décrites et décrites encore, jusqu'à ce que la présentation physique d'untel ou untel nous soit exposées deux, trois, quatre fois de la même façon, de même que les animosités entre les personnages ou encore les petites habitudes personnelles de chacun. Mais c'est bien dans les discours que la répétition s'élève au rang de grand art, étant arrivée à me faire redouter l'arrivée de certains dialogues terriblement redondants où chaque idée est exposée au minimum deux fois, toujours en poussant à l'extrême les tics de langages auxquels sont sujet la quasi-totalité des personnages, chacun à sa façon toutefois. Autant de lourdeur a énormément gêné ma lecture, ce qui est d'autant plus regrettable que la plume, en elle-même, est plutôt belle et agréable. de même, je n'ai toujours pas compris pourquoi, dans le dernier quart du livre, une cinquantaine de pages sont soudainement écrites au présent, avant d'en revenir au passé simple jusqu'alors employé…

Passons donc à l'histoire. Comme je l'ai précédemment évoqué, celle-ci ne se lance pas d'emblée et il faut la mériter. le résumé présent sur la quatrième de couverture n'en dit d'ailleurs pas grand-chose : à Gormenghast, la vie est rythmée par les traditions. A la naissance du nouveau comte D'Enfer, cependant, les choses vont changer. Et c'est à peu près tout ce que l'on sait avant de se lancer dans l'aventure. Concrètement, on passe généralement d'une scénette à une autre, plus ou moins longue, parfois présentées selon le point de vue de différentes personnes, un peu façon « au même moment, à l'autre bout du château… », ce qui m'a d'ailleurs paru bien pensé et contribue à rythmer la lecture (voyez, je n'ai pas que du mal à en dire !)

On ne peut donc pas réellement parler de trame principale ici, mais plutôt de plusieurs histoires indépendantes à suivre : les viles intrigues de Finelame, la renaissance par l'amour de Keda, jeune femme blessée par la vie, ou encore la guerre larvée entre Craclosse et Lenflure, probablement ma préférée mais, malheureusement, pas celle qui sera traitée le plus en profondeur.

Le final, enfin, n'en est pas vraiment un, ne menant à aucune conclusion particulière et ouvrant seulement la porte au deuxième tome.

Les personnages, eux, sont comme prisonniers de leur propre froideur et peuplent des scènes absurdes (au sens kafkaïen du terme) où chacun donne l'impression de ne pas habiter le même monde que les autres, de ne guère se soucier de ceux-ci et surtout de ne pas être capable d'interagir avec eux, ce qui entraîne des conversations qui s'apparentent plus vraisemblablement à des sortes d'amoncellement de monologues déconstruits qu'à de vrais dialogues.
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Le monde d'Enfer, c'est la Tradition qui étouffe et qui n'est moteur que de frustrations et de folie. C'est dans un manoir en ruine et une famille qui tombe en poussière que le jeune Titus devra grandir...sans compter l'ombre du vindicatif Finelame qui veut être Comte à la place du Comte...
Si vous aimez l'humour noir et les calembours, un must, écrit à la même époque que le Seigneur des Anneaux qui allie le souffle épique à la satire...
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1946 : le premier volet de la trilogie qui marque le sublime aboutissement du gothique.

Publiée en 1946 (en 1974 en français), la première partie de la trilogie de Gormenghast fait comprendre au lecteur, dès ses premières pages, qu'il va vivre un moment exceptionnel.

Le roman démarre avec la naissance de Titus d'Enfer, héritier de Gormenghast - cette gigantesque et labyrinthique forteresse sans âge, d'apparence médiévale, construite au milieu du pays -, fils du mélancolique Lord Tombal et de la formidable Lady Gertrude, grande amoureuse des chats et des oiseaux, petit frère de leur énigmatique fille adolescente Fuchsia, neveu des deux tantes jumelles Cora et Clarice, et parmi un bon nombre de serviteurs plus ou moins spécialisés, parmi lesquels on compte le docteur Salprune, médecin du château, Monsieur Craclosse, majordome personnel de Lord Tombal, Nannie Glu, la vieille nurse de la noble famille, ou encore Lenflure, le monstrueux chef des non moins énormes cuisines.

Débordant d'humour noir, de descriptions subtilement horrifiantes et de grandeur gothique, ce roman proprement extraordinaire communique, tout au long de l'histoire, un sentiment d'urgence, au sein d'un environnement semblant pourtant lent et replié sur lui-même - et c'est l'une des autres merveilles de ce livre, qui a influencé tant d'écrivains majeurs de la fin du XXème siècle.

"Les vieux jouets de Fuchsia, ses livres et des coupons d'étoffe colorée s'entassaient aux quatre coins de sa chambre, au centre du second étage de l'aile ouest du château. Un lit de noyer occupait toute la longueur du mur dans lequel s'encadrait la porte. En face, les deux fenêtres triangulaires donnaient sur les remparts où, un mois sur deux, à la pleine lune, les maîtres sculpteurs des huttes d'argile venaient se promener au soleil couchant. Au-delà des remparts s'étendaient les pâturages, puis les bois d'Épines qui grimpaient le long des flancs abrupts de la montagne de Gormenghast.
Fuchsia avait couvert les murs de sa chambre d'impérieux coups de fusain. À chaque extrémité de la pièce, le plâtre du mur était resté couleur de corail. Elle n'avait fait aucun effort pour le décorer. Elle ne dessinait que dans ses moments d'exaltation, lorsqu'elle était en proie à un amour ou à une haine violente, et n'avait aucun sens des proportions. Ses dessins manquaient de subtilité, mais il émanait d'eux une vitalité extraordinaire. Ces images déchaînées transfiguraient les murs au point que les jouets et les livres qui gisaient aux quatre coins de la chambre ressemblaient à de termes monticules."

À noter la superbe préface d'André Dhôtel dans l'édition Phébus de 1998, reprise en poche en Points Seuil.
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