Si vous aimez la sf, lisez Aâma ! Si vous n'aimez pas la sf, lisez Aâma. Si vous aimez la bd peut-être avez-vous déjà lu Aâma, sinon faites le ! Si vous n'aimez pas la bd profitez de la lecture d'Aâma pour vous y mettre !
Oui, Aâma est une grande bd, doublée d'une grande oeuvre de sf et tout le monde, quelle que soient ses sensibilités, peut y trouver son compte. Commençons par le pitch : Verloc se réveille au milieu d'un cratère sans la moindre idée des événements qui l'y ont conduit, sur une planète étrangère, avec pour seul compagnon un étrange robot, en forme de singe bipède. Ce dernier lui conseille de lire son journal (celui de Verloc) afin de se remémorer les péripéties de ces derniers jours. Par la technique du flashback, nous apprenons ainsi que notre héros (en l'occurrence plutôt anti-héros) est un mec paumé, séparé de sa femme et de sa fille, qui a perdu sa boutique de livres (ce truc complètement anachronique qui n'est plus guère pratiqué, dans ces temps futuristes, que par quelques initiés) suite à une arnaque et qu'il noie sa misère dans le shia, la drogue de l'époque. Un jour il se fait ramasser par Conrad, son petit frère, qui est son antithèse, et qui lui propose, afin de s'aérer la tête, de l'accompagner dans la mission dont la chargé son employeur (une puissante compagnie), à savoir récupérer, sur la planète Ona(ji), l'Aâma, produit d'une expérience menée par une petite colonie de scientifique, dont on est sans nouvelles depuis cinq ans.
D'emblée, donc, un pitch alléchant. La mise en place de l'intrigue se fait progressivement, on a le temps de découvrir les personnages et l'univers d'Aâma. Ce dernier est, sans être au summum de l'originalité dans sa définition, extrêmement bien rendu par un dessin superbe, lui conférant une étrangeté qui le transcende et le propulse dans une dimension quasi onirique. Mais sur le papier il s'agit tout bonnement d'un futur dans lequel l'humanité a colonisé d'autres planètes, édifié de grande cités polluées dans lesquelles plus on habite haut, plus on est riche et s'est adjointe l'aide de divers auxiliaires tels que robots, implants cérébraux et améliorations génétiques diverses. De fait, l'homme augmenté est devenu une réalité. Un univers classique, déjà vu ailleurs.
Cette association classieuse entre dessin et univers constitue un magnifique écrin pour ce qui se révèle être la grande force de cette histoire, à savoir la réflexion qu'elle développe sur les rapports entre humanité et technologie. Paradoxalement, cette dernière est peu présente, visuellement parlant (les implants sont invisibles, de même que les filtres pharingiques, tout juste aperçoit-on quelques robots et vaisseaux spatiaux) mais s'avère très présente dans le discours. Notamment, elle s'incarne dans la relation entre Verloc et son frère, entre le loser et le winner (au passage, les persos sont forts bien caractérisés). Verloc est, en effet, un "genopur", il refuse les extensions technologiques, ce qui en fait, dans la réalité, une personne "en situation de handicap" mais aussi, à sa façon, un rebelle. Conrad, au contraire, vit avec son temps, et n'a aucun problèmes avec la technologie. Leurs difficultés relationnelles se cristallisent autour de cette thématique, sans, bien sur, qu'elle en soit la cause. L'auteur, à travers l'évocation d'un homme à contre courant de son époque, semble nous dire que, quelle que soient les implants et autre innovations imaginables, ce ne sont pas eux qui résoudront les problèmes qu'un homme a avec son ex, ni la douloureuse absence de sa fille. Éternel problème du rapport à l'autre, éternel problème du lien.
Aâma est donc une excellente série qui a le grand mérite de s'adresser à tous (fan de sf ou pas) en transcendant le genre dont elle est issue, ce qui, bien évidemment, contribue à lui donner des lettres de noblesse ô combien méritées.
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Une bonne BD d'anticipation .Verloc Nim se réveille au milieu d'un cratère complètement amnésique jusqu'à ce qu'un singe robot ,Churchill, le rejoigne en lui livrant un carnet qui avait servi de journal à Verloc .Peu à peu ,il découvre son passé où il apprend sa séparation et l'éloignement de sa fille mais aussi la perte de tous les livres de sa librairie héritée de son père et sa vie de paria .Il retrouve son frère qui lui propose un voyage pour retrouver une étrange substance sur une autre planète.Lecture agréable.
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Voilà une série qui commence comme j'aime, avec des mystères, de la SF, mais ni fantastique ni vraiment space opera, même s'il y a des voyages spatiaux, avec de la science, des manipulations génétiques, des robots intelligents, des scientifiques isolés sur une planète lointaine, une multi-nationale (le terme ne colle pas tout à fait) sans scrupules, des histoires de famille, et d'étranges phénomènes. le tout est mené avec dextérité, on commence avec l'amnésie du personnage principal, et on découvre l'histoire en même temps que lui. C'est construit de façon intelligente et inventive. le dessin, avec de grandes vignettes, sous une apparente froideur participe à cette ambiance étrange et inquiétante. C'est réalisé avec une grande maitrise, une grande originalité, avec un rythme faussement lent. Les mutiples flashbacks nous engluent dans une ambiance de doutes, on ne sait pas à quel personnage se fier, ils ne sont pas lisses, et gardent encore beaucoup de mystères à dévoiler pour la suite de l'aventure.. Pour une fois, les choix éditoriaux permettent un épisode de 80 pages, donc avec suffisamment de place pour un contenu conséquent et solide. Un premier tome qui rend déjà la série addictive et passionnante.
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Je croyais être un peu lassé des Bd de Sf, un genre que j'apprécie pourtant énormément. Cela faisait en effet quelques années que je cherchais une histoire qui me parle, me transcende, mais mes recherches avaient toujours été vaines. Puis est venu ce premier tome absolument génial de Aâma qui contient à peu près tout ce que j'aime dans la littérature, la bande dessinée le cinéma ou les séries télés.
C'est une aventure complexe où l'on se pose autant de questions sur soi-même que sur les héros. C'est d'ailleurs le principe des bons récits de Sf, ils parlent moins d'un futur que de notre présent, ils parlent moins de personnages fictifs que de nous mêmes. C'est parfois maladroit comme dans Universal War 1 et 2 où l'auteur propose des leçons de morales très actuelles lors de quelques cases gênantes et parfois, comme ici, absolument pertinent. Il est question tout au long du récit, de notre rapport à la technologie, de ce que l'on est prêt à perdre au nom du progrès technologique. Attention, il n'y a pas tant de réponses apportées par l'auteur, juste des questions posées ici et là et qui traversent notre héros, Verloc Nim autant que le lecteur.
Ces questions auraient pu être à l'origine d'une BD un peu lourde si Peeters n'était pas un formidable conteur. On peut en effet lire cette histoire comme un simple et formidable récit d'aventure et d'action dans un univers fascinant mais il est absolument impossible de ne pas tomber béat d'admiration devant la manière dont l'auteur raconte son histoire. L'utilisation de flashback est un grand classique mais qui est utilisée ici avec une telle maestria que cela en est presque gênant pour la concurrence.
Il faut évidemment lire tous les tomes pour en saisir tout le génie mais ce tome 1 reste, en lui-même, un chef d'oeuvre du genre. Evidemment, les questions, les enjeux, les personnages sont tellement intéressants que l'on se doute que le dernier tome sera forcément décevant mais qu'importe une BD comme celle-là il ne faut pas la rater.
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Deux frères, accompagnés d'un singe robot ultra perfectionné, que tout oppose partent en mission sur une planète "oubliée" depuis cinq ans par la confédération.
Le benjamin est là pour récupérer un étrange produit alors que l'aîné tente de reprendre le contrôle de sa vie.
Ce qui devait être une action de routine se révèle être beaucoup plus compliqué et quelques jours après Verloc se réveille amnésique en compagnie du singe qui semble changé...
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Aâma, c'est une science-fiction un peu plus intelligente que la moyenne. Elle fait appel à un ingrédient nouveau qu'est celui du drame intimiste que vit son principal protagoniste embarqué dans une aventure qui le dépasse. On voyage dans l'espace et on fait un petit tour sur une planète mais ce qui compte, c'est l'avancée intérieure du personnage. En effet, ce dernier a perdu sa femme, sa fille et son commerce. Il n'a plus rien à attendre de la vie. Bref, un looser comme on les aime.
C'est une ambiance particulière et nouvelle qui ne colle pourtant pas avec le genre. le résultat est étonnant de maîtrise jusque dans le découpage des planches et la cohérence du scénario. J'ai admiré également une riche palette graphique qui me fait dire que l'auteur a amélioré son trait que je n'aimais pas à ses débuts. Je ne peux que constater que cette série est une vraie réussite qui intègre tous les codes du genre avec des clins d'oeil à l'univers de Moebius, Léo ou encore Pierre Boule avec sa planète des singes. A découvrir !
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