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3,71

sur 542 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman où la littérature est très bien exprimée et où elle à toute son importance, donnant ainsi un vrai côté réaliste à ce récit, sublimé par une très belle plume.
Au niveau de l'histoire, elle est assez troublante, d'autant plus que l'on est touché par ce libraire chamboulé depuis l'accident, quand il s'échappe dans les montagnes.
Quant à la mère de la petite, on la sent fragile, manquant de courage mais avec une soif d'amour bien présente.
En conclusion, c'est un très beau récit poétique ayant une triste fin mais assez cohérente.
Une très belle découverte d'un auteur que je ne connaissais pas !
Lien : http://univers-des-livres.ov..
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Un libraire spécialisé en livres anciens, du nom d'Étienne Vollard, renverse par accident une petite fille. Celle-ci, gravement blessée, est emmenée à l'hôpital dans un profond coma. Les médecins disent qu'il faut lui parler pour la stimuler et la sortir de son long sommeil. le libraire vient donc réciter à l'enfant des histoires ou des simples phrases de livres qu'il connait par coeur. Une faculté qu'il a acquise depuis son enfance. Il rencontre rarement la mère de la petite, qui ne vient voir sa fille qu'en coup de vent.

Certes, l'histoire est loin d'être un conte de fées. Elle n'est ni joyeuse, ni agréable. Mais le style littéraire allège l'atmosphère morose du roman, il embellit le côté noir et sombre de l'intrigue. du coup, c'est un livre plaisant à lire qui nous parle de littérature, de solitude et de destins brisés mais avec une fin triste à souhait qui nous donne presqu'envie de réécrire le final en y rendant la vie des personnages plus agréables.
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Un grand moment d'émotion pour tout amateur des livres et des mots
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Cette lecture a été quelque peu éblouissante. D'abord par la qualité de l'écriture et le style original, riche, comportant un je-ne-sais-quoi de surréalisme avec ce langage par moments en flux de conscience et un rappel d'écriture automatique, avec les idées qui passent directement de la conscience au papier. le texte de Pierre Péju me semble aussi très travaillé.

Puis, il y a cette histoire de trois personnages si inachevés, si inaboutis, aux destins si tragiques, évoluant dans une totale solitude : le libraire Étienne Vollard, la mère Thérèse Blanchot et la petite fille Éva, qui deviendra la petite Chartreuse pour Vollard.

Un jour de forte pluie dans une ville qui ne sera jamais nommée (mais que nous reconnaitrons comme Grenoble, proche de la Chartreuse et encastrée dans les montagnes) le libraire Vollard conduisant un camion renversera une frêle petite fille qui sera de ce fait aux bords de la mort.

Étienne Vollard est libraire, il possède la librairie le Verbe Être; c'est un personnage étrange, un homme avec un physique immense, rouquin, qui lit depuis toujours. Il possède une mémoire prodigieuse, ce qui lui permet de retenir tout ce qu'il lit; mais les livres ont envahi l'esprit de Vollard et aussi son corps.

On ne saura pas tout sur Vollard, sauf que son enfance aura été difficile et que déjà, il passait son temps à lire tout ce que lui passait dans les mains. C'est un géant solitaire qui aime les marches forcées dans la montagne et par tous les temps, qui souffre d'insomnies qu'il attribue aux mots et à ces phrases des livres qui envahissent son cerveau. Oui, Étienne Vollard a reçu un don mais aussi une malédiction.

Thérèse Blanchot est une jeune mère célibataire, un être évanescent, à la dérive, en fuite permanente et qui est souvent en retard pour récupérer sa fille. Elle est instable, aussi immature que la petite Éva; elle erre en ville en voiture et doit travailler par moments pour survivre. Dans son sac elle trimballe un cahier à spirale où elle note des phrases, des phrases « magiques ».

Après l'accident, dont il sortira blanchi, Vollard s'approchera de la petite fille qui est en rééducation, par pitié, par mauvaise conscience et lira dans son regard un sentiment insoutenable d'abandon; pour lui elle deviendra la petite chartreuse. Silencieuse sans en avoir fait le voeu. La très pâle moniale. L'enfant cloîtrée. L'enfant privée de voix et de joie, privée d'enfance.

Ces trois destins vont se croiser pour nous offrir un dénouement d'un désespoir sans rémission.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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DANS LA NOIRCEUR DE LA GRANDE CHARTREUSE.
Dans ce roman, tout est noir : la ville, encaissée à l'ombre des montagnes, la soirée froide et pluvieuse de novembre au cours de laquelle une petite fille, Eva, se fait renverser par la voiture d'un libraire autiste, Étienne Vollard, parce sa mère, psychopathe fuyante (traumatisée par un viol ?) tarde à venir la récupérer à la sortie de l'école. Vollard ne se nourrit que de livres, mais même dans les livres il recherche la souffrance de l'auteur « il n'avait jamais conçu la littérature comme un apaisement, ni la lecture comme une consolation. Au contraire, lire [...] consiste plutôt à découvrir la blessure d'un autre. Blessure d'un type seul, désarroi d'une femme seule. Lire consiste à descendre en cette blessure, à la parcourir. Derrière les phrases, même les plus belles, les mieux maîtrisées, toujours entendre des cris. » le coma d'Eva est bercé quotidiennement par Vollard, qui avec la mémoire d'un Asperger, lui récite inlassablement les nombreuses citations littéraires qu'il connaît par coeur. Ce contact auditif permettra sans doute à Éva de maintenir un minimum de connexions neuronales et de sortir du coma, mais avec un mal de vivre et une mutité complète ; comme le silence des moines chartreux du plateau éponyme où elle fait sa convalescence. Dans ce livre, tout le monde est taiseux. Une belle oeuvre sur la solitude de l'homme, mais à ne pas lire un jour de spleen.
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Je n'ai pas adhéré au style et à l'écriture, pas cru à l'histoire, ni même été touchée par les personnages. Quelque chose m'a tenue à distance de ce livre sans doute cette écriture trop travaillée peut être. C'est dommage car le sujet est porteur et traité autrement en ce qui me concerne aurait pu rendre ce livre intense. Déçue donc...
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La Petite Chartreuse est une histoire touchante et émouvante, faite de rendez-vous manqués et de rencontres fortuites entre des êtres entiers, fragiles et seuls.
Parce que ce jour-là sa mère n'arrive pas, Eva s'en va en courant de l'école à chez elle alors qu'elle ne connait pas le chemin. Affolée, elle court aveuglément, juqu'au moment où elle heurte la camionnette de Vollard, un libraire solitaire et hypermnésique. Bien qu'innocenté par la police, celui-ci est rongé par le remord et décide de rendre visite à la fillette souffrante. Il va alors lui raconter toutes ces histoires qu'il a en tête puis l'emmenera se balader dans ces montagnes nommées les Chartreuses. Rencontre avec la mère de la fillette, evanescante, sans cesse fuyant on ne sait quoi. La fillette devient pour le libraire l'enfant qu'il n'a jamais eu. La mort de celle-ci signe alors pour lui la fin de tout repère et de tout sens à sa vie.
Ce roman est écrit avec une plume sensible qui ne trace pas un mot de trop. La puissance de la nature et des Chartreuses confèrent au roman une dimension poétique encore plus grande.
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Ce roman me laisse un peu perplexe. Je l'ai trouvé particulièrement poétique et juste, dans l'histoire de Vollard notamment, qui ne demande rien à part pouvoir lire. Pierre Péju est particulièrement juste aussi dans sa description de la Chartreuse, cette montagne auprès de laquelle les villes poussent mais qui reste vierge, sauvage, à la fois inquiétante et protectrice. Par contre, j'ai trouvé qu'il n'exploitait pas assez le parrallèle qu'il fait entre la petite fille surnommée la petite Chartreuse et l'ordre des moines qui lui donne ce surnom, alors que lorsqu'on les connaît un peu, il y a tellement de choses à en faire. Enfin, c'est la chartroussine en moi qui parle. Bien sûr, le personnage de Vollard est au centre du roman, ce personnage de lecteur qui finit mal, comme la plupart des grands personnages de lecteurs de la littérature. A croire qu'on ne peut vivre des livres sans être condamné. Quant à la fin du roman, elle m'a là encore laissé en suspens. J'ai eu envie de relire les dix dernières pages pour vérifier que oui, ça se finit bien comme ça. J'ai aimé parce que c'est très bien écrit et parce que c'est une déclaration d'amour à la littérature. Mais j'aurai aimé que la littérature soit associée à la vie, pour une fois.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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Formidable roman ! Grande sensibilité, aucune mièvrerie… On se laisse prendre par cette histoire hors du commun, on comprend les sentiments, la personnalité profonde de chaque personnage.
C'est le destin d'un libraire de province qui bascule le jour où il renverse une petite fille qui sortait de l'école… Les liens qui unissent cette petite fille, cet homme et la mère de la fillette sont parfaitement décrits, ainsi que leur évolution.

J'ai adoré…à recommander à tous !
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Sous une pluie froide de novembre, la camionnette du libraire Étienne Vollard heurte de plein fouet une petite fille qui courrait devant elle après avoir vainement attendu sa mère à la sortie de l'école. Dès lors, Vollard doit vivre avec ce drame irréparable.

Au chevet de l'enfant plongé dans le coma, il croit fuir ses propres démons en lui récitant les textes qui habitent depuis toujours sa mémoire prodigieuse. Mais quand la petite Eva reprend conscience, elle est muette et sa vie ne tient qu'à un fil. Alors que Thérèse, jeune mère évanescente, se montre étrangement fuyante, c'est avec une tendresse attentive et bourrue qu'il emmène l'enfant marcher avec lui dans la montagne magique de la Grande Chartreuse, avant que chacun ne s'enfonce dans une autre nuit.

Ce roman à l'écriture à la fois nerveuse et sereine est un hymne à l'enfance et à la littérature. La femme, l'homme et l'enfant, ces trois solitudes qui se croisent entre silence et confusion avant de se retirer du monde et de sa violence, restent longtemps dans les esprits.

Livre sur le mutisme, le remords, les mots, le bonheur des livres et la beauté du métier de libraire, La Petite Chartreuse (du nom de ces religieuses qui faisaient voeu de silence en entrant dans les ordres et du mystérieux massif de la Chartreuse dans les Alpes) est une fable moderne sur le destin et le langage : que peuvent les mots quand la fatalité vous brise et vous coupe irrémédiablement du monde ?
Lien : http://liberta-revolutiona.o..
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