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Une lecture à marquer d'une pierre blanche…

Après avoir délicieusement gouté à mon premier Pelecanos, « Un nommé Peter Karras » figurant dans le D. C. Quartet, je découvre avec grand plaisir le début d'une autre série de romans concoctés par cet auteur américain et fils d'immigrés grecs installé aux Etats-Unis dans un quartier pauvre de Washington à son arrivée.

Contrairement au roman original mais non moins déconcertant avec comme personnages Peter Karras et Nick Stefanos, « Blanc comme neige » s'avère être beaucoup plus classique en mettant en scène un détective privé et ex-flic Derek Strange sur une affaire de bavure policière.

« Blanc comme neige » dont le titre original correspond également à une expression anglaise « Right as rain », fait référence à Terry Quinn, un flic Blanc, qui de but en blanc a malheureusement abattu un flic noir, Wilson, il y a plus d'un an. Après enquête, Terry Quinn a été blanchi pour légitime défense sachant que Wilson, habillé en civil cette nuit-là, avait braqué son arme contre lui et son collègue.

Embauché par la mère de Wilson, Derek Strange se résout à contre coeur à faire la lumière sur cette affaire pour laver l'affront subi par la famille Wilson. Pour démarrer son enquête, Strange rencontre Quinn qui a démissionné de la police et va se confronter, au fur à mesure des découvertes, à des flics pourris, à des dealers sans foi ni loi, à des prostituées tombées dans la drogue, et à toute sorte de personnages habitant les pires quartiers de Washington DC.

Une vraie descente aux enfers…où il est conseillé de montrer patte blanche !

Dans ce roman, le blanc est effectivement à l'honneur sous toutes ses coutures. Voyez vous-même :
- Les trafiquants de drogue ont carte blanche pour acheter et vendre « La blanche » (1) sans être inquiétés le moins du monde par la police. Et quand la situation l'impose, les dealers ne font pas sans blanc pour liquider les personnes récalcitrantes. Et pas avec des balles à blancs, comme au cinéma...

- Preuve encore s'il en est besoin, le héros du roman Strange, connu comme le loup blanc à Washington, et la victime Wilson, pourtant blanc comme un linge le soir de sa mort, sont de couleur noir alors que « le blanc comme neige » est comme par hasard le flic blanc. Si ce n'est pas cousu de fil blanc cette affaire !

Finalement, j'ai trouvé ce polar de Pelecanos très brillant et parfaitement calibré pour un roman somme toute classique. En effet, ce genre d'histoire n'est pas vraiment original et on devine assez rapidement la tournure glauque que va prendre l'affaire. Et justement, contrairement à beaucoup d'auteurs de polar, Pelecanos va réussir à faire monter la mayonnaise de façon très progressive en liant tous les ingrédients à la perfection. Et quel final à suspense !

Dans ce roman noir qui en veut aux blancs, l'auteur dépeint des personnages qui gagnent en profondeur au fur et à mesure du récit et auxquels on s'attache véritablement. Personnellement, je n'aurais pas été contre un peu de rabe, disons une centaine de pages supplémentaires, tant la lecture était savoureuse. Mmmmmmm…

Après une telle découverte, je suis sûr de ne pas faire chou blanc avec « Tout se Paye » et « Soul Circus» du même Pelecanos, qui plus est, sans me saigner à blanc avec ce format poche aux éditions Points.

(1) « La blanche » : l'héroïne dont la couleur de la poudre est blanche.
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L'excellent Pelecanos nous gratifie d'un polar à la noiceur tenace dont le racisme ordinaire est le thème central du roman. La mère de Chris Wilson demande à un ancien flic devenu détective Derek Strange, noir comme elle, d'enquêter sur la mort de son fils tué par deux collègues blancs alors qu'il se trouvait en civil et qu'il intervenait pour une incivilité. Très vite, Strange confirme la bonne foi de Terry Quinn qui a quitté la police suite à cette bavure et s'associe avec lui pour honorer la mémoire de Chris en tentant de comprendre comment une telle tragédie est arrivée.
Pelecanos aime ces personnages et Washington qu'il intégre magnifiquement dans ces romans. le duo Strange, Quinn marche du tonnerre et la plongée dans les endroits chauds et sordides donnent une enquête passionnante et sacrément prenante. Et puis, il y a ce plus chez Pelecanos qui me touche toujours c'est le regard qu'il porte à ces personnages, comme si malgré tout ce noir, une lueur d'espoir était toujours possible. Un grand polar.
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Premier roman pour moi de cet écrivain américain d'origine grecque, né à Washington et qui va tremper son histoire dans sa ville natale.
Derek Strange, détective privé noir est chargé par Leona Wilson de laver la réputation de son fils Chris, policier noir victime d'une probable bavure policière par un flic blanc.
Comme dans les bons romans noirs,le suspens nous tient en haleine,mais surtout nous fait découvrir tout un contexte social de l'Amérique avec la vie des différentes communautés où les tensions raciales affleurent.
L'observation est réaliste, nuancée,les pressions raciales dans les relations affectives peuvent parfois être insurmontables,mais à d'autre moment l'amitié permet de les dépasser et Pelecanos arrive à nous transmettre brillamment ces émotions.
L'écriture s'accroche pour notre plus grand plaisir aux détails, décors,voitures,commerces mais aussi apparences des personnages,leurs mouvements.Ce n'est pas pour rien que l'auteur s'est lancé dans le scénario de séries télévisées qui ont eu un vif succès.
Et bien,je me réserve le plaisir de mettre deux autres de ces oeuvres dans ma pile!
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Pelecanos c'est du trés bon polar .
Solide sur tout les plans , ce qui se confirme avec ce trés brillant opus .
On retrouve la puissance de l'intrigue coutumiére de l'auteur qui frappe fort là ou cela fait mal .
Le fait de batir son histoire sur le racisme est une bonne chose , on ne dénonce pas assez cette horreur , et dans le cas présent c'est fait en puissance .
La force de ce roman c'est surtout son réalisme qui saute aux yeux du lecteur et le laisse ko au final .
Les personnages on de l'épaisseur , on s'attache à eux .
C'est en somme un excellent opus d'un trés bon auteur !
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Comme d'habitude avec George Pelecanos, j'ai passé un incroyable moment!
Blanc comme neige raconte l'histoire de Derek Strange, détective privé qui est chargé par la mère d'un flic noir abattu de blanchir ce dernier d'accusations louches. Au fil de ses pérégrinations, il découvre que ce meurtre cache quelque chose de plus gros...
En réalité, avec Pelecanos, l'enquête est un prétexte pour ausculter la ville de Washington, au travers de sa population, noire et blanche, avec leurs péchés et leurs passions. Une dimension sociale qui m'a toujours plu chez l'auteur et qui est ici encore une fois superbement brossée.
C'est ce qu'on attend quand on lit un roman noir, le portrait d'une ville en perdition, avec des hommes et des femmes qui tentent de surnager.
Il faut ajouter à cela des dialogues incisifs, des personnages terriblement réels, une pointe d'humour, et un scénario parfaitement maîtrisé.
En bref, je me jette sur le second tome des aventures de Derek Strange dès maintenant !
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Derek Strange est un détective privé dans la grande lignée des privés américains, ce qui augure d'un polar bien sombre, d'un certain classicisme. Il est noir, ancien flic, plus tout jeune, très expérimenté dans son job.
Ne pouvant refuser une quelconque affaire, les temps sont toujours difficiles pour les détectives, il accepte d'enquêter sur la mort de Wilson, flic noir abattu par Terry Quinn, homologue blanc.
Derek est vite convaincu que Terry, qui a quitté la police depuis l'affaire après avoir été innocenté, n'a fait que son boulot face à une personne agressive que rien ne pouvait permettre d'identifier comme policier en civil, même si l'interrogation reste toujours: Aurait-il réagi de la même façon en présence d'un homme blanc.
Il est beaucoup question de couleurs de peau dans ce roman, les relations entres les personnes restant toujours fortement tributaires de cette considération.
Derek, bien décidé à apporter des réponses à la mère du jeune Wilson, et aidé de Terry qu'il commence à apprécier, se lance dans une investigation avec la certitude que la mort du jeune homme n'est pas qu'une simple bavure, et que Sondra, la jeune soeur toxicomane, joue un rôle central dans le drame.
Le calme Derek et l'impulsif Terry plongent dans un Washington multi-ethnique sordide, où se côtoient trafiquants, petits dealers, flics corrompus, tueurs, junkies, toute une galerie de personnages sans scrupules ou sans illusions.
Le style, sans être particulièrement original, est efficace. le récit, qui tarde un peu à décoller, monte doucement en puissance vers un final assez impressionnant où le duo improbable démontre sa cohésion, sa détermination et son efficacité.
Pour une première lecture d'un roman de George Pelecanos, je suis séduit, ayant beaucoup apprécié cette histoire, certes assez classique, mais très prenante.
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C'est le deuxième roman de l'auteur que je lis, après Drama city, et c'est étonnant ce sentiment de se retrouver tout de suite en terrain connu ! Pourtant les personnages ne sont pas les mêmes, mais l'auteur a l'art de les présenter dans leurs faits et gestes quotidiens qui nous les fait connaître tout de suite. de plus, il excelle à décrire les quartiers et rues de Washington, pas celui des grands monuments, mais celui des quartiers plus pauvres et plus animés, et les dialogues très réalistes donnent beaucoup de vérité à ces romans. Pour le décor, imaginez plutôt des squats misérables et des petites boutiques vouées à la démolition, des rues mal éclairées parcourues par des voitures trop luxueuses… J'ai vu des photos des quartiers de Naples où a été tourné le film Gomorra, et cela m'a évoqué ces quartiers décrits par Geroge Pelecanos.
Derek Strange, enquêteur privé d'une cinquantaine d'années, y fait des recherches sur une « bavure » qui a coûté la vie d'un policier noir et qui le mènent dans le milieu de la drogue. Rien ne nous est caché de cet enfer en marge de la ville. Les personnages des trafiquants sont bien campés, avec toutes leurs faiblesses, et les malheureux consommateurs prêts à tout pour obtenir leur dose aussi… J'aime aussi le style de l'auteur qui avance de la même manière dans les scènes de transition que dans les scènes d'action, avec pour conséquence qu'on ne sent pas forcément venir les passages les plus violents C'est comme dans un film où on éviterait de souligner les passages dramatiques par une musique lourdingue mais où les musiques d'ambiance seraient celles écoutées par les personnages : il n'y a pas de lourdeur dans le récit, c'est très finement écrit, et bien traduit aussi !
J'ai trouvé la traduction du titre meilleure encore que l'original, ce n'est pas si fréquent, car ce titre joue sur le mot blanc, comme la poudre, comme l'innocence, celle du policier, blanc justement, qui a tué un policier noir en civil… Aurait-il réagi de la même manière s'il avait eu affaire à un blanc ? L'enquêteur se pose la question tout au long du livre, et l'auteur des faits aussi… le thème du racisme, même non assumé, même profondément enfoui, est omniprésent dans ce livre. Un très bon roman (noir), vraiment !
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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Derek Strange, ancien flic, détective depuis de nombreuses années, est chargé, par Mme Wilson, d'enquêter sur la mort de son fils, policier noir abattu alors qu'il n'était pas en service, par un autre policier, Terry Quinn, qui suite à l'affaire a quitté la police après avoir prouvé sa légitime défense.
Dans ce premier roman de la série mettant en scène Strange et Quinn, Pelecanos, qui situe son intrigue à Washington, nous gratifie d'une enquête pas très originale mais réussit avec succès la mise en place de ses deux héros, les rendre parfaitement crédible; Strange, par son âge, fait preuve de plus de sagesse que Quinn, davantage fougueux.
L'auteur développe par ailleurs la question du racisme avec beaucoup de talent et sans parti pris. Il souligne parfaitement les frontières qui existent entre les différentes communautés et la difficile cohabitation entre elles, même si le crime s'avère être une passerelle efficace.
Un polar très humain doublé d'une bande son qui donne une dimension supplémentaire au climat de base.
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Pelecanos, écrit des polars sur fond de problèmes raciaux.

Ici, le meurtre d'un policier noir par des collègues amène un détective privé à pénétrer dans l'univers des squat, des drogués, des dealers, des gangs et des flics corrompus.

Pelecanos construit son récit à la manière dont on assemble peu à peu les pièces d'un puzzle.

Le style est agréable, direct avec le quota de violence et de sexe nécessaires pour ce type d'ouvrage.

La question raciale est omniprésente et semble l'obséder avec le constat pessimiste d'une impossibilité de cohabitation harmonieuse entre noirs et blancs.

Un livre agréable mais manquant véritablement d'originalité par rapport aux pointures du genre.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Une visite guidée de Washington DC et un grand plongeon dans l'Amérique profonde avec ce magnifique roman de G. Pelecanos, une intrigue écrite de main de maître et.... cerise sur le gâteau, une bande son merveilleuse. Que du bonheur !
J'attaque les autres oeuvres de Pelecanos que je n'avais jamais lu auparavant.

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