Les péripéties de l'Épervier continuent. Dans les dernières pages du tome précédent, Yann de Kermeur, blessé, avait été fait prisonnier. Toutefois, le lecteur ne doute pas un instant que l'intrépide aventurier réussira à se sortir de ce mauvais pas. Dans ce tome, Corsaire du roy, il se promène de Brest à Port-Louis, puis au château du Taureau (une prison) en passant par le palais de Versailles où le roi et son ministre Maurepas s'inquiètent de la réussite de la mission qu'ils lui ont confiée. Et puis, il y a cette intrigante comtesse de Séverac et ses acolytes qui, dans l'ombre, complotent.
On peut dire que le scénariste-dessinateur
Patrice Pellerin fait voyager ses lecteurs, évoque sous leurs yeux une époque révolue. Des vieux châteaux, une splendeur d'antan, des messieurs costumés comme dans les musées. Je ne peux qu'imaginer une fraction des recherches nécessaires pour faire revivre ces gens, cette époque du milieu du XVIIIe siècle. Dans tous les cas, il a fait un excellent travail de reconstitution.
Dans ce tome, le mystère entourant la mission secrète de l'Épervier s'éclaircit un peu, quoique pas suffisamment à mon goût. Des Autochtones du Canada, jusque là proches des Français, songent à inverser les alliances et attaquent des avant-postes de Nouvelle-France. Après une multitude de difficultés, Yann de Kermeur se met en route, il ramasse la fille d'un grand chef Abénaki (une nation autochtone) et prend le large. Je ne sais toujours pas comment ce renversement peut être à ce point capital ni pourquoi il fait trembler Versailles. Pis, pourquoi des Français tentent de nuire à cette mission? Je veux bien qu'on entretienne le mystère mais il m'en faudrait un peu plus.
Et que dire de toutes ces cases sur Agnès de Kermellec, l'ancienne flamme de l'Épervier? Je suis le premier à espérer que ses fiançailles avec monsieur de Beaucourt (pas sympathique du tout) soient défaites et qu'elle puisse retrouver Yann de Kermeur. Ceci dit, cette intrigue espérée ne concorde pas avec le reste de ce tome.
Ainsi, Corsaire du roy me laisse une drôle d'impression. Je ne me suis pas ennuyé, on y compte plusieurs rebondissements mais je serais bien en mal de le résumer. L'épervier termine ses préparatifs avant le départ au Canada pendant que ses ennemis manigances et que le roi s'inquiète? Formulé ainsi, ça ne semble pas si palpitant. Pourtant, il y a peu à ajouter. Espérons que le prochain tome apportera plus de réponses.