Yann de Kermeur et son équipage ont réussi à prendre la mer, mais les ennuis ne font que commencer. Une mission dont on ne connaît pas le but (pas même l'épervier), des passagers gênants et navire poursuivi par les anglais… L'ambiance ‘est pas à la fête sur la Méduse ! En France, ça ne vaut guère mieux. Des tractations secrètes veulent la peau de Yann de Kermeur et une main mise sur la politique royale, tandis qu'Agnès de Kermellec se réveille… Mariée au Marquis de Beaucourt.
La première aventure de L'Epervier est parue en 1994. Depuis, le 9ème art s'est élargi, a crée de nouvelles cases, de nouveaux genres. Pendant ces 21 années,
Patrice Pellerin a maintenu son cap, ne changeant presque rien. Son trait s'est maîtrisé, ses couleurs sont devenues multiples et son scénario s'est enrichi. C'est toujours valable pour ce neuvième tome (ou troisième tome du second cycle). Si un nouveau tome paraît tous les trois ans, si l'ensemble du récit ne fait « que » 48 pages, on en a pour notre argent. Là où certains « romans graphiques » se traînent sur des centaines de pages, le scénario de
Patrice Pellerin est riche en situations rebondissantes ! Comme l'auteur l'évoque souvent, il aime le côté roman-feuilleton. Ses personnages ont une personnalité profonde, ils n'hésitent pas à aller au bout de leurs convictions, quite à se tromper. Si l'Epervier rend justice à sa manière et peut le regretter, ses adversaires ne font pas de cadeaux, ça étrangle, ça tue, ça enterre vivant… Un programme macabre pour des personnages haut-en-couleurs.
Les trois parties de l'histoire (Le voyage en mer-Versailles-Kermellec) permettent de donner une dynamique au récit et d'apprécier les différentes facettes de l'histoire. Pour l'instant, l'intrigue ne fait que frémir, on ressent les premiers impacts. On attendra avec patience la suite.
Que dire sur le graphisme de l'auteur qui n'a pas été dit ? Son travail solitaire, presque celui d'un moine copiste (avec les enluminures), enrichissent nos lectures. Les angles de vues permettent de replacer Versailles à son époque, tout dans les costumes sont à leur place, la moindre feuille à la bonne couleur. C'est çà aussi, la bande dessinée de Pellerin : Une exactitude historique où les spécialistes l'attendent. Chaque case est un moment d'histoire retranscrit ! Bataille navale, moments intimes, scènes publiques, tout est là pour combler les publics.
On devrait souhaiter à
Patrice Pellerin et à son personnage « Bon vent et belle mer ». Contre vents et marées, la série paraît tous les trois ans avec son lot de surprises, de graphisme magnifique, etc. On devrait être blasé, mais non, on est subjugué par cet art qu'est la bande dessinée sous la main de Maître Pellerin.
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