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Citations sur Dieu de l'univers. Science et foi (47)

Enfin, si le cerveau gauche est bien, comme on l'a longtemps nommé, le cerveau dominant », celui par lequel s'expriment la conscience claire du moi et sa volonté de s'affirmer dans et par le pouvoir, il est remarquable de constater que la tradition du monachisme, depuis les tout premiers siècles du christianisme, s'est appliquée à réduire ces tendances dominatrices par le moyen des trois vœux monastiques. Le vœu d'obéissance exhorte à l'esprit d'acceptation et d'abandon ; il s'oppose à la tentation de domination par le pouvoir. Le vœu de pauvreté s'oppose à la tentation de dominer par l'argent. Quant au vœu de chasteté, il contrecarre la tentation de dominer ou de se laisser dominer par le sexe. En freinant l'expression des noyaux limbiques de l'agressivité et celle des modules neuronaux néocorticaux du cerveau gauche, la mise en pratique de ces vœux contribuait à l'inverse à favoriser le déploiement des potentialités du cerveau droit, siège de la musique (le grégorien), de la créativité (l'art des cathédrales), de l'union mystique (aboutissement normal et sans doute jamais vraiment atteint d'une vocation monastique).
p. 52-53
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Lire Thomas d'Aquin est aujourd'hui un exercice particulièrement ardu ; décrypter ses cinq preuves de l'existence de Dieu est une tâche réservée aux seuls philosophes avertis. Pourtant, curieusement, une de ses idées vient de réémerger dans la modernité : il s'agit du « principe de subsidiarité » selon lequel le “pouvoir” doit être le plus proche possible des gens, ou, plus exactement, les gens doivent être les premiers à décider de ce qui les concerne directement dans leur vie quotidienne. Ce principe, l'Europe de Bruxelles l'a repris à son compte, tout en ayant bien du mal à le mettre en pratique !
p. 50
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Alors qu'Averroès tendait à opposer la foi et la raison comme sources de deux vérités difficilement conciliables, n'ayant ni méthodes ni objet communs — à ses yeux, l'autonomie de la raison ne s'accorde pas avec l'obéissance par la foi, et pas davantage avec la subjectivité de l'amour —, Thomas transcende cette opposition apparemment radicale entre les deux savoirs et dépasse ce dualisme irrecevable pour un croyant dès lors que ce dernier attribue au même Dieu créateur les lumières de la raison et les révélations, du mystère. Il reconnaît néanmoins la spécificité des deux domaines : l'objectivité du savoir scientifique et la subjectivité de la croyance, l'universalisme de la science et l'incommunicable intériorité de la foi, la première se fondant sur une certitude acquise par des expériences répétées et reproductibles, la seconde étant adhésion à un témoignage révélé. Un tel enseignement, tout en accordant priorité à la foi, ne pouvait que s'harmoniser à un monde où le progrès technique faisait passer l'homme d'une économie agraire à la civilisation urbaine, avec l'introduction organisée des corps de métiers, le développement de l'économie de marché, ...
p. 48
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À vrai dire, ce qui choquait François au plus profond, c'était l'orgueil de l'intelligence, cet égocentrisme qui recourt à la science comme moyen de satisfaire la vanité du “moi”. François ne désirait point que ses frères fussent avides d'être vus et appréciés des hommes ; mieux valait, à ses yeux, se tenir à genoux et prier Dieu pour son prochain, dans la solitude ignorée d'une grotte ou d'une cellule d'ermite, là-haut dans les montagnes, plutôt que se pavaner en chaire dans la nef d'une cathédrale, l'âme congestionnée à l'idée de jouer son personnage. Seul le très fameux saint Antoine de Padoue fit exception : François lui confia le soin de dispenser des leçons de théologie à ses frères, à la seule condition que cette étude ne leur fît point négliger la prière et n'éteignît pas en eux l'esprit de recueillement.
p. 39
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Plus rigoureux pour lui-même que pour ses frères, au demeurant, il était devenu une sorte de modèle vivant du chrétien parfait. Il fallut attendre le XVIIIe siècle pour trouver une critique réellement malveillante à son égard. Elle émana de Voltaire, lequel fut, selon Ingres, le prototype de l'homme de talent séduisant son époque, mais le contretype du génie incompris de son temps. Hermétique à toute élévation spirituelle, il traita François de “fanatique en démence”, opinion que ne partagea point un Renan, qui le considérait au contraire comme « le seul parfait chrétien depuis la mort du Christ ».
La vie de François est une perpétuelle ivresse d'amour divin.
p. 34
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Âme incandescente, François a pratiqué comme nul autre sans doute ne le fit jamais — du moins est-ce le souvenir qu'il a laissé à ses contemporains — les vertus d'altruisme, de générosité, de miséricorde, de compassion et d'amour ; à l'inverse, il s'abstint dans les mêmes proportions de toute agressivité, préférant convaincre par la persuasion que punir ou admonester. Il aimait mieux, disait-il, « atteindre un but au moyen du bien plutôt qu'au moyen du mal », s'abstenant de toute mesure répressive ou violente dans la conduite de l'ordre et se refusant à sévir et à commander « comme les pouvoirs du monde »... Peut-être était-ce là une faiblesse chez un homme de son envergure, mais il était fondamentalement un non-violent, ce qui lui valut d'ailleurs de renoncer à diriger son ordre sous la pression de fortes personnalités qui ne partageaient pas ses vues sur l'exercice du pouvoir...
p. 32-33
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D'après le neurophysiologiste américain Paul Mclean, le cerveau humain serait en quelque sorte le fruit des acquisitions successives correspondant à toutes les grandes étapes de l'évolution du monde animal. S'exprimant par un raccourci saisissant, il considère le cerveau humain comme résultant de la superposition de trois cerveaux : celui des reptiles (l'hypothalamus ou « cerveau reptilien »), celui des mammifères (le système limbique), et le cerveau proprement humain (l'écorce cérébrale ou néocortex). Naturellement, ces trois cerveaux fonctionnent en étroite interrelation, l'ensemble formant un système cybernétique d'une complexité inouïe qui est loin de nous avoir livré tous ses secrets.
p. 17
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