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Citations sur Dieu de l'univers. Science et foi (47)

Le murmure de chœur œcuménique monte jusqu'à “Dieu”. Comme tout ce qui monte converge, et comme l'épreuve trempe les caractères et affermit les vertus, la pureté de cœur de ces hommes qui ont longuement et durement cheminé sur la voie en fait de véritables saints. Ils se sentent très proches désormais, physiquement et moralement. Ce qui en bas les séparait paraît désormais insignifiant, comparé à ce qui les rapproche : la convergence vers la vérité, qui est “Dieu” et qui est en “Dieu”. Ils ne cessent de progresser vers le sommet où “Dieu” se tient. Et voici qu'enfin le sommet est atteint : mais “Dieu” tient sa gloire sur un petit nuage rond à faible distance du sommet. Trop haut, cependant, pour être accessible... Ainsi de la vérité qui se laisse approcher mais qui ne se livre jamais dans sa totalité et dans sa plénitude.
Dans mes conférences, répugnant à bousculer les consciences de mes auditeurs, il m'arrive de remplacer instinctivement le mot “Dieu” par le mot Vie. Mais les deux mots sont parfaitement interchangeables. Chacun comprend parfaitement que la Vie, c'est “Dieu” !
Pourtant, il y a vie et Vie.
p. 253
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Nul besoin d'être un grand mystique d'Orient ou d'Occident pour bénéficier de telles manifestations à l'occasion de n'importe quel événement, heureux ou malheureux. L'important est de ne pas passer à côté, de le recevoir et de le consigner dans notre cœur, comme la présence vivante et permanente de Dieu à nos côtés. Nul besoin non plus d'être pétri de spiritualité pour connaître de telles expériences qui n'ont pourtant guère retenu l'attention des Églises, plus attachées à l'organisation collective du culte et de la prière.
La voie est ainsi jalonnée de telles rencontres, au cours d'une prière ou d'une célébration, à l'occasion d'un échange, d'une méditation silencieuse, d'un chant émouvant, de la contemplation de la nature, d'une manifestation de l'amour humain, etc. Ces expériences strictement personnelles, qui nous touchent au plus profond, s'inscrivent dans nos cœurs et y forment comme un dépôt d'une valeur inestimable. Elles produisent une lente transformation de la personne, cette fameuse “metanoia” dont parle l'Écriture. Aussi importe-t-il de nous en souvenir lorsque surviendront des heures plus sombres, des instants de découragement, des deuils, des ruptures, des séparations, la maladie ou la mort, surtout ces nuits de grand silence du cœur qu'ont connues des mystiques ...
p. 246
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À noter également qu'aucune religion ne fusionne jamais spontanément avec une autre, car la force du réflexe identitaire reste le plus grand obstacle à franchir dans la voie de l’œcuménisme — qui n'exige pourtant, rappelons-le, aucune fusion, mais des rapprochements. On l'a bien vu lors du concile Vatican II qui visait à un aggiornamento, une audacieuse remise à jour, et qui, trente ans plus tard, apparaît plutôt comme un ajournement, tant les pesanteurs historiques ont refréné l'esprit de réforme et d'initiative. Bel exemple d'une institution confrontée à sa propre propension à l'immobilisme et au risque permanent de durcissement et de raidissement. Toutes les institutions, quelles qu'elles soient, vieillissent, et leurs structures, en se rigidifiant, se déshumanisent, en dépit du charisme personnel de ceux qui les animent.
p. 238
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Un tel programme ne peut cependant s'accomplir que par étapes en raison des structures partiellement sclérosées et du mode d'évolution très lent des religions, comparativement à l'accélération vertigineuse de la modernité qui semble échapper à tout code régulateur et n'être obsédée que de produire, consommer et s'enrichir. D'où le sentiment d'un profond décalage, d'un porte-à-faux radical chez des êtres que la chrétienté berçait jadis de ses rites et de ses rythmes.
La reconstitution d'une Église indivise ne dépend que de la volonté des hommes, de l'intensité de leur prise de conscience et de leur résolution. En aucune manière il ne saurait être question d'instituer une nouvelle structure de pouvoir. Une telle construction, souple et conviviale, ne pourra voir le jour que grâce au pouvoir de l'amour, dont il serait la forme achevée et visible en ce monde, et non par amour du pouvoir. Utopie ? Certes. Mais rien ne serait pire que de ne point avancer.
Il faut aussi imaginer « l'hypothèse basse » où un tel projet ne pourrait aboutir et où les Églises continueraient obstinément leur chemin séparé, prenant le risque de l'extinction comme il en va des espèces inadaptées et, pour cela, appelées à disparaître. Car les espèces naissent, vivent et meurent, qu'elles soient biologiques ou sociales ! Aucune espèce biologique ne dépasse quelques millions d'années d'âge et, comme on peut le constater, les espèces sociales ont des longévités nettement plus courtes.
p. 237
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Mais ce vaste mouvement de convergence ne sera possible que si nous savons convenablement situer chaque « entité spirituelle », chaque religion dans le mouvement général de la socio-diversité qui est, répétons-le, la loi du monde. Ce qui postule l'humilité, le refus du (ou des) pouvoir(s), et le souci préalable de se faire pardonner ses erreurs passées. Tous, dans toutes les confessions, nous avons erré, nous avons péché. Tous, nous avons hérité des fautes et des erreurs d'antan. Aussi l’œcuménisme ne peut-il être que le fruit de l'esprit des Béatitudes.
p. 234
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Ouvrons quelques pistes, tentons de déblayer le terrain à parcourir : à partir de situations réelles, il conviendra de prendre acte des dissonances et de voir comment, çà et là, araser quelques positions par trop saillantes ; reconnaître que l'autre n'avait parfois pas tort, et reconstruire sur le socle de la première Église indivise une union dans la foi en Christ ressuscité. Ici, c'est la dynamique qui compte, et non les interminables arguties des théologiens. Il faut prendre chaque Église telle qu'elle est, et s'ouvrir résolument à une communion toujours plus large. Chaque Église apportera de la sorte ses richesses : les protestants, leurs rapports si personnels avec la Bible ; les orthodoxes, leur liturgie et leur attachement si profond à la résurrection du Christ ; les catholiques, la riche diversité de leurs ordres et de leurs congrégations. Le christianisme devrait aussi multiplier les contacts avec les représentants du judaïsme et de l'islam d'une part, avec les religions orientales d'autre part. Ces religions rappellent à l'homme qu'il a une tâche à accomplir : accéder à la maîtrise des désirs et des passions, sources de souffrances pour l'humanité. Leur but : aboutir à plus de sérénité, à l'illumination intérieure, au “nirvana”. Tel est le sens de l'enseignement bouddhique, par exemple, qui n'est pas étranger aux objectifs moraux proposés par les religions chrétiennes. Le rapprochement des hauts responsables spirituels du monde pèserait d'un poids décisif en faveur de la justice et de la paix. Tous auraient en commun un message à délivrer sur le sens de la vie : annoncer au monde que chaque être nouveau-né est destiné à devenir un homme, c'est-à-dire une sorte de chef-d’œuvre potentiel de justesse et de sagesse, de bonté et de sainteté. Chaque jour qui passe, chaque acte accompli, chaque pensée juste se doit de concourir à la réalisation de ce chef-d’œuvre. Chacun, naturellement, s'y évertuera selon sa voie, puisqu'il n'est pas deux êtres identiques. Si chacun proposait cet objectif au sein de sa propre religion, le mouvement général qui se dessinerait alors mènerait vers l'universalisme, puisque « tout ce qui monte converge », comme le disait Teilhard de Chardin. Or il s'agit bien, pour tous, dans toutes les confessions, de promouvoir et réussir une véritable métamorphose par une alchimie de l'âme.
p. 232-33
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Il découle de ce qui précède que la « socio-diversité », forme sous laquelle nous apparaissent aujourd'hui les religions chrétiennes, ne constitue pas un phénomène “anormal”. Il ne s'agit pas d'accidents fortuits de l'Histoire, mais du déroulement naturel de cette Histoire dont les aléas font partie de la nature des choses. L'homme étant ce qu'il est, on ne voit d'ailleurs pas ce qui soustrairait les « entités spirituelles » à ces aléas, alors que toutes les entités sociales, eth-niques, culturelles, nationales et géographiques sont soumises à leur pression évolutive. Nul n'a jamais prétendu que les Églises n'étaient composées que de saints, seule condition qui pourrait les exempter d'obéir au mouvement de l'Histoire. Mais nous serions alors déjà dans ce Royaume annoncé par le Christ, qui n'est pas de ce monde et qui, pourtant, n'exclut pas, lui non plus, la diversité. L'unité dans la diversité ne trouve-t-elle pas son premier modèle achevé dans la Trinité avec le fameux « qu'ils soient uns comme nous sommes un* » ?
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*. Jn, XVII, 22.
p. 231-32
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Si l'écologie discourt généreusement sur la diversité, notamment sur la « biodiversité » qui exprime la richesse de la vie, répartie en une mosaïque d'espèces concourant toutes aux équilibres des écosystèmes, pourquoi s'étonnerait-on de la « socio-diversité » qui peuple la terre d'ethnies, de cultures, de nations, d'églises, bref, d'une multiplicité d'entités et d'institutions différentes ? Cette multiplicité des cultures, des ethnies, des nations et des religions humaines dessine une géographie sociale aussi riche que la biogéographie et la diversité biologique.
Les corps inanimés n'échappent pas non plus à la règle de la diversité …
p. 229
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Les religions qui n'ont cessé « de se poser en s'opposant » – et avec quelle agressivité ! – doivent retrouver le chemin de l'unité : unité pour tous les chrétiens au sein d'une Église à nouveau indivise ; communion en Abraham au sein de la grande famille monothéiste ; enfin, convivialité partagée avec toutes les religions de la terre. Tel pourrait être le programme fabuleusement ambitieux et pourtant on ne peut plus réaliste à fixer au troisième millénaire.
p. 228
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Peut-on imaginer l'institution plus respectueuse des épreuves et des souffrances des hommes ? Hélas, la compassion, la bonté, la miséricorde n'ont jamais été les vertus cardinales des institutions.
p. 226
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