Et qu'en dirais-tu, toi, le spécialiste, de cet état d'ignorance ?
- Je dirais que ce n'est pas le grand trou noir que vous imaginez. C'est tout le contraire. Un marché aux puces où tu trouves tout et n'importe que sauf le désir d'apprendre ce que les profs t'enseignent.
- p. 294
Vous êtes tous les mêmes, les profs ! Ce qui vous manque, ce sont des cours d'ignorance ! On vous fait passer toutes sortes d'examens et de concours sur vos connaissances acquises, quand votre première qualité devrait être l'aptitude à concevoir l'état de celui qui ignore ce que vous savez !
- p. 291
Les profs ne sont pas préparés à la collision entre le savoir et l'ignorance, voilà tout ! [...]
Le gros handicap des professeurs tiendrait dans leur incapacité á s'imaginer ne sachant pas ce qu'ils savent.
- p. 290
Il l'avait adorée, cette époque qui, si elle ne garantit aucun avenir à ses mauvais élèves, est prodigue en machines qui leur permet d'abolir le présent !
Commençons par l'épilogue : Maman, quasi centenaire, regardant un film sur un auteur qu'elle connaît bien.
Chaque élève joue de son instrument, ce n’est pas la peine d’aller contre. Le délicat, c’est de bien connaître nos musiciens et de trouver l’harmonie. Une bonne classe, ce n’est pas un régiment qui marche au pas, c’est un orchestre qui travaille la même symphonie.
Ça fait du bruit, une pensée, et le goût de lire est un héritage du besoin de dire.
Ce sont des mots dangereux, les pronoms compléments, des mines antipersonnel enfouies sous le sens apparent et qui vous sautent au visage si on ne les désamorce pas. Ce le, par exemple....combien de fois nous sommes-nous demandé, en prononçant l'accusation "Tu le fais exprès", ce qu'exprimait le pronom complément le, en l'occurrence ?
Silence. Concentration. Stylos mâchonnés ou qui tournent à toute allure entre le pouce et l'index.... Le calme de l'étude. on entendrait voler un doute. J'ai toujours aimé le silence de la sieste et le calme de l'étude. Dans mon enfance il m'arrivait de les associer. J'avais le goût du repos immérité. Je sais tout sur l'art de faire semblant d'écrire en préparant une copie blanche. Mais il est difficile de jouer à ce petit jeu sous la surveillance de mademoiselle G.
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Honte à ceux qui font de la jeunesse la plus délaissée un objet fantastique de la terreur nationale! Ils sont la lie d'une société qui a perdu jusqu'au sentiment même de la paternité.