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4,02

sur 1268 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
[Chronique complète sur mon blog]

Le journal du corps d'un homme, de son adolescence jusqu'à sa mort. Des morceaux de sa vie qui, au final, ne nous en apprennent pas énormément sur le personnage qui écrit (parfois dans son journal, parfois dans les lettres qu'il a laissées à sa fille avant de mourir). Non, le but étant de parler du corps, du rapport que le narrateur entretient avec tout au long de sa vie, des changements amenés sur ledit corps…

Même si c'est parfois long – toute une vie, ce n'est pas rien ! –, ce texte n'en reste pas moins passionnant, et c'est selon moi une preuve du talent d'écriture de Daniel Pennac. Il parvient à me faire m'intéresser à toute la vie d'un corps.
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Un enfant, victime d'une peur irrationnelle, décide de tenir le journal de son corps. Il va "herboriser" sa vie durant toutes les manifestations (maladies, blessures, peurs et paniques, sexualité, vieillesse, sommeil, etc) de ce "sac à surprises et pompe à déjections". le journal sera exempt des états d'âme ou réflexions de son auteur. Publié après le décès du narrateur, sans mention de son identité, le journal est bien le témoignage d '"UN" corps particulier reprenant des expériences partagées par tous.

L'idée de départ est brillante : le corps n'a jamais été autant exhibé, étudié et analysé. Et pourtant, il nous demeure étranger, nous continuons à le subir, nous sommes contrariés quand la machine se dérègle, honteux devant certaines de ses manifestations. Les romans et les films foisonnent de psychologie et taisent l'intime. Il existe 1001 livres traitant du corps mais nous déchiffrons en solitaire des expériences partagées par tout un chacun.

Daniel Pennac traite ce vieux thème avec originalité. Certains passages sont plein d'humour et de tendresse, dans la veine propre à l'auteur. Mais cet inventaire finit par lasser. On est parfois tenté d'utiliser le droit du lecteur n° 3 ; celui de ne pas finir un livre. Oui, le corps nous offre surprises et déconvenues ; oui, on sourit à l'évocations des pets mais après? Témoigner de choses communes souvent tues suffit-il? On ferme ce livre avec regret en ayant l'impression que l'auteur n'est pas venu à bout d'une intuition géniale.
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J'ai aimé pour l'écriture de Daniel Pennac et pour l'originalité du sujet mais je n'ai pas aimé pour le thème lui-même qui m'a ennuyé par moments. Un homme, qu'on peut qualifier de légèrement hypocondriaque, se regarde vieillir sous nos yeux. Le propos, parfois trivial et dénué de sentiments, et la distanciation du narrateur par rapport à sa vie sentimentale ont fait que je n'ai pas été touchée par ce roman.
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Ressenti contradictoire concernant ce roman singulier. D'une part, une certaine déception due au sentiment que l'auteur n'a pas tenu sa parole, qu'il n'a pas fait tenir à son narrateur le journal de son seul corps. Sans doute pour donner audit narrateur la consistance d'un vrai personnage, entouré d'autres personnages plausibles et lui-même doté d'une biographie non banale - rapports aux parents, figure du Résistant, personnalité engagée, tolérante, ouverte et sympathique identifiable jusque dans ses opinions politiques... - sa corporalité s'estompe souvent au profit d'un récit plus conventionnel. L'auteur s'en excuserait-il lorsqu'il fait dire à son personnage, dans l'avant-dernière page : "A peine ai-je effleuré ce corps que je voulais décrire." (p. 381).
D'autre part, dans tout ce que la forme diaristique offre de fragmentaire et que le fragment offre de sagesse (sous forme d'aphorisme), j'ai été ému par toutes ces fines observations si menues sur le passage du temps. Là, malgré tout, la corporalité reprend sa place ; et l'on ne pourrait offrir un meilleur aperçu de ses propres sensations du passage des cycles de la vie que dans ces fragments sur le corps et notamment ses dysfonctionnements ("Pauvre médecin ! Passer sa vie à réparer un programme conçu pour merder." ibid.).
Personnellement, la problématique du vieillissement commence déjà à ne m'être plus étrangère, alors que je conserve un souvenir très vivace de mes problématiques de croissance (en particulier à l'adolescence), ce qui rend les deux étrangement coexistantes. Les retrouver, identifiables et reconnues, à seulement quelques centaines de pages de distance ne fait que renforcer la capacité d'évocation du livre (qui doit être sans doute encore supérieure chez des lecteurs d'âge plus avancé que le mien). [A noter que l'auteur a inventé un narrateur qui pourrait avoir l'âge, grosso modo, de son père].
Dans la même ligne personnelle et intime, certaines coïncidences de dates (le narrateur est né en 1923 et subit une intervention à la prostate en 1996) ont été pour moi particulièrement touchantes.
Pour cet ensemble de raisons, je suppose que mon dépit tout littéraire/formaliste cédera bientôt la place à un souvenir durable et "parlant" de cette lecture.
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Daniel Pennac nous révèle, avec sa finesse habituelle, un récit touchant sous la forme immersive d'un journal. Des morceaux d'une vie (de qui ?) qui viennent interroger notre conception du corps, sa décrépitude et sa beauté, ses caprices et métamorphoses. Ça n'est pas le roman de l'auteur que je préfère mais je ne peux pas lui retirer sa sagesse et son humour qui m'ont particulièrement attendrie.
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"Dans un roman, il est question de politique, du social, de psychologie, de l'affect, du souvenir, etc. le corps ne fait jamais qu'affleurer. J'ai voulu inverser la proportion, écrire quelque chose où il n'est question que de cette matière purement physique et qui puisse se lire comme un roman" explique Daniel Pennac dans un entretien à L'Express au sujet de son dernier ouvrage, Journal d'un corps. Un récit physiologique et non psychologique, où les mouvements d'humeurs seraient secrétions, fluides et autres écoulements ? Ma foi, pourquoi pas ? le journal s'ouvre autour des 13 ans du héros et s'achève quelques jours avant sa mort, à 87 ans. Il y a parfois de longues ellipses, que l'auteur explique dans des notes à ses lecteurs et qui permettent d'évoquer les événements principaux de l'existence du narrateur. Pennac tient assez bien son pari organique dans la première partie du livre (jusqu'à ses 50 ans environ) avec ses passages obligés : plaisirs solitaires, dépucelage, joies du sexe, maladies bénignes, accidents banals ... Rien d'extraordinaire à vrai dire dans ce début et milieu de livre, un peu plat, relevé de quelques saillies humoristiques qui empêchent de s'ennuyer tout à fait. Mais à partir du moment où le corps vieillit, l'action rebondit et le récit prend de l'ampleur : avec les maux, les mots se libèrent et enrichissent la trame. La dégradation du corps s'accompagne d'une mélancolie et d'une lucidité presque amusée. Avec des pages d'anthologie sur l'art du pet ou encore les ennuis de prostate qui ne sont pas sans poser de problèmes en société. En définitive, Pennac réussit à faire le portrait d'un homme et de l'évolution progressive des moeurs avec une verve et une trivialité gaillarde qui font aisément passer les quelques redondances de l'ensemble.
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Un ouvrage à découvrir pour son originalité.
Le narrateur, père d'une certaine Lison, raconte son rapport, ses découvertes et les expériences de son corps au fil des années.
L'idée lui vient à la suite d'une expérience de la peur lorsqu'il a un peu plus de 10ans. Il raconte cette peur qui amène le corps et l'esprit d'une même personne à résonner avec discorde. L'esprit qui perd le contrôle sur le corps.
Ce premier passage marque le lecteur et lui donne l'envie de découvrir la suite de ses réflexions.
Au fil des années, nous assistons aux joies et aux déboires du corps de cet homme , ses réflexions sur notre enveloppe mais aussi sur de nombreuses notions. La mort, bien sûr, mais aussi l'amour, la famille, la spiritualité...
Personnellement, le genre du journal n'est pas ce que je préfère, c'est parfois lent et ronflant mais ici des pépites relancent la lecture et mon attrait.
Je reste marquée par le personnage de Dodo qui incarne bien les moyens utilisés par l'enfant pour détourner ses craintes, le personnage de Violette qui offre au narrateur la possibilité de goûter aux joies d'être materné et accompagné dans la découverte de son corps de l'enfance à l'adolescence. L'absence du père pourtant tellement présent et la présence de la mère tellement absente et négligente.
De nombreuses pages ont été cornées pour être relues et partagées. Je suis vraiment heureuse d'en avoir fait la lecture et je pense la conseiller dès le lycée.
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Il s'agit d'une variante du journal intime où il n'est presque pas question du quotidien, de sentiment, d'anecdotes sur le déroulement de la vie de l'auteur, mais de tout ce qui a trait à son corps, son développement, son utilisation, le corps des autres aussi, et naturellement à tous les pépins qui ne manquent pas de survenir tout au long d'une vie. Évidemment, on pénètre quand même les univers familial, amical et professionnel du narrateur, car ce journal adressé à sa fille n'est pas non plus strictement factuel. Néanmoins, il m'a manqué une part d'éléments non corporels pour mieux goûter cet ouvrage.
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Nous sommes lui, il est nous.

Chaque être humain possède un corps différent, mais qui dans le fond est assez similaire aux autres.

C'est ici une véritable quête du héros se fondant uniquement sur son corps.

Alors qu'on pourrait avoir "peur" de ce qui nous attend à la lecture du titre, c'est une bonne surprise que de se retrouver dans la tête et le corps du héros.
Il est parfois génant de se retrouver dans des périodes très personnelles de sa vie, mais il est tout aussi intéressant de découvrir son histoire.

C'est un vrai lien que nous créons avec lui. Comme si nous avions lu le journal d'un vieil ami.
C'est sûrement ceci qu'il faut retenir : une lecture d'un vieil ami.
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Un très beau livre sur un sujet universel. J'ai beaucoup ri en lisant ce livre (cf. le jeu de l'oie et plein d'autres passages) et eu souvent les larmes aux yeux.
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