Alors que Benjamin Malaussène croit que tout va pour le mieux, sa soeur Clara âgée d'à peine 19 ans lui annonce qu'elle va épouser un maton de plus de 40 ans son aîné. Mais le jour de la noce, le futur marié est retrouvé assassiné dans son bureau et c'est pas beau à voir. Si Clara a l'air de bien prendre la chose, Benjamin est sur les fesses quand celle-ci lui apprend qu'elle est enceinte. Parallèlement, son boss la reine Zabo, éditrice, lui propose d'incarner l'écrivain mystérieux JBL, qui a fait en sorte jusque-là de rester anonyme malgré les millions d'exemplaires vendus...
Découverte de
Pennac, découverte d'une saga et surtout d'un auteur dont la plume me correspond bien : de l'humour bien pensé, des reparties intelligentes, des jeux de mots savoureux, un rythme bien tenu, un sujet prenant, une intrigue savamment menée. J'ai commencé avec très grand enthousiasme ce tome que je ne savais en être un et me suis complètement laissé embarquer dans l'aventure avec Malaussène qui rencontre JBL. le personnage de la reine Zabo est également délicieux, la situation cocasse mais pourtant tellement crédible.
Cependant au tiers du récit, quand un très grand et très inattendu moment se produit (foutrement bien fait quand même), l'impression change car l'histoire devient une sorte d'enquête policière et surtout une chasse au méchant avec des flingues, de la revanche, du sang et des cibles. de quoi vraiment avoir l'impression de ne plus avoir le même livre entre les mains pendant un bon gros tiers, de quoi dégrader l'attention qui en voulait juste plus sur la mise en scène de la maison d'édition. Dommage, ai-je pensé. Seulement à l'approche de la fin, la course poursuite de la deuxième partie prend enfin sens et on découvre un personnage et des explications qui ne sont pas désagréables. On retrouve l'univers du début de livre, ainsi que l'attrait de lecture qui avait tant surpris au départ.
Je reprocherais néanmoins quelques petites choses à ce livre : si je n'ai pas boudé mon plaisir les 2/3 du temps, les prénoms attribués à certains personnages m'ont carrément gênée, certains faisant carrément augustes et maniérés, donnant un côté pédant à la langue française en général (je pense aux noms "Verdun", "C'est Un Ange", "le Petit"). Je ne comprends pas cette espèce d'affectation dans les noms qu'on peut trouver parfois (souvent en fait) dans la littérature française.
Aussi, la fin laisse grandement à désirer, même si elle a un côté "magique ridicule" qui paraît (j'espère) assumé.
Malgré ces défauts, on ressort quand même conquis par
Pennac ; sa prose moderne fait du bien aux neurones et y a de quoi en redemander.
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