Un long retour, mais surtout un long départ.
Dixième tome des enquêtes d'Armand Gamache, inspecteur-chef de la Sûreté du Québec, qui s'est installé dans le village idyllique de Three Pines pour y couler une retraite paisible. Mais rien n'est jamais paisible à Three Pines, et voici que l'un de ses habitants a disparu. Certes, Clara et Peter Morrow, le couple de peintres réputés, se sont séparés un an auparavant sur la promesse de se retrouver à la date anniversaire de leur séparation, mais Peter n'est pas reparu. Inquiète, Clara s'en ouvre à Gamache, qui décide d'enquêter de façon non officielle.
C'est toujours avec joie que je retourne à Three Pines pour y retrouver ses habitants pittoresques et son cadre si douillet. Mais ici, j'ai eu l'impression de m'y enliser, tant l'intrigue peine à se mettre en place. Certes, on est dans un "cosy mystery", donc il n'y a pas de rebondissements stupéfiants ni de courses-poursuites haletantes à attendre, mais
Louise Penny prend vraiment tout son temps pour dérouler son histoire. Et même si elle s'attache avant tout à la psychologie des personnages (et j'y ai parfois trouvé des airs simenoniens), l'ensemble reste mou. En outre, le dénouement ne m'a pas convaincue.
Il n'en demeure pas moins que l'intrigue se rapportant à la peinture, j'ai été très intéressée par la façon dont l'auteur décrit le processus créatif et les rivalités latentes entre artistes. J'ai particulièrement aimé aussi ses descriptions des différents tableaux, où elle parvient à retranscrire l'émotion qu'ils suscitent -s'agissant de toiles fictives, je trouve cet exercice très réussi.
Enfin, une fois encore, l'écriture est plaisante, les dialogues sont ponctués d'humour et l'émotion affleure grâce à l'humanité des personnages. On se sent bien dans ce roman, même si on s'y ennuie parfois.
Pas grave, ça ne m'empêchera pas de retourner à Three Pines pour le onzième tome, et je vous invite à découvrir à votre tour ce joli coin québécois, dans le cadre de cette série très sympathique.