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4,12

sur 1014 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre lu en Corse, avec vue sur la plage de Lozari près de l'Île Rousse. Je ne sais pas si cela a joué mais j'ai adoré, littéralement.
Un immeuble, ses habitants, un moment de leur vie mais au détour toutes leurs vies mais aussi les précédents occupants.
Des petites histoires, de grandes histoires, beaucoup d'humour.
C'est irracontable, gigogne, sans fin, un véritable puzzle aux géométries infinies.
Je pense que si on le relit, on peut découvrir une foultitude de choses sur lesquelles on ne s'est pas pas arrêtés la première fois (voire les fois suivantes).
Mais il'il faut être en condition pour lire un tel ouvrage. On ne peut pas le prendre à la légère et il peut rebuter. Mais si on entre à l'intérieur, c'est tout simplement GENIAL
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Une référence. Georges Perec a mis presque 10 ans pour écrire ce roman total.
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Georges Perec place sa caméra en forme de stylo sur l'immeuble de cinq étages (sans compter les chambres de bonnes au 6ème, les caves et les locaux techniques au sous-sol) situé 11 rue Simon-Crubellier. Vérifions l'adresse : Une recherche sur internet est dans un premier temps infructueuse mais le résultat suivant apparaît : « Gaspard Winkler, peintre en bâtiment, Crubellier, 11 rue Simon Dereure, Paris 18ème ». C'est une fausse piste : elle nous renvoie à un personnage important du livre (Winkler fabriquait les puzzles de Bartelbooth) mais l'immeuble décrit par Perec se situe bien près du Parc Monceau et du café d'Henri Colot au coin de la rue Jadin et de la rue de Chazelle, dans le 17ème et non dans le 18ème de Paris.
Perec a une méthode : il se focalise sur un appartement ou une partie d'appartement. Il évoque les gens qui l'occupent, décrit les objets et décors qu'il voit dans une approche objective. Il produit des listes et des énumérations, parfois anodines, parfois érudites, ce qui pourrait être un projet en soi. Mais Perec va plus loin : à partir de ces objets et de ces personnes, il part dans des digressions, raconte des histoires qui sont des romans dans le roman. Il nous fait voyager aux quatre coins du monde, toujours sous un angle inattendu et original, nous fait rencontrer des hommes et des idées surprenants.
Il nous balade à travers les classes sociales, des milieux les plus privilégiés à ceux des petites gens, des artistes aux ouvriers et aux petits employés, il nous raconte leurs aventures parfois incroyables, leurs grands projets, leurs crimes, leurs petits maux et leurs grandes douleurs.
Toujours Pérec nous surprend, nous séduit. Il joue avec les nombres, avec les formes, avec la ponctuation. Sa fantaisie, son humour, sa goguenardise sont formidables.
Le personnage de Bartelbooth est l'un des plus marquants : « Imaginons un homme dont la fortune n'aurait d'égale que l'indifférence à ce que la fortune permet généralement, et dont le désir serait, beaucoup plus orgueilleusement, de saisir, de décrire, d'épuiser, non la totalité du monde- projet que son seul énoncé suffit à ruiner- mais un fragment constitué de celui-ci ; face à l'inextricable incohérence du monde, il s'agira alors d'accomplir jusqu'au bout un programme, restreint sans doute, mais entier, intact, irréductible. » (Chapitre XXVI, Bartlebooth, 1). On sent que le projet de Bartelbooth n'est pas éloigné de celui de Pérec.
L'imagination de Pérec est sans limite. Ce livre est un livre-monde, il a un caractère universel. C'est un chef d'oeuvre.
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Depuis 1983, je fais et refais constamment des lectures de cette oeuvre oulipienne par excellence et par extravagance. Perec joue ici du cavalier sur l'échiquier dix par dix que constitue l'image en coupe de l'immeuble de la rue Simon-Crubellier à Paris, France. Il joue du cavalier pour l'ordre des chapitres. Il y en aura quatre-vingt-dix-neuf. Mais, leur contenu n'est pas laissé pour autant à une muse sans contrainte. L'auteur s'est astreint à une règle faisant appel au bi-carré latin orthogonal d'ordre 10, avec 21 fois 2 séries de 10 éléments qui sont permutées et qui déterminent ainsi les éléments constitutifs de chaque chapitre. Dans l'Atlas de littérature potentielle, Perec, dans l'article Quatre figures pour La vie mode d'emploi, révèle, à titre d'exemple, la liste des 42 thèmes (objets, sujets, etc.) qui devaient figurer dans le chapitre 23. Il fallait notamment utiliser une citation de Jules Verne et une de Joyce.

«Chapitre XXIII - Moreau, 2
Monter; Classement; Verne; Joyce; 2 personnes; Occupants; Agendas; Faire un rêve; Boiseries; Tapis de laine; Après-guerre Antiquité 19e; Moyen-Orient; Canal de Suez; Style chinois; Bibliothèque; ~ 10 pages; Physiologie en 1860; Nouveau-né; Chat; Manteau; Uni; Laine; Rouge; Bas, chaussettes; Médailles; Livre d'art; Les Ménines (Marie Marguerite d'Autriche); Moby Dick; Thé; Zakouskis; Pendules, horloges; Mots croisés; Étonnement; Affiches; Triangle; Parallélépipède; Plante verte; Cuivre, étain; Manque in 4; Faux in 3; Faucille; Châtiment.»

Ce qui demeure magique, c'est que de ces contraintes fortes, il ressorte une oeuvre monumentale. Ce fut toujours là le pari de l'Oulipo (l'Ouvroir de littérature potentielle). Mais les contraintes constituent un cadre qui, si ce n'était de la folie maniaque d'écrire de Georges Perec, en serait resté là. Il y eut des alexandrins foireux, le bi-carré latin orthogonal pourrait également engendrer des navets, mais ici, on a un bi-carré latin orthogonal d'ordre 10 accompagné d'une polygraphie du cavalier tout à fait majestueux.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Un roman aux mille personnages, des vies qui se croisent, ou pas... des histoires pour tout le monde : de l'aventure, de l'amour, des drames, des bonheurs (mais peu), la vie telle qu'elle peut être : extraordinaire ou tout à fait banale mais toujours touchante.
Je vous recommande cette lecture si vous voulez vous évader et réaliser un rêve d'enfant : retirer la façade de la maison de poupées pour découvrir la vie de tous ses habitants.
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Très bon roman. Je n'avais jamais entendu parler de Georges Perec que j'ai découvert dans ce livre.
C'est un grand amoureux des objets qu'il décrit avec une loupe dans les moindres détails lorsqu'il nous fait entrer dans un appartement occupé par des personnages à la fois burlesques, impressionnants et touchants, qui ont eu des existences très riches d'évènements, joyeux pour certains, tragiques pour d'autres. Tout cela nous emmène dans des aventures aux 4 coins du monde, et avec un effet boomerang vous fait fatalement revenir dans cet immeuble comme un retour incontournable à la case départ.
J'ai reconnu du Proust grâce au le style "longues phrases", et surtout par des digressions bien maîtrisées qui ne vous fait pas perdre le fil du départ du chapitre, qui laisse au lecteur le soin de s'inspirer émotionnellement, l'écrivain se consacrant objectivement au factuel. J'ai aussi lu du Victor Hugo dans l'imagination débordante qui fuse dans ces nombreuses petites histoires.
Le chapitre LXXVIII offre un mélange Voltaire+Saint Exupéry dans une aventure à la fois babylonienne et désertique.
Une allusion à Théophile Gauthier ( capitaine fracasse ) dans le chapitre LV.
J'espère que cet écrivain est aujourd'hui beaucoup étudié dans les écoles au même rang que les grands classiques.
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Si j'avais un livre de chevet, ce serait celui-ci; si j'avais un auteur fétiche, ce serait lui,si je devais apprendre un livre par coeur avant qu'on ne les brule tous, si une nuit d'hiver un voyageur...
Le plus génial, c'est la table des matières: un puzzle à son tour. Pérec est un prestidigitateur.

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L'un des grand roman du XXème siècle que l'on peut lire et relire en y trouvant toujours de nouvelles pistes et de nouveaux plaisirs. Qu'on le lise en connaissant toutes les contraintes d'écriture (le bi-carré latin, le jeu d'échec et la polygraphie du cavalier, les listes, les puzzles...) ou pas, qu'on le lise dans le sens de lecture ou selon les index, cette lecture est toujours un pur régal, pleine de jeux et d'érudition, de petites et de grandes histoire, de vrai et de faux... Ce livre est génial, qu'on se le dise ! (pas assez de place pour développer ici).
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Valéne mis des années à comprendre ce que cherchait exactement Bartelbooth. La première fois qu'il vint le voir en janvier mile neuf cent vingt-cinq, Bartelboth lui dit seulement qu'il voulait apprendre à fond l'art de l'aquarelle et qu'il souhaitait prendre une leçon quotidienne pendant dix ans. La fréquence et la durée de ces cours particuliers firent sursauter Valène qui se trouvait parfaitement heureux quand il avait décroché dix-huit leçons en un trimestre. Mais Bartelbooth semblait décidé à consacrer à cet apprentissage tout le temps qu'il faudrait et n'avait apparemment pas de soucis d'argent.
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Une tres belle surprise pour moi que ce livre inclassable car tellement original qu'il en est unique.Inclassable par la forme d'abord,presqu'un inventaire de choses tres diverses sans reel fil conducteur que dans le style libre et aerien.Une bouffée d'oxygene pour nous lecteurs tant le plaisir de feuilleter ces pages est present car les surprises se cachent a chaque page pour rendre ce livre unique.
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