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4,12

sur 1012 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A.S. (Ante Scriptum).
Quand je ferai, pour la n.ieme fois, naufrage, je tacherai de sauver ce livre et de l'amener, sec ou detrempe, en l'ile deserte que j'essaierai d'atteindre a la nage.
Comment choisir les livres a sauver en premier? A chacun ses criteres. Moi je les choisirais d'abord bien gros, vu qu'avec ma chance je risque de rester fort longtemps abandonne a ma solitude (a moins que n'apparaisse un Vendredi de derriere un girembellier ou un latanier rouge).
Ce seront surtout des livres que je pourrai lire et relire, encore et encore, avec interet. Celui-ci, ce Mode D'emploi qui ne me servira de rien dans mon insularite, ce sera pour du plaisir pur et simple. Une masturbation cerebrale tres recommandee en longue periode de solitude (a moins que je ne decouvre un Jeudi cache dans des fougeres arborescentes).

A.S.2 (Au Secours!).
Je croyais entrer dans un immeuble parisien. Grosse erreur! Fatale! A peine franchie la porte cochere c'est la jungle! Il me faut franchir des amoncellements d'objets impenetrables a premiere vue. Enfouis dans les caves; dormant dans les combles; se dandinant (eux aussi?) dans les escaliers; se cachant derriere des portes ouvertes ou plutot fermees; franchissant des ponts-levis (j'ai des hallucinations); camoufles en armoires normandes, en bahuts d'un autre age ferres aux coins. Et chaque objet tient a etre connu et reconnu, dans ses plus infimes details, dans sa plus intime histoire, dans tous ses passages d'un maitre a un autre, dans toutes ses deformations causees par des mains malhabiles ou voulues par des esprits modernisateurs, et chacun m'assene en plus l'histoire et les devenirs de tous ceux qui l'ont manipule. Sauve qui peut! Comment franchir ce livre sans perdre la raison?

A.S.3 (Assistance Sociale).
Perec decrit les faits et gestes des habitants d'un immeuble parisien, sis au 11 rue Simon-Crubellier, pendant la journee du 23 juin 1975. Un immeuble de 5 etages, plus 2 de combles, plus 1 de mansardes. Une journee, de l'aube a 8 heures du soir. Et leurs gestes, leurs mouvements, leurs postures le long de la journee, et les objets dont ils s'entourent, et leurs facons de les arranger, de les deplacer, de les manier, de s'en servir, nous disent beaucoup plus sur eux qu'une quelconque analyse psychologique (que Perec fuit comme la peste). Je les ai sentis. Je crois les avoir compris. Comme tout lecteur qui ne saute pas les enumerations, qui ne passe pas outre les accumulations de details. Car c'est peut-etre ce qui les rend vivants, proches.

Une journee. Mais insidieusement Perec nous fait entrer dans toute leur vie anterieure, tout ce qui aboutit, sans pourtant toujours expliquer, a cette journee.
Un immeuble. Et par chacun de ses appartements, luxueux duplex ou mansardes de serviteurs, nous sommes amenes a connaitre non seulement ceux qui l'habitent en ce jour, mais aussi tous les locataires qui les ont precedes, depuis la construction du batiment fin 19e siecle. Cela fait une foule. Cela fait un monde. Un pan d'histoire, expose aux ignorants. Une civilisation, revelee aux mecreants. Qui se deploie en une multitude de details culturels, melangeant l'erudition la plus sophistiquee a la sagesse, a l'experience de vie la plus populaire; en une ribambelle de petites histoires, qui se cotoient, s'attirent et se repoussent, se provoquent, se melangent pour finir former les cent et une nuits francaises, les cent et une nuits occidentales en fait. Le puzzle du 20e siecle occidental.

Perec met beaucoup d'humour dans ses histoires. Beaucoup d'ironie, tournee parfois envers son propre vecu (comme quand les locataires de l'immeuble se demandent comment prononcer le nom d'un nouveau venu, un certain Cinoc: Sinoque? Tsinoc? Kinotch? Sinotz? Et le lecteur pense immediatement a un certain Georges, fils d'Itzik Peretz, que les passages d'un pays a un autre ont rendu Perecque). Mais aussi beaucoup de tendresse, beaucoup d'empathie envers ses personnages. En douceur il arrive a rendre les desirs, les peurs, les amours, les lubies, les obsessions de ces personnages non seulement comprehensibles, mais meme familiers. Nous en avons deja rencontre des semblables chez nos voisins, chez nos amis. Avouons-le, chez nous-memes? Perec nous a perces. Et son bienveillant regard confere aux etres et a la trivialite des choses dont ils s'entourent une densite inesperee. Presque tous ses personnages deviennent denses au fil des pages, depuis Bartlebooth, le richissime anglais qui veut depenser son argent et son temps en l'action la plus gratuite imaginable, dediant sa vie a ne laisser aucune trace, jusqu'a Smautf, son fidele valet, son gardien, son protecteur, son ami le plus cache.

A.S.4 (Avis aux Sceptiques).
La plus belle femme ne pourra etre belle aux yeux de tous. Ah! Pardon! le plus bel homme ne pourra etre beau aux yeux de toutes (il y a des moments ou je ne suis pas tres concentre).
Ce livre n'est pas concu pour provoquer un consensus. Il y aura (et il y a eu) surement des lecteurs, meme des plus reguliers, qui ne l'aimeront pas. Mais a mon avis tous sont tenus de l'essayer. Bon, tenus, tenus, disons pries, pour rester tant soit peu humble. Les 25 premieres pages (et peut-etre les 10?) suffiront pour decider si on veut defenestrer cet objet imprime ou en faire son compagnon de vie. Toutes voies legitimes. Ceux qui continueront connaitront, avec ces "romans" (oui, oui, au pluriel, comme c'est imprime dans la couverture de mon vieil exemplaire de poche), un plaisir etrange, insolite, truculent. Puissant. Le fort des halles a la Sorbonne.
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Le Graal du romancier: écrire le roman somme, le roman tout, l'oeuvre ultime par laquelle le romancier devient l'égal de dieu. Dans son siècle rationaliste, Balzac voulait concurrencer l'état-civil et ratisser la France de Paris en provinces; il noircit des milliers de pages sans mettre un terme à son grand oeuvre et ce n'est pas par hasard si Perec plante son livre dans un immeuble haussmannien pour relever le défi: la comédie humaine réduite à un seul livre (600 pages police 8 quand même).
Un seul livre pour un instant T: celui de la mort de Bartlebooth pendant lequel les habitants des 31 appartements et chambres de bonnes sont saisis dans leurs occupations triviales, mais qui se déploie vers le passé pour nous narrer les souvenirs des résidents présents et passés, tout en charriant les mots des écrivains aimés (non, pas Balzac) insérés, mine de rien, au coeur du texte perecquien. Vies minuscules, mythes, tableaux, littérature: tout cela mêlé suffit-il pour créer le roman suprême?
On le sait, Perec est l'homme des contraintes. Et pas des moindres. Que peut faire un écrivain capable d'écrire 300 pages sans le moindre E qui puisse surpasser cet exploit retentissant? « La Vie mode d'emploi » est un truc pété de règles, plus délirantes les unes que les autres. On sait généralement que le déplacement dans l'immeuble suit un ordre déterminé par le cavalier aux échecs, et que Perec a découpé son immeuble en 100 cases explorées l'une après l'autre sans jamais s'arrêter 2 fois au même endroit. Je ne vais pas lister toutes les autres contraintes auxquelles il s'est astreint (il existe d'ailleurs un cahier des charges de « La Vie mode d'emploi » publié au CNRS qui reprend toutes les fiches préparatoires à l'oeuvre qui fut terminée en un peu moins de 10 ans). Parce que l'essentiel c'est quand même: à quoi bon?
Ce qui fait que « La Disparition » est beaucoup plus qu'une pochade (qui serait déjà géniale par elle-même), c'est que le « E » manquant renvoie aux « eux » des parents disparus sans guère laisser de traces dans le ciel d'Auschwitz. Alors, que nous disent les mille et un détours empruntés par « La Vie mode d'emploi »?
Ces détours sont d'abord un moyen de compresser le monde en un volume. J'y ai trouvé ma ville de naissance (dans le genre cambrousse, pourtant…), celle où ma meilleure amie a eu son premier travail (là encore, trou du cul du monde): et je suis presque sûre que ça marche pour n'importe qui. Que nous sommes tous reliés à ce livre, que Perec nous a insérés dans sa trame comme Jan van Eyck a peint le spectateur de son tableau dans « Les Epoux Arnolfini ». Et nous y sommes d'autant plus que « La Vie mode d'emploi » est un immense terrain de jeu. On y trouve des énigmes en toutes lettres (« Faire du vieux avec du neuf », définition sublime de « nonagénaire »), et d'autres qui surgissent inattendues, les échos d'une page à l'autre (comme ce Romeo Daddi évoqué p. 247 qui oblige à rétropédaler p. 37), les descriptions de tableaux dont on cherche le titre, mais surtout ces trouvailles poétiques si bien cachées que quand par miracle on en trouve une on est saisi de bonheur: pourquoi 99 chapitres seulement quand l'immeuble a été découpé en 100 carrés ? On finit par trouver qu'une cave située à l'extrême-gauche n'a pas été visitée et on se souvient d'une fillette qui a croqué un coin de son biscuit Lu…
Mais le meilleur moyen de tout dire en 600 pages est de créer des effets de miroir à l'infini (comme une vache hilare à boucles d'oreilles représentant une vache hilare à boucles d'oreilles). Au centre de l'immeuble que le peintre Valène tente de restituer, le riche Barnabooth se contraint à reconstituer des puzzles dont les pièces renvoient aux pièces de l'immeuble et se laisse piéger par celui qui a imaginé les découpes les plus perverses pour l'orienter vers des solutions trop évidentes pour être honnêtes, comme le lecteur croit résoudre les énigmes que Perec s'est lui-même créées.
Car le livre ne parle peut-être que de son auteur qui dans chaque appartement a mis sa vie à lui avec de micro événements arrivés pendant l'écriture. Tous ses livres aussi sont rassemblés dans ce dernier roman comme l'attestent un Gaspar Winckler échappé de « W ou le souvenir d'enfance » et « Les Choses » entassées décrites à l'infini.
Roman de l'écrivain, roman du lecteur, roman du roman qui raconte sa propre construction et se reflète lui-même... Ce livre est d'autant plus un concentré d'univers que le « jeu » gagne, jeu de puzzle, jeu d'échec, jeu de mots, jeu aussi dans le mécanisme qui ne s'emboîte pas comme il le devrait: la dernière pièce du puzzle ne s'insère pas, et c'est bien une oeuvre totale qui peut se permettre de n'avoir rien oublié, pas même l'échec où nous a conduit le cavalier qui zigzague sur le damier bicolore.
(Bon. Il va falloir que je le relise encore une fois.)
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Livre monde
Livre tiroirs
Livre miroirs
Livre chapeaux
Livre rigolo
Livre énigmes
Livre paradigme
Livre histoires
Livre encensoirs
Livre rêveur
Livre pleureur
Livre mystique
Livre fantastique
Livre catalogues
Livre épilogues
Livre matriochkas
Livre falbalas
Livre canne
Livre arcane
Livre équations
Livre évasions
Livre tendresse
Livre hardiesse
Livre inventaires
Livre univers
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J'adore faire des puzzles, alors autant vous dire que le projet fou de Bartlebooth ne pouvait que me captiver: Aussi riche que dénué d'intérêt pour l'argent et le commerce des hommes, ce dernier décide de consacrer les années 1925 /1935 à apprendre l'aquarelle, les vingt suivantes à peindre cinq cent ports aux quatre coins du monde et là les faire monter en puzzles, puis les vingt suivantes à réaliser ces puzzles à raison d'un par quinzaine, les aquarelles composant ces derniers étant destinées à être recomposées, puis effacées. Quelle incroyable manière de tracer son chemin dans le monde!

J'ai copieusement triché en attaquant mon billet par ce seul morceau de puzzle-là, car La vie mode d'emploi, ce n'est pas que cette histoire, loin de là! C'est un puzzle gargantuesque, un pan-roman, un tauto-livre, une expérience entomologiste urbaine et moderne, un omni-regard qui vient scruter chaque recoin d'un immeuble parisien dans tous ses détails, tous ces habitants, toutes ses dimensions y compris temporelles en remontant l'histoire de ces derniers, étudiés dans leurs moindres détails et en particulier leurs objets.
Les choses...Ces dernières, à force de listes, de minutieuses descriptions cliniques, en viennent à devenir des personnages à part entière du livre, animées de vie ou abandonnées à leur inutilité éternelle, et finissent par colorer cet objet littéraire indéfinissable d'une mélancolie douce et d'une nostalgie poussiéreuse qui donnent l'impression de traverser le 20ème siècle.
Il faut accepter de jouer le jeu pour aimer ce roman. Pour ma part, j'ai adoré.
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Dément ! Ce livre est dément à tous points de vue : idée de départ, contraintes imposées, épaisseur du livre, style, foisonnement, personnages... Tout a des proportions totalement incroyables, même pour un roman de plus de 600 pages !
Il ne s'agit pas de l'histoire de gens, mais de choses. Quoique... Impossible à résumer, ce livre est en fait une prouesse littéraire et d'érudition, un jeu entre auteur en lecteur, une extraordinaire mise en abyme.
L'histoire est celle d'un immeuble que l'on verrait en coupe, et à chaque chapitre on se balade dans une pièce d'un appartement ou des communs. On y raconte les objets, leur passé, ce qu'ils représentent, et/ou la vie de leurs propriétaires. En toile de fond, l'histoire de Bartlebooth, le faiseur de puzzles qui s'est imposé une contrainte folle dans sa vie, réaliser 500 aquarelles, en faire des puzzles, les reconstituer puis les détruire... Allégorie de la contrainte de l'écrivain, mise en abyme, tableau dans le tableau... Car en lisant ce livre incroyable, on a l'impression, comme au début du livre, de regarder un tableau, dans lequel est peint ce tableau, dans lequel on voit ce tableau, etc, à l'infini...
Emboîtements, liens et clins d'oeil, tout ceci fait de cette oeuvre magistrale un objet littéraire fascinant, que l'on referme à regret et que l'on sent encore fourmiller sous ses doigts, comme si mille détails essayaient encore de s'en échapper...
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Casse-tête de Perec, la Vie mode d'emploi s'articule autour de puzzle en bois mais il ne s'agit pas de n'importe quel puzzle puisque son fabricant est Gaspard Winckler et qu'il s'amuse à tromper Bartlebooth, le faiseur de puzzle avec diverses astuces, des pièges, des trompe-l'oeil. Les puzzles représentant les aquarelles de Bartlebooth, la peinture tient une place importante dans le roman d'autant plus que les descriptions construisent le roman avec une attention quasi maniaque portée aux objets, à la Balzac, surtout dans la boutique de l'antiquaire, où tout est disposé de manière méthodique. Cependant on se demande si la boutique n'est pas plutôt une brocante voire un fouille-tout et les éléments semblent jetés pêle-mêle et pourtant, on s'y retrouve dans ce bric-à-brac. Les détails ne sont pas toujours anodins, les objets ont une valeur particulière, comme la boule de neige de Citizen Kane, et lorsqu'on l'associe au nom «  Rosebud », rien ne fait sens jusqu'à ce que tout prenne sens. Ainsi l'assemblage composite du roman tient non pas de l'ordre alphabétique, ni de l'ordre chronologique ( comme dans les annexes, voir l'index du roman) mais par des associations d'idées (in)sensées, sentimentales, absurdes, suscitant une certaine émotion chez le lecteur, un sourire, un rire, une larme, créant un certain esprit, bon enfant, comme dans le film le Fabuleux destin d'Amélie Poulain où l'intervention d'une personne bouleverse la vie de tant d'autres, et je pense notamment à cette scène où Amélie retourne à son propriétaire sa boite de souvenirs d'enfance et nous assistons, ainsi, dans la Vie mode d'emploi, à des histoires d'héritages, des tragédies familiales. Les mots chez Perec peuvent être fléchés, nous montrer la direction à suivre mais si l'on se trompe sur un mot, on se retrouve bloqué, tout comme le faiseur de puzzle peut se retrouver avec une pièce à placer qui n'est pas la bonne parce que l'illusion mise en place par le faiseur de mots ou de puzzle sème consciencieusement le doute. En plus, Perec nous amuse avec ses jeux, ses casse-têtes, ses énigmes ( comme ses mini intrigues policières ou ses romans d'aventures captivants) tout en reprenant les codes du roman réaliste, du roman d'artiste, mais c'est avant tout, oui, un roman ludique, fort divertissant où pour une fois, je me suis permis de lire quelques phrases (quelques énumérations) en diagonale, moi qui, d'habitude, suis suffisamment maniaque pour lire dans leurs moindres détails les longues descriptions des auteurs à la française ( le pire ayant été les fastidieuses descriptions des blasons dans les romans médiévaux). Bizarrement, pour une fois, je me suis permis, comme Cinoc dans la Vie mode d'emploi, de tuer des mots, tout en agrémentant ma douce collection de mots morts.
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Un livre émouvant par sa générosité...
Une page de la littérature s'estompe...
Que du clash !!! du réel et des sensations...
Georges Perec dans "La vie mode d'emploi" à offert au lecteur sans contraintes un pouvoir imaginatif sans limites.
Bravo Georges Perec !!!
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C'est le chef d'oeuvre de Perec, magicien des mots et des histoires.
Romans (!)
Avec l'histoire d'un puzzle qui s'assemble puis, d'un coup se volatilise.
Un travail d'art, consommé et intense.
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Roman à tiroirs par excellence pour une excellence romanesque.
La Vie mode d'emploi est aussi, et surtout, un hommage à toutes les littératures ; il en est même « logiquement » un parfait catalogue.
Perec signe là son grand oeuvre ainsi qu'une prouesse technique où de la contrainte – qu'il aimait s'imposer en écriture – naît un texte cohérent et, réussite suprême, captivant.
Tout par d'un immeuble parisien et de la vie de ses habitants. A partir de là, un voyage extraordinaire – Perec ne m'en voudrait pas de cet emprunt à Jules Verne puisque son roman commence précisément par une citation de Michel Strogoff : « Regarde de tous tes yeux, regarde. » – s'accomplit dans l'espace et le temps, grâce à l'exceptionnel sens de la digression de l'auteur, qui s'appuie sur des objets anodins, mais toujours évocateurs d'histoires.
Puis il y a ce personnage, Bartlebooth. Etrange peintre de marines à travers le monde, qui fait transformer ensuite ses créations en puzzles pour les recomposer et les détruire ensuite : métaphore d'une certaine absurdité de la vie, qu'on remplit pour combler les vides.
La Vie mode d'emploi ce n'est pas un roman, ce sont des romans, imbriqués les uns dans les autres comme des poupées russes avec un point de départ commun à toutes.
Une aventure littéraire protéiforme…
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Enfin ! Je l'ai lu !
Un livre extra-ordinaire !
Le livre d'un écrivain génial.
Quelle audace, quelle culture, quelle idée , quel ravissement de lecture..
Bref tout est dit dans les critiques Babelio et bien évidemment je recommande ce pavé d'intelligence, plein d'humour, de rêves, de poésie, de charme.
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