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Citations sur Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? (28)

Qu'il nous montre son bras minion
Pour qu'on nian fasse un monion
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C'était un mec, il s'appelait Karamanlis, ou quelque chose comme ça : Karawo ? Karawasch ? Karacouvé ? Enfin bref, Karatruc. En tout cas, un nom peu banal, un nom qui vous disait quelque chose, qu'on n'oubliait pas facilement. C'aurait pu être un abstrait arménien de l'Ecole de Paris, un catcheur bulgare, une grosse légume de Macédoine, enfin un type de ces coins-là, un Balkanique, un Yoghourtophage, un Slavophile, un Turc. Mais, pour l'heure, c'était bel et bien un militaire, deuxième classe dans un régiment du train, à Vincennes, depuis quatorze mois. Et parmi ses copains, y'avait un pote à nous, Henri Pollak soi-même, maréchal des logis, exempt d'Algérie et des T.O.M (une triste histoire : orphelin dès sa plus tendre enfance, victime innocente, pauvre petit être jeté sur le pavé de la grande ville à l'âge de quatorze semaines) et qui menait une double vie : tant que brillait le soleil, il vaquait à ses occupations margistiques, enguirlandait les hommes de corvée, gravait des coeurs transpercés et des slogans détersifs sur les portes des latrines. Mais que sonne la demie de dix-huit heures, il enfourchait un pétaradant petit vélomoteur (à guidon chromé) et regagnait à tire-d'aile son Montparnasse natal (car il était né à Montparnasse), où que c'est qu'il avait sa bien-aimée, sa piaule, nous ses postes et ses chers bouquins, il se métamorphosait en un fringuant junomme, sobrement, mais proprement vêtu d'un chandail vert à bandes rouges, d'un pantalon tire-bouchonnant, d'une paire de godasses tout ce qu'il y avait de plus godasse et il venait nous retrouver, nous ses potes, dans des cafés où c'est que nous causions de boustifailles, de cinoche et de philo.
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Georges Perec. Écriture. Plaisir absolu de l'écriture.

Son univers malicieux rendait heureux. Il donnait à la vie des contours possibles, des rêves et des sourires. C'était un inventeur, un sculpteur, un peintre des mots. Sa tendresse éclaboussait la page, admirable jouisseur des mots.

Extrait de la préface de Richard BOHRINGER
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Nous écrivîmes une belle lettre pour un copain qui était médecin à Pau (précisons qu'il n'était pas dermatologue et que sa femme n'était pas écuyère), belle lettre à mots couverts, car nous nous méfiions de la D.S.T. dont on disait qu'elle avait des hommes à elle dans tous les bourreaux de poste (p. 31).
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Du temps fugit. L'était tard. Certains s'endormirent à même le sol. Il y en avait qui partaient à pas feutrés, d'autres qui se prenaient les pieds dans les bouteilles et se mettaient à insulter le nom du créateur, d'autres qui allaient à la cuisine pour manger du fromage. Des femmes voilées de noir s'agenouillaient devant l'icône et se signaient priant pour le salut des soldats.Cependant qu'indifférent à la chose, sur l'électrophone en sourdine, Lester Young, qu'accompagnait Paul Chambers à la basse et Kenny Clarke aux drums, interprétait quelque chose de très simple et de très beau (Blue Star Norman Granz, n°6933).
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-Prends ta Djip, proféra l'autre d'une voix de Centaure, prends ta djip, répéta-t-il et me passe sur le corps. Me casse le pied que plus jamais ne puisse m'en servir à des fins meurtricides. Et que j'aille, traînant ma douleur et ma peine, d'hôpital militaire en militaire hôpital. Que la fée Convalescence me touche de sa baguette. Qu'elle m'accorde le plus long de ses sursis. Et je la passerai, oui, je la passerai dans la couche de celle que j'ai dans la peau et l'on verra venir.
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Y'avait la nuit sereine au-dessus des wagons,
La loco émotive était prête au départ,
La victoire éclatait dans les yeux des troufions :
Peut-être le bonheur n'est-il que dans les gares ?
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Ils se lancèrent dans un récit si compliqué, si compliqué que la fameuse dictée de Claude Simon proposée aux candidats au concours d'entrée de l'Ecole Normale Supérieure de puériculture (session unique de 195) eût à coté parue plus linéaire que le célèbre sixtain d'Isaac de Benserade (1613-1691) où l'évidence l e dispute à la grâce et que je ne résiste pas au plaisr de vous citer in extenso :
Entre la Poire et la Fromage
Mon Cueur ne sais Laquelle choisir :
Si je prends la Fromage,
Je n'aura pas la Poire ;
Et si je prends la Poire,
J'aura pas la Fromage
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il existe une bande de braves gens dont auquel j'en suis, courageux comme Marignan, forts comme Pathos, subtils comme Artémis, fiers comme Artaban ;
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¨Peut-être le bonheur n'est-il que dans les gares.
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