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Ce roman emmène le lecteur très loin dans le temps passé, il y a environ 30.000 ans avant notre ère, à l'époque-charnière qui correspond à la disparition de l'homme de Neandertal, l'Homo sapiens "moderne" restant désormais seul au monde, pour ce qui est de l'espèce humaine.
Antonio Pérez Henares place son intrigue romanesque dans les régions du Sud-Ouest de la France, du Nord-Ouest et du Centre de l'Espagne. A l'époque évoquée dans ce livre, ces deux espèces cohabitaient encore, leurs modes de vie étaient assez semblables, mais, ainsi que le suggère l'auteur, l'une de ces espèces, la plus ingénieuse, la mieux organisée, la plus agile physiquement, est parvenue à supplanter l'autre. En ces temps-là, la planète subissait une période glaciaire très marquée et, probablement, les rigueurs climatiques n'ont pas été étrangères à l'anéantissement le l'espèce la plus faible.
"Le chant du bison" est un ouvrage plaisant, dans lequel l'auteur met alternativement en scène des personnages appartenant à ces deux espèces, les "Peaux sombres" d'une part, les "Pattes courtes" d'autre part, ainsi désignées en raison de leurs spécificités physiques. de chapitre en chapitre, l'auteur fait revivre les Homo Sapiens et les Néandertaliens dans leurs cadres de vie, au sein de leurs clans, dans leurs vallées et leurs grottes, alors qu'ils devaient partager la Terre et ses ressources avec les nombreux animaux qui la peuplaient. La lutte pour la survie des uns et des autres dépendait alors de l'habileté à la chasse et de l'aptitude à se défendre. C'était une existence rude, "au jour le jour", simple dans sa conception, mais non dépourvue toutefois d'un certain art de vivre, symbolisé par les peintures rupestres retrouvées par la suite dans les grottes, et de religiosité, incarnée notamment par les chamans auxquels on conférait la capacité de communiquer avec les Esprits.
Au fil des millénaires, l'Homo Sapiens a développé ses connaissances, et, de ce fait, a adopté un mode de vie de plus en plus raffiné, mais dont la sophistication est devenue telle que cet homme-là pourrait avoir oublié l'essentiel. La lecture de cet ouvrage ne peut pas ne pas interroger sur l'avenir de l'Homo Sapiens " du XXIème siècle.
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Homo Sapiens et néandertaliens. Deux civilisations qui se sont succédées. Mais elles ont également coexisté... L'auteur nous embarque à la découverte des clans préhistoriques, que nous découvrons aux côtés de Chat Huant et de Terre d'Ombre.

J'ai eu un peu de mal au début du roman et j'étais un peu désorientée face à ces clans et à la plume assez rêche de l'auteur. Mais progressivement, le rythme et l'histoire s'accélèrent et m'ont emporté et j'ai, le temps de quelques pages, vécu et voyagé avec Chat Huant et Terre d'Ombre.

L'écriture simple et brute, sans fioritures, amplifie parfaitement la rudesse de l'époque et la dureté du quotidien. Caractère, coutume, organisation clanique, relations sociales, mode de vie, intempéries et adversité : l'immersion est totale, fascinante et dépaysante!
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C'est Rahan qui m'a transmis la passion pour la préhistoire :-)) Et un peu ma mère qui enseignait l'histoire et qui nous amenait visiter les grottes Niaux, Pech Merle (je crois) et d'autres encore. Bref, quand j'ai besoin d'un peu de nostalgie j'aime lire des histoires d'humains préhistoriques !
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Revêt ta pelisse, lecteur, celle en peau de bison, et emmène ta sagaie, on part pour un long voyage qui durera plusieurs lunes. Demande au chamane de prononcer les mots qui apaisent les esprits et à la gardienne de la déesse de faire les invocations d'usage : c'est un voyage sans retour, au cours duquel tu vas découvrir pourquoi l'Homme est un loup pour l'Homme.

Alors qu'Homo Sapiens et Neandertal se font encore face, Antonio Pérez Henares te propose un voyage initiatique au coeur de la dernière glaciation. Convoitises, rivalités, croyances et survie sont les préoccupations principales de ce roman passionnant parfaitement documenté. Plus encore, c'est un hymne à la vie et une ode à la féminité qui nous sont offerts dans ce récit immersif.

C'est aussi une odyssée palpitante qui prend des allures incantatoires et prophétiques par moments et qui te fera comprendre l'essence-même de ce qu'est être un homme, avec toute la complexité que cette définition entraîne, car méfie-toi des apparences, lecteur : après tout, l'homme des cavernes n'est-il pas un homme comme les autres ?
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Et si tu veux sortir un peu de ta grotte, rendez-vous aussi sur Instagram :

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La guerre du feu n'aura pas lieu.

Si on est un peu perdu lors de la première cinquantaine de pages (les peuples, clans, lieux... changent de noms suivant les points de vue, on met donc un peu de temps à tout raccrocher et situer), c'est une véritable plongée dans les conditions de vie de ces peuples préhistoriques à laquelle on assiste, dans un savant mélange de fiction et de documentation, d'hypothèses historiques fortes dues aux dernières découvertes archéologiques et de licences littéraires pour le bien du récit.

Les scènes de chasses, de peintures pariétales, la vie de camp et l'organisation des clans, leurs croyances et rites... Tout cela donne lieu à des scènes passionnantes, extrêmement visuelles.
Mais le coeur du récit tient en ses personnages : les mystères et les connaissances de l'Errant le rendent charismatique et on veut en savoir plus, l'évolution de Chat-Huant typique des récits initiatiques est intéressante et réussie, Terre d'Ombre dans un parcours comme le négatif de celui de Chat-Huant, on pressent une rencontre, une rivalité à distance sans qu'ils se connaissent, quelque chose de presque prophétique, amenant à quelque chose qu'on aurait aimé ne pas se faire spoiler par le résumé alors que ces événements n'arrivent au final qu'à la fin ; et les personnages (notamment féminins) qui gravitent autour, alors que tous essaient de survivre.
Survivre face aux éléments redoutables (les terribles lunes de glace de plus en plus longues et rudes) et à une nature souvent hostile et dangereuse, possiblement mortelle, mais parfois aussi salvatrice. Là encore les scènes sont cinématographiques.

En revanche l'écriture est froide, sans émotions. Dur du coup de s'attacher aux personnages, de trembler et vibrer avec eux, de ressentir le récit et de s'y immerger complètement. Avec une écriture à la hauteur de l'histoire, on aurait pu avoir un excellent roman.

Enfin, les notes de bas de pages nombreuses coupent malheureusement complètement la narration. Si il est intéressant de voir quand l'auteur se base sur de réelles découvertes, sur des lieux espagnols ou français réels, et de savoir quand l'auteur se permet au contraire des licences littéraires, il aurait été peut-être plus pertinent pour moi de les mettre en annexe et d'en profiter pour les développer et approfondir plus, ça aurait fait un à-côté sans doute passionnant au récit.
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Un énorme coup de coeur pour ce livre qui nous révèle les mystères de la disparition des néandertaliens au profit d'Homo sapiens. Je me suis laissé prendre par le récit imaginé par l'auteur. Un récit fabuleux sur les traces de deux espèces humaines qui ont foulé la terre en même temps, l'une d'entre elle a disparu et le scénario de l'auteur a dépassé toutes mes espérances. J'avais déjà beaucoup aimé la saga des Enfants de la terre de Jean Auel ou encore le film de la guerre du feu de Jean-Jacques Annaud, mais ici le récit est grandement soutenu par les recherches avancées de l'auteur. Les lieux choisi ont leur importance puisque la carte en début de livre nous permet de suivre attentivement le parcours de l'Errant et de son jeune disciple Chat-Huant entre Espagne du Nord et France du Sud. On a retrouvé tant de grottes, d'ossements, de peintures rupestres et grâce aux techniques de datation qu'avec tous ces éléments l'auteur a su tisser un récit qui, s'il est parfois adapté reste particulièrement crédible. Au delà du côté préhistorique qui est en soi passionnant, on découvre des personnages attachants dans les deux camps, qu'ils fassent partie des Premiers Hommes (Néandertaliens) ou des Peaux Sombres (homo sapiens). J'ai découvert avec grand intérêt les techniques de survie des uns et des autres lorsque l'hiver (les lunes de glaces) arrive et que les grands froids sont synonymes de famine et de mort. On a même le droit a quelques notes de romance mais c'est bien le statut de la femme qui est magnifié en tant que Déesse mère, on en apprend un peu plus sur les Guérisseuses, les chamans et la conscience de l'importance de la reproduction pour la survie de l'espèce. Ce livre plaira aux paléoanthropologues autant qu'aux novices. Un roman historique qui nous donne à réfléchir sur les débuts de l'humanité alors que la planète était vierge de toutes les dégradations que les humains lui ont fait subir depuis. A lire en prévoyant une visite de Lascaux où de Tautavel, ce ne sont pas les grottes qui manquent en France, à nous de les redécouvrir en attendant de pouvoir visiter les sites paléontologiques espagnols cités. Si d'aventure, l'éditeur prévoyait de traduire la trilogie préhistorique, Nublares, le fils du héron et le dernier chasseur, de l'auteur, je serai comblée. Bonne lecture.


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Quand le Chant du Bison se fait entendre sous la plume d'Antonio Perez Henares, il captive et t'emporte avec lui dans une préhistoire plus vivante que jamais
C'est le roman le plus déroutant qu'il m'ait été donné de lire. Captivant, passionnant, totalement enthousiasmant, il fait revivre la préhistoire comme vous ne l'avez jamais vue. Oubliez les fresques mornes et les squelettes des hommes des cavernes. Antonio Pérez Henares leur insuffle la vie, la passion, les émotions. Ils se mettent en mouvement sous nos yeux et nous partons avec eux sur un périple de près de 600 pages. Impossible à lâcher. Lu en moins de 48 heures. C'est désarçonnant d'intérêt, de précision. Les notes en bas de pages confirment aux plus curieux les sources et l'origine des informations intégrées au roman. Car c'est avant tout un roman. L'histoire d'un garçon qui deviendra un homme sur les chemins de la vie. Ce livre est un bijou. Je n'imaginais pas y trouver autant d'intérêt, de savoir, de plaisir et d'évasion. Chapeau !
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L'histoire de deux adolescents des cavernes qui se frayent leurs chemins dans les âges préhistoriques.

J'étais très enthousiaste à l'idée de retrouver l'ambiance de la « Guerre du feu », version remastérisée. Malheureusement, il y a beaucoup de longueurs dans la première partie. Après un début plutôt prometteur, l'histoire s'enlise dans un éternel recommencement : on traque, on chasse, on voyage, on peint sur des parois, on traque, on chasse, on voyage, on peint sur, etc... C'est extrêmement bien documenté, mais justement, on a l'impression de regarder un documentaire interminable sur Arte, dans ses mauvais jours.
Bref, si j'osais, je dirais qu'à ce moment-là le titre aurait pu être « le chiant du bison »...

Et puis, vers le milieu du livre, se produisent enfin des évènements nouveaux, de l'action, des affrontements, du mystère. Parvenu à ce point, le récit vous happe et ne vous lâche plus jusqu'à la fin. J'étais emballé par le dépaysement total, l'originalité évidente du sujet, les personnages auxquels on arrive à s'attacher malgré les 40 000 années qui nous séparent.

Question écriture, c'est globalement fluide, quoique dénué de formules littéraires ou d'aphorismes. Il y a cependant quelquefois le petit mot de trop, l'expression qui fait trébucher la phrase alors qu'elle était en train de prendre son envol. En littérature, le trop est souvent l'ennemi du bien.

Ah, un dernier détail, pour les âmes sensibles : c'est parfois un peu cru… Normal, me direz-vous, pour des cannibales occasionnels. Mais pour une fois c'est complètement justifié, à la différence de certains polars qui insistent inutilement sur la violence pour le seul plaisir de nous faire frissonner.

Au final, je reste quand même plutôt sur l'impression agréable des trois cents dernières pages, et ne regrette pas d'avoir su résister au long ventre mou de la première moitié.

Alors : plutôt l'attachant du bison ?

Lien : https://marc-torres.fr
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Quand les Homo Sapiens rencontrent les Néandertals...

L'auteur nous fait voyager dans le Nord de l'Espagne et dans le Sud Ouest de la France, de grotte en grotte, en suivant les pérégrinations d'un personnage énigmatique dénommé l'Errant. Il met en scène une vie quotidienne hypotéthique faite de chasse (nombreuses scènes et stratégies présentées, peut s'avérer lassant par moment), de rites religieux et chamaniques (dont il fait l'origine de l'art pariétal, suivant l'hypothèse de Jean Clottes), le tout étant toujours tourné vers la survie et le développement du clan.
J'ai trouvé très intéressant de voir le degré déjà élevé de maîtrise et d'utilisation de l'environnement (traitement des peaux, plantes pour soigner etc.)

On peut aussi comparer les particularités des Homo Sapiens et celles des Néandertals (outils, techniques etc.) du fait que ces régions à cette époque accueillent les deux populations et que notre auteur les fait se cotoyer et se rencontrer... de façon peu amène.
En effet, pour pallier la baisse de fécondité de ses femmes (hypothèse actuelle sur la cause de sa disparition), Néandertal cherche à s'emparer de celles d'homo sapiens (j'ai eu l'impression de retrouver l'enlèvement des Sabines fomenté par Romulus à la fondation de Rome...).

Tout ça est mené en suivant plus particulièrement deux jeunes garçons au départ isolés chacun dans leur clan pour des raisons particulières, et l'on assiste à leur trajectoire, incarnant ce qui fait la valeur d'un homme.
Intéressant mais assez traditionnel.

Un gros bémol : j'ai été extrêmement gênée et, je l'avoue, franchement agacée, par l'image donnée de la femme, qui aurait déjà été bobonne aux fourneaux, cueilleuse uniquement, reproductrice et nourrice, infirmière, attendant sagement au coin du feu que son homme rentre de la chasse ou de toute autre expédition dangereuse. L'ensemble de l'oeuvre semble très bien documentée, mais il apparaît que les dernières recherches sur les femmes préhistoriques sont presque inconnues de l'auteur. En effet, on trouve la mention d'une jeune fille sachant lancer la sagaie (mais sans préciser si c'est une pratique commune et sans qu'elle participe jamais à une chasse) et d'une autre jeune fille assistante peintre (présentée de manière à laisser penser que c'est tout à fait exceptionnel). Pourtant, aucune trouvaille archéologique n'atteste cet état de fait (pour ma part, j'y ai surtout vu la reproduction de la société sexiste et machiste que l'on connaît bien), et au contraire, des découvertes récentes attestent que des femmes - plusieurs, pas une ici ou là - participaient à la chasse (squelettes féminins avec un bras surdéveloppé, comme les hommes) et participaient à des peintures rupestres (les petites mains vues au départ - par les hommes archéologues - comme des mains d'adolescents, mâles donc). Pour en savoir plus, on peut lire par exemple "l'homme préhistorique est aussi une femme" de Marylène Patou-Mathys (thème traité dans la deuxième partie, le reste abordant plus largement, dans les sciences notamment, "une histoire de l'invisibilité des femmes" comme l'indique le sous-titre).
Ce qui me gêne c'est que, ce livre étant très récent, le lecteur peut penser qu'il est à la pointe des recherches alors qu'il continue, sur ce point, à véhiculer une image forgée par les pères de la discipline à une époque où le code civil napoléonien imprégnait toutes les fibres de la société.
Que puissent se poursuivre les analyses ADN aidant à éclaircir ce sujet - découverte là aussi pour laquelle on a mis beaucoup de temps à admettre la contribution essentielle d'une femme, Rosalind Franklin.
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Il y a 30 000 ans à l'époque que les historiens ont nommé le paléolithique supérieur, dans le nord-ouest de l'actuelle Espagne, vivaient deux types d'homo: des sapiens et des néandertaliens. L'auteur nous narre la rencontre de différents clans de ces deux types d'hommes à travers l'histoire ente autre de 2 jeunes garçons: Chat-Huant, orphelin, unique survivant d'un clan sapiens, pris en charge par un autre clan sapiens, celui de la Grande Grotte; et Terre d'Ombre, "métis" d'une sapiens enlevée par un groupe de néandertaliens, décédée à sa naissance, puis adopté par la Taiseuse, la guérisseuse du clan des "pattes courtes" ou des "premiers hommes" comme les néandertaliens se considèrent. La rencontre du petit Chat-Huant avec l'Errant va le conduire dans une grande aventure telle que les historiens imaginent que les différents peuples d'hommes préhistoriques du paléolithique en ont vécu. Affrontant la rude géographie des montagnes à une époque où le climat se fait de plus en plus froid, la neige de plus en plus fréquente, la chasse du gibier indispensable à l'alimentation et donc la survie des différents clans, de plus en plus difficile, les sapiens et les néandertaliens vont se rencontrer, s'affronter mais aussi cohabiter. L'auteur nous raconte cette incroyable rencontre de nos lointains ancêtres de façon romancée mais très documentée à l'éclairage des découvertes récentes en paléoanthropologie. le récit est éminemment instructif. Un bémol cependant mais qui est peut-être dû à la traduction; l'écriture manque un peu de rythme et le récit est de fait parfois un peu monotone.
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