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Ces histoires animales révèlent une noirceur et un pessimisme profond.
Si les animaux sauvages peuvent s'y révéler cruels entre-eux, que dire du sadisme gratuit de l'homme et en particulier du chasseur!?
Les atrocités des traitement infligés à Goupil et Margot, au mépris de la moindre once d'humanité, sont la prolongation et l'annonce des tourments passés et futur que la folie et la perversité humaine s'octroie dans ses conflits armés ou non, larvés ou quotidiens dans une désespérante continuité.
Il est permis de s'interroger sur ce qu'aurait donné la prose sublime de Louis Pergaud, si celui-ci avait survécu à la première guerre mondiale...
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Cet ouvrage est le premier livre de Louis Pergaud et lui valut le prix Goncourt en 1910.
Il raconte les destins tragiques de quelques bêtes de la forêt, sans toutefois les personnifier, mais en leur prêtant des impressions, des réactions et des souffrances si proches des nôtres que l'on se surprend parfois, au cours de cette lecture, à rendre à ces animaux un caractère humain dont ils sont pourtant dépourvus.
Le style de l'écriture de Pergaud est déjà très fin, les descriptions sont de petits bijoux et rendent encore à l'efficacité du récit.
Pourtant, passé le premier texte, si triste mais si beau,qui raconte la fin lamentable de Goupil, le renard, et sa vengeance posthume involontaire, on se prend à éprouver un malaise devant cette noirceur et cette obstination de l'auteur à s'enfoncer avec ses personnages dans le malheur et la déchéance.
Les nouvelles suivantes, sont plus que tristes, elles sont dures et parfois dérangeantes.
L'auteur de "La guerre des bouton", de "Les rustiques, chroniques villageoises" - ouvrage moins connu mais tout aussi savoureux, et où perce dans quelques nouvelles une note tragique - avec " de goupil à Margot" nous offre un premier livre que nous avons la chance de pouvoir lire après les autres dont il est aussi l'auteur, moins sombres et qui nous aident à pénétrer son univers littéraire.
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Affublé d'un grelot par un chasseur cruel, le renard Goupil va connaître un sort pitoyable. Nyctalette la taupe va quant à elle subir la brutalité du viol commis par l'un des siens. Fuseline la petite fouine doit s'amputer elle-même la patte qui la retient prisonnière d'un piège avant de livrer un dramatique combat avec un busard. Et que dire de Margot la pie, tombée entre les mains d'un homme qui, après l'avoir mise en cage, lui rognera les ailes pour l'empêcher de s'échapper et la poussera vers une mort aussi ignoble que libératrice. Huit nouvelles en tout, terribles et belles. Autant de petits drames où l'on découvre les moeurs des animaux de la forêt.

On réduit trop souvent la bibliographie de Louis Pergaud à la seule Guerre des boutons. Mais le célèbre écrivain francomtois, mort dans le charnier de Verdun en 1915 à l'âge de 33 ans, avait accédé au succès dès en 1910 en remportant le prix Goncourt avec ce recueil de nouvelles où ses talents d'écrivain animalier furent reconnus à leur juste valeur.

Ces récits poignants ont tout des contes tragiques. Naturaliste convaincu, Pergaud est parvenu à retranscrire le comportement des animaux dans leur milieu naturel. Aucun anthropomorphisme chez les bêtes qu'il met en scène. Les attitudes sont décrites avec une précision à l'évidence riche des expériences vécues par l'auteur.

La langue de Louis Pergaud est classique et tout simplement superbe. Jugez plutôt : « le soir était revenu. Un soir de dégel au ciel livide chargé de gros nuages : des paquets de neige saturés s'égouttaient des grands arbres comme le linge d'une immense lessive, où s'abimaient sur le sol avec le bruit gras de poches qui crèvent en tombant ; des filets d'eau susurraient de partout ; la terre semblait couvée par une grande aile mystérieuse faite de tiédeurs et de bruissements, et il planait sur tout ceci l'angoisse d'une genèse ou d'une agonie. »

Pergaud a su saisir l'âme des petits habitants de la forêt. de Goupil à Margot propose une évocation réaliste de la vie animale d'une grande dureté. La prose est magnifique mais les situations dramatiques décrites mettront à mal la sensibilité des amoureux des animaux. Je vous aurais prévenu !
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un chef d'oeuvre qui restera longtemps dans les mémoires et pour lequel Louis Pergaud le célèbre inventeur de "La guerre des boutons" a obtenu le prix Goncourt. Véritable hymne à la nature où les animaux sont humains et les hommes inhumains. Une suite de récits cruels où l'on passe d'un Goupil condamné à mourir de faim par le garde chasse qui lui a accroché des grelots autour du cou à Margot la pie saoulée à la gnole et immolée au feu des lampes par des ivrognes qui la traitent de charogne, avec un détour par l'écureuil Guerriot encore tout étonné par l'oeil vide du bout du fusil et Fuseline la fouine, et Roussard le lièvre et ... un monde émouvant pour vibrer sur le chemin des émotions tout en respirant l'humus tiède du sous bois et en nous laissant emporter dans ces contrées où le vent souffle plus fort que la raison.
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Aouutch. Mon pauvre coeur, brisé par Louis Pergaud, bien que l'écrivain soit mort depuis plus d'un siècle! Oh, oui, c'est de toute beauté, une plume qui dit comme personne la feuille, la terre, la boule de poil nichée dans son terrier...mais que l'homme, la nature, le destin, sont cruels aux animaux ainsi évoqués. Que ce soit le renard, la taupe, la fouine, le lièvre, la pie, l'écureuil...Destins tragiques car la vie est courte et finie mal, ainsi sont les lois de la nature. Et quand ce n'est pas la nature, c'est la bêtise humaine, le collet, le fusil, ou simplement le goût de s'amuser aux dépends de plus faible que soi, ce fort vilain défaut dont souffre l'homme.
Pergaud est un grand, très grand écrivain, peu ont su écrire sur la nature animale comme lui, mais soyez prévenus: votre coeur va saigner.
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Je n'ai pas réussi à le lire en entier. J'ai trouvé ces histoires, très bien écrites dans une langue classique, trop tristes, sombres et parfois cruelles pour les animaux dont elles évoquent la vie.
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Louis Pergaud (1882-1915) est un écrivain français, Il est notamment l'auteur de la Guerre des boutons et de ce recueil de nouvelles, de Goupil à Margot publié en 1910 et récompensé la même année par le prix Goncourt.
Le recueil de huit textes, sous-titré Histoires de bêtes, nous invite à suivre les dramatiques mésaventures de Goupil le renard, Nyctalette la taupe, Fuseline la fouine, Roussard le lièvre roux, Guerriot l'écureuil, Rana la grenouille et enfin Margot la pie.
La vie des bêtes est toujours dramatique en un sens, car elle peut se résumer à naitre, se reproduire et mourir encore que tout se joue sur le « mourir ». Dans la nature, le struggle for life fait son oeuvre, les gros mangent les petits, chacun tenant le rôle qui lui est imparti par la vie, ce cycle peut néanmoins être perturbé par l'homme, ce que ces nouvelles nous montrent tristement.
La majorité de ces animaux familiers de nos campagnes (pas sûr qu'il en soit encore ainsi partout) vont croiser la route du braconnier ou de la pure connerie des hommes. Prises au piège, tuées à coup de chevrotines, sans trop comprendre ce qui leur arrive, ces bestioles sympathiques nous émeuvent. Elles nous touchent car l'écrivain, se glisse dans leur peau, nous fait vivre leur quotidien au fil des saisons, leur recherche de nourriture, leur insouciance voire leurs pensées et la rencontre fatidique autant que fatale avec leur prédateur suprême.
Néanmoins l'homme n'est pas toujours la cause fatale, Nyctalette la petite femelle subira la saillie du mâle, Rana échappera de peu à la couleuvre et Fuseline, s'amputera de la patte pour se tirer du piège, temporairement sauvée peut-être.
Les deux textes les plus terribles et les plus longs, Goupil victime d'une punition vicieuse et très imaginative du braconnier, trouvera à se venger avant de mourir, quant à Margot, sa mort doit tout à la connerie d'une bande de poivrots…
L'écriture de Louis Pergaud est particulièrement fouillée, comme souvent à cette époque, tarabiscotée dira le jeune lecteur d'aujourd'hui, avec un vocabulaire très riche. Sa grande connaissance de la faune et de ses moeurs fait de ces nouvelles un guide animalier romancé. Un bouquin sans message, ni évident ni subliminal, juste la vie des bêtes dans nos campagnes d'autrefois mise en musique par un styliste de talent.
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" de Goupil à Margot" de louis Pergaud (112 p)
Ed. Folio

Bonjour les fous de lectures ....

Quel étrange livre que ce Goncourt 1910.

Il s'agit de huit récits animaliers.
On y rencontre le renard Goupil, mais aussi, entre autre, la taupe, l'écureuil et enfin la pie Margot.
Ce livre retrace, de façon assez sauvage, la vie des animaux et leur rapport avec les humains.
On assiste impuissant aux mésaventures de Goupil et se son grelot, au viol de la taupe, à l'émasculation du lièvre , aux déboires de la pauvre pie alcoolique et privée d'une partie de ses ailes.
Que de cruauté qu'elle vienne de l'homme ou des animaux entre eux !
Mais ne s'agit-il pas de la vie ordinaire dans nos campagnes?

Belle lecture riche et plaisante ( si on excepte le côté cruel des récits) au vocabulaire simple.
De chaque histoire courte se dégage une leçon de morale.

Je ne regarderai plus jamais les grenouilles ou les taupes de la même façon !!!.

Je suppose que ce livre a du être donné en lecture scolaire ou servir de dictées.

A noter que cet auteur est plus connu pour son livre " la guerre des boutons".
Il aurait pu avoir un avenir brillant en littérature si il n'avait été fauché durant la première guerre mondiale?
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"De Goupil à Margot" est un recueil de nouvelles que l'on doit à Louis PERGAUD. Paru en 1910, ce livre, alors Prix Goncourt, pourrait avoir pris la poussière... pourtant, même s'il est (un peu, beaucoup?) tombé dans l'oubli, on ne peut nier, chez PERGAUD, un talent de conteur, d'observateur au regard aiguisé du monde des petits animaux de nos forêts. N'allons pas chercher, derrière ces descriptions parfaitement cadrées, une quelconque volonté de l'auteur d'en dire plus que son sujet. N'allons pas 'psychanalyser' et prétendre que derrière ces animaux, il y a une vision de l'homme prédateur, violent et fourbe, ce serait si facile et tellement injuste de détourner les propos et le talent de l'auteur! Non, il ne s'agit que d'une énorme capacité chez lui à traduire en mots cette nature, cette cruelle nature qu'il sait si bien observer. Et c'est si superbement dit, décrit, observé!

Un bon coup de souffle sur la tranche du livre qui s'était endormi dans la bibliothèque familiale ... et je redécouvre des documentaires, à la fois beaux et durs, tels que de nombreuses 'émissions nature' nous montrent... en plein coeur de nos nuits d'insomnie. Comme quoi, on peut aussi ouvrir un livre pour apprendre, connaître et se rappeler ce qu'est la vie!
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Merci pour la promenade, Monsieur Pergaud. Sorte de Roman de Renart sans dialogue, j'ai beaucoup aimé ce livre, même si la plupart des histoires ne se terminent pas bien pour les animaux. Encore une occurrence à retirer de ma liste des Goncourt. J'ai pris mon temps pour ne pas le lire trop vite.
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