AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 49 notes
5
5 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
« Héros de guerre ou bourreau impitoyable ? »

Joseph Darnand, sergent de l'armée française en 1917 se distinguera par sa bravoure exceptionnelle durant la Première Guerre Mondiale. Une bravoure qui ne le quittera pas. Sa fidélité, sa pugnacité et son courage ne le feront jamais trahir ses frères d'armes, ni ses idées.

Et des idées, Darnand il en a plein ! Inspirées de ses valeurs militaires, Darnand aime l'ordre. le vrai, le grand. Celui qui fait que rien ne bouge. Que personne, surtout pas une femme, ne vient essayer de bousculer ses habitudes ou ses façons de penser (pages 19 à 21). Et encore les femmes, elles ont le beau rôle car elles sont utiles : pour tenir sa maison propre, car même quand on est habitué aux dures conditions militaires, il est toujours bon de rentrer dans un chez-soi propre et rangé. Et puis c'est utile pour assouvir ses besoins sexuels, car c'est un homme Darnand, un vrai. Il a des couilles Darnand ! Il aurait pu s'en servir pour démontrer son amour à sa femme, il préférera les mettre au service de la haine.

Car si pour Darnand une femme est utile, qu'en est il des homosexuels, des Tziganes, des juifs, des musulmans ou de tous ceux qui au fond sont différents de l'idée que ce patriote se fait de sa tendre et chère France ?

Reconnu comme héros de la Première Guerre Mondiale, décoré sous le titre d' « Artisan de la Victoire », durant l'entre-deux-guerres, Joseph Darnand s'engagera dans le mouvement fasciste de l'OSARN*, plus connu sous le nom de « La Cagoule ». Patriotes, royalistes, tout ce beau monde se rassemble « contre Blum et la juiverie » (p. 21) pour « rendre sa souveraineté à la France » et « redonner la fierté à ceux qui l'ont défendue » (p. 24).

Darnand ne tardera pas à s'engager contre un ennemi qui menace encore plus dangereusement la « grandeur de la France » que « les cocos » : la menace Hitler plane au-dessus de la nation. Mais l'Allemagne nazie cache peut-être des atours que Darnand ne soupçonne pas encore...

Avec un dessin incisif et efficace, et malgré un scénario qui manque un peu de chair, on suit avec un intérêt grandissant l'évolution de cet homme qui au fond ressemble à beaucoup d'autres : « Antisémite ? Pas plus que les autres. À cette époque, la plupart des gens rendaient les juifs responsables de leur misère. » (p. 32)

« Je suis un soldat, je n'ai pas une âme de vendeur de meubles. Les gars comme moi sont faits pour mourir à la guerre... pas pour vivre une existence de petit-bourgeois. » (p. 20). En effet, ce n'est pas un petit-bourgeois... mais il est au service de la bourgeoisie, sous le patronage de l'Église catholique.

Un album édifiant et captivant ! On attend la suite...

*OSARN : Organisation Secrète d'Action Révolutionnaire Nationale

Lu en janvier 2018.
Commenter  J’apprécie          850
Voici l'histoire d'un héros de la Première Guerre mondiale devenu collabo. durant la seconde...
Une «histoire française» qui aurait mérité plus d'explications de l'entre-deux-guerres.
Cet homme est un salaud et ce dès la Première Guerre mondiale il casse du «boche» comme il «cassera du juif ou du communiste et du gaulliste».
Un parcours atypique assez bien retranscrit (sauf l'entre-deux-guerres).
Les dessins sont expressifs surtout les regards.
Une bonne bd d'aventure mais une bd historique moyenne.
Commenter  J’apprécie          460
En commençant cette bande dessinée, je ne me suis pas posé de question sur le titre, et je n'ai pas regardé de quoi elle parlait. Ce n'est donc que progressivement que j'ai compris que c'est de Joseph Darnand que l'on allait parler. Et, j'avoue, je n'ai pas très précisément en tête le parcours de ce monsieur.

Aussi, pendant toute la première partie, celle qui se déroule en 1918, il apparait essentiellement comme un homme courageux, qui n'abandonne jamais ses hommes, qui fait tout, même si ce n'est pas raisonnable, pour les ramener.

Puis, lorsqu'on le retrouve en 1938, on découvre son côté sombre. Il est aigri, pratiquement marginalisé, il frappe sa femme, il est hyper-politisé. Bref, c'est un sale type, qui ne recule devant rien. Il n'hésite pas à tuer, il est prêt à renverser la république. Et encore, le peu que je connais de lui me permet d'anticiper sur le fait qu'il va aller encore bien plus loin…

Le scénario est agréablement construit : il laisse suffisamment de suspense, mais reste assez facile à suivre. La construction en plusieurs « moments » (en 1918, en 1938, en 1939) constitue une espèce de millefeuille, mais on ne s'y perd pas.

Les dessins et les couleurs sont très efficaces. Les variations d'ambiance sont bien rendues, elles accompagnent les changements d'époque, ce qui facilite aussi le fait de s'y retrouver.

Bref, une très bonne bd, qui permet d'apprendre des choses tout en restant agréable à lire. Alors vivement le tome 2 !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          190
Un livre = une acquisition = une histoire.

Je ne suis pas une connaisseuse de BD. Je suis née à une époque où la BD s'était Tintin, Lucky Luke etc... Même si l'expression 9eme art a été utilisée pour la première fois avant ma naissance, il n'empêche que la BD a beaucoup évolué ces 20 dernières années. Bref tout cela pour dire que ce n'est pas forcement ce que je lis ou achète de préférence. Mais j'ai fait une exception car, ma fille qui a découvert la lecture avec Captive (gros BEURK) est maintenant passionnée d'histoire et adore sa prof d'histoire.

Aussi pour Noël ai je contacté cette prof pour savoir quels livres pourraient être en rapport avec sa matière et intéressant pour ma fille / ado. Suite à ses recommandations, j'ai acheté "Darnand."

C'est une série beaucoup plus noire que "la guerre des lulus" ou "Les godillots" qui m'ont été également recommandés. Bien que ces trois histoires narrent les mêmes horreurs, les différents points de vue, auteurs, dessinateurs laissent une impression très différente.

Darnand est un héros dans ce tome 1 mais il glisse vers le coté sombre de la force...

Entre héros, résistance et collaboration finalement tout peut basculer.
Commenter  J’apprécie          180
1918. Joseph Darnand est l'« artisan de la victoire », distinction suprême que seul Clemenceau et Foch obtiennent également. Il vient, avec ses hommes, de forcer les lignes allemandes, fait plus de vingt prisonniers et récupérer les plans de la future offensive ennemie. La guerre vient de basculer. Inimaginable, mais il l'a fait. Un héros, certainement, mais son histoire ne s'arrête pas là…

Rue de Sèvre est une de ces maisons dont la qualité des choix éditoriaux est incontestable. Darnand, le bourreau français en est une nouvelle preuve. Pat Perna revient dans cette bande dessinée prévue en deux volumes sur le destin de Joseph Darnand, personnage équivoque déjà dépeint en 2015 par le très contestable Eric Brunet dans un essai intitulé Un monstre à la française. Héros en 18 puis en 39 Darnand va basculer… Il serait dommage d'en dire plus. Perna brosse un personnage téméraire, brutal, convaincu… droit dans ses bottes. La finesse n'a pas droit au chapitre, si ce n'était l'association à un deuxième personnage, son compagnon d'arme, Ange Servaz. Sniper, il accompagne Darnand dans ses entreprises les plus insensées. Servaz n'a pas sacrifié sa part d'humanité sur l'autel de la guerre et du nationalisme. Parfait contrepoint, tantôt conteur ou conscience, oublié de l'histoire mais porteur de nuance dans le récit. Perna trouve avec ses deux acteurs un bon équilibre narratif.

Fabien Bedouel, à qui l'on doit les très bons Kersten avec le même scénariste et L'or et le sang, nous offre un très beau travail graphique, épuré mais précis. Sans aucun détail superflu, ses planches mettent à l'honneur, à travers des choix très cinématographiques de cadrage, les hommes, leurs gueules, leur passions, leur violence. Le dynamisme est la règle, le gros plan, l'instrument favori du dessinateur. Il en va de même pour la couleur tout en aplat, sobre mais efficace. Et quel meilleur encrage que le sien pour dépeindre la guerre des tranchés. En résumé, une esthétique actuelle et accomplie.

Un très bel album donc, où les auteurs nous offrent le trouble reflet de ce que fût la France de la première moitié du XXè… sans angélisme.
Commenter  J’apprécie          170
J'avais vu un documentaire sur les collaborateurs de la deuxième guerre mondiale et Darnand (ainsi que Violette Morris) y tenait une place de choix. Pensez un peu : un héros de guerre, un "grand" soldat devenu un collaborateur de premier ordre.
Ce premier tome met les premières cartes sur la table et, même si il est clair que pas mal de choses sont romancées 'pour les besoins dramatiques de l'intrigue', les auteurs n'y vont pas avec le dos de la cuillère et ne cherchent pas vraiment de circonstances atténuantes à l'homme qui est présenté sans ambages comme une brute...ce qu'il était certainement.
J'attends de voir la suite mais ce premier tome présente, selon moi, quelques lacunes importantes, j'ai l'impression que la situation personnelle de Darnand durant l'entre-deux-guerres aurait du être plus exploitée afin de clarifier son cheminement...
A suivre donc
Commenter  J’apprécie          110
Pat Perna et Fabien Bedouel n'en sont pas à leurs premiers coups d'éclat. On leur doit particulièrement les excellentes séries « Kersten » et « Forçats ».
Et ce coup-ci, ils récidivent en nous livrant ce premier tome d'un triptyque sur l'une des figures les plus « étranges et sombres » de l'histoire française : le héros, puis bourreau Joseph Darnand.

Le dessin :

Fabien Bedouel a un style réaliste avec un trait fluide et fin, propice au détail.
Et dès les premières pages il sait nous le rappeler. Les scènes de guerre sont magistrales et subjuguantes.
Par son dessin dynamique, il nous plonge instantanément au coeur de l'action, et pas besoin de ces nombreuses onomatopées pour entendre le bruit sourd et intense de la guerre.
La variété et l'enchainement des "prises de vue" intensifient le mouvement et la cadence.
Et à l'inverse les premières cases du début d'ouvrage sont justes exceptionnelles dans leurs torpeurs et leurs statismes grâce à ses plans "fixes".
Les effets sont simples et efficaces, et les proportions des perspectives sont impeccables.
Les couleurs sont bien choisies sur des tons pastels fort agréables à la rétine permettant du coup d'adoucir et de supporter la violence des faits de guerre, mais aussi d'accentuer quelques détails par des couleurs vives.
Quelques pleines pages forcent l'admiration.
C'est une très belle réalisation.

Le scénario :

A la lecture de ce scénario, indiqué comme une fiction dite "historique", on sent le travail de recherche conséquent du scénariste.
Tout en oeuvrant dans une ligne directrice scénaristique fictionnelle, Pat Perna a collé le plus fidèlement à l'histoire chronologiquement parlant mais aussi factuellement.
Ainsi sur une trame pas encore bien instaurée dans ce tome 1, dans le sens où le ne comprends pas encore totalement la direction du récit (mais on la soupçonne), les auteurs vont nous faire découvrir leur visions de la psychologie de ce personnage obscur et probablement essayer de répondre à la question " Comment peut-on passer de héros à bourreau ?".
Le tour de force, lorsque l'on traite un tel sujet, reste à garder la tête froide et une totale objectivité, ne porter aucun jugement pouvant influencer le lecteur et rester factuel.
Le découpage est très "rectiligne" alternant des bandes et des vignettes rectangulaires et parsemé çà et là de magnifiques pleines pages.
Il est chronologique et se colle habilement à du récit historique.

En bref, vous l'aurez évidemment bien deviné, j'ai hâte de lire la suite !

Lien : http://www.7bd.fr/2018/03/da..
Commenter  J’apprécie          80
Joseph Darnand (1897-1945) s'engage très jeune dans la Première Guerre Mondiale. Il y fera preuve de bravoure et sera décoré pour avoir notamment mené une opération difficile qui a permis de déjouer une attaque allemande de grande ampleur.

On le retrouve vingt ans plus tard, militant de l'action française groupe d'extrême droite.

Dans ce tome 1 du triptyque consacré à Darnand, la première partie est consacrée à la guerre 14/18, puis vingt ans plus tard à une reprise d'activités au sein de l'action française en vue d'assainir aux yeux des militants la politique française corrompue par les juifs et francs-maçons.

Basée sur des faits et personnages réels auxquels quelques situations, faits ou personnages fictionnels sont ajoutés, cette bande dessinée est une réussite. Dans le dessin de Fabien Bedouel qui montre bien les horreurs des tranchées et des offensives, mais aussi les gueules des combattants, la violence. Un dessin classique, clair, très lisible. le scénario de Patrice Perna est lui aussi limpide qui s'appuie donc sur une histoire réelle et montre parfaitement l'histoire de Darnand.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          40
Un grand combattant, un héros de la Première guerre mondiale qui s'est fourvoyé lors de l'Occupation.

La biographie de Joseph Darnand nous permet de constater comment de héros un individu devient un "salaud"...

Les années trente, avec ce mirage fasciste, va conduire certains aux pires excès idéologiques qui les pousseront aux côtés de l'occupant allemand vers la haine de la démocratie et des Juifs.

Toute la violence de l'époque transparaît dans le dessin.

Une réussite.
Commenter  J’apprécie          30
Joseph Darnand est un héro de la 1ère Guerre Mondiale. Il est loyal, courageux mais a les idées bien arrêtées. Tellement que rien ne peut l'arrêter lorsque quelque chose se met en travers de son chemin ou ne correspond pas à sa vision de la France : sa femme, les boches, les homosexuels, les juifs ... ... Si bien que de héro, il va passer bourreau.

Le premier volume d'une trilogie que j'ai trouvé plutôt pas mal faite. Biensûre, le côté historique pourrait être plus complet, plus détaillé notamment concernant le climat de l'entre deux guerres. Cependant, plus de temps pris pour cette période aurait ralenti le rythme, aurait perdu le lecteur .... (cruel dilemme !)
Dans tous les cas, le scénario est accrocheur et le dessin plutôt réussi : expressif, les personnages tous différents et une colorisation dans les tons couleur terre, vert terne, bleu claire, beige et jaune. La seule couleur qui va ressortir sera le rouge du sang ce qui accentuera le côté marquant.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (105) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5239 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}