Shibumi

Le dessin est efficace, dynamique, avec une colorisation soignée et élégante, le trait est plein d'énergie. de son côté, l'intrigue est très solide, de l'espionnage avec des imbrications géopolitiques complexes, une structure de scénario bien ficelée et des personnages bien campés, Hel apporte une pointe d'exotisme, de mysticisme dans le récit, il a de la prestance. C'est du costaud, l'histoire se déroule dans les années 70, dans le contexte des rapport entre les Etats-Unis et l'OLP, bien documenté, bien construit, avec une certaine crédibilité, mais j'ai trouvé par moment assez verbeux, toutes ces explications géopolitiques m'ont un peu ennuyé, ce qui me laisse une impression mitigée au final.

En réalité, je ne prends pas beaucoup de plaisir à lire des histoires compliquées d'espionnage, qui cherchent de la cohérence, du réalisme… Pour moi, l'espionnage, c'est pour la déconne, il faut des savants fou, des cinglés qui voudraient devenir le maître du monde, ou des gros sabots de vieux réac ridicules, du machisme de pacotille, du grand spectacle et du kitsch, désolé, je préfère OSS 117 et SAS à Ludlum ou Trevanian.

Une adaptation, encore une, d'un roman soi-disant culte paru en 1979 d'un auteur resté longtemps sans visage, Trevanian. le « Shibumi », sorte de pureté absolue de l'âme, dont semble doté Nicholaï Hel, jeune homme élevé au Japon par un joueur de Go professionnel et devenu tueur à gages. Un tueur célèbre, recherché, en retraite dans son château au pays Basque. Un repos bientôt troublé par une dernière mission.

Un récit mêlant espionnage, manoeuvres politiques, barbouzes en mission et humour caustique. Un drôle de cocktail qui peut surprendre. On y trouve un peu d'aventures, pas mal de réflexions philosophiques, mais on y trouve surtout un long chemin à la découverte d'un homme, son passé, son éducation, ce qui a fait de lui ce qu'il est devenu, une sorte de super-héros zen à la limite du pastiche.

Le dessin très vivant rend grâce à ce personnage beau, fin et donneur de plaisir aux femmes, oui, oui et capable de tuer avec n'importe quel objet de la vie courante. Des femmes pulpeuses et belles, tout droit sorties d'un SAS ou d'un OSS, des méchants assez ridicules représentants une organisation criminelle secrète,…. Entre James Bond et Austin Powers…

Ce polar un brin mystique, par ailleurs très bel objet livre signé Les Arènes, est une curiosité qui mérite le coup d'oeil. D'ailleurs, si tu as lu le roman, ton avis m'intéresse…

Bon je crois que je vais aller à contre courant...Trop long, trop complexe, trop de texte à certains moment pas du tout à d'autres, scénario pas assez fluide pour m'accrocher, pas emballée par le dessin ,paysages pas assez valorisés: le beau Pays Basque, le Japon...beauté qui aurait pu apporter du contraste avec les scènes d'action plus dures
Comme dans le roman, j'ai aimé l'ambiance rurale à certains moments internationale à d'autres, comme si les petits et les puissants vivaient dans le même monde (hum, hum, ça se saurait!) , l'ironie et l'humour qui en découle, le mélange des cultures.
Bien pour les amateurs d'espionnage sans aucun doute, je reste sur ma faim!

Ce roman graphique est une lecture au bilan mitigé.
Le coup de crayon, et la colorisation, paraissent un peu datés à mon goût. C'est assez terne, mais ça met l'histoire en perspective, lui donnant sa patine, puisqu'elle se situe au milieu du 20e siècle.
Le récit, quant à lui, est empreint de philosophie orientale, et de manipulation occidentale. Tout est en miroir dans cette BD. Certains personnages sont assez outranciers, servant de faire-valoir ou de crétin de service. C'est plutôt dommage, car l'esprit du shibumi est mis en exergue au début de l'histoire, pour finalement s'étioler au fur et à mesure des péripéties.
Je reste donc sur ma faim, même si la lecture s'est avérée agréable.