Jacques Bilodeau, cet inclassable Montréalais que j'hésite à présenter après lecture des textes de Jacques Perron, tellement ils mettent en lumière avec justesse toute la cohérence du parcours créatif de l'autodidacte. le livre, publié par les éditions du passage, présente ses laboratoires architecturaux majeurs (des transformations de bâtiments industriels, pour la plupart) et ses objets-sculptures dans une formule graphique sans artifices menée par le studio Feed. À travers un entretien d'Éric le Coguiec, on dissèque un certain « art d'habiter » qui n'est pas sans laisser de traces. À lire absolument !
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Cette lumière extraordinaire, partout présente dans chaque projet, sculpte avec force et finesse l’environnement. Elle anime l’inanimé, éclaboussant l’acier, rasant le béton, caressant le bois. C’est la lumière qui donne une sensualité, voire une noblesse, à des matériaux souvent industriels. Et c’est à tort que l’on associe l’œuvre de Bilodeau au noir, à l’obscurité.
Le labeur du corps, la violence, la poésie, avancer à tâtons, essayer, recommencer, risquer, accompagnés de tout ce qu’il y a de provocant dans la réflexion sur l’habitation, l’excès, le rien, se mettre à l’épreuve, y manger, y dormir, y angoisser, tout cela me rappelait le travail et l’attitude de Bilodeau. Tous deux ayant en commun une pratique existentielle.
Les interventions architecturales que conçoit Bilodeau exigent de sa part - mais autant des résidants, et même des visiteurs - une forme de disponibilité, voire de liberté : devant l’absence de références domestiques usuelles, on est sommé d’exister dans l’instabilité.