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sur 202 notes
Une fusillade dans une salle de classe. Des armes, du sang, des victimes. Et seulement une survivante: Maja.
Cette gosse de riches ne maîtrise plus son destin. Les médias s'emparent de l'affaire et la grande scène des tribunaux ouvre grandes ses portes…
Mais Maja est-elle réellement coupable de ce dont on l'accuse?

Posez-vous deux minutes et admettez objectivement, surtout avec l'avènement des réseaux dits « sociaux », combien le jugement et la condamnation sont prompts devant certains événements dramatiques. Planqué derrière l'écran protecteur, tout le monde « sait », tout le monde se permet un jugement enflammé à l'emporte pièce, chacun a la conviction profonde de détenir le St Graal de la Vérité. Sur les réseaux sociaux, tout est éphémère et les « Je suis machin chose » fleurissent tout aussi vite qu'ils se fanent. Mais quid des protagonistes, de ceux qui auront été cloués au pilori?

C'est ce que raconte en filigrane ce thriller judiciaire. D'un point de vue strictement juridique, ne cherchez pas, l'auteur est juriste et par conséquent le déroulement des événements est idéalement documenté. Entre décorum et prestation des avocats, c'est le métier d'avocat qui est finement analysé, la manière dont il choisit de traiter son dossier, de taire certaines choses et d'en mettre d'autres en lumière, d'instrumentaliser son client et son auditoire. Un avocat connaît les rouages de la Justice et son rôle est de les graisser à son avantage.
C'est terrible à dire quand la source d'un procès est un drame humain mais la cour de Justice est une scène de théâtre où tout est minutieusement orchestré, minuté et répété. Les avocats sont des comédiens qui ne connaissent le succès que par leur talent d'orateur. Il faut éblouir son auditoire, le convaincre, le captiver et l'amener à forger l'intime conviction en faveur de leur client.
Car ce n'est « que » ça: créer une intime conviction.

À partir d'un socle commun, des faits, des constatations et analyses scientifiques, nous voyons combien il est facile de présenter une version totalement opposée d'un même événement. Et si c'est un thriller judiciaire, il pousse à nous interroger sur notre manière d'appréhender notre quotidien, extraordinaire ou banal, à remettre en question, peut-être, la rapidité et le mécanisme de nos jugements sur des événements ou des personnes.

Avec Rien de plus grand, tout un chacun peut s'interroger mais l'auteur met aussi en exergue le rôle des médias qui façonnent à l'envi l'opinion publique. Intéressant de constater que les médias sont les marionnettistes de l'inconscient populaire, sans égard pour les victimes de drames ou leurs bourreaux…
Les victimes n'étant pas du même milieu social, l'auteur dresse également un portrait de la société suédoise dérangeant et Maja est le trait d'union entre les couverts en argent des quartiers huppés et les milieux modestes des émigrants. D'une génération blasée à ceux, résignés à se battre pour exister comme Samir, le mal-être est flagrant mais n'est pas l'apanage de la pauvreté. Sebastian est le parfait exemple que la richesse n'achète pas le bonheur, l'affection et la protection d'un père, ni même la stabilité psychologique…

Ce roman est donc riche et il est fascinant car nous ne savons pas, dès le départ, si Maja est coupable ou pas. Et au fil des pages, notre intime conviction est mise à mal selon la présentation par la défense ou l'accusation des éléments du procès et de leur interprétation. Elle est instable car Maja nous parle, mais ne fait rien pour se rendre sympathique.

Maja est la deuxième force de ce roman après le décor planté des coulisses judiciaires. Quand un accusé ne devient qu'un figurant quasi mutique sur la scène, l'auteur nous enferme dans la même cellule que Maja pour vivre son intimité humaine, ses pensées, ses réflexions et la vision de toutes ses pièces sociétales qui ont pris son destin en main: les médias, les témoins, les avocats, son entourage.
Maja ne semble pas très sympathique avec son insouciance de gamine nantie, ses soirées débridées, sa vie facile de luxe et de drogue, ses sarcasmes et ses amours contrariées. Elle trouve son procès « barbant », elle s'ennuie. Mais le lecteur va gratter le vernis pour appuyer là où ça fait mal.

Enfermée entre les quatre murs de sa cellule de prison, elle est surtout murée dans son silence et sa solitude, par mécanisme de défense face à tous les autres mais aussi pour mener à bien son propre procès intérieur où elle est actrice, témoin, avocate et juge. Elle remonte le fil du temps pour analyser ses choix, ses sentiments et ses erreurs. Elle est touchante, Maja, avec ses doutes et ses rages. Et qu'importe que la justice la reconnaît coupable ou pas, elle sait qu'elle a perdu son innocence bien avant la fusillade…

Je ne vous dirais pas si j'ai aimé Maja ou pas… Non, ce serait spoiler et influencer votre intime conviction!

Je ne peux décemment pas dire, comme il est inscrit sur la quatrième de couv', que ce roman est « nerveux ». le monde juridique est tout sauf nerveux. Mais je peux vous dire qu'une fois commencé, on ne peut lâcher le bouquin, car de certitudes, nous n'avons pas et que cela nous agace. L'être humain a besoin de rassurances pour se conforter dans sa normalité et Rien de plus grand bouscule, dérange ce petit confort. L'analyse psychologique travaillée et le portrait sociétal finement analysé vous emporteront très aisément jusqu'à la dernière page!

« Les juristes raisonnent, les écrivains imaginent. » (dixit l'auteur) et ce mélange des genres vous captivera jusqu'à la fin. Une question, votre Honneur, si je puis me permettre: votre intime conviction condamne, ou pas, Maja? Justice est-elle rendue?
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Tout d'abord, merci à Babélio et à l'éditeur de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Les thrillers ne sont pas ma tasse de thé mais, lors de chaque masse critique, je me mets au défi de découvrir un livre que je n'aurais pas forcément acheté.
Ceci dit, ça ne veut certainement pas dire qu'il ne faut pas acheter "Rien de plus grand"... au contraire !
L'auteur nous raconte l'histoire de Sébastian, Maja, Amanda et leurs amis.
Il n'y a pas de surprise.... Lorsque nous commençons la lecture, on est tout de suite au fait de ce qui s'est passé : Maja est la seule survivante d'une tuerie dans un lycée suédois. Maja est, non seulement la seule survivante, mais semble même être une pièce maîtresse de cette tuerie.

L'intérêt de ce livre n'est pas de savoir "qui" mais "comment" et "pourquoi". Et cela, l'auteur nous l'explique avec brio.
Elle peint magnifiquement la société dans laquelle nous évoluons, avec de jeunes gens en perte de repères.

La lecture de ce livre rappelle que les choses ne sont jamais aussi simples qu'elles y paraissent. Les médias manipulent la réalité, nous également et nous avons trop souvent tendance à juger sur pièce.

Personnellement, ce qui m'a dérangé, et justifie ma "note" dans ce roman, ce sont les scènes de "sexe". Sans être prude, j'ai un peu de mal avec la description de scènes "chaudes", surtout quand les protagonistes sont des enfants ou des ados.

En conclusion : Pour ceux qui ont lu "il faut qu'on parle de Kévin", Rien de plus grand est du même style.
Un livre qui nous fait encore réfléchir bien après sa lecture, qui s'insinue dans notre tete, qui nous interroge, nous dérange...Un livre à ne pas manquer.
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Maja a 18 ans. Elle a une meilleure amie Amanda et un petit ami Sebastian. Elle va au lycée, étudie et a une famille aisée, un toit sur la tête. Ses amis proches du lycée ne sont pas en reste, son petit ami est le fils d'un homme très riche. Mais il survient le pire. Au sein de son propre lycée et elle se retrouve seule survivante d'un désastre terrifiant.

Le roman va alors alterner entre évènements de vie passés de Maja et son procès. Est-elle coupable ? A t-elle participé à l'organisation ? Est-elle une froide manipulatrice ? SI jeune et pourtant elle va devoir faire front.

Ce roman appuie là où ça fait mal : les déboires d'une jeunesse dorée. Des jeunes bien nourris et logés, scolarisés, qui sortent, font du sport, dont les parents répondent aux besoins. Mais pourtant rien ne va. Ils sont en perte de repères. Ils font beaucoup de fêtes avec alcool et drogue, jusqu'à en perdre la mémoire et ils n'ont pourtant pas encore atteints la majorité. Ce roman se situe en Scandinavie mais ce n'est pas pourtant pas la seule partie du monde touchée. Tous les pays développés voient de jeunes adolescents scolarisés en dérive, qui se cherchent et qui souffrent. Qui très tôt boivent de l'alcool bien trop fort pour eux. Ils se détruisent et détruisent une partie de leur vie quand ce n'est pas la totalité. Ce roman ne propose pas de répondre aux raisons qui voient les jeunes défaillir. Il met l'accent sur des problèmes et sur les drames que cela peut provoquer.

C'est un roman bien rythmé, lent pour exposer les faits et très prenant. On doute à chaque instant de la culpabilité de Maja, sur les responsabilités des familles des jeunes gens. Sur la manipulation que peuvent exercer certains personnages sur d'autres plus fragiles, en manque de reconnaissance et de confiance...
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Une lecture bouleversante par bien des aspects...C'est assez compliqué d'écrire une critique sur ce livre tant le sujet est sensible. Je dois rajouter que le personnage de Maja m'a vraiment touché, je me suis beaucoup retrouvée dans cette jeune fille et c'est assez perturbant...Pour un roman au thème si fort, il est pourtant très facile à lire et les pages se tournent seule tant nous voulons savoir la vérité sur l'implication de Maja dans cette tuerie. Nous voulons savoir aussi ce qui pousse un jeune homme qui semble avoir tout pour lui, à commettre ces actes terribles.
La longue incarcération, la remise en cause de ses moindres faits et gestes, sa culpabilité, sa remise en question constante, nous suivons une Maja perdue, déstabilisée mais qui ressort grandie de cette terrible épreuve. Au départ, on la sent apeurée, son problème constant avec la peur du "qu'en dira-t-on", sa volonté de paraître plutôt que d'être, faire semblant d'apprécier sa vie alors qu'elle l'ennuie profondément...On pourrait prendre Maja pour une simple fille riche blasée car elle a tout ce qu'elle souhaite, de l'argent, une famille et une petite soeur qui l'adore, une scolarité exemplaire, des amis riche et surtout un petit ami très riche et beau, adulé par tout le lycée. Mais au fil de la lecture, on comprend que cette façon d'agir n'est qu'une façade, que Maja s'est laissée entrainée malgré elle dans toutes ces histoires et que sa planche de salut lui a filé entre les doigts trop rapidement...Prisonnière d'une cage dorée dont elle n'a pas su ou plutôt pu se défaire à temps, Maja se retrouve embarquée malgré elle dans une tuerie, la privant ainsi de tous ses repères du jour au lendemain...
Nous suivons le procès qui suit la tuerie, c'est intéressant à suivre car jusqu'au bout, on ne sait pas du tout vers quel jugement la balance va finir par pencher. Mais finalement, c'est découvrir les travers de cette jeunesse dorée qui vous prend aux tripes. Alors oui, on peut se dire que c'est une bande d'enfants gâtés qui ne comprennent pas la chance qu'ils ont. Mais derrière ces façades, on découvre des blessures beaucoup plus profondes, des vies complétements instable, des vies faîtes de paillettes, de fêtes et de superficialité, d'alcool et de drogues, tant qu'ils se perdent eux-mêmes dans leurs faux-semblants, jusqu'à ne plus savoir ce qui est bien ou mal, ce qu'ils veulent ou subissent, bref, ils sont pris dans une sorte de tourmente toujours plus infernale...Sébastian est bien évidemment l'exemple type de l'ado délaissé par ses parents, son frère, qui se raccroche à ce qu'il peut pour survivre, quitte à entraîner les autres dans sa chute...

Rien de plus grand est donc une lecture déstabilisante qui nous fait nous interroger sur les travers de la société, quelque soit la classe sociale dont il est question. Pour une lecture si triste finalement, on se laisse embarquer rapidement tant l'auteure nous immerge entièrement aux côtés de Maja durant son incarcération et son procès. Je comprends entièrement pourquoi ce roman a remporté le prix du thriller scandinave 2017 et je m'intéresserais de près aux futures publications de l'auteure! Merci à Babelio et les éditions Presse de la Cité pour cette belle et émouvante découverte !

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Ce livre commence là où d'autres romans ne s'aventure pas, c'est à dire au moment du procès du coupable présumé. Soyons clair : l'opinion publique ne présume rien du tout, et a déjà condamné Maja, accusée de meurtres et de complicité de meurtres. Les preuves, les témoignages sont irréfutables, selon cette même opinion publique. Quelle sera l'issue du procès, et surtout, que s'est-il réellement passé ?
Le roman est raconté du point de vue de Maja. Nous suivons d'un côté le déroulé du procès, de l'autre Maja se souvient de tout ce qui s'est passé avant le jour de la fusillade. le déroulé du procès est très codifié, et permet de découvrir comment fonctionne le système judiciaire suédois, non en étant didactique, mais en le montrant en action. Maja semble très mature pour son âge, lucide sur ce qui se passe sans être détachée. Elle ne réagit pas comme l'on pouvait s'attendre à ce qu'elle réagisse, comme les personnes qui l'entourent s'attendent à ce qu'elle réagisse. Juge et avocats se trouvent face à une situation inédite, une tueuse de masse présumée ou une victime de plus.
Les souvenirs n'ont pas été pour moi les parties les plus agréables à lire parce que l'on sait où l'on va, l'on sait que ces jeunes gens insouciants n'auront pas l'avenir qu'ils souhaitaient. Maja a un double regard, revivant ce qui s'est passé, examinant ce qui s'est passé à l'aune de son présent et se demandant comment elle aurait pu changer les choses. Maja et la plupart de ses amis faisaient partie de la jeunesse dorée suédoise, cette jeunesse qui avait tout, sauf l'attention, voire l'amour de ses parents. Et je ne vous parle même pas du portrait qui nous est dressé de la société suédoise dans son ensemble. Décidément, les romanciers scandinaves ont très souvent un regard acéré sur leur pays.
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Maja Norberg, 18 ans, échappe à la tuerie que commet son petit ami Sébastian dans son lycée. Mais alors pourquoi se retrouve t-elle sur le banc des accusés ? A t-elle aidé Sébastian ? Est-elle une victime collatérale ?

C'est aux travers des mots de Maja que nous découvrons le début de la relation entre Maja et Sébastian, son amitié avec Amanda, ses relations aves les autres élèves de sa classe, ... Au début, Maja ne nous livre pas grand chose mais au fil des pages le tableau est de moins en moins idyllique jusqu'au dénouement final.

Un récit qui se met doucement en place, peut être même trop. On se demande où veut nous emmener l'auteur car il dévoile parcimonieusement l'histoire des deux protagonistes.
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Quel dommage que le roman, dans ses cent premières pages, use la patience de son lecteur en ne lui distillant que peu d'infos, noyées dans les réflexions et autres sarcasmes sans grand intérêt de Maja ! Parce qu'après, enfin, le ton change et devient celui d'un récit intime : ce que j'appelle le vrai roman démarre et il est bon. Alternant le présent du procès et les retours en arrière, il nous permet, progressivement, de comprendre ce qui s'est passé dans la salle de classe et comment on en est arrivé là. On saura, à terme, le rôle exact qu'a joué Maja et le déroulement du procès est source de tension permanente.
« Rien de plus grand » offre à la fois le portrait saisissant d'une jeune fille, dont on suit le parcours pas à pas, toujours au plus près de ce qu'elle a ressenti et un aperçu pertinent de la société suédoise (où le roman, dont Netflix vient d'acheter les droits pour en faire une série, est un best-seller).
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Ce roman nous plonge dans le procès de Maja Norberg une adolescente de dix-huit ans. Neuf mois auparavant une tuerie de masse s'est déroulée dans son lycée et elle est accusée d'en être le co-auteur avec son petit copain Sébastian fils de la plus grande fortune de Suède. Les chapitres alternent entre le procès en lui-même et les évènements qui ont conduit à ce désastre. le tout raconté par Maja elle-même. Maja évolue au sein de la jeunesse dorée de la banlieue chic de Stockholm. Elle a un groupe d'amis, entre autre Sébastian Amanda et Samir qui lui est issu de l'immigration mais qui est un élève brillantissime qui désire plus que tout s'élever dans l'échelle sociale. Nous assistons au fil des pages à la lente descente aux enfers de Maja provoquée par la relation toxique qu'elle entretient avec Sébastian. En effet celui-ci est complètement abandonné par sa mère qui a fui le domicile conjugal et haï par son père, un être abject, et qui lui préfère son frère qui répond mieux à l'idée qu'il se fait du fils idéal. Sebastian va de plus en plus mal et Maja veut l'aider. Mais peine perdue. Ce roman est une peinture au vitriol de la Suède actuelle qui elle non plus n'échappe pas aux réactions racistes de sa population comme dans tous les pays européens. Sa jeunesse est en perdition et et l'argent dans lequel elle nage ne fait que la précipiter toujours plus bas. J'ai mis un moment avant de rentrer dans le récit mais au bout d'une centaine de pages quand Maja raconté sa vie quotidienne et celle de ses amis le rythme en devient addictif et on tourne les pages sans s'en apercevoir. Va-t-elle être accusée où innocentée ? A-t-elle tiré délibérément sur sa meilleure amie Amanda ? Voilà tout l'enjeu du procès. Ce qui m'a gênée un tantinet, c'est le style d'écriture que j'ai trouvé relâché et sans aucune qualité, mais n'était-ce pas le but de l'auteur dans la mesure où elle fait parler une adolescente ? Je ne sais pas. En tout ça moi ça m'a un peu gâché la lecture. En résumé c'est un roman intéressant mais qui ne me laissera pas un souvenir inoubliable.
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Je tiens avant tout à remercier les éditons Presse de la Cité ainsi que Netgalley pour cette surprenante découverte. C'était la première fois que je lisais un policier/thriller suédois et j'en ressors complètement satisfaite.

Rien de plus grand commence avec l'histoire de Maja. Cette adolescente est retrouvée vivante au milieu d'une pièce remplie de victimes. Suite à une violente attaque elle est la seule survivante. Ces victimes dont elle connaissait l'exacte identité. Ces victimes qu'elle a fréquenté. Elle est pourtant arrêtée quelques minutes plus tard, comme étant la seule suspecte de ce massacre. On suit alors son jugement, mais également son histoire. Qu'est-ce qui aurait bien pu la pousser à perpétrer un tel massacre ? Pourquoi aurait-elle également tué le garçon qu'elle aimait ? On en apprend de plus en plus sur elle au cours de son récit sur sa vie. Ses amours, ses amis, ses ennemis, ses déceptions. du haut de ses 18 ans, elle n'a jamais été sûre de ce qu'elle voulait. Parce que Maja est encore une enfant. Une grande enfant qui ne sait rien de la vie. Complètement paumée dans cette vie remplie de fête, d'argent, de drogue et d'alcool coule à flot. Mais au final, est-elle réellement la coupable de tout ça ? N'est-elle pas une simple petite pièce dans cet immense puzzle ? N'est-elle pas plutôt une victime ? Pas physique, mais psychologique. Parce qu'on l'apprend au fil du roman, Maja est fragile. Elle fait parti de ceux qui, malgré tout l'argent du monde, sont détruits par la vie et ceux qui les entourent. Et sa relation avec le beau Sébastian est le début de toute ce massacre qui va rapidement viré à l'obsession. On assiste alors au début d'un récit qui fait froid dans le dos  Un récit où une bande d'adolescents se comportent comme des adultes. Où le pouvoir des mots est bien plus forts que tout.

Rien de plus grand est un policier qui nous enivre dès les premières lignes. On entre dans une histoire qui fait perdre pieds, qui accuse tout et nous fait douter. L'histoire de Maja m'a tenue en haleine tout le long. Et les alternances entre son récit sur sa vie d'avant et son jugement donne encore plus de réalité à l'histoire. C'était incroyablement bon ! J'ai rarement lu un policier/thriller aussi hypnotisant.
Lien : https://leslecturesdhatchi.w..
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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les Presses de la cité pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir cette auteure suédoise. Ma dernière lecture dans ce genre littéraire nordique n'était pas vraiment concluant malgré le prix qui lui était attribué. Celui-ci est également primé, mais n'allais-je pas être à nouveau essuyer une nouvelle déception ?
Le résumé est prometteur, le titre surprenant et l'intérêt de Netfix intriguant et ma curiosité l'emporte et on ne refuse pas une masse critique privilège. Et cerise sur le gâteau ma binôme a aussi reçu ce livre Go pour une nouveau partenariat.
Une fois encore je suis étonnée de constater que Malin Persson Giolito est au départ avocate et que ce n'est pas son premier roman. Elle brosse le contexte politico- économique du pays comme bien d'autres auteures que j'ai pu lire, il semble que se soit un sujet de préoccupation et source de nombreux problèmes en Suède. Mais quel peut-être le rapport dans cette intrigue dans laquelle une jeune fille sort indemne d'une folie meurtrière dans un lycée ? Une jeune fille victime ou bourreau ?
Le lecteur ne sait que penser et 1000 questions se bousculent dans sa tête. Dans un premier temps nous nous comportons comme des jury de base et soumis à nos préjugés nous penchons pour la culpabilité de Maja. N'est-elle pas incarcérée suite à l'enquête ? Elle donc forcement coupable. Oui facile de se répéter cette maxime : innocente jusqu'à la preuve du contraire . Maintient-on un mineur innocent en prison ? Il semble que oui dans le système judiciaire suédois et l'argent ne peut rien y faire pas de libération sous caution comme aux USA.
C'est à travers le point de vue de l'accusé au cours du procès et de son incarcération que le lecteur découvre les événements qui ont précédés le drame. A travers le récit de Maja nous suivons ce thriller psychologique sociétal. Et nos certitudes s'envolent.
L'intrigue et les thèmes abordés sont très contemporains et effrayants avec cette tuerie, une de plus impliquant des ados. Mais quel malaise hante nos jeunes pour qu'ils en arrivent à de telles extrémités ?
Nous suivons donc Maja dans son quotidien, une jeune fille reconnue coupable par la société, complice, incitatrice de meurtre mais le lecteur se demande au fil des chapitres si elle n'est pas simplement une victime collatérale ?
Au fil du récit nous découvrons le passé de notre personnage principal, une jeune fille assez passive dans sa relation avec Sebastian ce fils à papa, ce petit ami que tout le monde lui envie,qui flatte son propre ego, une relation qui fait la satisfaction de ses parents que j'ai trouvé bien tolérants et eux même effacés. Mais personne ne voit donc rien ? L'auteure brosse ici un tableau très désolant des relations parents/enfants des interactions et des impacts sur la vie des uns et des autres.
Ainsi nous faisons la connaissance de Sebastian, un jeune homme qui peut tout se permettre sans aucun filtre ni aucune limite. Son pouvoir sur autrui est immense, c'est effrayant. Il est envié souvent, et détesté parfois. Mais l'argent ne fait pas le bonheur, cette maxime se confirme. Sebastian a beau s'étourdir de fêtes, de voyages au bout du monde sur un coup de tête, il est malheureux, rejeté par son père et semble s'accrocher à Maja comme à une bouée de sauvetage, mais le poids de ses chaines ne risque-t-il pas d'entraîner cette derrière dans sa noyade ? A moins que ce ne soit Maja qui le pousse à des décisions inéluctables ? N'est-elle pas responsable de ce chaos ? Tous les échanges semblent le prouver.
De rebondissements en rebondissements nous avançons vers le dénouement. Et le lecteur n'est sur de rien, comme Maja elle même. Nous découvrons les rôles de chacun, dont certains très déterminants, ceux de Samir, d' Amanda la meilleure amie, Dennis, les parents. J'avoue être restée sur les fesses devant la petite bombe de l'auteur. Et de m'interroger, la réalité est-elle telle que ce que nous l'imaginons ? Sommes nous influencés par le récit des autres et leurs points de vue ? J'ai conclu que surement. la démonstration de l'avocat de Maja est assez concluante. Et quand est-il de Rien de plus grand que l'amour ? La réponse est évidente. Et le titre prend tout son sens.
C'est durant le procès que nous découvrons les tenants et les aboutissants de ce drame, vivons les émotions de Maja qui dessine pour nous la personnalité de tous les protagonistes. L'auteure nous tient en haleine , nous interpelle, nous sommes jury, procureur, avocat de la défense, témoins. le lecteur se pose sans cesse des questions.
Maja nous intrigue, qui est-elle vraiment ? Quel est la place de Samir dans cette histoire ? Comment tout ceci va-t-il se terminer ?
Quelle fin possible pour ce polar psychologique angoissant ? Existe-t-il une chance que Maja soit libérée ? Existe-t-il un doute raisonnable sur sa part de responsabilité dans les meurtres de Dennis, Sebastian, Amanda, Samir, le professeur victime collatérale de cette folie ?
Pour cela il faut aller jusqu'au bout pour le savoir.
La plume de l'auteure ainsi que son style narratif est plaisant, original, additif. Malin Persson Giolito nous plonge dans les méandres du monde judiciaire et carcéral Suedois. L'argent n'offre pas à notre héroïne des conditions de vie plus souples, et l'auteure nous attache davantage à cette jeune fille touchante pour qui on éprouve beaucoup d'empathie.
Pour moi une auteure à suivre et une interprétation ciné à voir.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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