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Oeuvre ésotérique inachevée et c'est finalement heureux : Pessoa n'impose jamais rien mais au contraire laisse toute ouverture. Construit comme un chemin prophétique, celui du pèlerin, Pessoa trace un axe rituel où, à l'instar d'une fable spirituelle, son personnage, jusqu'ici tranquille, va s'éveiller pour basculer dans "l'intranquillité", entamer un voyage à la poursuite d'un mystérieux Homme en noir ; soumis aux tentations de ce monde, celles qui immobilisent, il s'agira pour lui de se dépouiller de tout ce qui l'empêche de suivre sa route.
Pessoa joue avec la métaphysique dans un style d'une fluidité exemplaire, en quête d'une abstraction lumineuse proche de celle de cette Kabbale qui murmure : fais-moi l'espace d'un chas d'aiguille et j'y ferai entrer la lumière. Sortir de notre léthargie, régner sur nous-mêmes, croire comme on doit cheminer, ou lire ou écrire un livre : sans intermédiaire.
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Du pèlerin, je prendrais bien le bâton pour m'en mettre un p'tit coup sur la tête (pas trop fort quand même) histoire de me remettre les idées en place. Je me suis perdu sur ce chemin initiatique et quand je dis perdu, c'est peu dire.
Les contes, fables et autres paraboles n'ont jamais été d'un attrait irrésistible pour moi mais Pessoa… quand même, je ne pouvais pas ne pas essayer.
L'histoire d'un contemplatif dont la vie va être bouleversée par la rencontre d'un homme en noir qui lui dira juste : « Ne fixe pas la route ; suis la jusqu'au bout » (vous avez deux heures), ça peut être plutôt pas mal.
Malheureusement pour le « basique » que je suis, dès que le récit a commencé a flirter avec le mystique, j'ai été largué. L'intérêt est tombé.
Pour me rassurer (je suis pas plus traumatisé que ça, je vais bien^^) je peux trouver quelques excuses plus ou moins valables comme le fait que ce récit n'est pas complet. Ce sont des notes qui ont été remises en ordre et assemblées, qui représentent à peu près le tiers de ce qu'aurait dû être ce conte.
En fin de livre il y a un résumé fait par Pessoa qui raconte l'histoire en entier. Résumé salutaire en ce qui me concerne, qui m'a éclairé même si j'avais saisi deux trois trucs quand même sur le sens.
L'écriture aussi m'a perdu parfois, avec une impression de tourner en rond. Juste une impression car en fait avec un peu d'attention on retombe vite sur ses pieds. Je dirais juste que ça manque de fluidité pour moi. Un peu un des reproches que je fais au « Livre de l'intranquillité » où ça passe très bien malgré tout car les réflexions sont plus courtes.
Autre chose qui me chiffonne, c'est ce besoin qu'ont certains éditeurs de publier des bouts de textes d'auteurs disparus, d'en faire des évènements, d'en faire des inédits, de dénaturer probablement ce qu'en aurait fait l'auteur, de faire… du fric…
En résumé, je n'ai pas adhéré au pèlerin mais ça ne m'empêchera pas de continuer à lire Pessoa car jusque là, que ce soit le livre de l'intranquillité, Bureau de tabac, le banquier anarchiste ou Ode maritime, j'avais toujours pris mon pied.
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De Pessoa, je ne connaissais que le nom et j'ai ramassé ce tout petit livre à la bibliothèque de mon quartier pour aborder par le menu cet auteur réputé. Mal m'en a pris car il s'agit d'une oeuvre inachevée, de bribes rassemblées a posteriori. Il y a donc des ruptures d'un chapitre à l'autre et finalement l'éditeur nous donne à lire la trame que Pessoa a lui-même écrite pour donner une idée de ce que l'oeuvre aurait pu devenir s'il l'avait achevée. On comprend alors clairement qu'il s'agissait d'un conte philosophique en forme de quête spirituelle dans la veine de ce qu'ont pu écrire Coelho et Hesse. Autant le dire: ce n'est pas « ma tasse de thé ». J'ai donc été très déçue mais je ne porte pas pour autant sur l'auteur un jugement définitivement négatif. J'y reviendrai donc quand l'occasion se présentera
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On retrouve le style torturé et usant de contradictions cher à Pessoa, au service cette fois-ci d'un conte initiatique à l'ossature simple : une enfance paisible et dormante, un individu mystérieux déclencheur d'une quête, un parcours semé d'embûche(s) (une dans le texte, plusieurs dans le Récapitulatif et résumé de la fin du récit) que le protagoniste déjoue et une fin dont Pessoa "garde le symbole ouvert, [...] ne l'enferme pas dans la signification unique d'une allégorie."
Très impersonnel et vague (aucun prénom n'apparaît par exemple), ce petit conte a une étrangeté - au début surtout, l'on pense presque à un roman gothique par l'attente d'une apparition qu'un mystère établit - et une portée universelle qui séduira tous les... pèlerins que nous sommes !
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Je pensais lire un conte de Fernando Pessoa. La quatrième de couverture le laissait entendre. Il s'agit, en fait, d'une ébauche de texte. Seuls les premiers chapitres sont rédigés. le travail de l'auteur est reproduit dans son jus. La même phrase peut figurer deux ou trois fois d'affilée, avec ses nuances et les modifications successives introduites Fernando Pessoa. Si ces versions présentent un intérêt indéniable dans le cadre de travaux de recherche, elles donnent parfois au récit un singulier sentiment de hoquet. Les premiers chapitres passés, l'ouvrage s'interrompt de manière abrupte pour s'achever sur les "récapitulatif et résumé de la fin du récit" rédigés par Fernando Pessoa. Ce que l'on aurait pu lire si l'ouvrage avait été écrit de bout en bout ...

Je suis toujours sceptique sur les publications, après la mort de l'auteur, d'ouvrages inédits, non retravaillés, non achevés, que l'écrivain n'a pas souhaité divulguer. Elles manquent par trop de respect à l'artiste, à son droit moral. Si Fernando Pessoa, décédé en 1935, avait voulu poursuivre ce conte commencé en 1917, il l'aurait poursuivi. Je ne comprends pas qu'un éditeur s'arroge, à sa place, le droit de publier ces quelques pages.

Restent quelques fulgurances inoubliables.
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« Je n'ai plus jamais connu ni tranquillité ni bien-être. Ma vie, à partir de cet instant, devint pâle et creuse. Moi qui avais tout, tout me manquait. Je ne désirais rien et je désirais tout. Si en rêve j'essayais d'imaginer un plaisir qui aurait pu me satisfaire, une [un espace en blanc est laissé ici par l'auteur] qui m'aurait calmé, je n'y parvenais pas. Je ne savais quoi rêver pour me sentir satisfait rien qu'en le rêvant. Des choses de ma vie simple, celles qui auparavant passaient inaperçues commencèrent à m'importuner, et celles qui étaient agréables commencèrent à passer inaperçues ou à devenir étranges, comme des fleurs sans couleur ni parfum. Je ne saurais dire si elle fut lente ou rapide, cette transformation qui fit de moi un autre.
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Beaucoup de profondeur dans ce texte malheureusement inachevé, j'ai adoré car j'aime l'ésotérisme et les contes en général et que j'ai aimé le mélange de simplicité et de sophistication dans l'écriture de l'auteur qui n'est pas sans me rappeler pour la simplicité et la profondeur Maupassant (c'est un avis personnel). Une histoire très simple mais qui donne à réfléchir sur le sens de la vie, sur la recherche de son propre chemin, sur sa légende personnelle.

" Ne fixe pas la route ; suis-la. " Cette injonction de l'Homme en noir pousse le jeune narrateur, le Pèlerin, à quitter le domicile familial. Qui est l'Homme en noir ? Qu'est ce qui jette le narrateur sur la route ? Arrivé au bout de la route, quelle sera sa découverte ultime ? L'histoire est incomplète et il manque des bouts entiers de ce conte mais je remercie l'éditeur d'avoir quand même osé le sortir car je me suis régalée, je sais que c'est toujours délicat de reprendre le travail de quelqu'un de décédé et il a fallu faire des choix et je trouve qu'ils sont ici justifiés et j'ai bien aimé les notes qui apportent des précisions supplémentaires.

Je reste sur ma faim tout de même pas parce que ce n'est pas un écrit de qualité mais parce que j'aurai tant voulu le lire fini et voir comment l'auteur voulait le sortir. J'ai refermé le livre contente de l'avoir découvert et de l'avoir fait découvrir à mes fils qui ont adoré aussi.

VERDICT

Un conte philosophique qui nous élève spirituellement. A offrir à tout les fans de Pessoa et d'ésotérisme. Une très très belle découverte !
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Dans ce conte sous forme de parabole, un homme quitte tout pour suivre l'injonction d'un personnage mystérieux à peine entrevu.

C'est le cauchemar de tout écrivain : mourir sans avoir pu achever le livre qu'il a sur le métier.

« le Pèlerin », c'est le cauchemar personnel de Fernando Pessoa. Une oeuvre inachevée, à laquelle les éditeurs/héritiers spirituels ont tenté de donner la vie, une sorte de créature de Frankenstein de mots et de papiers ramenée à la vie.

La première partie du texte est terminée, si tant est qu'un livre soit jamais terminé (un écrivain ne termine jamais un livre, il cesse seulement de chercher à l'améliorer). On y suit les réflexions et les états d'âme du héros, jusqu'au moment où il décide de partir sur la route, sans but, si ce n'est celui de répondre à l'injonction de ce mystérieux « Homme en noir ».

On y trouve toute la puissance d'écriture de Pessoa. C'est conforme à ce que l'on écrivait il y a plus d'un siècle : beaucoup de réflexions, d'idées, d'introspections, de philosophie. Les écrivains étaient alors de vrais « intellectuels », mais il faut reconnaître qu'aujourd'hui cela peut paraître bavard, grandiloquent, surjoué, en tout cas pour le grand public (dont je fais partie).

La partie suivante, plus courte, semble elle aussi terminée, mais elle n'est pas reliée à la première. Deux îles de littérature séparées par un vide, entre lesquelles l'auteur n'a pas eu le temps de construire ses ponts.

Et en fin de l'ouvrage se trouvent les notes de l'auteur. C'est le synopsis de l'histoire qu'il avait prévue, avec des termes beaucoup plus simples que ceux qu'il utilise dans son écriture à destination des lecteurs. Un texte qu'il n'a rédigé que pour lui-même, sans fioritures, et en tant que padawan écrivain j'ai apprécié de pouvoir pénétrer ainsi dans l'intimité du travail d'auteur, d'entrevoir les fils de sa création avant qu'il ne les efface, son oeuvre terminée.

Au final, c'est un ouvrage que je ne conseillerais peut-être pas aux « simples » lecteurs d'avant le coucher du soir.
Mais aux curieux, aux amoureux de la chose littéraire, oui, sans hésiter.
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LE PÈLERIN de FERNANDO PESSOA
Tranquille dans son jardin avec ses parents, il médite. Un jour passe un homme en noir qui lui dit quelque chose dont il ne se souvient pas, pas plus que de la réponse qu'il lui fit! Mais il se met à réfléchir et mû par une force inconnue, quitte ses parents et la maison pour la grande ville, puis d'autres villes. Plus tard, bien plus tard l'échange avec l'homme en noir lui revient en mémoire
« Ne fixe pas la route, suis la »
Alors il sut…
Quelques dizaines de pages seulement pour cette nouvelle en forme de voyage initiatique. Étonnant de puissance.
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Un conte étrange sur la quête de sens.
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